Pourquoi les hommes veulent-ils tout ramener au sexe ? Ont-ils peur à ce point de la cruauté ?
Une femme doit apprendre à se forger le caractère, elle doit apprendre à ne compter sur personne.
Les hommes cachent mal qu’une femme leur plaît, qu’ils la dévorent des yeux ou fassent semblant de l’ignorer.
La foule, pour l’instant, n’a pas encore de visage. Elle ne scande pas encore de noms. La foule est une ligne qui s’agrège dans l’ombre, comme les traits qui zèbrent les toiles d’Eugenio Lupo. Ces lignes brisées, fragmentées, qu’il appelle ses lignes de temps. Les toiles les plus angoissantes sont celles où la ligne explose en un nuage de points, amassés dans un angle comme un essaim d’insectes prêts à se répandre.
Nous sommes tous pareils. Adultes vus de loin, terrifiés comme des gosses dès qu’on approche de près les choses importantes.
...quoi de plus laid qu’une femme avec du ventre qui exhibe des jambes maigres.
Non, le temps ne passe pas. Il arrive qu’il disparaisse, pour mieux réapparaître là où on ne l’attend pas, le temps se replie sur lui-même, puis se détend jusqu’à la transparence, plus loin d’une chose, trop près d’une autre, limpide comme une méduse, le temps avance comme ça, contracté, déplié, invisible, urticant comme les anciennes formes de vie qui semblaient flotter dans l’œil de Lucie.
S'il est vrai que la même chose revient, encore et encore, sous des noms différents, la fraternité des êtres dissemblables ne peut apparaître que sous la forme de confusion, de discordances et de distances infranchissables.
Brutalité des textes courts, affranchis de toute contrainte de trame ! Encore une chose que j'envie aux poètes. La trame d'un roman a quelque chose de blessant comme un frein, comme un mors dans la bouche, comme la nécessité de s'incliner, c'est le signe de croix du romancier, l'acte d'humilité qui l'empêche d'être emporté au-delà de la frontière où ses personnages le dévoreraient.
Je me demandais si tous les gens qui se promenaient se disaient eux aussi des choses qui en cachaient d'autres.