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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah, quel plaisir j'ai eu à lire ce qui peut ressembler (ou pas) au dernier livre de cette double trilogie, « la trilogie des collabos »et donc « la trilogie de la guerre civile ».

Septembre 44, Gaullistes et Communistes se concurrences pour « rétablir l'ordre ».

L'inspecteur Sadorski (probablement l'un des plus grands salaud de la littérature Française), lui s'en moque, il veut juste sauver sa peau....

Romain Slocombe m'a fait (re)découvrir ce qui a été l'une des périodes les plus noires de l'histoire de France : l'épuration.

Un moment de l'Histoire où tout peut basculer, la violence, la haine, la jalousie, la misère, la peur et la lâcheté parsèment ce livre. Mais aussi la bonté, le courage et la générosité.

A travers cette période de l'histoire, c'est l'âme humaine qui est explorée.

L'auteur fait oeuvre d'historien et de sociologue.

J'ai adoré, mais alors ce Sadorski quel salaud !
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Dans le précédent tome, L'Inspecteur Sadorski libère Paris, on a quitté l'Inspecteur Principal Adjoint Léon Sadorski, des Renseignements Généraux, collabo notoire, chasseur de Juifs pendant l'Occupation, en fâcheuse posture : lynché par la foule, il a perdu un oeil et arrive à se faufiler pour prendre le large. Traqué, arrêté, il passe de mains en mains chez les Résistants, pour aboutir à L'Institut Dentaire de Paris, où il est détenu avec de nombreux autres collabos ou prétendus tels par des Résistants communistes fanatiques. Il n'a qu'une idée en tête : se sortir de là et retrouver son épouse Yvette, sa maîtresse Julie et leur enfant Bernard. ● Alors que les quatre premiers tomes m'avaient passionné, j'avais trouvé qu'il y avait dans le précédent, L'Inspecteur Sadorski libère Paris, une baisse de rythme, trop encombré qu'il était par de foisonnantes références historiques. ● Avec ce sixième volume, Romain Slocombe renoue avec le récit haletant et addictif des quatre premiers. Les références historiques sont toujours nombreuses mais elles n'entravent pas l'action. ● Romain Slocombe brosse une description sans concession de l'épuration dans les semaines qui suivent la Libération de Paris, avec des Résistants, notamment communistes, qui ne valent guère mieux, en termes d'exactions, que l'occupant nazi. « Mieux vaut tuer un innocent que laisser échapper un coupable […] ». ● Une simple dénonciation suffisait à vous envoyer dans les geôles des Résistants communistes qui savaient très bien manier la torture physique et psychologique, inspirés par le modèle de ce que Staline faisait en URSS. ● Les critiques négatives que j'ai lues sur ce site lui reprochent cette description, sans, à mon avis, comprendre qu'il ne s'agit pas d'un livre d'histoire objectif, mais d'un roman historique, où les événements sont vus à travers le prisme du regard de Léon Sadorski, qu'on a appris à connaître dans les tomes précédents, et qui est un salaud antisémite et obsédé sexuel, un homme sans foi ni loi pour qui l'abus de pouvoir est une habitude quotidienne. ● En tant que roman historique, le livre est passionnant, car l'auteur excelle à nous remettre dans l'ambiance de cette fin d'été et de l'automne 1944, à montrer les « FFS », Forces Françaises de Septembre, Résistants de la dernière heure, collabos qui ont retourné leur veste à la dernière minute et sont maintenant plus patriotes et plus fanatiques que les vrais Résistants, à mettre en scène son formidable anti-héros Sadorski, personnage qui marquera le genre du roman historique. ● Romain Slocombe a affirmé que sa série compterait six volumes ; c'est donc à présent, en principe, fini ; mais pour ma part j'aimerais bien qu'il y ait une suite.
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Sixième volet de la série Sadorski de Romain Slocombe, l'un des plus addictifs.
Pourtant, le sujet n'est pas facile.
Enfin, depuis le début de la saga, je ne pense pas qu'il y ait un volume que l'on puisse qualifier de "facile".
La guerre se termine, on chasse l'ennemi jusqu'au-dehors de nos frontières.
Ici, c'est le temps de l'épuration.
La violence et la peur ont changé de camp.
C'est le temps de la vengeance.
Le temps de la délation, des règlements de comptes, de la justice aveugle.
On arrête, on tond,  on viole, on torture, on tue.
Des coupables, mais aussi des innocents.
On ne s'interroge pas trop sur le fond. Une fois dénoncé, il faut avoir de la chance pour échapper au châtiment.
C'est terrible, effrayant, incroyable.
Slocombe le raconte ici, une fois de plus, documents à l'appui.
Il n'est pas dans la surenchère.
Il relate.
J'étais le collabo Sadorski, est un roman, bien sûr, un thriller historique redoutable.
Comme pour les autres opus, vérité et fiction se mêlent intelligemment et donnent un livre qu'on ne lâche pas.
Son collabo, le désormais ex-flic Léon Sadorski, veut sauver sa peau et retrouver sa chère Yvette. Il va croiser des personnages au moins aussi dangereux que lui.
De beaux salauds.
Vous pensez que cela en fera un personnage sympathique ?
Si vous le connaissez, vous avez la réponse.
J'ai découvert une face sombre de notre histoire. Des faits, des événements, des personnages, qui ont attisé ma curiosité et m'ont poussé à approfondir, à faire des recherches, pour m'instruire et compléter cette lecture.
Parce que c'est à cela aussi que servent les romans de Romain Slocombe, à révéler et faire réagir.
Soyons utopiques et crions d'une seule voix : plus jamais ça !
Bref, en attendant la suite, je vous... "plus que conseille", ce livre.
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C'est le retour de la pire crapule du roman noir français, j'ai nommé Léon Sadorski. Fin de la deuxième trilogie, peut-être fin définitive, autour de ce personnage, inspiré à Romain Slocombe de quelqu'un ayant réellement existé, qui cumule plusieurs tares : collabo, assassin, obsédé, menteur, j'en passe bien sûr…

