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3,8

sur 704 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Eva est invitée à la fois pour commémorer le trentième anniversaire que ne fêtera jamais Jan, le frère d'un de ses amis, et pour l'inauguration d'un "site de production laitière ,presque entièrement automatisé." Doublon bizarre qui donne d'emblée le ton de ce roman où les sentiments s'expriment de manière quasi souterraine, dans un microcosme, celui d'un village flamand ,où elle a passé toute son enfance.
L'occasion pour la jeune femme de revivre deux été qui auront décidé de son existence et du fait qu'elle se rende à cette invitation munie d'un gros bloc de glace...
Eva, Pim et Laurens, une fille deux garçons, les seuls enfants nés en 1988, coïncidence qui les unira façon trois mousquetaires, même si leurs origines sociales sont bien différentes.Un triangle dont les relations s'effilocheront et deviendront de plus en plus troubles.
La tension ne cesse de monter, et même si parfois, on se perd un peu dans ces retours en arrière, rien de grave : on est tenu en haleine par ces familles dysfonctionnelles chacune à leur manière , où le drame se cache dans les détails qu'Eva scrute avec une acuité sans pareille et sème comme autant de petits cailloux blancs qui, rétrospectivement prennent toute leur valeur.
J'ai été bluffée par ce premier roman qui distille une atmosphère à la fois lumineuse et trouble, qu'on ne lâche pas et qu'on termine quasi exsangue.
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Un roman coup de poing que je n'oublierai pas de sitôt. Il y a énormément de douleur dans ce livre ; j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à faire le point sur ma lecture.
C'est à la fois un coup de coeur et un coup de poing dans le ventre. C'est là tout le paradoxe de ce genre de roman, je ne peux pas dire avoir pris du plaisir à le lire mais il m'a totalement bouleversée, et mise physiquement mal à l'aise. J'avais d'ailleurs eu la même sensation en lisant Aquarium de David Vann.
Eva, une jeune femme de 27 ans, revient dans son village, 13 années après un été qui a marqué sa vie. Au début du roman, tout n'est que mystère et progressivement, le voile se lève sur la mort de Jan, le sort de Tessie, ce que prépare Eva et les événements de l'été 2002 et dont on comprend dès le départ qu'ils sont le coeur de toute l'histoire
La narration alterne entre trois périodes : une journée en 2015 où Eva se rend à une fête pour retrouver ses anciens camarades, avec une idée derrière la tête ; l'été 2002 ; et la période précédant 2002, l'enfance d'Eva.
Des 13 dernières années de la vie de celle-ci, nous ne saurons rien ou bien très peu, comme si celle-ci n'avait vécu que de 1988 à 2002…
Ce type de narration à plusieurs niveaux temporels est maîtrisée, elle fait monter la tension et ancre le lecteur dans le récit.
Les personnages croisés dans le roman sont tous plus ou moins abimés, chacun a ses cicatrices : la mort d'un frère aîné, d'un enfant, un mal-être dont on ne peut se défaire qu'en se donnant la mort. Mais le summum du malaise revient à la famille d'Eva : parents alcooliques, démissionnaires, désintéressés de leurs enfants, incapables de leur donner de l'affection, un frère qui fugue dès l'âge de 10 ans et qui revient car personne ne l'a recherché, une petite soeur complètement démolie.
Au fil de la lecture, on sent qu'Eva s'achemine vers un sort terrible, elle le sent également mais elle y va quand même. L'empathie avec le personnage est totale.
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Lorsque la méchanceté rencontre l'adolescence.
Quand les répercussions résonnent chez l'adulte que nous devenons.
Lize Spit signe un roman où le souffle nous manque parfois.
Entre le «simple» jeu pour faire passer l'été et la perversité qui laisse son estampe sur les coeurs et les corps... et cette humiliation qui suinte de cette saison... Laissez cette écrivaine vous transporter au sein de la gravité qui délave un mois d'août, il y a treize ans, jusqu'à sa pleine efflorescence aujourd'hui.



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C'est peut-être le roman de ce début d'année en Belgique et aux Pays-Bas. Après l'incroyable succès de la tanche d'Inge Schilperoord lors de la fin de l'année dernière, c'est au tour de la jeune belge Lize Spit de faire parler d'elle et d'envahir les librairies du Plat Pays et de Navarre. Roman de l'adolescence qui s'enfuie, roman du secret, roman noir non assumé… Bien plus que tout ça !


# La bande-annonce


La même année qu'Eva sont nés deux garçons dans le petit village flamand de Bovenmeer. Les "trois mousquetaires" sont inséparables, mais à l'adolescence leurs rapports se fissurent. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un plan : faire se déshabiller devant eux les plus jolies filles du village, et plus si possible. Pour cela, ils imaginent un stratagème : la candidate devra résoudre une énigme en posant des questions ; à chaque erreur, elle devra enlever un de ses vêtements. Eva doit fournir l'énigme et servir d'arbitre si elle veut rester dans le groupe. Elle accepte, sans savoir encore que cet "été meurtrier" la marquera à jamais. Treize ans plus tard, Eva retourne pour la première fois dans son village natal avec un bloc de glace dans son coffre. Cette fois, c'est elle qui a un plan.


