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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bruce Springsteen s'est, en secret, consacré à l'écriture de l'histoire de sa vie, apportant à ces pages l'honnêteté, l'humour et l'originalité qu'on retrouve dans ses chansons.Il décrit son enfance dans l'atmosphère catholique de Freehold, New Jersey, la poésie, le danger et les forces sombres qui alimentaient son imagination, jusqu'au moment qu'il appelle le Big Bang : la première fois qu'Elvis Presley passe à la télévision, au Ed Sullivan Show. Il raconte d'une manière saisissante l'énergie implacable qu'il a déployée pour devenir musicien, ses débuts dans des groupes de bar à Asbury Park et la naissance du E Street Band. Avec une sincérité désarmante, il raconte aussi pour la première fois les luttes personnelles qui ont inspiré le meilleur de son oeuvre et nous montre que la chanson Born to Run révèle bien plus que ce qu'on croyait.

Born to Run sera une révélation pour quiconque apprécie Bruce Springsteen, mais c'est bien plus que le témoignage d'une rock star légendaire. C'est un livre pour les travailleurs et les rêveurs, les parents et les enfants, les amoureux et les solitaires, les artistes, les dingues et quiconque ayant un jour voulu être baptisé dans les eaux bénies du rock'n'roll. Rarement un artiste avait raconté son histoire avec une telle force et un tel souffle. Comme nombre de ses chansons (Thunder Road, Badlands, Darkness on the Edge of Town, The River, Born in the USA, The Rising, The Ghost of Tom Joad, pour n'en citer que quelques-unes), l'autobiographie de Bruce Springsteen est écrite avec le lyrisme d'un auteur/compositeur singulier et la sagesse d'un homme qui a profondément réfléchi à ses expériences.Sans ommetre le Grand soutien de Barack Obama lors de sa première campagne présidentielle, c'est son titre The Rise qui est choisi pour être joué lors de l'annonce des résultats.
Une extraordinnaire autobiographie c'est le mot



