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Citations sur Dans le Jardin de l'Ogre (234)

Richard a toujours fui les bandes. Il n'a jamais eu d'instinct grégaire. En faculté de médecine, déjà, il se tenait un peu à l'écart des autres étudiants. Il ne goûtait pas à l'humour salace des salle de garde. Il n'aimait pas entendre ses collègues se vanter d'avoir couché avec une infirmière. Il fuyait chez les hommes cette complicité facile et vaine, qui tourne toujours autour de la conquête des femmes.
(p. 224)
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- C'est cela guérir pour vous ? Rester tranquille ?
- Oui. Je suppose. Mais guérir, c'est terrible aussi. C'est perdre quelque chose. Vous comprenez ?
(p. 197)
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"Il faut user le corps." C'est ce qu'elle se dit pour se donner du courage. Il lui arrive d'y croire le matin, après une bonne nuit de sommeil. D'être optimiste, de faire des projets. Mais les heures passent et rongent ce qi lui reste de détermination. Son psychiatre lui a conseillé de hurler. Ça fait rire Adèle. "Mais je suis très sérieux. Il faut gueuler, pousser un cri aussi fort que vous le pouvez." Il a dit que ça la soulagerait. Mais même seule, même au milieu de nulle part, elle n'a pas réussi à extirper sa rage. A pousser un cri.
(p. 193)
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Sans doute parce qu'elle y a grandi, Simone a toujours eu la campagne en horreur. Elle en parlait à sa fille comme d'un lieu de désolation et la nature est, aux yeux d'Adèle, une bête sauvage qu'on pense apprivoiser et qui vous saute à la gorge sans prévenir.
(p. 192)
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[...] il en était fier. Il lui avait promis qu'elle n'aurait à s'occuper de rien et qu'il prendrait soin d'elle, comme personne d'autre avant lui. Elle était sa névrose, sa folie, son rêve d'idéal. Son autre vie.
(p. 186)
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Quand ils font l'amour, les hommes regardent leur sexe. Ils prennent appui sur leurs bras, penchant la tête et observent leur verge pénétrer la femme. Ils s'assurent que cela fonctionne. Ils restent quelques secondes à apprécier ce mouvement, à se réjouir peut-être de cette mécanique, si simple et si efficace. Adèle sait bien qu'il y a aussi une forme d’excitation dans cette auto-contemplation, dans ce retour vers soi. Et que ce n'est pas seulement leur sexe à eux, mais aussi le sien qu'ils contemplent.
(p. 165)
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Richard ne dit rien. Il n'a personne a qui se confier. Personne dont il pourrait supporter le regard, sur son visage de cocu, de mari naïf. Il n'a envie d''entendre aucun conseil. Il ne veut surtout pas faire pitié.

Adèle a déchiré le monde. Elle a scié les pieds des meubles, elle a rayé les miroirs. Elle a gâché le goût des choses. Les souvenirs, les promesses, tout cela ne vaut rien. Leur vie est une monnaie de singe. Il a pour lui-même, encore plus que pour elle, un profond dégoût. Il voit tout d'un œil nouveau, d'un œil triste et sale.
(p. 160-161)
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Adèle s'engouffre dans la voiture, sa chair encore gorgée d'amour, les cheveux emmêlés. Saturée d'odeurs, de caresses et de salive, sa peau a pris une teinte nouvelle. Chaque pore la dénonce. Son regard est mouillé. Elle a un air de chat, nonchalant et malicieux. Elle contracte son sexe et un frisson la parcourt tout entière, comme si le plaisir n'était pas totalement consommé et que son corps recelait des souvenirs encore si vivaces qu'elle pourrait à tout instant les convoquer et en jouir.
(p. 111)
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Il approche sa bouche et une onde électrique parcourt le ventre d'Adèle. La décharge atteint son sexe, le fait exploser, charnu et juteux, comme un fruit qu'on épluche.
(p. 109)
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Protégée par le cahotement de ce train aux allures de jouet géant, serrée entre sa mère et l'homme qui se lançaient des regards lubriques, Adèle a ressenti pour la première fois ce mélange de peur et d'envie, de dégout et d'émoi érotique. Ce désir sale de savoir ce qu'il se passait derrière les portes des hôtels de passe, au fond des cours d'immeuble, sur les fauteuils du cinéma Atlas, dans l'arrière -salle des sex-shops dont les néons roses et bleus trouaient le crépuscule. Elle n'a jamais retrouvé, ni dans les bras des hommes, ni plus tard sur ce même boulevard, ce sentiment magique de toucher du doigt le vil et l'obscène, la perversion bourgeoise et la misère humaine.
(p. 73)
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