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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Louis Maloin est aiguilleur de nuit à Dieppe. Depuis son poste, il est témoin d'un crime : un homme qui vient d'arriver d'Angleterre en frappe un autre qui tombe à l'eau entrainant une valise avec lui. Maloin ne dit rien et récupère la valise : elle contient une forte somme en livres sterling…

Il y a bien un crime et une enquête dans ce roman, elle pourrait être menée par Maigret car elle correspond bien au genre de crimes qui occupent le commissaire, de plus le décor, un port de mer, est un lieu qu'affectionnait Simenon qui y a souvent placé l'intrigue de ses romans y compris celle d'un certain nombre de "Maigret".

Mais c'est bien d'un drame qu'il s'agit, le drame de deux hommes, Maloin et Brown -l'homme de Londres du titre-, deux destins qui se croisent dans cette affaire de meurtre et d'argent volé.

Dans ce roman de 1933, Simenon a déjà intégré ce qui sera sa manière pendant plusieurs décennies : des personnages simples, presque insignifiants confrontés à une situation qui va révéler leur personnalité.
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C'était la première fois que je m'attaquais à Simenon et j'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans ce court roman - ou dans cette longue nouvelle, pas tout à fait un récit policier mais plutôt une étude de moeurs qui n'est pas sans faire penser à Maupassant, peut-être aussi en raison du décor normand. le premier chapitre, qui pose les ressorts de l'affaire, m'a paru très long, mais je me suis ensuite rapidement attaché aux personnages, et notamment à cet honnête ouvrier tenté par le diable, au soir d'une vie de labeur. La critique sociale que porte Simenon en filigrane du récit, à base de bourgeois faussement gentils et d'ouvriers faussement méchants, m'a paru subtile et intéressante.
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En gare maritime de Dieppe l'aiguilleur en poste ce soir-là regarde par la vitre de son poste d'aiguillage en surplomb du port et assiste à une scène insolite. Un passager d'un bateau en provenance d'Angleterre qui vient d'accoster jette sans se faire remarquer une valise à un complice sur le quai. Les formalités de débarquement terminées, les deux complices se retrouvent discrètement. Mais les choses tournent mal et le complice tombe à l'eau, ainsi que la valise.

Au lieu d'appeler les secours, Louis, l'aiguilleur continue de regarder ce qui se passe en bas, convaincu maintenant que la personne tombée à l'eau est morte. Malgré sa peur, il descend ; le bruit provoqué par l'ouverture de la porte du poste d'aiguillage fait fuir l'homme de Londres. Louis plonge dans l'eau et récupère la valise qu'il cache dans son casier personnel dans le poste d'aiguillage. Elle est remplie de livres sterling.

Voilà les dés sont jetés. le destin est en route. On apprendra dans la suite du récit que l'homme de Londres n'a jamais eu de chance. Il en sera de même pour Louis. Cela aurait pu tourner d'une autre manière mais non, ce ne sera pas le cas. Il aurait suffi de presque rien pour que cela se passe autrement.

L'argent contenu dans la valise le fascine. Il représente une possibilité de s'échapper aux frustrations de sa vie médiocre : sa femme qui lui reproche en silence de ne pas gagner assez, sa fille obligée de travailler dans des conditions qu'il trouve indignes, les regards de son beau-frère....

Louis va-t-il tout faire pour ne pas rater cette occasion de changer de vie ? Non, malgré quelques velléités, il n'en sera pas capable. Manque de chance ? Question de point de vue : a-t-il tout fait pour échapper à son destin ? L'éventuelle nouvelle vie qui l'attire, fait naître sous ses pieds un vide absolu qui l'effraie et le paralyse. Comme englué, indécis, embrouillé par des sentiments contradictoires, il perd pied et devient le jouet du destin. Jusqu'à devenir étranger au monde qui l'entoure. Jusqu'au drame final.