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« Mais dans un projet comme celui-ci, l'auteur fait une promesse : laisser le lecteur entrer dans sa tête. C'est ce que j'ai essayé de faire au fil de ces pages. » Et c'est réussi sur toute la ligne. Jamais je n'ai lu une autobiographie aussi bien rédigée sur le ton de la sincérité et de l'authenticité!
Bruce Springsteen, que je connaissais de réputation, ne s'inscrivait pas dans mon top personnel d'artistes musicaux. Je suis passée à côté de son art à l'époque, mais je l'ai connu par le biais de ma plus jeune soeur qui trippait sur lui. Et lorsque le comédien Gildor Roy a mentionné son livre Born to Run comme l'un de ses coups de coeur littéraires, je me suis précipitée à la bibliothèque municipale pour corriger le tir.
Sept cents pages plus tard, je peux affirmer que l'auteur-compositeur m'a émue avec son histoire familiale et sociale. Né en 1949 à Freehold, New Jersey, au sein d'une communauté italo-irlandaise, le jeune Bruce grandit dans un monde peuplé de prolétaires, qui, avec les années, finissent sur la touche, largués par les dures réalités du capitalisme. À la première apparition d'Elvis Presley au Ed Sullivan Show en 1956, il sait déjà qu'il consacrera sa vie à la musique. « LA GUITARE! (…) C'était le passe-partout, l'épée dans la pierre, le talisman sacré, le bâton de vertu, le plus grand instrument de séduction que le monde adolescent ait jamais connu, c'était la… la… RÉPONSE à mon aliénation et mon chagrin, c'était une raison de vivre, d'essayer de communiquer avec les autres malheureux pris au piège dans la même grisaille que moi. »
Sept ans d'écriture lui ont été nécessaires pour pondre cet ouvrage à la fois intime et historique, posant les jalons d'une carrière internationale avec son groupe de musiciens et amis, The E Street Band. Ce n'est pas un conte de fées, juste une vie d'homme qui s'est sorti de son milieu et qui n'a cessé de vouloir s'améliorer à devenir un meilleur être humain.
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Je ne vais pas vous la jouer "je suis un immense fan de Bruce Springsteen, genre De Caunes, je connais ses albums par coeur, je suis déjà allé le voir plusieurs fois sur scène". Non, ce ne serait pas vrai. Par contre, j'ai une solide culture rock, et tout ce qui touche au rock m'intéresse.
La lecture de l'autobiographie de Springsteen s' inscrivait donc dans ce cadre. Ce type, c'est un monument, le boss quand même ! J'avais l'image d'un gars authentique, possédant un vraie fibre prolétaire (ce qui peut apparaître comme paradoxal pour quelqu'un dont les ventes de disques ont dû générer des montagnes de dollars). Cette lecture m'a conforté dans cette vision. J'y ai aussi découvert quelqu'un possédant une foi immense dans la musique, dans le rock en particulier, un être également sensible (les pages où il évoque ses phases de dépression sont touchantes). J'ai enfin apprécié les parties dans lesquelles il parle des liens incroyablement forts unissant les membres de son groupe.
Bon, maintenant, va falloir que je bosse un peu sa discographie...
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Bon d'accord, autant le dire tout de suite cette critique est biaisée par une variable que je ne peux contrôlée…
Je suis fan de Bruce depuis plus de 20 ans.
La lecture de son autobiographie était donc une « obligation » pour moi. Pourtant ma PAL est tellement haute (elle est à la verticale chez moi) que ce livre est resté assez longtemps sous un statut « en attente ».
Et puis un beau jour, je l'ai commencé.
J'avais déjà lu beaucoup de livre sur mon pote du New-jersey. Biographie officielle et officieuse, analyse des paroles et des albums, etc. Si bien que je désespérais d'avoir un jour une autobiographie. Mon attente a été amplement récompensée.
Bruce a mis des années de recherches introspectives pour enfin nous sortir ce bouquin.
Une chose est certaine, Bruce est un des meilleurs song-writters que l'Amérique a connus. Et comme attendu, ce talent d'écriture est présent dans son autobiographie.
Pour l'avoir vu de nombreuses fois en concert, Bruce écrit comme il parle. Sans fioriture, il est direct et emmène son auditeur (ici son lecteur) dans son monde, dans son univers.
Lire ce livre, c'est un peu comme si Bruce vous écrivait une lettre personnelle dans laquelle il a envie de vous raconter sa vie. Il vous parle beaucoup de sa jeunesse qui a évidemment conditionné toute son oeuvre, il vous parle des relations conflictuelle avec son paternel, il vous parle de ses moments de gloire, il vous parle de ses moments de doutes (son divorce, sa grosse dépression) .Bref, il vous parle de sa vie. Loin des frasques de ces copains Rockstar, Bruce est un mec simple qui ne se prend pas la tête et tente juste de vivre sa vie en tenant éloigné les démons qui lui barre le chemin. Un peu comme nous tous non ?