Immense succès de librairie et premier roman qui a valu à son auteur les plus grands éloges, Débâcle est un roman choc, servi par une écriture hyperréaliste et intransigeante. Une expérience de lecture inoubliable.


# L'avis de Lettres it be


Lize Spit fait une entrée remarquée sur la scène littéraire européenne avec ce premier roman qui a déjà rencontré un franc succès lors de la dernière foire internationale du livre de Francfort. Après s'être vendu à plus de 100 000 exemplaires en Belgique et aux Pays-Bas dans sa version néerlandophone originale (Het smelt, ou La fonte en français), Débâcle a fait l'objet de 9 traductions pour une commercialisation à travers toute l'Europe. Un succès certain, confirmé, et qui fait plonger la jeune auteure dans le grand bain bouillonnant des lettres.


Débâcle est l'occasion de suivre un récit découpé en trois fils distincts. le premier se déroule le 30 décembre 2015 alors que Eva, la narratrice de ce livre, s'apprête à retourner dans son village natal de la campagne d'Anvers. le second fil nous replonge en plein été 2002 durant lequel ces Trois mousquetaires, Eva et ses deux meilleurs amis d'enfance, brillent à faire les quatre cents coups. le troisième et dernier fil se contente de saupoudrer cette histoire, ces histoires, de différentes anecdotes propres à la vie d'Eva et à celle de ses contemporains de papier. Un chassé-croisé entre les époques qui tisse lentement sa toile vers le précipice d'un final qui se découvre petit à petit.


Pas la moindre éclaircie, les personnages inquiètent page après page, le style est raide, sur le fil du rasoir. Pour une entrée en matière, Lize Spit y va de bon coeur et n'hésite pas à sortir des sentiers battus d'une adolescence souvent idéalisée. Ici, tout est affaire de découverte sexuelle et d'émancipation d'une société qui commence à déranger. Entre deux cavalcades dans la campagne du coin dans une ambiance faussement bon enfant, l'auteure intègre de l'intrigue dans l'intrigue et se rapproche de plus en plus dangereusement du thriller et du roman à suspens. Mais le flou artistique qui englobe cette histoire suffit à comprendre que jusqu'à la dernière page la lecture naviguera dans les eaux troubles des genres qui s'ignorent, laissant le choix à chacun de piocher les éléments mis à disposition. Et sur ce point, et bien d'autres : c'est brillant !


Découvrez la suite de la chronique directement sur Lettres it be :
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Débâcle est un roman engluant, obsédant, et violent. L'auteure a choisi de nous entraîner dans l'histoire au travers de trois trames qui se rejoignent dans un même petit village de Flandres en Belgique. Tout d'abord, le récit d'une journée d'hiver dans la vie d'Eva, adulte. Ensuite, les aventures d'Eva, 13 ans, et de ses deux comparses de jeu, Pim et Laurens, lors d'un été en 2002 et enfin, des anecdotes et faits qui ont émaillé la jeunesse d'Eva. Après la mise en place des trames, l'atmosphère devient vite pesante. On sent qu'il s'est passé quelque chose de très grave dans ce petit village flamand. L'auteure nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages. Un roman extrêmement bien réussi qui, au travers de cette histoire, nous fait découvrir la vie sociale dans un petit patelin flamand. Je le recommande fortement aux amateurs de thriller psychologique.
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Et soudain… Les mots manquent. Frustrant. Révélateur… Une véritable onde de choc. Un tremblement de terre littéraire. de ceux qui te laissent KO debout.

Best-seller en Belgique et aux Pays-Bas, Débâcle secoue désormais le pays grâce à @actessud, avec, avouons-le, une couverture effroyablement magnifique : une gamine adorable, habillée en rose bonbon, moue boudeuse et yeux fermés, tenant à la main une cigarette à moitié consumée. Terriblement dérangeant, et en même temps, déjà, symbole d'une curiosité macabre qui te dévore de l'intérieur.

Et puis la lecture commence, et les coups s'enchaînent. Une écriture coupante comme un diamant brut, une histoire vertigineuse - au sens propre du terme - et une construction emmêlée, enchevêtrée, mêlant souvenirs d'enfance sinistre et présent sordide. L'héroïne est tantôt ado, femme, témoin, complice, victime, suiveuse, passive. Elle subit, elle participe, elle regarde. Elle laisse la vie s'en aller, sans rien dire, par peur, par nécessité, elle n'existe pas, ou pas vraiment, ou mal dans tous les cas. Personne ne lui montre que ça ne devrait pas être ça, la vie.

Alors, sans joie, sans espoir, Lize Spit affute sa plume pour nous rapporter des faits sans pudeur, racontant l'horreur comme elle nous lirait le bottin. Et elle y va à la truelle, et à la tronçonneuse ou moissonneuse-batteuse, et peu importe si ça dérange, peu importe si ça accroche ou si ça fait mal. Certaines scènes sont d'une violence inouïe, et malgré cela le ton reste implacable, alors le sang gicle sur les murs et sur les coeurs. le froid de l'Alaska à côté, c'est le soleil des Bahamas.

