AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253940838
320 pages
Le Livre de Poche (17/01/2024)
3.89/5   23 notes
Résumé :
Varsovie, début du XXe siècle. Après avoir fait fortune en Argentine, Max et Flora rentrent au pays chercher de la « marchandise » pour leur fabrique de sacs à mains, qui n’est autre que le bordel local. La marchandise – c’est-à-dire des filles –, Flora, experte en la matière, la choisira, et Max s’assurera qu’elle a bien toutes les qualités requises… À peine arrivés, ils renouent avec leurs vieux amis, Meir et Leah, membres éminents de la pègre de Varsovie, tout d... >Voir plus
Que lire après Retour rue KrochmalnaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Retour rue krochmalna d'isaac bashevis Singer
Max est à Varsovie avec Flora sa compagne. Max veut voir son ami Meir et sa femme Leah, rue Krochmalna, mais il a aussi besoin de recruter des femmes pour sa fabrique de sacs en Argentine, peut-être finiraient elles dans son bordel, on ne peut jamais savoir. Max en se promenant dans les rues avec Meir réalise que tout le monde le connaît et qu'il est au centre des activités un peu louches. Il présente Rashka, une jeune fille, à Max qui sait immédiatement qu'il va l'aimer et veut l'emmener avec lui à Buenos Aires. Mais les femmes veillent…Tout n'est pas simple pour Meir à Varsovie, les flics font des descentes régulières et des journaux anti sémites font leur apparition. Meir s'inquiète. de son côté Flora déjeune avec son ancien amant, un acteur, Feivele. Max rencontre Ida une anarchiste qui veut dévaliser une banque, lui songe à tout arrêter il a assez d'argent, pourquoi vouloir plus, il pousse néanmoins Flora à insister pour que Feivele vienne au théâtre à Buenos Aires. Par Ida il apprend que contrairement à ce qu'elle lui avait toujours dit, Flora avait été une prostituée dans un bordel à Varsovie, il perd les pédales et prend des décisions précipitées et peu avisées en voyant qu'elle n'a pas passé la nuit à leur hôtel, tout comme lui…
C'est un Varsovie bien sombre que nous dépeint Singer en ce début de siècle. On est loin de la description de ces familles juives orthodoxes soumises à la loi de leur rabbin et respectant les innombrables règles journalières. C'est la rue Krochmalna des escrocs dans leurs vieux jours, à l'aspect respectable mais redoutables toujours prêts à profiter des jeunes filles naïves avant, peut-être, de les envoyer au bordel. Ce sont aussi des paumés, de grands enfants naïfs assistés d'ex prostituées qui peinent à masquer leurs origines. Pathétique. Un livre magnifique.
Commenter  J’apprécie          220
On quitte ce livre comme on sort d'un théâtre, un théâtre bien particulier et tellement cher à l'auteur. Retour en Yiddishland, rue Krochmalna, Varsovie, début du XXe.
La rue pourrait s'appeler rue de la Juiverie. Loin des quartiers des gentils, elle offre une composition interlope et touchante d'une humanité singulière coincée entre ses devoirs envers Dieu et des appétits fort peu cashers.
Max et Flora, partis en Argentine où ils ont fait fortune dans une fabrique de sacs pour dames et, accessoirement, dans la gestion d'un bordel de bel envergure, rentrent au pays pour y retrouver leurs vieux amis Meir et Leah, mais aussi pour renouveler le cheptel du dit bordel.