L'auteur a réussi le tour de force, j'en ai déjà parlé ici, de rendre absolument passionnantes les aventures de ce type abject. Comment ? D'abord en collant au plus près à la réalité historique, au prix d'un travail de recherche impressionnant. le récit autour de Sadorski est ainsi le moyen de raconter, précisément, quotidiennement et malgré tout de façon « divertissante », les heures les plus sombres de notre histoire.

Dans ce 6ème opus, on parle de la Libération et de l'épuration qui a suivi. C'est le point de bascule, il s'agit maintenant de traquer, arrêter, abattre les traitres, ceux qui ont collaboré mais aussi ceux qui sont dénoncés, coupables ou non. Sadorski a tout à craindre évidemment. Arrêté et menacé d'être fusillé, il va rivaliser à la fois de chance et de fourberie pour tenter de s'en sortir avec l'objectif de retrouver Yvette, sa femme, à tout prix.

Le paradoxe de cette période est très bien rendu. Slocombe raconte tout, la séquestration dans les pires centres de torture gérés par les FTP (francs tireurs partisans) et leur prise de pouvoir dans ces moments instables entre l'effondrement de Vichy et la mise en place de nouvelles autorités nationales.

Ce dernier volume confirme la qualité et l'importance du travail de Slocombe. Lire les aventures de Sadorski, c'est entrer dans l'intimité de la guerre, dans ce qu'elle a de plus horrible, mais aussi de plus révélateur de l'être humain.
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Sadorski n'a pas fini de nous étonner. le plus immonde des personnages de romans sévit une fois encore sous la plume de Romain Slocombe. L'action se situe à la libération de Paris en été 1944, quand la répression change de mains. Les victimes d'hier ont pris le pouvoir de la rue et sans indulgence se lancent avec cruauté dans une chasse au collabo. La dénonciation va bon train, les sévices connaissent un « raffinement » qui n'a rien à envier à ceux de la veille. Bien sûr Sadorski va déployer des trésors d'ingéniosité pour essayer de s'en sortir, alors que son épouse Yvette et la jeune juive, mère de son enfant sont disparues. Déportées, cachées, incarcérées ? Lui-même va être en très mauvaise posture, victime de ses mensonges et de sa mauvaise foi. Notre « immonde » est prêt à toutes les compromissions, à toutes les délations jusqu'à jouer les infiltrés. Il sera sauvé par une infirmière qui devient la troisième femme de sa vie. Il faudra bien qu'il choisisse un jour …
Cette intrigue, digne d'un film d'aventure est surtout le prétexte d'une formidable chronique de l'épuration. Une immersion magistrale où alternent les différents protagonistes de seconde zone, ceux à qui les forces de la libération ont laissé le champ libre et de fait s'autorisent tous les excès. Point de présomption d'innocence, point de droit ni de devoir -on est loin de la convention de Genève- tout est permis. L'auteur en profite pour nous proposer une galerie de personnages, un tableau des obscurs.
Et malgré tout, vous tremblerez pour Léon car c'est bien tout l'art de Romain Slocombe que de nous entraîner à sa suite avec panache ! J'ai pris un grand plaisir à la lecture de ce tome 6, formidablement documenté et basé sur des faits réels, même si dans la vraie vie Léon s'appelait Louis Sadosky.
Sans divulgâcher, je peux sous la torture vous avouer que l'auteur nous réserve un tome 7 des aventures de Léon pour septembre 2024 et qu'auparavant il annonce un publication pour la rentrée littéraire de janvier 2024, une histoire de femme … il sera en salon à Templemars fin septembre.


