Ca faisait tellement, tellement longtemps que j'avais envie de lire ce livre. Avant que Darkiss ne le réédite en format poche, j'étais même décidée à le prendre en VO. Finalement, lorsque j'ai eu la chance de l'obtenir grâce à l'opération Masse Critique de Babelio, j'ai fait la danse de la joie. Danse de la joie totalement justifiée, puisque
le Poison Ecarlate s'est montré tout à fait à la hauteur de mes attentes. Même au-delà de mes attentes.
Après avoir subi pendant de longues années les sévices de Reyad, le fils de son père adoptif, Elena a fini par tuer son bourreau. Mais en Ixia, le pays où elle vit, le meurtre, même en cas de légitime défense, est passible de la peine capitale. La jeune fille attend donc son heure dans les geôles du château. Cependant, le jour de son exécution, elle se voit proposer une alternative : devenir goûteuse du Commandant. Soulagée d'échapper à la potence, elle accepte l'offre. Mais elle n'est pas tirée d'affaire pour autant : non seulement elle risque la mort à chaque fois qu'elle goûte le repas du dirigeant d'Ixia, mais il y a également le général Brazell, père de Reyad, qui souhaite à tout prix la voir morte. Et elle ne peut s'enfuir, puisque seul Valek, son instructeur dans ses nouvelles fonctions, détient l'antidote au poison qu'il lui fait avaler chaque jour…
Je ne suis pas une fan de fantasy, principalement parce que je n'arrive généralement pas à me glisser dans ces univers peuplés de créatures imaginaires diverses et variés. Ici, je n'ai pas du tout eu ce problème. Peut-être parce qu'il n'y a pas de créatures imaginaires diverses et variées, justement. J'ai remarqué qu'il m'est beaucoup plus facile de m'adapter à un univers lorsqu'on n'y rencontre pas dragons, orques, etc.
Les toutes premières pages nous placent directement dans le vif du sujet. Nous sommes dans les geôles du château d'Ixia, avec Elena, qui attend son exécution. Pas de descriptions à n'en plus finir, le style d'écriture est même assez simple, mais dès le début j'ai su que j'allais aimer ce livre, ses personnages, son univers. Qu'est-ce qui m'a donné ce sentiment, je ne saurais pas le dire précisément, tout ce que je sais, c'est que je ne me suis pas trompée.
Elena a l'essence d'une héroïne : forte, courageuse, intelligente, rusée. Je l'ai apprécié dès le début surtout grâce à son attitude face à la sentence qui l'attend : elle a tué un homme, elle sait que ça lui vaut la peine de mort, et elle l'accepte. Elle assume ce qu'elle a fait et en accepte les conséquences. Elle ne s'apitoie pas sur son sort en essayant de se chercher des excuses, même si elle pourrait – ce ne serait pas très compliqué. Mais ce qui m'a le plus plu, c'est suivre son évolution tout au long du roman : comment elle se débarrasse de son attitude d'animal traqué, de son instinct de fuite, pour imposer le respect à ceux qui la prenaient pour une moins que rien. Avec toutes les phases de doute et de peur par lesquelles elle passe, au milieu.
Il y a juste un truc qui me dérange : dans la VO, elle s'appelle Yelena. Pourquoi la traductrice a-t-elle enlevé ce petit Y qui n'a jamais rien demandé à personne ? Oui c'est détail, mais j'aime pas quand on change les noms des personnages dans les traductions, surtout quand ça ne se justifie pas.
Valek quant à lui est un personnage insaisissable. On a l'impression au début qu'il n'est qu'un pion, le bras droit du Commandant, entièrement dévoué à ses ordres. Dans un sens, c'est vrai, il voue une loyauté sans faille au Commandant. Mais il est tout sauf un pion. Il est au contraire une pièce maitresse. C'est un assassin professionnel, expert dans l'art de tuer, et il a peut-être plus de pouvoir que le Commandant lui-même. Mais derrière la façade, il a aussi un côté « humain », fragile. Plus on avance, plus on découvre de facettes de sa personnalité. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre avec lui. Et je comprends tout à fait qu'Elena soit tombée sous son charme, parce que moi aussi.
Mais ce ne sont pas les deux seuls personnages remarquables dans ce roman. J'ai aussi beaucoup aimé le cuisinier Rand, la magicienne Irys, la couturière Dilana… Et une mention spéciale pour Janco et Ari qui forment une paire d'amis formidables pour notre héroïne.
Il y a évidemment un côté romance, comme annoncé dans le résumé, mais il ne prend pas autant de place que je ne l'imaginais au début. C'est très secondaire, et ce n'est d'ailleurs pas plus mal, même si le développement de la relation de plus en plus ambigüe entre Elena et Valek est très agréable à suivre.
L'intrigue principale est beaucoup plus politique, avec alliances, trahisons, complots… Je ne dirais pas que le roman se déroule sur un rythme très rapide (même si on a quelques belles scènes de combats), mais on ne s'ennuie pas une seconde pour autant. Je me suis laissée totalement happée par cet univers et ces mystères, j'ai essayé de percer à jour les protagonistes et de savoir à qui faire confiance… et j'ai eu du mal à ressortir une fois le roman terminé.
Pour conclure, vous vous en doutez, ce fut un coup de coeur. Je n'ai qu'une hâte : ouvrir le tome 2 pour me replonger dans cet univers et retrouver ces personnages que j'adore.
Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Darkiss pour cet excellent livre.
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