Ce retour aux origines est l'axe autour duquel la pièce va se jouer. Il faut dire que nos deux héros ne sont pas très reluisants. Si leur amour semble forgé dans l'airain, leur duperie respective est sans limite.
I.B. Singer porte un regard tendre mais sans concession sur ses personnages.
Par exemple, Max est veule. S'il maîtrise toutes les trahisons et porte un regard désabusé sur la gente féminine, il n'en supporte pas l'émancipation. Alors, Max porte un révolver, décidé à tuer toutes celles qui le trahiraient, ou, à tout le moins à se tuer lui-même... Mourir ou fuir semblent être les seules options de Max, juste avant de sombrer dans un auto-apitoiement pathétique.
I.B. est décidément un formidable conteur. On écoute son histoire le sourire aux lèvres, conscients toutefois du profond pessimisme qui l'habite, lui qui a fait du Yiddish l'écrin d'une humanité décimée. Un écrin chatoyant qui dissimule pourtant "une peine aussi ancienne que la nation d'Israël ".
Cet inédit de Singer était initialement paru sous forme d'épisodes dans les années 70.
Édité pour la première fois en volume, il compose un témoignage précieux d'une "vie d'avant" dont l'incipit pourrait être :
" Les fantômes aiment le Yiddish. D'après ce que je peux savoir, tous le parlent...".
Commenter  J’apprécie          190
Tref*
Isaac Bashevis Singer s'invite, et donc nous invite, à nouveau à Varsovie et, bien sûr, dans le quartier juif de la capitale polonaise au début du XXè siècle. On a affaire à un roman d'aventure où l'action et les dialogues se taillent la part du lion. Paru en feuilleton dans un quotidien yiddish de New-York en 1972, Retour Rue Krochmalna frappe essentiellement par son pouvoir d'évocation d'une époque révolue et en grande partie fantasmée.
Ce roman s'articule autour de la personnalité de Max Shpindler, riche juif polonais qui a fait fortune en Argentine. Il se singularise surtout par son caractère velléitaire et incertain, ses nombreuses conquêtes amoureuses et son goût immodéré pour une sexualité débridée mais toujours insatisfaisante. Il cherche à se démarquer de ses pauvres coreligionnaires en habitant dans un hôtel de luxe en dehors du quartier juif mais il est comme aimanté par ses souvenirs de jeunesse et revient constamment rue Krochmalna.
Ce qui défile dans ce roman qui ne se passe qu'à Varsovie, c'est le concentré de la population juive du quartier, toute une société presque autonome tant en ce qui concerne sa langue, sa religion, sa subsistance, ses modes de vie originaux et aussi sa pauvreté largement partagée même si elle peut parfois compter sur la bienveillance des plus fortunés et, le plus souvent, sur la solidarité de l'ensemble de la communauté.
Le plus fascinant, et finalement le plus intéressant, demeure le grand écart entre le vécu de la culture juive et ses préceptes religieux proclamés hauts et forts sans jamais être suivi d'un semblant d'accomplissement. On a vite l'impression d'une société en voie de sécularisation rapide. Max Shpindler en est assurément l'archétype. Il s'est enrichi du trafic de jeunes femmes européennes envoyées, plus ou moins directement, dans les maisons closes de Buenos Aires. Il s'amourache d'une mineure en surplus de multiples autres liaisons. Probablement s'agit-il pour une grande part d'humour juif, cependant Singer semble se délecter de ces extravagances et de s'en contenter! le roman pâtit de ce manque d'ambition et de l'absence de dépassement de cet horizon qui semble satisfaire l'auteur.

