Un graphisme assez sombre, en couleurs frottées, texturées, principalement des nuances de gris, de terres, un trait économe, cela rend l'ambiance inquiétante, rétro et lourde. Les sons semblent absorbés, normal pour une atmosphère de mystère, de suspicion, d'espionnage. Un homme assassiné à la hache dans une pièce fermée, une réunion d'auteurs de polar, voici un démarrage bien étrange. C'est la période de la seconde guerre mondiale, l'espionnage britannique tente un rapprochement avec le neveu d'un grand industriel allemand proche du Reich par avec l'aide de
Margery Allingham, une autrice de polar bien réelle, chargée d'aider sans qu'il s'en rende compte, un auteur français, Corneille Richelin, proche de cet allemand.
L'intrigue est un peu alambiquée, c'est le but.
Thierry Smolderen tente une relation entre
Edgar Poe,
Gaston Leroux,
Agatha Christie et
Ian Fleming (qu'on croisera au passage), et c'est assez réussi, énigmes à tiroir, intrigue dans l'intrigue, personnage un peu tordus, comme un jeu de piste, un puzzle à reconstruire avec en plus une pointe d'onirisme, de surréalisme (le rêve comme moteur de l'imagination), où des personnages réel viennent monter une fiction un peu dingue. Cauchemar ex machina est une intrigue pleine de méandres et de retournements, servi par un graphisme original, d'une forte personnalité, une lecture prenante et originale.