Lien : https://collectifpolar.blog/..
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J'étais le collabo Sadorski de Romain Slocombe
Je viens de terminer le dernier livre de la série consacrée à Léon Sadorski en pensant que Romain Slocombe allait mettre le mot fin à son personnage en terminant sa chienne de vie livré d'une justice populaire dans cette période d'épuration. Or, rien ne le dit, et il me semble que Léon Sadorski tel le phénix va se relever de ses cendres. La moitié de ce livre décrit une épuration sauvage de l'été et de l'automne 1944 et notamment de faits, d'assassinats commis par les FTP aux ordres d'un capitaine Bernard, connu sous le nom de René Sentuc, conseiller municipal de Malakoff, qui soutenu par la hiérarchie du PCF dans son procès pour complicité d'assassinats sera de fait amnistié le 7juillet 1955 en vertu d'une loi d'amnistie d'Aout 1953. Une nouvelle fois au niveau des sources citées, Romain Slocombe a fait un travail d'historien en : ayant pu consulter aux Archives de la Préfecture de Paris ; les rapports d'enquête sur des crimes, notamment lors de la découverte de nombreux cadavres de résistants ; des pièces de procédures de poursuites à l'encontre de FFI et de leurs complices lors d'exécutions arbitraires. Un petit rappel de Romain Slocombe est à mon sens important. Son personnage Sadorski a un rapport direct avec les activités de l'inspecteur principal adjoint Louis Sadosky (1899-1967) de la 3e section des renseignements géneraux et des jeux et qui dirigeait le Rayon juif. C'est aussi une compilation de personnages, des policiers, des inspecteurs dont il a pu examiner les dossiers dans cette phase d'épuration. C'est également une importante bibliographie compulsée, pour instiller dans des phases de roman des éléments historiques repris par d'autres auteurs. Jusqu'au bout Sadorski, même très grièvement blessé aura une baraka qui lui permettra de se faufiler entre les mains de ceux qui souhaiteraient bien lui faire la peau. Jusqu'au bout, Sadorski fera face à la vindicte de la population assoiffée de vengeance. Vous verrez en lisant ce dernier opus, que la peur ça peut donner des ailes. En prison, hé oui Sadorski va en prison il n'a qu'une obsession celle de s'évader. Y arrivera-t-il avec la complicité féminine d'une grande bourgeoise au passé et au présent plus que trouble ? Je vous laisse le découvrir. Retrouvera-t-il Julie, qui a été embarquée par les nazis ? Retrouvera-t-il l'amour de sa vie, sa femme Yvette qui dénoncée par la concierge a été embarquée par les forces françaises de l'intérieur, jeter en pâture à la foule, qui après l'avoir tondue, dénudée, l'a tabassée. le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs se retrouve donc en septembre 1944 à l'époque où les partisans de De Gaulle et de Staline rivalisent pour prendre le pouvoir dans Paris fraichement libéré. Qui établira son ordre ? Démasqué, menacé d'être fusillé, et cela se jouera à quelques nouvelles indulgences Sadorski, ne doit de sauver sa peau qu'en essayant d'identifier les taupes de la police de Vichy infiltrées au Parti communiste. Tout serait donc si simple. Mais vous le découvrirez, rien ne va se passer comme prévu et Sadorski va se retrouver dans un des pires centres de détention et de tortures tenu par les FTP. J'étais le collabo Sadorski est le récit d'une libération qui n'a rien d'éclatante. Vous découvrirez une France de l'injustice, de l'arbitraire, ou des innocents seront déportés, torturés et fusillés. C'est la France de ceux sans foi ni loi, qui vont se refaire une virginité, quitte à combattre leurs camarades d'hier. C'est la France de nombreux Sadorski, qui ont poursuivi sous d'autres cieux ce qu'ils faisaient le mieux, trahir, voler, violer, tuer sous un autre uniforme. Mais, c'est aussi la France du courage et de la générosité. Est-ce que la saga Léon Sadorski, se termine là ? Je ne saurai le dire, seul Romain Slocombe a la réponse. On quitte Léon Sadorski, qui vient d'avoir un accident, a abattu un policier, rejoint sa Yvette et perdu sa valise. Bien à vous.
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Merci à Romain Slocombe pour son accueil et sa dédicace au Salon Noir sur Ormesson le 20 novembre dernier. Il s'est montré toujours aussi simple et disert sur un futur tome 7 !