La fin cruelle de l'enfance, la violence de l'adolescence, les ravages de l'âge adulte, l'amitié qui s'effondre, et ce silence et les non-dits qui laissent des traces, à vie. Accrochez bien votre coeur avant la traversée, il n'y a pas de point de retour.

Sans conteste mon premier gros coup de coeur ❤ de l'année.
Lien : https://aurelieetecrit.com
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phénoménal comme décoiffant à vous faire " dresser les cheveux sur la tête" un style de livre qui claque de bout en bout du début en crescendo jusqu'à sa fin ; une signature picturesque de tableaux clair-obcur imprégnés de ces pénombres venant irrémédiablement obscurcir d'un noir de jais le déroulement de la vie de Eva ;*
Eva en perte de vitesse et de sa vie et de l'innocence totalement mise à mal
A l'ombre sépia prononcé opaque et désespérante de jeune fille "en fleurs" piétinée sans scrupules ni vergogne
ce roman où l'auteure a osé passer au karcher bien des sentiments différenciés, pervers même voués à rester malfaisants, compose avec les nôtres, stupéfaits car réagissant à une telle lecture
la couverture semblant un peu " hors sujet" la fillette n'étant nullement seule à être mise en cause
la vie et ses terribles déviances auront en effet décidé de ses orientations
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Livre coup de coeur, livre dur à lire. le style est clair et le livre se lit "facilement"'. Les situations décrites pourraient être tellement proches de notre quotidien, de chez "nous" qu'elles font froids dans le dos.
Amateur (trice ? :-) ) de thriller, j'ai déjà lu pas mal de choses assez "gore", crues... mais ce qui est décit dans Débâcle me touche beaucoup plus de par la 'simplicité" des évènements, des comportements odieux décrits.

A ne pas mettre dans toutes les mains, certains pourraient être très choqués et je les comprends. Bref, les amateurs de "feel good" , passez votre chemin.

Pour les autres et même "amateur de thriller", vous pourrez vous "'ennuyer", en tout cas, c'est ce que j'ai lu sur les réseaux sociaux. Bref, ce n'est pas un polar,ni un récit "super gore avec du sang partout" mais pour moi , c'est bien plus que ça, c'est bien plus "horrible".
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Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de lire un livre aussi dérangeant , aussi noir. En effet, tout fait horreur dans cette famille en pleine déliquescence. Eva vit avec son frère Jolan et sa soeur cadette Tessie dans un petit village perdu dans la Belgique flamande. le moins que l'on puisse dire c'est que son contexte familial est loin d'être favorable. Ses parents sont suicidaires , son père lui explique même comment se pendre, boivent, n'assument rien de leurs parentalité. Les enfants sont parfaitement conscients de la situation mais sont bien les seuls . Il sont donc livrés totalement à eux mêmes. Personne ne leur vient en aide. Ils compensent donc comme ils peuvent , Jolan est pris pour une passion obsessionnelle pour les insectes qu'il étête, Tessie est anorexique et pleine de tocs. Eva, quant à elle, s'accroche à se s deux amis Laurens et Pim, formant les trois mousquetaires depuis leur tendre enfance . Mais là aussi , cela se délite et prend une tournure particulièrement tragique et obscène.

Malgré cette noirceur, cette écriture hyperréaliste , il y le ton , le style qui nous emporte et malgré les horreurs qui y sont décrites, nous emmène jusqu'à la fin de l'histoire. Histoire , que je l'avoue , trouve tellement dure ( et pourtant je pense être assez aguerrie ) que je n''étais même pas sûre de pouvoir la finir. Avec une écriture cynique , précise et choquante, la romancière réduit en lambeaux les amitiés et les souvenirs un peu trop doucereux des amitiés adolescentes.

C'est donc un livre qui marque , qui choque , qui remue et qui m'a mis très très mal à l'aise car il peut s'avérer être un condensé très réaliste des histoires médiatisées mettant en relief les pires moments de l'adolescence. Elle y décrit avec un ton détaché voire cynique la cruauté, la violence , la manipulation, l'obsession de son corps et de celui des autres. En conclusion , à mon humble avis, il est inutile de le lire si on veut une lecture mièvre , reposante. Il faut pouvoir s'accrocher et rester sur cette lecture passionnante mais éreintante.
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Ce soir je ne vais pas lire. Un peu de légèreté voire d'inepties à la télé me feront le plus grand bien. Car hier soir ou plutôt cette nuit j'ai terminé Débacle. Et j'en suis sortie engluée dans une tristesse comme rarement ça m'est arrivé avec un livre.
Une écriture hyper réaliste pour des souvenirs sordides, mais qu'est ce que c'est fort! je disais que ce livre méritait un prix...
C'est certain il y a un avant cette lecture et un après.
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