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3,56

sur 210 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a tellement de choses à dire sur ce roman que je suis un peu embarrassée pour rédiger mon billet. Je vais commencer par ne pas raconter l'histoire. Même en essayant de la résumer, ce serait beaucoup trop long. Pour rester concise, je dirai juste que De la beauté fonctionne comme une chronique dont l'intrigue se fraie un chemin au travers des épreuves de la vie familiale.
Ses personnages (mère de famille, universitaires, poètes, musiciens hip-hop, etc.) ont chacun des relations différentes avec leur classe sociale, leur éducation, leur couleur de peau, leur culture et, surtout, leur façon de s'exprimer qui apparait comme un marqueur social. C'est la manière dont ces personnages vivent, ou luttent pour vivre, avec leurs propres choix et leurs propres dogmes, qui constitue le thème central du roman à coté de ceux de la trahison, la rivalité, l'amour, l'amitié, la discrimination, l'expression artistique et bien sûr... la beauté. Mais plus qu'une simple chronique familiale, De la beauté est aussi la chronique d'un pays et d'une époque.
C'est dense mais la lecture est rendue agréable par les nombreux dialogues toujours vivants et réalistes car chacun possède un ton et un vocabulaire qui lui est propre. Malgré quelques longueurs et faiblesses de l'intrigue -comme les trop nombreuses coïncidences qui favorisent certaines rencontres- j'ai apprécié de goûter à la virtuosité de la plume de Zadie Smith.
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C'est l'histoire d'une famille mixte : Howard Belsey, universitaire de Wellington, près de Boston : son épouse l'Afro-Américaine Kiki, leurs enfants Jerome, Zora et Levi. Alors que son couple bat de l'aile après que Kiki est découvert l'infidélité de son mari, voilà que l'ennemi juré d'Howard débarque dans la même Université. Les ennuis vont s'accumuler pour Howard Belsey tant sur sa vie privée que professionnelle.. Zadie Smith que je lis pour la première fois aborde avec beaucoup d'humour des thèmes très actuels ; le métissage, le choc des cultures et celui des classes sociales.Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir car Smith,sous la comédie de mœurs, laisse poindre avec ironie les relations conflictuelles entre époux mais aussi avec leurs enfants.
Avec beaucoup de justesse elle dépeint le décalage entre génération.
On rit même si le rire est parfois jaune. Une jolie plume.
Dans la lignée des grands auteurs britanniques que sont Boyd, Coe ou Lodge.

