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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le titre en Yiddish "Shoyn" et en traduction anglaise "Scum" signifiant la lie de la création ou de la société est un court roman paru en 1957 du prix Nobel 1978 Isaac Bashevis Singer (1904-1991).

En 1906, au bout de 23 ans, Max Barabander, 47 ans et muni d'un passeport argentin, rentre dans son pays d'origine, la Pologne, pour s'y trouver une petite amie, maintenant que son épouse Rochelle est devenue totalement frigide après la mort dramatique de leur fils Arturo, à l'âge de 17 ans.

À part le destin de Max, l'auteur nous livre une plongée fascinante dans la vie de tous les jours des "Ostjuden", les Juifs de l'Est, du début du XXe siècle. Nous avons droit aux perruques et papillotes, aux bonnets hassidiques ; sentons le parfum du "gefilte fish" (poisson farci) et des oignons roussis et apprenons en passant maintes sagesses du Talmud et de la Torah.

Singer nous présente également toute une série de personnages pittoresques, tels Mayer-le-Borgne, le roi de la rue Krochmalna, chef de la pègre locale et rabbin des voleurs ; l'immense Shmuel Vakhler, surnommé Smietana (crème aigre), qui tient ses assises dans la taverne locale ; Bernard Shkolnikov, voyant et magicien de qui la fille fait apparaître les morts lors de séances spéciales à 5 roubles et permet à Max de s'entretenir avec son fils Arturo qui, bien que ne parlant l'Espagnol, lui dit, à sa grande surprise, en Polonais "Papa tu me manques".

La quête par Max d'une bien-aimée dans le quartier juif de Varsovie est loin d'être simple. Mais qui sera l'élue ? La révolutionnaire fille du rabbin, Tsirele, qui veut s'échapper du monde clos des Juifs orthodoxes, mais dont la mère, la rebbetzin, se méfie de Max ?
Basha, la pauvre petite rousse, qui veut fuir son existence de bonniche au service d'un couple de vieux qui la traitent en esclave ?
Et qu'en est-il d'Esther la fine boulangère et de la séduisante Reyzl Kork,
la concubine en titre du gros Shmuel précité ?

Rien d'étonnant donc que Max Barabander passe d'un bref moment de joie et de bonheur anticipé à des moments d'affreux désespoir.
Parfois notre homme éprouve aussi des difficultés à comprendre la jeunesse juive varsovienne moderne, qui comme Basha veut bien aller en Argentine et y devenir putain mais refuse de manger quelque chose de lacté après un plat de viande ou de monter dans un "droshky" (taxi tiré par un cheval) le jour du "shabbat".

Peut-être pas le chef-d'oeuvre d'Isaac Bashevis Singer, mais une étude de moeurs remarquable des Juifs orthodoxes vers la fin de l'empire russe des tsars.
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Je partage une information que j'ai cherchée vainement en amont de ma lecture : les deux livres d'Isaac Bashevis Singer "Le petit monde de la rue Krochmalna" et "Retour rue Krochmalna" sont indépendants. En constatant que les deux protagonistes s'appellent Max, j'ai pensé que le "retour" rue Krochmalna était un deuxième opus. Il s'agit en fait de deux personnages ayant des patronymes différents et ayant des histoires différentes (bien que présentant des similitudes flagrantes). L'éditeur de "Retour rue Krochmalna" précise que "certains personnages clés reviennent dans d'autres romans ou nouvelles sous des noms différents". Merci pour cet éclairage. Les deux intrigues, en revanche, se situent bien dans la même rue d'un quartier juif de Varsovie au tout début du XXe siècle.
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Touchant, émouvant, truculent. D'autant plus réjouissant, qu'hélas, tout ce petit monde à disparu
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