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Un léger déplacement ?
Pourtant le livre démarre par un bond de géant. Ellen revient des Etats-Unis suite au décès de sa belle-mère. En héritage, un appartement à Paris, dans lequel elle a vécu, avec son père et sa mère. Mais quand sa mère est décédée, une belle-Mère est venue prendre sa place avec son fils.
Revenue pour une semaine, Ellen ne sait pas trop quoi faire de cet appartement : le vendre, le louer ? Ici tout lui rappelle sa belle-mère mais peu à peu les souvenirs de son enfance lui reviennent … grâce aussi à la voisine de palier. Progressivement des pans oubliés de son histoire remontent à la surface.
Un livre, une histoire tout en rondeur, avec une écriture tout en douceur, en poésie, avec une description très progressive, presque chaste des événements. Un livre d'ambiance dans lequel j'ai plongé et que j'ai adoré, avec une grande tendresse pour tous les personnages de ce roman.
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Ellen, en se mariant avec Norman, va s'enfuir de Paris vers New-York où elle tient avec son mari une petite librairie française. Hélène devient Ellen. Elle décide de revenir seule à Paris, alors que rien ne l'y obligeait, pour régler une succession, vendre l'appartement jusqu'alors occupé par sa belle-mère qui vient de décéder.
Elle était bien revenue à Paris lors du décès de son père mais très rapidement en compagnie de Norman.

Elle avait refermé les portes de sa mémoire qu'un léger déplacement va progressivement, en douceur et subtilité , rouvrir.

Le passé revient en force, se glisse dans ce léger déplacement vécu dans l'avion comme "un basculement soudain, un vertige qui l'entraîne dans un espace intérieur inconnu". En se renouvelant et se prolongeant au cours de son séjour à Paris, il va laisser place aux souvenirs et filtrer la lumière éclairant le passé.

p11 Ce qui avait précédé, ce moment inconnu, cette jolie absence, quelle légèreté ! Tout était devenu simple. Il n'y avait qu'à se laisser aller. Plus rien n'avait d'importance : on était dans une sorte de grâce.

Cette sorte de grâce va nimber d'une douceur lumineuse tout ce séjour à Paris. Elle va se sentir comme absente et pourtant de plus en plus présente, progressivement de plus en plus proche de ce et ceux qu'elle avait tenté d'occulter.

"Et voilà que les choses, curieusement, lui apparaissent sous un autre jour, décalées : comme s'il avait suffi d'un rien, d'un léger déplacement, pour qu'elle ressente une tendresse nouvelle, étrangement poignante pour son père. Une tendresse pleine de questions." p 106

"Dans le silence de l'appartement, c'est le silence de son père qu'elle retrouve : dans l'absence, une indéfinissable présence." p 109


Le passé revient en force, se glisse dans les interstices ouverts lors de légers déplacements successifs qui sont comme des pas de côté qui s'enfoncent dans des pans de mémoire masqués.
Ce retour seule à Paris, avec sa mémoire qui se ravive progressivement, la fait vivre entre deux mondes.
Beaucoup de choses restées "obscures à elle-même" vont s'éclairer, se révéler au cours de ces journées hors du temps, parenthèses où la vie avec Norman, New-York s'estompe. L'entre-deux où elle évolue tout d'abord comme en apesanteur, se concrétise pour laisser place à des retrouvailles avec elle-même où elle fait la paix avec les ruptures douloureuses restées enfouies jusqu'à ce retour.
Un très beau livre qui nous entraîne de l'autre côté du miroir, qui enlève au temps son importance en faisant fondre les concrétions qu'il avait formées et durcies.
"On ne peut vivre de l'autre côté du miroir. Mais si, par hasard, on a aperçu ce qui s'y passait, peut-être perd-on à jamais le goût du réel. Ce n'était qu'un déplacement de quelques degrés, mais il a pour toujours modifié notre vision des choses." p 289
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Hélène ?Ellen?Nana? Léna ? revient à Paris suite au décès de sa belle - mère Ida pour liquider la succession .
Vendre ou louer l'appartement de sa belle - mère ?
Elle vit à New-York depuis 35 ans, dirige une petite librairie française aux côtés de son mari Norman. Ils ont une fille médecin.
Revenue pour une semaine tout doucement , comme par « Un un léger déplacement, sa mémoire se libère , ses souvenirs reviennent à la surface...On ressent sa douleur et ses doutes ...

Le lecteur s'attache au travail doux, juste et très fin de l'auteur.
Elle reconstruit « temps perdu et retrouvé », semblable à la sensation d'être un peu à côté des choses et pas vraiment à sa place...décalage dans l'espace et souvenirs douloureux, comme une aquarelle transparente : faire le deuil de sa mère lorsqu'elle avait huit ans , traverser « Ses quartiers »de Paris presque oubliés , dévoiler le mystère de Stéphane , ce « gros petit garçon »et sa belle- mère Ida ... revenir sur un amour de jeunesse douloureux, comprendre les silences de son père , ses manques et ses oublis, ses secrets ....

