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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un monde disparu (pas perdu)

Il y a d'excellentes présentations de l'auteur, prix Nobel de littérature 1978, et des 11 nouvelles de ce recueil, dont l'éponyme qui a révélé IB Singer au grand public (Gimpel le naïf) — et parmi mes ami·e·s babélio je signale la recension de Laveze.

Je me limiterai donc à citer un commentaire de Jazzman après que j'avais publié une citation : « Je suis toujours contente de m'apercevoir que d'autres lisent Isaac Bashevis Singer. Il a permis au Yiddishland continuer à exister. »

Sans l'arrière-plan historique à nos lectures présentes, la disparition d'un monde qui n'existe plus que dans la mémoire et la littérature, le charme de ces nouvelles serait peut-être identique mais la force n'en serait d'évidence pas la même.

Chaque histoire raconte une humanité faillible aux prises avec ses démons, souvent narrateurs des méchantes blagues qu'ils réservent aux petites gens, et à l'implacable fatalité dont il n'est même pas sûr qu'elle est à voir avec un Dieu lointain et silencieux (« De toutes les bénédictions accordées à l'homme, la plus grande réside dans le fait que la face de Dieu lui est dissimulée à jamais »), un Dieu qu'il faut bien aimer, et surtout honorer, sinon où irait donc l'humanité, dans quel désespoir ?

« Si vous ne pouvez pas "être" un bon Juif, comportez-vous "comme" si vous en étiez un, parce que, à force, vous le deviendrez. Si vous jouez un rôle, vous êtes le personnage [...] Si vous n'êtes pas heureux, comportez-vous comme si vous l'étiez. le bonheur viendra plus tard. Il en est de même pour la foi. Si vous êtes désespéré, faites comme si vous croyiez. La foi viendra après. »

Je pense aussi à la fin remarquable du Nazi et le barbier que j'ai précédemment « critiqué ».
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En 1978, quand Isaac Bashevis Singer a obtenu le prix Nobel, on pouvait lire dans la presse que le jury avait sans doute voulu récompenser le probable dernier auteur en yiddish, langue moribonde. Et certains sous-entendaient que les qualités littéraires de l'oeuvre n'auraient pas suffi à lui valoir cet honneur. J'avais voulu en savoir plus, avais emprunté et lu un livre... dont il ne m'est resté aucun souvenir, ce qui hélas parle plus de ma mémoire que de ce livre.
Grâce au challenge Nobel relancé par Meps, j'ai sauté sur un exemplaire bradé de Gimpel le naïf, et j'en suis très heureux.
Les onze nouvelles de ce recueil mettent scène des juifs vivant dans de petits villages d'Europe de l'Est, en majorité polonais, en majorité fort religieux et souvent fort pauvres : celui qui peut manger de la viande quand il le veut est considéré comme riche. le livre serait déjà intéressant d'un point de vue documentaire, pour décrire les conditions de vie de ces communautés. Par exemple, leur sentiment d'appartenance à un groupe à part, ayant peu de contacts avec les chrétiens n'était pas évident pour moi.
Mais j'ai surtout aimé l'imagination et l'humour de Singer, dès les premières lignes. Je ne souhaite pas entrer dans le débat sur l'existence ou non d'un humour typiquement juif, mais celui que l'auteur utilise dans ses descriptions et prête à ses personnages m'a paru vif, entraînant et plein de tendresse. Quant à l'imagination, elle m'a bluffé. La création de diablotins retors, par exemple, justifie absolument qu'on se précipite sur ce livre, et qu'on en garde un souvenir ému et amusé. Isaac Bashevis Singer est un grand bonhomme que je regrette d'avoir oublié si longtemps.
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Je reviens régulièrement aux frères Singer qui font, chacun à sa manière, revivre sous leurs plumes le monde disparu de la société juive polonaise d'avant guerre.
Ce recueil-ci est un véritable bonheur, constitué d'histoires très immersives dans la population souvent très pauvre de petits villages pétris de traditions et habités de démons malicieux bien décidés à détourner les hommes de leur adoration de Dieu.
La nouvelle titre est paraît-il celle qui a apporté la célébrité à l'auteur, mais toutes les autres la valent en qualité et immergent le lecteur dans un voyage dans le temps qui me laisse toujours dans une sombre mélancolie.
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J'avoue tout d'abord, en toute humilité, que je ne connaissais pas du tout Isaac Bashevis Singer... mais voilà une lacune comblée grâce à la meute, et grâce à la médiathèque qui vient d'ouvrir près de chez moi, car en librairie, Singer est introuvable !

Pour commencer en douceur, j'ai choisi Gimpel le naïf, recueil de nouvelles dont les histoires se déroulent en Pologne, souvent au sein d'un petit village, avec toutes les catégories de population que l'on peut y trouver : rabbins, boulangers, mendiants, hommes riches, femmes pauvres, etc. Ce recueil se lit très facilement, à chaque récit correspond un narrateur différent, avec des incursions dans le monde des superstitions, voire du fantastique, et quelques thèmes récurrents : les petites gens sont souvent condamnées à ce que leur situation perdure, voire s'empire, mais Singer nous donne parfois l'impression qu'elles en sont elles-même responsables. Par exemple, Gimpel, qui croit à toutes les bêtises qu'on lui raconte, et se fait abuser par sa femme et tout le village, avoue par moments qu'il a choisi la crédulité par facilité... de même pour cette prostituée devenue mendiante et qui raconte à ses compagnons de misère qu'elle a un jour laisser s'échapper une chance d'épouser un homme de bonne situation.

Parfois, les protagonistes sont menés à leur perte par l'intervention d'un démon, personnage à part entière (et même narrateur) dans certaines nouvelles, et qui sait jouer des faiblesses de ses victimes pour les tenter, notamment par la luxure.

La façon qu'a Singer de conter ses histoires m'a beaucoup plu, entre la fable et l'anecdote, certains des personnages sont vraiment truculents et remarquables et l'omniprésence de la culture juive donnent à "Gimpel le naïf" un côté très pittoresque.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un recueil de nouvelles autour du monde juif en Pologne avant 1939.
Peut-être suis-je trop influencé par les dilemmes contemporains, mais je suis assez rétif à cette emprise d'une communauté, à fortiori religieuse, sur l'individu.
Des nouvelles, presque des contes, à la morale (?) universelle.
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