Mais parlons déjà de celui-ci, le tome 6. La saga SADORSKI se poursuit. Nous avions laissé notre "héros" en très fâcheuse posture lors de la libération de Paris le 25 août 1944. Véritablement lynché par une foule vengeresse. Notre s....d préféré y a perdu un oeil, sa femme, sa maîtresse, son fils, son travail et sa maison ! Mais il se retrouve "amnésique" hospitalisé au Val-de-Grâce après l'une de ses manipulations habituelles. Manque de chance, reconnu, il est arrêté et n'échappe que de peu à la mort. Puis il tombe entre les mains des "résistants cocos" (je cite), lui le catho-facho-xénophobe autant anti-communiste qu'anti-américain...

S'ensuit alors (et j'ai énormément appris sur cette partie de l'épuration que j'ignorais) une longue description des horreurs (et des erreurs) perpétrées par les communistes à l' Institut Georges Eastman de Paris. Détentions arbitraires, tortures, jugements expéditifs et assassinats. Les motifs ne sont plus raciaux mais politiques, on est cependant descendu au niveau des nazis. du 25 août au 15 septembre, date de l'évacuation forcée par l'armée américaine, le fanatisme stalinien du PCF de l'époque ne fait pas la "gloire" d'une bande de sadiques exaltés, bornés, incultes. On se retrouve dans l'ambiance de la Terreur de 1793 où une simple dénonciation sans preuves vous envoie, non à la guillotine, mais devant un peloton d'exécution. Tribunaux d'exception révolutionnaires, jugement iniques, nombre de suspects y ont laissé leur vie, certains coupables d'autres totalement innocents. Paul Léa taud avait raison : Marat est toujours vivant !

Cela permet à Romain Slocombe de raconter "l'épuration sauvage" (dixit De Gaulle) alors que la guerre continue et que Paris danse; en mêlant habilement personnages réels et fictifs au travers d'une documentation incroyable.

Sadorski traqué ne pense qu'à retrouver son fils et sa femme... et à se venger. Notre collabo préféré ne change pas, violent, menteur, voleur, assassin récidiviste... D'août à octobre 44, le rythme lent de cet épisode permet d'explorer l'atmosphère étonnante et sombre de cette libération dont on n'a retenu que le côté glorieux. Drancy s'est vidé de ses juifs pour se remplir de collabos en attente de jugement. Pendant que dans la capitale, escrocs, voleurs, résistants de la 25e heure s'en donnent à coeur joie ! " L'HUMANITÉ " 😉 n'en sort pas grandie...

Paris danse et tue. Mais la guerre n'est pas finie.... La cavale de Sadorski non plus !

Fans de Slocombe et de "Sadorski l'attachant s......d" , ne ratez pas cet opus. C'est noir et violent... comme l'âme humaine... parfois...
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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J'ai terminé hier soir ce dernier opus. Sadorksi, espèce de salaud, tu me manques déjà ! Je croise les doigts pour que Romain Slocombe remette le couvert !

Le précédent m'avait un tout petit peu moins plu (j'avais trouvé assez sordides les descriptions des tortures que les "Gestapaches" faisaient subir à Sado), mais celui-ci quelle apothéose !