C'est un livre délicat, un ouvrage d'ambiance , tendre et tout en nuances ....tissé de légers fils subtils où les sentiments qui naissent des souvenirs figurent un « basculement soudain » un « vertige » qui entraîne Ellen dans un espace intérieur ré- apprivoisé...

Quelques jours suffiront à Hélène pour réfléchir , cerner les éléments de ses souffrances , réfléchir à sa vie, y voir un peu plus clair , au delà du miroir ....
Un très beau livre lu d'une traite ...sur le sens de la vie, la mémoire et le temps , le passé ...
Un ouvrage particulier, si subtil et élégant qu'il est délicat de l'analyser....
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Ellen vit à New-York avec Norman, son mari.
Ensemble, ils ont eu une fille, Elisabeth qui vit à Boston, avec qui elle entretient des rapports plus lointains sans trop bien savoir pourquoi.
Ellen et son mari ont une librairie française à Chelsea depuis une quarantaine d'années.
A la mort de la femme de son père, elle doit revenir à Paris pour régler la propriété de l'appartement qui lui appartient. elle va rentrer dans son ancien logement, rencontrer une ancienne voisine.
Et c'est là que Marie Sizun va effectuer un travail remarquable d'écrire un roman dans le passé.
Ellen qui se nommait Hélène avant son départ va revenir sur les traces de son passé, va effectuer "Un léger déplacement" et élucider petit à petit les éléments qui lui ont fait mal comme ne pas oser faire le deuil de sa mère morte quand elle était petite, revenir sur un amour de jeunesse qui s'est mal terminé, élucider le mystère du petit garçon de sa belle-mère.
Les pensées d'Hélène vont voyager pendant ces quelques jours avec comme toile de fond un malaise physique mais surtout des éclaircissement nécessaires pour sa sérénité.
Nous la quittons au moment de son embarquement pour New-York.
C'est un roman au style magnifique qui ne demande aucun effort pour rentrer dans l'ambiance quand on apprécie l'auteure.
A plusieurs reprises, je me suis fondue dans le personnage et me suis fait la réflexion : "Et si c'était moi qui devais me replonger soudain dans le lit de mon enfance, dans la maison de mon enfance...
Très beau...
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J'aime de plus en plus l'univers subtil, dense psychologiquement, de Marie Sizun, son écriture tout en délicatesse. Ses personnages fragilisés, en quête d'eux-mêmes, me bouleversent. Coup de coeur pour ce roman, comme l'avait déjà été " Un jour par la forêt."

Ellen, qui approche la soixantaine, vit depuis trente-cinq ans à New-York, où elle tient une petite librairie avec son mari, Norman. Une existence douce, peut-être un peu monotone. Sa fille , à son grand regret, s'éloigne d'elle, la jugeant toujours ailleurs. Elle n'est revenue rapidement en France que pour l'enterrement de son père, trois ans après son départ pour les Etats-Unis.

Mais voilà que sa belle-mère détestée ( la deuxième femme de son père, Ellen a perdu sa maman à huit ans) meurt, elle avait l'usufruit de l'appartement où Ellen a grandi. Elle doit donc entreprendre le voyage jusqu'à Paris pour décider ce qu'elle fera de ce bien qui lui appartient.

Et doucement, Ellen redevient Hélène... Et même la petite Nana. Et aussi Lena, le prénom que lui avait donné son premier amour...

Doucement, comme un léger deplacement, une rupture tendre, le passé va l'envelopper et esquiver le présent . Doucement, les souvenirs vont affluer, pendant qu'elle loge dans l'immeuble de l'enfance. L'image maternelle perdue va se recréer.Les moments occultés, parce que trop douloureux, à nouveau émerger, la compréhension de certains secrets se faire peu à peu. L'apaisement venir...

" Regarder du côté du passé, c'est chercher à entrer dans l'image que le miroir vous renvoie d'une chambre magique: bien plus étrange, plus belle, plus forte que peut l'être la chambre réelle."

Je n'arrive pas, je pense, à restituer la beauté mélancolique, poignante, de ce roman, c'est souvent ainsi pour les livres qui nous touchent fortement, nous emportent dans leurs sillage, nous imprègnent de leurs mots . J'espère au moins vous avoir donné envie de le découvrir, il le mérite.






