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3,94

sur 248 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le style de Gaëtan Soucy, bien qu'assez déroutant de prime abord, est assez exceptionnel.
La maîtrise est parfaite et malgré une expression très surprenante, j'ai très vite embarqué dans la vie de cette "famille" pour le moins bizarre...

La situation est dramatique, dure et pourrait même être insoutenable.
Cela est sans compter l'innocence du narrateur (ou de la narratrice) qui nous livre ses ressentis et sa vision des évènements de l'intérieur, avec la pureté de son âme.
L'attachement à sa personne est bien réel, au point de ressentir l'envie de la sauver de tous ses démons. Une bien belle découverte.
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Voilà un texte pour le moins original et déconcertant. Quelle claque !

Par le style et la langue, aux expressions et images inventives, parlantes et puissantes.
Et par l'histoire racontée, insolite et de plus en plus dérangeante.
La réalité des personnages se dévoile petit à petit avec beaucoup d'habileté de la part de l'auteur je trouve, et nous laisse pantois.

Un texte protéiforme et lisible à différents degrés (récit réaliste d'une forme d'obscurantisme, satire de la religion, fable ou conte métaphysique), nul doute que j'y retournerai pour mieux appréhender les couches de sens.
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Par où commencer ? Ce livre, c'est d'abord une langue, drôle, colorée, sauvage, d'une inventivité folle. C'est ensuite un personnage, le narrateur, qui nous échappe dès qu'on croit le connaître. C'est un monde, vivant et foisonnant, qui brouille tous nos repères, notamment historiques. C'est enfin une histoire, un apprentissage du monde, plein d'aventures, de rebondissements et de tristesse.

Deux jeunes garçons découvrent un matin que leur père s'est suicidé. Ils habitaient seuls avec lui dans une grande maison abandonnée, c'est donc tout leur univers qui est bouleversé par cette disparition. Un univers de règles et de rites auxquels ils ont été soumis toute leur vie. le narrateur est l'un des deux enfants, il joue le rôle du "secrétarien", il note tout ce qui se passe pour en garder une trace. Nous voyons tout à travers ses yeux, dans une profonde subjectivité. Il est le plus intelligent des deux, bien sûr, même si son père ne semblait pas s'en rendre compte. C'est pour cela qu'il cite tout le temps Saint-Simon, Shakespeare ou la Bible. Il décide d'aller au village – pour la première fois de sa vie – chercher un cercueil pour enterrer son père. C'est ainsi que commence pour les deux garçons la découverte du monde. Une découverte qui leur réservera bien des surprises, mais moins peut-être qu'au lecteur lui-même. Car c'est la force de ce roman que de bousculer sans cesse les certitudes fragiles du lecteur.

On attend par exemple la "petite fille" du titre. Il est bien question d'une petite soeur qui aurait disparu, mais tout cela reste vague. Et puis, progressivement, entre les lignes, apparaît l'ombre d'un secret. Un secret de famille, lourd, horrible. Cette langue, sans inhibition, à la fois médiévale et savante, ne serait-elle pas née de la violence et de la folie ?

L'auteur explique avoir connu une expérience se rapprochant presque de l'écriture automatique pendant l'écriture de ce livre. Cette histoire s'est imposée à lui, il en a découvert les tenants et aboutissants en tant que lecteur, et non en tant qu'auteur. Je peux le comprendre : un texte aussi fort, ça ne s'invente pas, ça se vit. Et c'est aussi ainsi que je l'ai lu.
Lien : http://passionlectures.wordp..
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Appréciation : Quelle étrange histoire. Impossible de donner une cote pour le moment. Plus qu'original c'est déroutant, troublant comme écriture et comme histoire. le roman est vraiment bien construit, pas un seul instant j'ai voulu en abandonner la lecture. Mais plus l'histoire avance, plus elle devient étrange, morbide avec un langage cru. En même temps, c'est une lecture qui ne laisse personne indifférent. Honnêtement, je ne m'attendais pas à une histoire aussi sordide. Je la classerais, s'il est possible de le faire, dans les romans gothiques ou romans noirs où le macabre, la folie, l'animalerie, la bête humaine, la fantaisie, l'imaginaire, les idées sombres et saugrenues n'ont pas de barrières.
Il est intéressant de noter que le film vient tout juste de sortir. J'imagine déjà les scènes et je n'irai pas le voir. Premièrement, j'aime mieux garder ma propre imagination, comme cela m'arrive souvent et deuxièmement, je n'ai aucun désir en ce moment d'être à nouveau replongée dans ce spectacle.
Mais ce roman est un coup de maître, on le voit, on le sent, folie ou génie, entre les deux, surtout que l'on sait qu'il l'a écrit en peu de temps, comme si son imagination était hyperactive et sans limites. On peut analyser ce récit de plusieurs points de vue. Je crois que ça doit être dans les grands classiques de la littérature québécoise.

