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Après avoir lu plusieurs romans de Marie Sizun, je me laisse tenter par son premier.L'envie d'aller la rencontrer "au début".Que de grâce,de tendresse, de sensibilité! Un peu à la façon de Christian Bobin, les phrases se succèdent,courtes, simples et pourtant mot après mot, virgule après virgule, le rythme si particulier de l'auteure s'imprime et scande une émotion croissante.Le regard interrogateur de "la petite" sur ce monde adulte dont elle n'a pas encore acquis le code, la transformation de ses sentiments et le poid d'un secret dont elle n'a pas conscience vont progressivement la rendre actrice d'un boulversement familiale qui la marquera à jamais.Je retrouve les thémes chers à M.Sizun: le secret, les souvenirs qui ressurgissent en images à l'état brut sans encore y donner du sens...et puis la compréhension et l'appropriation de son histoire...Vous l'aurez compris j'ai été très émue par cette lecture..
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La petite a quatre ans et demi quand son père revient de la guerre où il était prisonnier. La petite ne le connaît pas. Elle vit seule avec sa mère et sa grand-mère qui leur rend souvent visite. le retour du père perturbe cet équilibre. Dans le contexte de la libération de Paris, la petite, prénommée France par patriotisme, doit trouver sa place au milieu des mensonges des adultes et cherche à qui apporter sa loyauté.
Ce récit plutôt court est vu à hauteur d'enfant avec sa subjectivité et son incompréhension du monde des adultes sur lequel peu à peu le voile se déchire. Sa simplicité le rend plutôt banal et convenu.
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Chronique douce-amère de l'enfance de France, petite fille de 4 ans, qui, durant la seconde guerre mondiale, vit auprès de sa mère qu'elle adore avec, souvent, les visites de sa grand-mère qu'elle n'aime pas.

Le récit commence au début de l'année 1944, et France, dite "la petite" entend avec stupéfaction sa maman chérie lui annoncer "quand ton pauvre petit papa reviendra.....". Pourquoi "petit" se demande l'enfant surprise. Normalement, un papa c'est grand, mais son papa, elle ne l'a jamais vu. Il a été fait prisonnier dès le début de la guerre, avant la naissance de sa fille.
La petite est inquiète. Elle est si proche de cette mère fantasque, qui la laisse agir en toute liberté, et elle craint l'arrivée de ce personnage inconnu qui risque de s'immiscer entre sa mère et elle et lui voler une part de l'amour inconditionnel qu'elle reçoit.
Et en effet, l'arrivée du père, malade, sujet à de fréquentes sautes d'humeur, parfois violent, va bouleverser l'existence de la petite. D'abord chaotiques, les rapports entre père et fille vont se normaliser, tous deux vont peu à peu s'apprivoiser et France va dès lors, avec confiance, mettre sa main dans la "main-girafe" de son père et lui confier ses secrets jusqu'à bouleverser la vie familiale.

Un récit sobre et émouvant, conté innocemment par une enfant, qui, vu son âge, ne peut comprendre les implications de ses confidences.
Une confession pudiquement délivrée par Marie Sizun, finalement beaucoup plus amère que douce !
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"Le père de la petite" est le 8ème roman que je lis de Marie Sizun; j'aime tout chez cette auteure, sa plume délicate, sensible, ses histoires qui nous ressemblent, celles de tous les jours, celles des relations humaines, celles des rapports familiaux, les émotions vraies qu'elle sait instiller sans aucun pathos ni surenchère. Et pourtant, elle se renouvelle à chaque nouveau texte.
Nous sommes en 1944 à Paris. La petite, qui s'appelle France mais dont le prénom est peu utilisé, vit seule avec sa mère à laquelle elle voue un amour exclusif et passionné; son père, qu'elle ne connaît pas, rentre de 4 ans de captivité. Son monde est totalement chamboulé car elle n'est plus le centre du monde pour sa mère, son éducation est reprise sévèrement en main par son père. Elle le déteste mais un jour le contact s'établit et à partir de là, son monde ne tourne plus qu'autour de son père. Mais, sans s'en rendre compte, elle va déclencher un séisme familial qui aura de tristes répercussions sur sa vie et celles de ses parents.
Marie Sizun s'est mis, avec grand talent, au niveau d'une petite fille de 4 ans qui raconte ce qu'elle voit, ce qu'elle ne comprend pas, son amour pour sa mère puis pour son père, ses peines, ses joies, ses découvertes. Le/la lecteur/trice adulte ne voit que par ses yeux et ne peut que deviner ce que l'enfant ne comprend pas.
On retrouvera ce regard d'une enfant, Marion, sur sa mère bipolaire, sur les secrets qu'elle devine mais ne comprend pas dans "La femme de l'Allemand"
L'émotion affleure pendant tout le roman qui peut rappeler à certains ou certaines d'entre nous des bribes de leur propre enfance nous rendant les personnages particulièrement proches.
Un magnifique roman.