L'homme de Londres est un roman où le lecteur retrouve les marques de fabrique de Georges Simenon : la description de la vie quotidienne des vraies gens de province, sans affectation, avec empathie ; leurs difficultés de tous les jours, leurs frustrations, leurs velléités d'échapper à leur quotidien et, souvent, leur incapacité à franchir le pas.
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Maloin travaille comme aiguilleur au port de Dieppe. Une nuit, du haut de sa cabine, il voit deux hommes se disputer à propos d'une mallette et un des deux pousse l'autre dans l'eau et disparait. Maloin récupère la valise et se voit déjà riche. Mais Brown, l'homme de Londres, rode pour récupérer son bien et Molisson, inspecteur de Scotland Yard accompagné de Mitchel, l'homme à qui Brown a volé cinq mille livres, enquête. Un jour, la fille de Maloin découvre Brown dans la cabane de plage de son père et l'y enferme…
Un roman dur de Simenon (1933) où l'on retrouve la figure de l'homme seul face à son crime et sa conscience. Classique et bien construit.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Excellent roman de Georges Simenon .
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Roman de Georges Simenon.

Louis Maloin est aiguilleur à la gare maritime de Dieppe. Toutes les nuits, du haut de sa cabine de verre, il regarde passer les trains et il observe les lumières de la ville endormie et les petites gens qui vivent dans l'obscurité. Un soir, il est témoin d'un meutre. Et le meurtrier sait qu'il a été vu. Malouin récupère une malette, objet de la dispute mortelle, qui contient plus de 5000 livres soit plus de 500000 francs. Dans les rues de Dieppe, Maloin ne cesse de croiser celui qu'il appelle "l'homme de Londres" car, à coup sûr, l'assassin est anglais. "Quel genre d'être était-ce? Il n'avait pas une tête de brute. Au contraire ! il avait plutôt l'air d'un pauvre diable mal portant qui traîne une vie solitaire." (p. 30) Alors que Scotland Yard dépêche un agent à Dieppe, on découvre que l'homme de Londres est un ancien acrobate devenu cambrioleur de haute-voltige. Maloin, du haut de sa tour, vit de sombres nuits, partagé entre remords et bravade.

Si j'ai apprécié ce roman policier, c'est parce qu'on connaît le coupable immédiatement et que l'enquête première tourne court assez rapidement. Ce qui est plus intéressant, c'est la façon dont Maloin se perçoit lui-même coupable, se juge et condamne. En s'emparant de la malette, il devient receleur et complice du crime. Mais il développe à outrance sa culpabilité qui se traduit en susceptibilité, nervosité, inquiétude et fébrilité. Cet argent, il ne sait qu'en faire, il ne prévoit même pas de le garder. Pour calmer ses nerfs, il boit, dépense le maigre argent du ménage, réfléchit trop et agit sans projet. Maloin ne supporte pas son premier crime pourtant mineur mais assume sereinement celui qui clôt l'affaire. Simenon dresse un portrait sans tendresse de cet homme sans ambition et sans charisme.

"Au même moment, on les prend pour des heures comme les autres et, après coup seulement, on s'aperçoit que c'était des heures exceptionnelles, on s'acharne à en reconstituer le fil perdu, à en remettre bout à bout les minutes éparses." (p. 5) C'est sur ces phrases que s'ouvre le roman. Immédiatement, on comprend que l'affaire sera banale, faite de détails sans importance. Mais cette banalité affichée est la même qui caractérise le personnage principal. Maloin n'est pas un héros, il n'est même pas un anti-héros. Son passage dans cette histoire est tout à fait anodin mais sans lui, l'affaire aurait tournée court. Maloin n'est qu'un minuscule ressort qu'on ne remarque pas mais qui ne saurait faire défaut à la machine.

Une lecture plaisante, même si je n'ai guère envie de me frotter davantage à la plume de Simenon que je trouve un peu trop sèche.

Voici ma modeste contribution - parce que l'essentiel, c'est toujours de participer - au mois du polar de Babelio ! Jusqu'au 5 février 2011, Babelio vit à l'heure du crime et propose 40 places pour siéger au jury polar. Toutes les infos en cliquant sur la très chouette affiche de l'opération !
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