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Ça commence comme un "David Lodge", plus exactement comme mon "David Lodge" préféré, à savoir "Changement de décor". Un chassé croisé amoureux entre deux familles anglo-américaines, dans le milieu universitaire. Howard Belsey est professeur à Wellington, Boston, et spécialiste de Rembrandt. Son ennemi Monty Kipps vit en Grande Bretagne mais il déménage à Boston, et intègre la même université...Ainsi, il y a des similitudes avec "Changement de décor", c'est sûr, mais sous l'humour et la cocasserie des situations, le propos est plus sombre, le ton plus sérieux.
Car à ces thèmes s'ajoutent celui du racisme, et en particulier les difficultés qu'impliquent le fait de vivre dans une famille métissée. Chez les Belsey, Howard est britannique, blanc et une caricature d'intellectuel de gauche, et sa femme est afro-américaine. Chez les Kipps, c'est Monty l'anglo-antillais. Et leurs enfants vivent de manière très différente cette situation. Celui qui symbolise le plus la difficulté de trouver son identité, c'est Levi, le plus jeune des Belsey, qui veut absolument intégrer un groupe de jeunes noirs des quartiers les plus pauvres de Boston, leur cachant ses origines bourgeoises.
Comme c'est bon de découvrir un auteur, d'apprécier autant, et de se dire qu'on a une nouvelle oeuvre à explorer ! J'ai adoré ce roman, tout m'a plu: les personnages, les dialogues, l'écriture, tout. Avec une mention spéciale pour l'amitié entre les épouses des deux professeurs, amitié improbable et très émouvante.
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Venez rencontrer la famille Belsey. Il y a d'abord Howard, quinqua british et prof désabusé, Kiki, son épouse, costaude et pragmatique pour deux. Ce couple marié depuis trente ans a eu trois enfants métisses aussi beaux que bien élevés: Jérôme, l'ainé devenu catholique et étudiant en commerce, Zora, étudiante déterminée et militante et enfin Levi, l'ado sûr de lui malgré son manque de repères. A l'exception du fils ainé, tout le monde vit sur le campus de la très chic université de Wellington. Dans ce milieu privilégié d'entre-soi intellectuel, chaque membre de la famille veut trouver son rythme et sa voie. Dans ce petit monde d'apparences et de vacheries, il faut prouver sa valeur, aux autres mais à soi-même aussi. Chacun souhaite surtout arriver à une beauté personnelle, à un idéal qu'il ne sera pas obligé de partager avec sa famille. Mais leur petit monde sera bouleversé par l'arrivée sur le campus des Kipps, la version conservatrice de leur famille. Au final, on peut le dire, ce sont tous des têtes à claques qu'on a très envie de secouer mais qu'on apprend à aimer tout de même grâce aux nuances de vie que Zadie Smith leur insuffle.
"De la beauté" est une comédie sociale, une vraie, une belle qui passe par toutes les émotions. Un jour, quelqu'un tentera de l'adapter à l'écran et loupera sans doute le coche car bien plus que les situations, c'est l'intériorité des personnages et les commentaires doux-amers de Zadie Smith qui font le sel de cet ouvrage.
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Près de Boston, Howard Belsey est professeur à l'université de Wellington et est spécialiste de Rembrandt même si depuis plusieurs années sa carrière stagne. Avec son épouse Afro-Américaine Kiki et leurs trois enfants, la famille mènent une vie confortable en apparence. Depuis qu'ils sont en âge d'aller à l'université, Jerome, Zora et Levi se cherchent en prenant ou non en modèle leurs parents, en refusant ou en profitant de leur statut social. Kiki cherche au mieux à les aider tandis qu'Howard est toujours convaincu d'avoir raison. Jerome l'aîné effectue un stage en Angleterre et est hébergé par les Kipps. Monty Kipps est l'ennemi d'Howard car il est également universitaire dans le même domaine et sa renommée n'est plus à faire. Mais surtout leurs visions sont opposées sur l'art, sur l'enseignement, sur la famille et sur la société. L'un est libéral, l'autre est conservateur et croyant. Et quand Monty Kipps est invité à enseigner par l'université de Wellington et débarque en Amérique avec femme et enfants, Howard voit rouge.

Avec une ironie mordante, Zadie Smith explore les thèmes du métissage, de l'ethnie, de la position sociale, de l'héritage culturel. Elle confronte les idées, les pensées de ses personnages qui vont de l'adolescent au quinquagénaire. de leurs aspirations à leurs failles, des motivations aux désillusions de deux générations, elle dresse des portraits sans complaisance. Si elle analyse la gamme des rapports affectifs, la beauté n'est pas en reste. Car si elle peut diviser, elle rassemble également ou modifie les caractères et/ou les ambitions.

Ca fuse, c'est foisonnant, c'est terriblement vivant avec des personnages humains creusés et c'est sans temps mort ! Zadie Smith est un parfait caméléon qui fait s'exprimer aussi bien un jeune rappeur qu'un doyen d'université. J'ai beaucoup apprécié le personnage de Kiki femme au grand coeur et admirable dans bien des sens du terme.