J'ajouterais que ça me rappelle une série de romans de Agota Kristoff (Le Grand Cahier; La Preuve et le Mensonge"). Les protagonistes, deux jumeaux, se créent un langage, s'instruisent pas eux-mêmes, ont des comportements étranges, marginaux, morbides. C'est cette image forte qui n'a cessé de me hanter, quoique Agota Kristoff est encore plus sombre, car on ne se trouve pas dans le fantastique ni le conte.
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C'est dans le cadre du défi Monopoly 2016 que j'ai lu ce roman écrit par celui qui était mon professeur de philo au Collège. Je m'étais pourtant promis de ne jamais le lire, cet auteur que j'avais alors tellement trouvé imbu de lui-même que c'en était désagréable. Si vous vouliez un professeur qui s'écoute parlé en secouant la tête pour replacer ses cheveux pendant 3 heures, c'était votre homme.
Mais bon, mis à part tout cela, quel talent d'écrivain il avait tout de même. Je regrette un peu de m'être faite cette promesse qui m'a privée aussi longtemps d'une agréable lecture.
Toute l'histoire se dévoile tranquillement pour aboutir à la fin sur un portrait d'ensemble bien net. Tout est flou, jusqu'à la dernière page et voire, au-delà, puisque l'auteur nous laisse sur l'espoir de la narratrice sans nous dire si ses convictions se sont avérées vraies. On ne peut que l'espérer, tant la lumière et la paix semble à portée de main pour cette jeune fille tenue à l'écart de la société.
J'ai adoré l'innocence du personnage, innocence rendue de façon brillante par le style d'écriture et les mots choisis par Gaétan Soucy.
Une lecture percutante, une histoire grave écrite de façon à faire sourire, à faire rire.... un petit tour de force.
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Prix du Public de la Presse (Montréal, 1999)
Prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec (1999)

Une histoire terrible, à faire se dresser les cheveux sur la tête et les poils sur les bras ... !
Un conte à lire à plusieurs niveaux sur l'isolement, la faute, la culpabilité et la vengeance, la recherche d'identité et l'importance de la religion... A la mort de leur père, un ancien prêtre, ses deux enfants, dont l'un est le narrateur du livre, doivent entrer en contact avec le monde extérieur, ce qu'ils n'avaient visiblement jamais fait. Ce narrateur, au courant qu'il y a quelque chose d'autre que le domaine complètement délabré dans lequel ils vivent, grâce à la lecture essentiellement de dictionnaires et de livres saints, part vers le village qu'il n'a jamais vu pour chercher un cercueil. La rencontre avec ceux qu'il appelle "les semblables" n'est pas facile, et les villageois risquent maintenant de venir les envahir, d'où sa grande inquiétude et celle de son frère qui semble arriéré.
Habilement, petit à petit, l'auteur nous fait découvrir l'abandon dans lequel ont été laissés ces adolescents qui ont grandi sans jouet, sans rencontrer personne, n'ayant que leur père comme référence. Et il y a dans un hangar un cercueil de verre et ce qu'ils appellent "le juste châtiment", dont on comprendra l'identité à la fin de l'histoire.
Un des grands atouts de ce livre est le langage utilisé : du français, avec des tournures québecoises, mais surtout des mots que le narrateur (mais s'agit-il bien d'un narrateur ?) n'a pas bien compris, qu'il emploie à mauvais escient, ou même qu'il invente. Une belle langue, étonnante et riche qui donne au récit toute sa saveur.
Mais attention, c'est un livre très fort, perturbant, avec des personnages tourmentés ...
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Un roman que j'ai beaucoup aimé lire durant mon secondaire. J' ai aimé le style d'écriture de l'auteur ainsi que l'intrigue qui a fait en sorte que je suis restée bouche bée à la fin du roman. Belle oeuvre littéraire malgrée la violence qu'il y a dans l'histoire.
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On découvre dans ce roman l'envers du décor de la vie idyllique dépeinte par le jeune narrateur, l'un des deux enfants. Avec son regard plein de naïveté, on ne fait que passer de l'étonnement à l'effroi, tout au long du roman, sans que lui-même ne s'aperçoive de l'étrangeté de sa vie, parce que c'est tout ce qu'il a connu. On s'offusque, on s'interloque, on s'interroge, on s'alarme, on s'inquiète... Tout un tas de sentiments nous percute au fur et à mesure, certains malaises impromptus viennent ponctuer, ici et là, la lecture. Et à la fin, un espoir, une lueur dans toute cette noirceur qui a atteint son paroxysme dans les dernières pages et qui a tout retourné sur son passage, que ce soit la vie du narrateur comme nos propres émotions.
Lien : http://alypaper.eklablog.com..
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Un classique du Québec.
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