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L'auteur, née en 1940, et dont c'est le premier roman, évoque l'enfance singulière de cette génération de la guerre, née après le départ au front des pères, qui restèrent prisonniers plusieurs années. Ces enfants ont grandi dans des familles sans hommes, sous l'oeil inquiet ou indulgent de mères et de grand-mères. Ici la narratrice évoque la permissivité de sa mère, isolée avec elle, malgré la présence sévère et aigre de la grand-mère. Tout changera avec le retour du père, inconnu de la fillette, et qui passera d'une sévérité brutale à une idylle avec "sa petite" de cinq ans, amour fou générateur de drame, et qui reste une nostalgie inguérissable pour la narratrice.
Beaucoup de sensibilité et de justesse poignante dans l'évocation de ces familles détruites subtilement par l'éloignement et la guerre, une grande intensité dans l'évocation des sentiments, malgré une écriture blanche et très économe de moyens.
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« Qu'est-ce qu'un père ? La notion de paternité échappe à la petite. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des pères par les temps qui courent, on en voit pas beaucoup. »

Premier roman de l'auteur, le père de la petite aborde un thème qui sera récurrent dans l'oeuvre de Marie Sizun, l'enfance.

Elle s'appelle France, mais tout le monde l'appelle la petite. C'est son père qui a choisi son prénom ; un père parti à la guerre ; avec elle ne grandit pas, ne se construit pas. Mais, un jour ce père revient. D'étranger qui la rudoie, il deviendra un être aimé, un genre de héros. La mère perd sa place, rentre dans l'ombre.

Avec des mots simples, une écriture épurée à l'extrême, Marie Sizun donne un ton à cette courte et puissante histoire qui place la paternité à la fois au coeur de l'enfance, et à la marge quand celle-ci peine à se mettre en place en raison des aléas de l'histoire, et des non-dits familiaux.

La distanciation que donne l'écriture à la troisième personne donne un côté éthéré à ce roman attachant à plus d'un titre. S'il n'est sans doute pas le plus abouti de l'auteur, il n'en possède pas moins tous les ingrédients d'une oeuvre qui se construit pas à pas, et donne d'excellents moments de lecture.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ce livre très sensible m'a touchée, comme toutes les blogueuses qui l'ont lu.
L'histoire de cette petite fille et de ses relations familiales difficiles est racontée avec pudeur et sincérité, sans pour autant prétendre arriver à énoncer une quelconque vérité.
La narratrice est une femme mure qui se remémore son enfance, avec ce qu'elle peut et comme elle peut.
Elle n'hésite pas à mentionner les trous noirs, les zones d'ombres et d'amnésie, mais elle éclaire de son regard bienveillant les souvenirs marquants et les émotions qui en découlent...
Elle ne veut pas tricher ni se raconter d'histoires, elle raconte les faits, les joies, les larmes, les rages étouffées...
Elle nous laisse en déduire les blessures de part et d'autres, les chemins qui se séparent à jamais, les silences qui s'installent...
Ce livre parle très délicatement de secrets trop lourds à porter pour une petite fille qui ne sait plus si elle est en train de perdre sa mère ou de retrouver son père...
Et puis elle sent qu'on lui ment, elle voudrait comprendre, connaître la vérité, savoir la différence entre le rêve et la réalité...
Je n'en dirais pas plus, il faut le lire pour comprendre ce drame qui nous fait entrevoir au détour de chaque phrase combien il a été difficile pour chacun d'être père, mère et fille dans cette famille brisée par l'absence forcée due à la guerre.
des liens sur le blog
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Ce n'est pas l'enfant qui raconte, mais une voix extérieure qui la connaît bien, au point de noter ses oublis et ses sentiments ultérieurs : « plus tard la petite comprendra etc. »

Au départ, une histoire de couple entre la mère et l'enfant, dans une entente parfaite : La petite jouit d'une liberté dont elle ne connaît pas les limites, affranchie des règles de la vie en société. C'est pourquoi le retour du père, ex-prisonnier de guerre, va rompre cette harmonie initiale, père d'abord redouté pour des remarques sévères, puis accepté et aimé en raison d'une franchise qui contraste avec les cachotteries de la mère et de la grand-mère.

Le drame de la petite sera de noter tout ce qui lui a paru surprenant pendant la guerre, et d'en parler étourdiment à son père, avec comme résultat de créer des scènes de ménage, voire de mettre en péril l'union parentale.

La langue est d'apparence très simple, comme la petite qui note l'instant, admet sans comprendre, désapprouve d'instinct, parle sans réfléchir, quitte à nourrir plus tard un sentiment de culpabilité devant les inconsciences de son âge.