Je dois reconnaître que, bien que moi-même assez bon connaisseur de l'histoire de la seconde guerre mondiale, l'auteur m'a ouvert les yeux sur cette période grise de l'immédiat après-guerre. Bien sûr j'avais déjà lu des livres sur l'épuration "sauvage", les tontes des femmes, etc. Mais ici - et une fois de plus étayé par des recherches dignes d'un historien - Slocombe nous démontre une fois encore que rien n'est tout noir ni tout blanc. Et cet institut Eastman et ses dérives je ne connaissais pas. On ne peut même pas parler de "juste retour de bâton" ou de "loi du talion" pour tous ceux qui s'y trouvaient, car tous n'étaient pas collabos. Certains s'y trouvaient par hasard, d'autres, par pure jalousie ou détestation. L'âme humaine dans toute sa noirceur. Et comme à l'époque il était hors de question de "salir l'esprit de la Résistance", bien des choses ont été tues. Comme quoi une guerre ne prend pas fin à la fin des combats.

Bravo Romain Slocombe !
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J‘avais déjà lu plusieurs aventures de Léon Sadorski. Voici la présentation de ce dernier opus faite par l'éditeur :
« L'épuration comme vous ne l'avez jamais lue.
Septembre 1944 : partisans de De Gaulle et de Staline rivalisent pour le pouvoir dans Paris fraîchement libéré. C'est à qui rétablira l'ordre le premier, ou plutôt son ordre. Démasqué et menacé d'être fusillé, l'inspecteur Léon Sadorski n'en mène pas large. le sort en a pourtant décidé autrement. En échange de l'indulgence des cours de justice, l'ex-collaborateur se voit confier par les chefs de l'insurrection une mission semée de pièges : identifier les « taupes » laissées par la police de Vichy au sein du Parti communiste.
Rien ne se passant comme prévu, Sadorski se retrouve séquestré dans un des pires centres de détention et de torture gérés par les FTP. Mais il entend bien échapper à ses geôliers afin de rechercher sa femme, Yvette, disparue dans les purges des premières heures de la Libération. Pour cela, Sadorski aura besoin d'argent, de beaucoup d'argent…»

Ce roman est le dernier de la deuxième trilogie des aventures de Léon Sadorski : La trilogie des collabos puis La trilogie de la guerre civile.
Le personnage principal, Léon Sadorski est l'image même du antihéros : petit, laid, grossier, antisémite et xénophobe, au début de ses aventures acquis à la cause du maréchal Pétain et admirateur d'Hitler ainsi que des nazis, malhonnête, profiteur, malsain dans ses rapports aux femmes, surtout aux adolescentes, tricheur, roublard, cynique, sans scrupules, vraiment un personnage odieux et détestable.

Mais au-delà de la personnalité de cet individu, on assiste à la libération de Paris, une libération qui est bien loin d'être tendre et héroïque ; on prend conscience des luttes idéologiques entre les différents camps, communistes et gaullistes sans doute un avant-goût de ce qui, plus tard, sera la guerre froide. On est plongé dans l'arbitraire, l'injustice, les règlements de comptes. Et le constat est sévère : ne tirent leur épingle du jeu que les combinards, les malhonnêtes ; constat amer quand on pense aux déportés, aux innocents malmenés et torturés, aux combattants sincères qui se sont engagés.

Il faut reconnaître à l'auteur un vrai talent pour avoir su décrire avec autant de réalisme l'atmosphère de ces années sombres. Ce livre est parfaitement documenté et j'avoue avoir appris des choses que j'ignorais sur cette période. Merci à Romain Slocombe d'avoir mis en scène un salaud de la pire espèce qui marquera sans doute les annales du roman noir !
Mais, si on n'éprouve aucune empathie pour le protagoniste principal de ce roman, on reste scotché jusqu'au bout : comment va-t-il s'en sortir encore une fois ? Quel talent va-t-il utiliser ? Car ce policier hors norme sait d'un coup d'oeil cerner la personnalité de ses interlocuteurs, trouver leurs points faibles sur lesquels il pourra s'appuyer pour se tirer encore une fois d'une situation périlleuse.
Un roman qui sort des sentiers battus. Je vous conseille vivement de lire ces deux trilogies de Romain Slocombe, chercheur sérieux et conteur talentueux.
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Après les turpitudes des collaborateurs, ce sont celles des résistants de la onzième heure qui sont ici décrites… je connaissais déjà les détails de l'histoire grâce à l'excellent ouvrage de Berlière et Liagre, "Ainsi finissent les salauds", mais Slotcombe a su en tirer le meilleur parti. La conclusion de l'ouvrage me paraît couronner parfaitement la tonalité des six volumes.
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