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3,88

sur 341 notes
Page 57
« - Restez donc couché. Vous pouvez converser en restant couché, ajoute-t-elle sur un ton débonnaire.
J'ai pensé qu'elle avait raison. Je m'allonge d'abord à plat ventre en tenant mon menton entre les mains, puis je relève mes deux coudes qui forment un soutien sur les tatamis.
- J'ai craint que vous ne vous ennuyiez et je vous ai apporté du thé. »

Hélas ici, personne n'est venu m'apporter une tasse de thé pour me sortir de la torpeur dans laquelle ce machin m'a mise…
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Suis-je passée à côté de ce livre ? Sans doute avais-je placé la barre un peu trop haut. Ayant beaucoup apprécié la lecture de « Je suis un chat » du même auteur, j'ai eu envie de poursuivre avec un autre ouvrage, le titre de celui-ci étant plein de promesse, je me suis lancée …

Soseki raconte l'histoire d'un jeune peintre parti en voyage dans la montagne afin de réfléchir sur sa vie et son oeuvre, celui-ci recherche l'impassibilité pour prétendre toucher à l'essentiel.

Cette oeuvre poétique à la structure découpée entre prose et haïkus se perd dans de longues descriptions assez répétitives n'ayant souvent aucun rapport les unes aux autres et suivant le cheminement des pensées du narrateur. Les personnages et anecdotes secondaires qui pourraient construire l'histoire sont à mon goût trop peu exploités.

J'ai vraiment eu beaucoup de mal à terminer ce livre qui n'est pas sans charme mais auquel je suis restée insensible, mon imagination préférant vaquer à des préoccupations terre-à-terre plutôt que de se laisser emporter par le récit. Une fois n'est pas coutume, je me suis ennuyée à la lecture de ce livre japonais et je n'ai pas réussi comme le narrateur à me détacher du réel pour vivre en poète …
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Un voyage poétique dans un Japon traditionnel. Tout y est recherche de l'art et de la beauté. Peut-être est-ce pour ça que j'ai cette sensation que l'oeuvre y perd en spontanéité. Il reste néanmoins un très joli voyage poétique, dans un style parfaitement japonais à la recherche de la perfection artistique.
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J'ai beaucoup aimé ce livre.
Le thème du roman est la création artistique, thème traité de manière originale et vivante. le narrateur fuit Tokyo pour aller peindre dans un village perdu dans la montagne face à la mer. Il veut s'ensevelir dans la nature pour faire sienne la beauté du monde et entrer en parfaite harmonie avec lui. Pour ce faire, il prend au début du roman de grandes résolutions : contempler le monde objectivement en abandonnant toute préoccupation, être impassible, observer le paysage comme un tableau et les gens rencontrés comme des figurants vus avec désintérêt. En bref : « placer devant soi son sentiment, reculer de quelques pas et l'examiner avec calme comme s'il s'agissait de celui d'un autre. » le moyen le plus simple est de composer un haïku.
Avant que ce beau programme ne se termine de façon catastrophique dans le dernier chapitre, Sôseki balade son artiste dans le décor, la montagne avec ses roches de couleur, l'étang et l'ombre du magnolia, un « univers au raffinement extrême ». Mais l'artiste échoue à en faire un tableau. Il pinaille et son appréhension rompt le charme ou alors il se rend compte que son projet consistant à reproduire par la peinture un simple état d'esprit est quasi impossible à réaliser. Par contre, il est plus heureux en matière de poésie. Nous assistons, en direct pourrait-on dire, à la création de très beaux poèmes.
En dehors de ces tentatives et des réflexions sur la nature de ce que l'on nomme l'art , la vulgarité dans l'art , les défauts de l' art occidental , le roman est constitué de dialogues qui sont de véritables petits bijoux. C'est la rencontre du peintre avec la vieille tenancière d'une maison de thé, avec un cocher, avec une servante d'auberge, avec un vieil esthète, avec un jeune homme qui part faire la guerre en Mandchourie, avec un moine, et surtout avec une mystérieuse et attachante jeune femme : Nami.
Evidemment l'artiste essaie de s'en tenir à son programme, éviter tout sentiment et subjectivité, mais il est troublé, même si, nue dans le bain avec lui, il ne voit dans le corps de Nami qu'une construction de lignes géométriques. Les dialogues avec Nami ressemblent à une partie de ping pong dont l'artiste sort souvent désappointé.
Le roman présente aussi l'intérêt de nous faire toucher du doigt la subtilité et le raffinement de la sensibilité japonaise, dans des scènes où sont entrevus par exemple les mérites d'un tableau, d'une tasse, d'une pierre à encre. Par opposition, le narrateur- auteur est d'une violence extrême lorsqu'il parle de la société, de la civilisation industrielle de 1906.
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"Oreiller d'herbes" nous emmène à la suite de son narrateur dans une auberge de montagne, où il se retire pour oublier la vulgarité du monde, et trouver, loin de l'agitation urbaine, l'inspiration. Car ce narrateur est un artiste, plus précisément un peintre, qui ne dédaigne pas par ailleurs l'art du haïku.

Lors de sa première nuit à l'auberge, l'apparition mystérieuse, entre les arbres du jardin, d'une silhouette féminine qu'il croit entendre fredonner, le plonge dans des rêveries poétiques. L'ombre nocturne est celle de la fille des propriétaires des lieux, que d'aucuns disent folle, revenu vivre à Nakoi après son divorce...

