Rouille

Ce roman steampunk, sélectionné pour le Prix Imaginales des Lycéens, n'est pas dénué de qualités, mais il ne m'a pas complètement convaincue pour autant.
Dès la première page, on se retrouve propulsé dans l'ambiance sordide d'un bordel, à la toute fin du XIXe siècle en France. L'atmosphère m'a parfois évoqué la série française "Maison close", où l'on retrouve la compétition entre les filles, la jalousie, les masques enjôleurs devant les clients et la triste réalité une fois le jour levé. Bref, l'histoire banale de ces filles de joie qui tentent de payer leur dette pour enfin être libres...
Cette ambiance est plutôt bien rendue, et sera étoffé par d'autres énigmes : l'amnésie de Violante, les différentes disparitions de prostitués et les corps mutilés que l'on retrouve, et une drogue étrange et hautement addictive nommée "Rouille".
Dans l'ensemble, ces énigmes se complètent plutôt bien, et nous entrainent dans un page-turner haletant, qui parvient même parfois à nous prendre par surprise ; en effet, si l'amnésie de Violante ne nous permet pas de deviner la chute de l'histoire, il est toutefois difficile d'être dupe par rapport à d'autres "mystères". Mais ça passe encore...
En revanche, l'écriture m'a beaucoup déçue. J'ai trouvé le style très faiblard, des répétitions parfois grossières au sein d'un même paragraphe, et quelques coquilles qui, à mon sens, aurait mérité (au moins) une relecture. Ça me surprend des éditions Scrineo ! Car si le roman n'est pas inoubliable, un plus grand soin apporté à sa finition aurait été bienvenu - plutôt que cet arrière-goût de bâclé.
Toutefois, ce roman pourrait tout à fait plaire à un public adolescent, avide d'ambiances feutrées et morbides, aux héroïnes fortes bien que blessées par la vie.
Pour ma part, je n'ai pas passé un mauvais moment, loin de là, mais je reste clairement sur ma faim.