Adèle lui en veut de sa naïveté, qui la persécute, qui alourdit sa faute et la rend plus méprisable encore
L’amour, ça n’est que de la patience. Une patiente dévote, forcenée, tyrannique. Une patience déraisonnablement optimiste.
Petite, elle a été un poids pour sa mère, puis elle est devenue une adversaire sans que jamais il n’y ait de temps pour la tendresse, pour la douceur, pour les explications
Les gens insatisfaits détruisent tout autour d’eux
Elle veut être une poupée dans le jardin d’un ogre.
Pas une seule fois,ils n'ont fait chambre à part.La nuit, Adèle écoute son souffle,ses ronflements,tous ces bruits rauques qui font la vie à deux.Elle ferme les yeux et se fait toute petite.Le visage au bord du lit ,la main dans le vide,elle n'ose pas se retourner.Elle pourrait déplier un genou,tendre le bras,faire semblant de dormir et effleurer sa peau.Mais elle ne bouge pas.Si elle le touchait,même par inadvertance,il pourrait se mettre en colère, changer d'avis,la jeter dehors.
Quand elle est sûre qu'il dort,Adèle se tourne.Elle le regarde,dans le lit qui tremble, dans cette chambre où tout lui paraît fragile. Plus aucun geste,jamais,ne sera innocent .Elle en conçoit une terreur et une joie immenses.( Page 176).
Adèle appelle un taxi.On lui annonce un délai d'attente de dix minutes.Elle reste dans le hall éteint, derrière la grande porte vitrée. À l'abri. Elle À trop peur d'attendre dans la rue à cette heure- ci,elle risquerait de se faire attaquer,violer.Elle voit arriver le taxi qui dépasse l'immeuble et se gare deux cents mètres plus loin,au coin de la rue.《 Quel con !》Adèle ouvre la porte et court vers la voiture.( Page 114).
La nuit où il a tout découvert, j'ai très bien dormi. D'un sommeil profond et réparateur. Quand je me suis réveillée, la maison avait beau être dévastée, Richard avait beau me haïr, je ressentais une joie étrange, une excitation même.
-- Vous étiez soulagée
Elle ne se souvient de rien de précis mais les hommes sont les uniques repères de son existence.