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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Israël Joshua Singer, né en 1893 en Pologne et mort en 1944 à New York, est un écrivain yiddish. Il était le frère ainé et mentor d'Isaac Bashevis Singer (prix Nobel de littérature) et le frère cadet d'Esther Kreitman, une famille d'écrivains donc. Né d'un père rabbin hassidique et d'une mère fille de rabbin, il grandit à Varsovie où son père était un leader spirituel. Il s'émancipa de la tradition familiale et s'intéressa à la vie artistique prolifique en Pologne à cette époque. À partir de 1916 Singer devint journaliste dans la presse yiddish européenne, successivement en Ukraine puis à Varsovie. En 1921 il est correspondant pour le journal américain The Forward et en 1934 il quitte la Pologne pour s'installer à New York. Auteur d'une grosse dizaine d'ouvrages, de fer et d'acier qui date de 1927, n'a été traduit que récemment chez nous avant de paraître en collection de poche aujourd'hui.
En 1915, Benyomen Lerner, le héros de ce roman, est un jeune soldat juif (non pratiquant) déserteur de l'armée russe, retourné en Pologne dans sa ville natale de Varsovie tombée sous l'occupation allemande et qui va devoir affronter de nombreuses aventures. D'abord réfugié chez son oncle adoptif, auprès de la douce Gnendel qui n'a d'yeux que pour lui, il s'enfuira et trouvera du travail sur le chantier de reconstruction d'un pont sur la Vistule, au milieu de Russes, Juifs et Polonais, sous la férule allemande. Mêlé à une grève des ouvriers, il fuit encore et se retrouve bien vite enrôlé pour tenir un rôle de cadre dans une communauté d'aide aux réfugiés juifs, sous les ordres d'un Russe bientôt remplacé par un administrateur allemand particulièrement sévère qui envoie Lerner en prison, d'où il s'évadera pour finalement atterrir à Saint-Pétersbourg au moment de la révolution d'octobre 1917…
Le roman est bon, le rythme est enlevé, les péripéties nombreuses comme vous l'avez compris au vu du rapide résumé mais il est aussi un peu « bizarre ». Bizarre n'est certainement pas le meilleur qualificatif, mais je n'ai rien trouvé d'autre pour exprimer mon sentiment une fois l'ouvrage refermé : le périple de Lerner l'amène à croiser de nombreux personnages (au nom pas toujours aisé à retenir), certains sur lesquels l'écrivain s'attarde longuement mais qu'on ne reverra plus ensuite, ou encore - l'exemple le plus frappant - Gnendel, il la retrouve après sa désertion, il la perd, puis elle revient dans le jeu amoureux et l'accompagne dans la communauté/kolkhoze mais il est de nouveau seul à Saint-Pétersbourg quand s'achève le roman… Comme si Lerner était un être libre de toute attache, traversant l'Histoire et les lieux sans jamais se fixer, tentant de faire le bien autour de lui (que ce soit avec les ouvriers qui reconstruisent le pont ou bien avec les réfugiés dans la communauté et plus encore quand le typhus frappera) ? Pas très clair non plus, le message ou la morale de ce livre : on ne fait pas le bonheur des gens contre leur volonté (« Laissez-nous tranquille, lui répondaient les gens, on ne veut pas de votre miel, on ne veut pas de votre venin… ») ?
Si le ton de l'écriture adoucit la terrible réalité des faits, il n'en reste pas moins que l'écrivain dresse un portrait plutôt pessimiste de la nature humaine : compromissions, appât du gain, tire-au-flanc, médisance gratuite, même les Juifs ne trouvent grâce à ses yeux et quant à ceux que l'on veut aider, ils ne vous en sont pas reconnaissants ! Certes nous sommes en guerre, sous l'occupation, c'est une explication mais pas obligatoirement une excuse.
Je sens bien que mon billet n'est pas très clair mais c'est aussi parce qu'il y aurait beaucoup d'autres choses à dire sur ce roman : il y a d'excellentes scènes (au début du roman, entre Gnendel et son vieux prétendant, on dirait du Molière), des personnages extraordinaires (l'oncle et ses plans foireux pour faire de l'argent, c'est désopilant !)… Alors ne retenez que ceci, c'est un bon roman et il vaut le coup d'être lu.
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Livre étrange que ce roman tant il est difficile de le catégoriser. Mais là n'était peut-être pas l'objectif. Récit de vie étalé sur 4 années (1914 - 1917) sur l'itinéraire d'un jeune homme juif à la recherche d'un destin et en révolte contre un cadre familial trop marqué par le religion d'un côté, d'un cadres sociétal et du carcan dans lequel sa Pologne natale est plongé entre ses voisins russes, allemands et les polonais non juifs d'autre part.

En pleine première guerre mondiale, bridé et brisé par des officiers et une réglementation militaire médiéval, Lerner déserte et retourne dans sa ville de Varsovie pour y retrouver sa famille d'adoption auprès d'un oncle, éternel looser mais dont la fille, Gnendel lui reste tendrement attachée. Très rapidement en butte avec ce cadre, il fuit vers de nouveaux destins ; une communauté d'artistes, un chantier géré par les allemands à la limite de l'esclavagisme où il se découvre un talent d'orateur, de négociateur et de meneur d'hommes avant de mettre en place une sorte de kolkhoze avant l'heure.

Evoluant selon le flux de son époque et à l'aube de la révolution russe qu'il va embrasser, ses combats contre les traditions juives, les haines locales (allemands, polonais, juifs polonais, autrichiens, allemands) vont donner à cette succession d'aventure personnelle un certain tempo de l'engouement et sont autant de repères pour le lecteur pour comprendre cette époque et les haines et conflits d'intérêts de cette région d'Europe de l'Est. Un livre chargé de vecteurs, marqueurs, ambitieux et avec un certain souffle même s'il nous est parfois difficile de nous retrouver entre les personnages principaux de ce livre
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Sans avoir la puissance évocatrice de son jeune frère, cet auteur parvient toutefois à recréer un cadre historique plutôt convaincant sur une période charnière du 20eme siècle. Malheureusement les personnages centraux ne dégagent pas suffisamment de charge émotive pour rester impérissables, et leurs histoires non plus.
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