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Ellen est dans l'avion qui l'emmène de New York à Paris, pour une semaine, sans Norman, son mari qui n'a pu la dissuader de faire ce voyage et est resté à Chelsea, quartier de Manhattan, dans leur petite librairie française. Ensemble, ils ont une fille diplômée de médecine et installée à Boston. Une fois à Paris c'est Hélène qui débarque, c'est ici qu'elle est née, Ellen c'est aux USA qu'on la nomme ainsi. Il y a trente-cinq ans qu'elle est partie et n'est revenue qu'une fois, juste pour l'enterrement de son père. Aujourd'hui, elle revient après le décès de sa belle-mère, il lui faut décider quoi faire de l'appartement familial dont elle hérite. Pendant la semaine qu'elle passe dans sa ville natale, les souvenirs affluent, Hélène revit son enfance et son adolescence jusqu'à son départ avec Norman. Marie Surin raconte, de façon magistrale, Hélène et les quartiers parisiens qu'elle traverse. À lire pour la beauté de l'écriture !
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Une fois encore Marie Sizun m'a prise par la main et m'a emmenée avec elle, je ne l'ai pas quittée un instant. Je ne resiste jamais à.ses mots, sa sensibilité fait toujoirs écho à la mienne et je me sens comme avec une soeur, je suis bien et n'ai jamais envie de tourner la dernière page. Tout résonne en moi et si "un léger déplacement" n'est pas mon roman préferé, il n'en reste pas moins un moment de lecture doux et très agréable.
Il ne faut pas attendre de.l'action, il faut se laisser bercer au rythme des souvenirs. La mémoire n'est pas ici violente, elle se fait tendre, nostalgique. le temps qui passe n'est pas vu comme un ennemi , il invite à revisiter des moments forts, des moments charnières,.
Ellen partie depuis plus de 30 ans de Paris pour New york, revient pour remplir des formalités chez le.notaire. La femme de son père est decédée et il n'y a plus personne dans l'appartement puisque son père est mort depuis plusieurs années maintenant. Ce retour aux sources va être l'occasion de retrouver son histoire et de nius emmener dans les rues de Paris et les années 60.
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Un léger déplacement…… c'est ce que ressent Ellen dans l'avion qui la mène de New-York à Paris.
Voilà 35 ans qu'elle est partie. Elle revient s'occuper de la vente de l'appartement familial.
Un léger déplacement…….. c'est sa sensation dans cet appartement retrouvé.
Les souvenirs resurgissent, si profondément enfouis. Elle n'est là que pour huit jours, mais le passé la rattrape Elle ne pensait pas que ça pourrait être aussi violent.
Comment en huit jours, retrouver une vérité perdue. Comment se retrouver.
D'une écriture douce et sensible, Marie Sizun nous fait partager cette avalanche de sentiments inattendus.
Que la mémoire peut être traîtresse ! Quelle part de nous que l'on croyait disparue fait que nous sommes ce que nous sommes ?
Ellen est troublée dans sa vie actuelle par ce passé resurgi.
C'est un personnage attachant dans lequel on se retrouve aisément.
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Je ne connaissais pas encore Marie Sizun et j'ai eu un vrai coup de foudre pour ce livre, fin, délicat, subtil dans l'analyse des sentiments qui naissent du souvenir, et si profond.
Une femme qui vit aux Etats-Unis avec son mari et sa fille revient à Paris après le décès d'une belle-mère qu'elle n'avait pas aimée et découvre un secret de la vie de son père, mort lui aussi, qui va chambouler la perception qu'elle avait de son enfance tout en faisant remonter à sa conscience les évènements douloureux de sa jeunesse, et finalement la réconcilier avec son passé.
Il y a dans cette écriture un vrai toucher de musicienne avec des phrasés debussystes. Proust n'aurait pas renié ce texte et sa petite musique à la fragilité de cristal dont la transparence révèle peu à peu ce que les méandres du coeur gardaient caché et dont les silences soulignent autant ce qui est dit que ce qui n'est qu'évoqué.
Les pépites, ces petites phrases qui atteignent le coeur y sont nombreuses, disséminés par-ci par-là et nous incitent à ce "léger déplacement" qui est celui du regard de la mémoire par-delà la matérialité du temps. Comme si peut-être une autre dimension du temps était possible, avec la présence de ceux qui nous étaient chers, au-delà d'une histoire d'absences successives, à commencer par celle de la mère, trop tôt disparue, qui pèse d'un bout à l'autre du livre par petites touches successives. Absence à soi-même, absence aux autres (morts ou encore vivants) et pourtant une présence à l'instant vécu si intense qu'elle dénoue les fils du passé et réconcilie le coeur avec ce qu'il avait raté.
Certes, ce n'est pas un livre que je recommanderai à ceux qui aiment l'aventure et l'action, mais à ceux qui en sont en quête de sens et de présence au monde. Plus on avance dans la lecture, plus on a l'impression d'avancer en eau profonde et cela vaut la peine de persévérer malgré certaines longueurs -lenteurs ?- pour découvrir la beauté d'ensemble de ce texte.
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Mon troisième ouvrage de Marie Sizun et sûrement pas le dernier car Un léger déplacement m'a particulièrement touchée.
J'ai accompagné cette femme proche de la soixantaine aux multiples prénoms à la recherche de son passé, de son Paris et de sa vie dans la capitale qu'elle a quittée il y a 35 ans pour vivre à New York.
En revenant dans l'appartement familial dont elle hérite et en parcourant les rues fréquentées autrefois, les souvenirs affluent et elle repasse le film du passé mais avec les sentiments d'une femme et fera des découvertes qui changeront la personne qu'elle est.
Comme dans mes précédentes lectures de cette auteure je retrouve la même sensibilité, la même attention portée aux petits détails qui ont parfois toute leur importance.
Même si j'ai un peu senti la fin prévisible parce qu'un peu trop annoncée, je m'y suis plongée avec douceur y retrouvant personnellement certains souvenirs du Paris de ma jeunesse, des décors.
Tout en finesse, en sensibilité, un léger déplacement dans le passé qui m'a enchantée.
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