*Tref signifie en hébreu ce qui est impur, impropre à la consommation.
Commenter  J’apprécie          40
Un couple de juifs exilés en Argentine revient à Varsovie pour un voyage qui doit leur permettre de revoir leurs proches et pour lui "d'arranger" ses affaires.

Si Max et Flora sont heureux de revoir leurs amis, les relations entre eux vont vite dégénérer. Il faut dire que Max cherche des jeunes filles pour son bordel argentin et qu'il s'éprend de la toute jeune protégée de son ami Meir . de son côté Flora renoue avec le théâtre et un ancien amant. On peut ajouter à cela la vague participation de Max à un cambriolage à finalité terroriste pour saler le tout.

C'est un peu tout et n'importe quoi ce retour. Je n'ai pas accroché aux personnages et encore moins à l'histoire qui m'a parue sans queue ni tête. Pourtant il y a des passages où je me suis dit que ça aurait pu être très bien mais...

Je ne sais pourquoi je m'attendais à quelque chose comme la trilogie de Naguiz Mahfouz et la comparaison n'est pas bonne. Cela faisait un moment que je voulais découvrir cet auteur , j'essaierais à l'occasion un autre titre, ou lire son frère mais ce volume là ne m'a pas réjouie.

Merci à Masse critique Babelio et le livre de poche pour l'envoi de ce livre.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          120
Décidément ma liste de livres pour l'été me fait découvrir bien des lieux et des mondes!
Et c'est à nouveau au détour des étagères de la bibliothèque que j'ai rencontré Max..

Max est de retour dans une rue (voire ruelle, l'auteur nous fait ressentir une certaine étroitesse mais est ce réellement le cas?) du quartier juif de Varsovie au début du XXe siècle. Il est de retour au bras de son épouse Flora, son âme soeur et âme damnée qui partage son business de sacs pour femme et ceux moins légaux dont la prostitution de chez Bertha.

Il est de retour car visiblement d'autres romans évoquent ses précédents séjours mais cela ne nuit en rien à la compréhension.

Le roman décrit avec ironie, sensibilité la communauté juive de ce quartier, qui parlait avant tout Yiddish, et suivait d'un côté les préceptes de la religion, ses fêtes, ses règles tout en prospèrant dans des business peu avouables...

Même l'amour est dévoyé par ce Max, caïd mais jamais meurtrier, truand toujours amoureux et naïf à la recherche d'un bonheur qu'il cherche toujours plus jeune...

Tout tourne autour des réflexions existentielles de Max, dont le cheminement au travers de l'écriture simple et fluide d'Isaac Bashevis Singer, nous force à nous poser des questions...

Un très bon livre, bien écrit, qu'il sera intéressant de relire pour tout saisir.. et me projeter dans ce quartier avec Google et quelques photos d'époque...
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il s'arrêta devant quelques vitrines et regarda ce qui y était exposé, sans vraiment rien voir. Soudain, il remarqua un globe terrestre. Le monde était-il réellement rond ? Et de quel côté se trouvait Varsovie ? En haut ? En dessous ? Sur le côté ? En haut, probablement, parce qu'il se souvint de ce que certains disaient : si on creusait un trou, sans s'arrêter, on finirait par atteindre l'Amérique du Sud. Cela voulait dire que les gens, là-bas, marchaient sur la tête, seulement ils ne s'en rendaient pas compte. Ils croyaient être debout, dans le bon sens. Peut-être en allait-il ainsi de toutes choses.
Commenter  J’apprécie          20
Chacun croit être le roi en sa demeure et découvre soudain qu'aux yeux de sa femme il n'est qu'un minus qu'elle peut échanger contre n'importe quel bon à rien. C'est la même chose avec les femmes. (p.287)
Commenter  J’apprécie          20
[Les hommes] pouvaient se vanter longuement de leurs prouesses et de leurs nombreuses aventures, on voyait dans leurs yeux comme le reflet d'une faim inassouvie, le fait d'avoir été plutôt victimes. Ils semblaient tous rechercher une femme qui n'existait pas. (p.55)
Commenter  J’apprécie          10
Comme c'est le cas avec beaucoup de gens, sa langue fonctionnait plus vite que son cerveau. (p.138)
Commenter  J’apprécie          20
Heureusement qu'on ne pouvait pas lire dans la tête des autres, sinon chaque individu sur terre mourrait de honte. (p.189)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Isaac Bashevis Singer (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isaac Bashevis Singer
Commandez les coups de coeur de nos libraires sur filigranes.be !
Les livres dans l'ordre : "Le dernier des Camondo" de Pierre Assouline, Éditions Folio "Les Camondo ou L'éclipse d'une fortune" de Nora Seni et Sophie le Tarnec , Éditions Babel "La rafle des notables" de Anne Sinclair, Éditions Grasset "Pourquoi les Juifs ?" de Marek Halter, Éditions Michel Lafon "Je rêvais de changer le monde" de Marek Halter, Éditions J'ai lu "Ellis Island" de Georges Perec, Éditions POL "Il est de retour"de Timur Vermes, Éditions 10/18 "Le charlatan" de Isaac Bashevis Singer, Éditions Stock "La Source" de James A. Michener, Éditions Robert Laffont
+ Lire la suite
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20229 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..