S'immerger au coeur d'une famille d'universitaires britanniques installés en Nouvelle-Angleterre, quel plaisir ! On leur pardonne même de ne pas être particulièrement ancrés dans la réalité, de ne pas avoir vraiment les pieds sur terre. Enfin, cela vaut surtout pour le père de famille, Howard, qui a le malheur de devoir rencontrer, et je ne vous raconterai pas dans quelles circonstances, son pire ennemi, un autre universitaire qui travaille comme lui sur Rembrandt, et cela avec plus de succès, dira-t-on… Ils ne s'opposent pas que sur leur vision de l'art, mais aussi sur la politique de l'université en matière de discrimination positive, sur la vie en général. Et pourtant des relations vont sont nouer entre les deux familles, parfois à leurs corps défendant !
Et, non (je préviens les remarques qui pourraient fuser !) malgré le cadre rassurant pour le lecteur que constitue une université américaine, je n'ai pas eu l'impression d'avoir déjà lu cela vingt fois ailleurs.
Zadie Smith a son ton bien à elle, sa vision personnelle de ce couple mixte et de ses enfants, sa façon de viser les personnages avec de petites flèches acérées sans être blessantes, son style, et ça marche ! Les portraits et la psychologie des personnages sont particulièrement réussis. le thème de la mixité sociale et ethnique constitue le fil de ce roman, mais aussi la construction des individus, l'amitié, l'attirance sexuelle… Et la beauté dans tout ça ? Elle n'est pas négligeable, surtout pour des amateurs d'art, mais entre la beauté du corps et celle du coeur, il faut parfois choisir…
J'ai tout aimé de ce roman, tout au plus ai-je été surprise que l'histoire se déroule essentiellement aux États-Unis. J'aimerais bien, la prochaine fois, lire un de ses romans se déroulant à Londres. Car il y aura une prochaine fois avec
Zadie Smith, c'est sûr !
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