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Nouveau souffle de la littérature anglaise.
Douce brise qui se fait rafale, tempête et tsunami.
Zadie Smith, une somptueuse métisse virtuose au charme vertigineux, à l'écriture et à la narration charismatiques.
Des romans qui détonnent car ils ont cette faculté de faire naviguer le lecteur au travers différents registres de langue que tout oppose : courant, familier, érudit, châtié.
Culture universitaire, énergie populaire.
Les personnages sont consistants, travaillés, étudiés, disséqués.
Des personnages qui ne sont plus en quête d'auteur ou de liberté car ils vivent leur vie de manière autonome, entière, fascinante.
Personnages qui dépassent la fiction et outrepassent leur fonction.
De la beauté est un livre brillant, accessible : tribulations d'une famille, celle des Belsey, sur un campus américain, Wellington, où la mère est une Caribéenne noire et le père, un Anglais blanc.
Les 3 enfants, Jérôme, Levi et Zora, en proie à de multiples doutes existentiels sont en quête de leur propre identité et font face à l'incertitude de leur devenir.
Un livre qui sonne juste, attirant, vivant.
Un livre qui s'interroge sur des notions et des concepts aussi divers que la race, l'exclusion, l'ouverture d'esprit, la permissivité, la rigidité, les idées, les hommes, l'art, la politique, la femme, l'amour...
Un livre qui pose en filigrane une question fondamentale : où se trouve la véritable beauté des choses ?
Et, finalement, où se situe sa quintessence ?
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J'ai douté au départ de la parenté de ce roman avec ceux d' E.M Forster, revendiquée par l'auteur... Et bien oui, à mon étonnement, elle est parvenue à rendre l'atmosphère à la "Howard's End" en transposant pourtant son sujet dans le milieu universitaire de Boston et avec pour toile de fond le métissage. Tout gravite autour de deux figures d'intellectuels, Howard Belsey, professeur d'origine anglaise (blanc) spécialiste de Rembrandt, sa femme Kiki (noire, originaire de Georgie) et ses enfants aux prises avec des problèmes d'identités métisses. L'autre professeur, anglais lui aussi, est politiquement à l'opposé de cette famille libérale : c'est une sorte de V.S. Naipaul, croyant, proche de l'aile la plus réactionnaire des Républicains. Tous les personnages se rencontrent, interagissent, la rencontre la plus proche de celles "à la Forster" sera celle de la femme de ce professeur avec Kiki. Superbement maîtrisé.
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« de la beauté » de Zadie Smith nous montre le délitement de la vie professionnelle et personnelle d'Howard Belsey. Au début du roman, sa situation semble stable. Howard est professeur d'esthétique à l'université de Wellington près de Boston, spécialiste de Rembrandt sur lequel il tente depuis des années d'écrire un livre. Il est anglais et a épousé une afro-américiane, Kiki, avec qui il a trois enfants forts différents les uns des autres. L'aîné, Jérôme, est ultraconservateur, croyant à l'opposé de ses parents. Zora est étudiante à Wellington, travailleuse, défendant les idées de gauche et totalement en admiration devant le milieu universitaire. Levi, le dernier de la tribu, cherche sa place socialement et racialement. Métisse élevé dans un milieu privilégié, il se veut noir luttant pour sa survie dans les banlieues défavorisées de Boston. Levi explique d'ailleurs à un haïtiens vendant des sacs à la sauvette : « (…) Tu te démerdes, mec. Et c'est différent. C'est ça, le bitume. Se démerder, c'est rester vivant, t'es mort si tu sais pas te démerder. Et t'es pas un renoi si tu connais pas la démerde. »

Le monde d'Howard se fissure lentement tout au long du roman. Son mariage est en danger suite à une incartade entre Howard et une enseignante en poésie de Wellington. Kiki tente de pardonner à Howard mais il « (…) faisait le dur apprentissage des niveaux de purgatoire inclus dans le pardon. »

Son fils Jérôme, incompris par le reste de sa famille, se réfugie chez l'ennemi juré de son père : Monty Kipps également universitaire, ultraconservateur et auteur d'un livre sur Rembrandt. Howard commence à perdre totalement pied lorsque Monty Kipps est invité à faire une série de conférences à l'université de Wellington. La guerre est déclarée entre les deux familles, chacun participe : Howard et Monty s'affrontent à propos de la discrimination positive, leurs filles se battent pour le même homme… Aucun camp ne sortira indemne de la lutte des deux grands cerveaux…