L'approche de l'art du personnage principal s'inscrit dans la continuité d'une philosophie qu'il considère comme typiquement orientale, consistant à s'imprégner de l'environnement avec détachement, à éliminer du regard qu'il porte sur le monde -et notamment sur le milieu naturel- toute dimension émotionnelle, sans chercher à tirer du sujet de cette observation quelque profit que ce soit. Il fait ainsi l'éloge de la contemplation, et d'une forme d'impassibilité qui, en annihilant toute passion, épargne à l'individu toute sensation trop puissante susceptible d'engendrer la souffrance. A la recherche à la fois de paix et d'un raffinement éthéré dans l'accomplissement de son art, il pressent qu'il ne pourra atteindre ces objectifs que par cette distanciation.

Si le récit est ponctué de dialogues et de rencontres entre le héros et ceux qu'ils croisent parfois lors de ses pérégrinations, je retire "d'Oreiller d'herbes" une sensation assez confuse liée à ses épisodes contemplatifs, à la manière dont le narrateur semble vouloir transcender l'essence de toute chose -la couleur d'une assiette ou d'un mets, le reflet d'un clair de lune- qui lui inspire une vision esthétique dont il tente de transcrire toute la pureté...

En l'accompagnant dans son cheminement créateur, le lecteur éprouve ainsi le sentiment d'osciller entre songe et réalité. Après un début de lecture, je dois l'avouer, un peu laborieux, je me suis laissée prendre au charme apaisant de ce curieux roman.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Oreiller d'herbe ou le Voyage poétique est un roman multiforme. L'auteur y fait surgir sa poésie ; son souci d'une narration donnant un esprit critique à ses personnages mêlés de réflexions sur l'esthétique visuelle occidentale. Ce voyage poétique peut donc apparaitre un peu déroutant au premier abord. Il s'agit, pourtant, de se laisser porter au fil du récit et des haïkus. Les illustrations de peintures traditionnelles japonaises permettent au lecteur d'entrer dans le monde du peintre-poète. le style de l'auteur est plus proche de son écriture d'haïkus que du roman : Je suis un chat.
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Souvent cité comme un roman chef d'oeuvre, Oreiller d'herbes de Soseki Natsume n'est pas si évident à se rappeler après la lecture car il ne s'y passe pas grand chose. Comment se souvenirs de vagues sensations de poésie et de flânerie dans la nature ?

Fini depuis une semaine, je ne conserve que des images apaisantes de ce roman et c'est au moins l'ambition de l'auteur. Soseki Natsume, à travers son narrateur, nous parle d'arts (poésie et peinture) mais il faut le voir par le prisme du japonais du début du XXe siècle. Et c'est plus d'esthétique qu'il est question. La fugacité du beau et, de facto, sa préciosité. Pourtant, ce qui m'a touché, ce que j'ai trouvé original, c'est la place de l'homme dans ce tableau à regarder. L'auteur intègre l'humain dans ce monde idéalisé et merveilleux. Il n'est pas question de paysages grandioses mais de la beauté éphémère de toute chose sitôt qu'on la regarde avec l'oeil de la modestie et de la curiosité.

En plein dans le style contemplatif et l'idée qu'on se fait de la littérature japonaise, ce roman est aussi un roman de rencontres, un roman de l'autre.

Comme je l'ai dit, je ne me souviens plus trop ce qui se passe dans Oreiller d'herbes mais ce qui s'y passe plonge le lecteur dans un état de rêverie assez rare. On sent l'envie d'écrire des mots simples qui disent les choses, ce que sont les haïkus, jamais dans la démonstration technique ou l'épate de la part de Soseki Natsume.
Lien : http://livrepoche.fr/oreille..
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Quelques réflexions intéressantes même s'ils l y a une tendance à vouloir prouver la supériorité des cultures asiatiques face aux cultures occidentales, antagonisme que je trouve franchement lassant. Un petit roman de réflexions qui ne laissera que peu de traces dans ma mémoire mais qui m'a permis de découvrir quelques artistes grâce aux références
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Un peintre, une légende, une femme fascinante. Il s'agit très certainement des ingrédients nécessaires à un grand tableau. Si vous chercher une intrigue vous serez déçu, elle n'a pas d'importance. Ce livre est un petit bijou. Il semble universel et contemporain. Il est impossible d'affirmer que son auteur est décédé il y a maintenant plus d'un siècle. Son langage et ses réflexions su la vie, sur l'art, sont d'une telle justesse. On n'oublie l'histoire, qui est bien secondaire, pour se concentrer sur les idées et les très belles phrases de l'auteur. Elle raisonne comme une douce musique
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Un délicieux vagabondage au Japon qui vaut bien 5 étoiles !
Le narrateur part s'isoler dans la montagne afin de fuir l'agitation des villes et de trouver l'état de calme intérieur qui lui permettra de réaliser son tableau idéal.
En route, il s'arrête dans une auberge, près d'une source thermale. Là, il croise une jeune femme évanescente, rencontre des villageois, rêve, dort, médite sur les humains, les sentiments, les sensations, un insecte ou un brin d'herbe.
Malgré cette sérénité, il ne parvient qu'à écrire des haïkus qui ponctuent sa marche vers la création picturale.

Inutile de chercher à condenser cette oeuvre. Il s'agit juste de se laisser porter par sa beauté, ne pas chercher à tout comprendre, mais y revenir, picorer et méditer à son tour.
Je conseille ce livre aux amoureux de la culture japonaise, peut-être déjà un peu familiarisés. Et surtout lisez-le dans une édition qui permette d'apprécier les délicates peintures qui figuraient dans une édition de 1926 entièrement calligraphiée. (Évitez le format poche)
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