Le lecteur comprend bien des choses que remarque la fillette, il comble le décalage entre ce qui est perçu, senti, vécu par l'enfant, et les comportements du couple. Tout l'intérêt du récit réside dans cette distance, créée par un langage « naïf », fragmentaire, avec des tours présentatifs, des doubles sujets ou doubles compléments;

Voici l'incipit :

C'est dans la cuisine de l'appartement, un après-midi d'hiver. Elles sont là toutes les deux, la mère qui repasse son linge debout, si grande et la petite assise dans son fauteuil d'enfant, près d'elle. Elles se taisent maintenant. La petite réfléchit à ce que la mère vient de dire. A la radio tout à l'heure il y avait des informations, des informations sur la guerre, comme toujours. A la fin, la mère avait éteint et, tout en continuant à repasser, elle avait dit quelque chose comme : «  ton pauvre petit papa »… ou bien même : « Quand ton pauvre petit papa reviendra »… Négligemment. Comme ça.

On pénètre ainsi, avec ce livre sobre et bien construit, dans l'esprit de l'enfant, depuis ses premières émotions, et même ses calculs, jusqu'à un âge plus avancé où il juge ses relations avec le père.
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Paris, 1944. Une petite fille de quatre ans vit dans l'insouciance de la guerre, heureuse et libre, seule avec une mère qu'elle adore. Lorsque revient le père, qu'elle n'a jamais vu, prisonnier de guerre libéré, l'existence de celle qui s'appelle France, prénom choisi par le père avant de partir au front,pour l'enfant à naître, mais qu'on appelle « la petite », est bouleversée.

Pour cet intrus qui lui prend sa mère et entend imposer son autorité, elle éprouve d'abord de la haine, de l'effroi aussi devant sa dureté, sa violence, son étrangeté. Puis, avec tout l'excès dont est capable un enfant, elle se met à l'aimer d'un amour absolu, exclusif, un peu fou. Mais elle va être à l'origine d'un drame familial dont l'ombre se dessinait dès les premières pages du livre...

Qu'est-ce qu'un père? C'est la question qui court tout au long de cette remontée de souvenirs poignants mais distanciés, écrits à la troisième personne et dans une grande économie de style. La réponse, lumineuse, nous sera donnée dans les tous derniers mots du texte.

Ce roman autobiographique est le premier d'une jeune romancière de 65 ans. Elle obtiendra le grand prix des lectrices de Elle pour son second ouvrage, La femme de l'allemand en 2007.

J'ai beaucoup aimé ce petit livre, où toute l'histoire est racontée du point de vue de l'enfant, une petite fille sensible, observatrice, indomptée élevée par une mère fantasque et permissive, sans aucune contrainte, dont tout l'univers se résume à cette entité, le couple mère/fille. Quand le père revient ce couple-là vole en éclat, elle découvre quelqu'un qu'elle ne connaissait pas cachée derrière sa mère, la femme amoureuse... Et puis elle va apprivoiser et sa peur et son père et délaissant sa mère, envers qui elle ressent une rancune profonde même si elle ne sait pas mettre de mots sur ce sentiment, elle va basculer effectivement de la haine à l'amour fou...L'histoire est découpée en chapitres courts, en instantanés où tout se joue dans la tête de l'enfant ou dans de courtes scènes familiales. La finesse d'analyse doit sans doute un peu aux études de psychologie de l'auteur parallèlement à son métier de professeur de littérature et beaucoup à sa capacité à retrouver son regard d'enfant pour faire vivre ses souvenirs...Pendant cent cinquante pages, le lecteur a quatre ans et ressent plein d'empathie pour cette petite fille dont la vie va être changée pour toujours...
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Une très belle découverte avec ce roman relatant les pensées d'une petite fille de 4 ans.
France de son prénom ne sera appelé que " la petite " par sa mère, car c'est sa petite fille et avec elle il y a un lien fusionnelle très fort, elles vivent seules avec quelquefois pour toute visite la grand-mère que la petite n'apprécie guère.
Elle ne connait pas son père, parti a la guerre trop tôt pour qu'elle s'en souvienne.
Mais voilà qu'un jour, le père prisonnier va être libéré et la vie de la petite et de toute la famille va être bouleversé.
C'est un homme meurtri qui va revenir avec ses sauts d'humeur, sa violence, sa colère et l'indifférence de sa fille.
Au fil du temps un bouleversement va se produire, inversant les rôles, le père se rapprochera de sa fille et délaissera sa femme.
Une histoire de vie compliqué et bouleversante qui nous questionne, que va t-il advenir de cette famille ?
Un roman fort en émotions dont la fin nous laisseras dans l'émotion.
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