A la manière de David Lodge, Zadie Smith égratigne le milieu universitaire dans son roman notamment à travers le personnage d'Howard. Ce dernier se pense fort important, ses idées sont supérieures au commun des mortels. Au final, Howard n'est pas fichu de terminer un livre et son cours semble abscons à la majorité des étudiants. « Ils prendraient des notes comme des sténographes détraqués et seraient tellement concentrés sur les mouvements de sa bouche qu'Howard serait persuadé d'avoir en face de lui une classe de sourds lisant sur ses lèvres ; chacun, sans exception -et en toute sincérité- noterait son nom et son e-mail, bien que le professeur Belsey eût martelé : « S'il vous plaît, marquez votre nom seulement dans le cas où vous avez sérieusement décidé de suivre ce cours. » Et le mardi suivant, il y aurait 20 gosses. Et le mardi d'après, 9. » le débat intellectuel opposant Howard à Monty sur la discrimination positive et la place d'élèves défavorisés à Wellington, n'est en réalité qu'un combat de coqs. L'ego brillant de chacun veut écraser celui de l'autre en public et remporter l'admiration de tous. Les deux universitaires ne sont pourtant pas d'une irréprochable moralité. Chacun prfite de sa position pour conquérir de jeunes étudiantes.

La jeune Zora prend d'ailleurs la mauvaise voie tracée par son père. Elle défend devant les institutions et à coups de pétitions la présence en cours de poésie d'un jeune slammeur ne payant pas de droits universitaires. Mais la belle amitié de Zora est loin d'être désintéressée, le slammeur au corps d'Apollon lui plaît beaucoup.

Heureusement au milieu du désagrégement des sentiments, l'amitié véritable et profonde de Kiki Belsey et de Carlene kipps nous permet de croire encore aux liens affectifs.

C'est avec une féroce ironie et une grande inventivité verbale que Zadie Smith nous narre les aventures de la famille Belsey. On rit, on grince des dents, on est finalement touché par cette humanité si imparfaite et fragile.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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J'avais adoré « Dent de Loup » (White tette) et j'ai bien aimé celui-là (apprécié la nuance).

Une histoire entre l'Angleterre et les USA (et plus aux USA qu'en Angleterre), une histoire peuplée de noirs et de blancs (et de la difficulté du métissage culturel). Une histoire pour adultes et ados, le tout peint avec plein de truculences et de verve.

On ne s'ennuie pas dans les livres de Zadie Smith. Je n'ai pas particulièrement aimé le petit monde universitaire. J'ai préféré des personnages « secondaires » comme Carlene, la femme de Monty, ou Carl, le rappeur ou encore le clin d'oeil haïtien.
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Une famille résidant aux Etats-Unis de nos jours voit son cours ébranlé par la venue d'une famille anglaise dans son quartier plutôt privilégié.
Dans la famille américaine, la mère est noire, infirmière et elle vit dans l'ombre de son mari qu'elle adule. le père est anglais, professeur dans une université de seconde zone, son sujet est Rembrandt. Il est pédant, imbu de sa science et très égocentrique. le fils ainé est semble-t-il très doué, trop sensible et assez en retrait. La fille est sûre d'elle, elle travaille son assurance en étant terriblement scolaire, mais est assez seule. le petit dernier ne va pas en cours, essaie tout ce qui se présente et aimerait être ami avec des gens qui ont de vrais problèmes. Ils sont tous paumés, et ont des existences un peu vides.

Or au fil des pages, les retournements de situations surprennent, aiguisent la curiosité et à la moitié du roman, le lecteur fait partie de cette famille. Il tremble, puis est déçu, puis inquiet. Par exemple, les disputes sont d'une justesse impressionnante, les paroles échangées sont si banales.

A priori, l'arrivée de la famille anglaise dans quartier ne devrait pas poser de problèmes : le père est professeur dans la même université, la fille y étudie aussi. Ils ne sont pas des inconnus pour la famille d'américains. Mais tout va déraper avec leur arrivée.

C'est un tourbillon de scènes très fortes, tantôt douloureuses, tantôt très drôles. Zadie Smith sait tout raconter avec brio.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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