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Citations sur Le Village (47)

Le chagrin envahit tout. Si on le laisse faire, il peut annihiler les pensées, consumer les émotions jusqu'à ce que plus rien d'autre n'existe. Incontrôlé, il empêche toute réflexion lucide et peut mener un homme au bord de la folie. Je ne pouvais pas me le permettre, aussi décidai-je de ravaler le mien au plus profond de mon coeur, derrière une porte épaisse. Si le voleur d'enfants comptait revenir à la charge, il était peut-être déjà en mouvement: peut-être déjà en train de contourner le lac par la forêt et de se rapprocher de l'endroit où j'étais assis avec la tête de mon fils mort sur les genoux. Il était temps d'agir.
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Dans la steppe nue, nous nous serions enfoncés dedans jusqu’aux genoux, sans doute plus encore là où le vent avait accumulé les congères, métamorphosant la steppe en un désert pâle, formé de dunes et d’ondulations si belles et d’un blanc si pur qu’il était difficile de croire qu’un homme, en cette saison, pouvait y mourir en quelques minutes.
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"Elle a été emmenée par les tchékistes ?"
Je levai brièvement les yeux sur Natalia, debout près de moi, et le mot resta en suspens entre nous comme une entité invisible. C'était un mot désuet, désignant une organisation qui n'existait plus sous ce nom. La Tchéka de Lénine avait naguère était chargée des réquisitions de blé et des interrogatoires d'ennemis politiques ; elle avait mis en place le système du goulag et éliminé les paysans rebelles, des ouvriers et des déserteurs de l'Armée rouge. Son nom était tellement ancré dans la conscience populaire que, même après qu'un autre lui eut été substitué - Guépéou -, beaucoup de gens citaient encore les tchékistes lorsqu'ils parlaient de la police politique. Et ce simple mot suffisait à résumer l'essence de tout ce que l'organisation représentait pour eux.
Dans l'esprit de Lara, il était doté d'un pouvoir singulier. Si elle avait peur de Baba Yaga, les adultes, eux, avaient peur des tchékistes.
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Rouges, blancs, noirs ou verts, ils ne s'étaient battus que pour accroître leur pouvoir sur les gens ordinaires. Pour les priver de leurs possessions et continuer jusqu'à ce qu'il ne leur reste plus que la peau sur les os. Une seule chose comptait désormais pour moi, sans distinction de couleur ou d'idéal: protéger ma famille.
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-Non, répondit Viktor. J'ai cru que c'était le ravisseur. Cet homme-là est... On dirait un fantôme.
-Un fantôme?
-Il surgit quelque part, et la seconde d'après, il n'y est plus. Il se tapit dans l'ombre pour nous tirer dessus. Il vient nous épier, le soir.
-Ce n'est qu'un homme, intervins-je.
-Un homme qui mange les gens.
-Pas forcément."
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Je m'efforçai de retrouver le sentiment de ma propre humanité, d'éprouver moi-même de la compassion. "Nous sommes encore des êtres humains. Quoi que nous fassions, quoi que nous voyions, quoi qu'il arrive dans ce pays, il ne faudra pas l'oublier. Nous sommes encore des êtres humains. Il ne faudra jamais l'oublier. Parce que si nous oublions ça, tout sera perdu."
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[...] L'arrivée de l'étranger dans notre village allait semer le trouble. [...] Surtout s'ils voyaient ce que cet homme avait transporté sur son traîneau.
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[...] Il y a des gens ... des gens tellement désespérés qu'ils feraient n'importe quoi pour survivre. Des gens affamés. Ce pays est passé par des moments - pendant les guerres, la famine - où les gens mangeaient tout ce qu'ils pouvaient. Et il y a aussi des gens méchants.
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Luka à sa fille, Lara, après la disparition de sa cousine.
« Baba Yaga l’a enlevée ? » Je souris tristement. « Non, mon ange. Il n’y a pas de Baba Yaga. Ce n’est qu’une légende. » Une légende qui nous servait à impressionner les enfants, un bon moyen de les empêcher de s’aventurer trop loin dans la forêt. (…) Il arrivait même à des hommes adultes de frissonner au fond des bois au souvenir de contes qu’ils avaient entendus étant enfants – et racontaient maintenant à leurs propres fils et filles. Seule dans la forêt, avec des arbres pour toute compagnie, une personne nourrie de ces récits populaires pouvait avoir du mal à se retenir d’imaginer la clôture d’ossements avec ses poteaux coiffés d’un crâne humain – sauf celui qui attendait de recevoir la tête du prochain voyageur épuisé -, les molosses et l’affreuse cabane qui se déplaçait sur ses pattes de poulet et qui grinçait, grognait et se mettait soudain à hurler en se retournant pour faire face à sa victime. Et la vieille sorcière difforme et gloussante jaillissait alors de sa cabane, volant dans son mortier noirci. (…) Les versions variaient d’une personne à l’autre mais ce que tous ces contes avaient en commun, c’est que les enfants perdus et sans défense constituaient le repas favori de Baba Yaga. Et vu sous cet angle, je me demandais si Lara n’avait pas en partie raison.
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Hier soir, j'étais tout près de mourir de froid dans un clocher. Aujourd'hui, je porte un gros manteau et des bottes; j'ai retrouvé Dariya; je suis avec mes fils, et la neige va effacer nos empreintes. J'ai largement de quoi sourire, tu ne trouves pas ?
Il faut se concentrer sur ce qui nous arrive de bon, Evgueni, c'est le seul moyen de survivre.
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