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Bruce Springsteen, né en 1949 à Long Branch (New Jersey), est un chanteur, auteur-compositeur et guitariste américain. C'est aujourd'hui l'un des plus grands artistes américains, couronné par les prix les plus prestigieux (Oscar, Grammies, Golden Globes…). Militant engagé, il défend la cause homosexuelle, les droits des noirs, des chômeurs, et s'est affirmé comme un des grands soutiens d'Obama.
Autobiographie de Bruce Springsteen, Born To Run, date de 2016 et porte le nom de son troisième album, celui qui le propulsa vers la gloire en 1975. Fan absolu de l'artiste depuis cette première heure (le gars a trouvé le moyen de se hisser à la hauteur de mes Rolling Stones chéris ! il fallait le faire), j'avais différé la lecture de son bouquin, pensant tout savoir et puis… le Père Noël est passé, et puis… j'ai regretté ce retard, car c'est une pure merveille. Pour les inconditionnels du musicien bien entendu, mais les autres peuvent aussi y trouver leur compte, je vais tenter de vous l'expliquer en faisant l'effort de rester objectif.
Si je synthétisais le contenu de l'ouvrage, j'y verrais trois axes : l'auteur évoque sa vie personnelle (son enfance dans le New Jersey, ses parents avec une mère aimante et un père avec lequel la communication fût difficile, enfin bien plus tard la rencontre avec la femme de sa vie, Patti, musicienne elle aussi dans son groupe et leurs enfants) ; sa vie professionnelle (les débuts avec les potes dans de petits groupes puis l'épopée qui le mènera des gigs dans les bars aux concerts dans des stades bourrés à craquer, la genèse de tous ses albums et de certaines chansons, son chemin qui croise d'autres artistes célèbres…) ; enfin, il y a ce qui a mon sens, en fait un excellent livre, toutes ses réflexions sur le monde comme il va, sur la vie et le sens de la vie…
Les premières lignes de ce billet vous indiquent que l'homme n'est pas neutre ou indifférent et ça transpire à chaque ligne de ce livre, jamais il ne perd de vue ses origines modestes, sa conscience de classe est très forte et sous-tend l'inspiration de toutes ses chansons (Bob Dylan est l'un de ses grands maîtres). Et même si aujourd'hui il a des comptes en banque bien garnis, il n'oublie rien et voit se qui se passe dans son pays et ailleurs. Son crédo, être authentique, toujours : « J'ai compris qu'il faut mettre en avant les choses qui vous tiennent à coeur pour qu'elles aient un sens pour votre public. C'est un gage d'authenticité. »
Ce livre est bourré de passages magnifiques gorgés d'émotion – en plus c'est très bien écrit et le rythme est trépidant, c'est bien le moins pour un musicien – citons dans le désordre, le décès de son père ou de Clarence Clemmons son saxophoniste, l'amour qu'il voue à sa femme, ses amitiés indéfectibles… mais il y a aussi sa confession sur son caractère dépressif qui peut le rendre désagréable même avec ses proches.
Sept cents pages qui sont un long road-trip à travers les Etats-Unis, en stop, à moto, en bagnole avant d'être une star, puis à travers le monde entier ensuite pour ses tournées. Par contre vous serez surpris, la star du rock'n roll, n'a jamais touché aux drogues, à peine à l'alcool, vacciné par le mauvais exemple donné par son père (rien avant vingt-cinq ans !!) et guère plus au sexe (rien que du raisonnable, disons…).
Un bouquin absolument remarquable, écrit par un homme d'une grande sagesse et d'une profonde humanité. Si le musicien ne vous rebute pas, a priori, voilà une lecture qui s'impose. Les fans, eux, l'ont déjà lu.

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Attention. Rien à voir avec d'insipides souvenirs de star ayant employé un nègre. Une oeuvre. Et là ce n'est pas que je pèse mes mots comme un bossfan que je suis. C'est que j'en revendique les qualités, une sorte de vita americana depuis les annéés cinquante, passionnantes d'un bout à l'autre depuis la très modeste Freehold, New Jersey, d'où tout partit, jusqu'aux mégaconcerts dont le Stade de France 2003 où j'ai eu la chance de voir le Patron et le E Street Band au complet. Une oeuvre. Comme toute la discographie et les concerts de Bruce Springsteen. Et qui a parfaitement sa place dans une rubrique littéraire. Où l'on sera cependant un peu plus à l'aise si l'on connait à peu près son petit Springsteen illustré, ou mieux encore, si l'on accompagne sa lecture d'une écoute sérieuse de quelques-unes de ses chansons.

Une famille prolétaire et catholique, les origines sont comme, tout le monde sur la Côte Est à ce moment, irlando-italiennes. Et vous vous étonneriez que je plonge là dedans, moi dont le blog consacre 30% de son activité à ces deux pays de mon coeur? Cette dualité marquera Bruce, né en 49. L'une des stars de la région, un certain Francis Albert Sinatra, voir Hoboken, sera pour le professionnalisme l'un de ses modèles. L'autre coup de grisou viendra d'Elvis Aaron, Memphis, Tennessee. Bruce a six ans. Moi aussi. Il raconte la vie de cette famille parmi d'autres avec parents et grands-parents, rythmée par les jeux dans les rues, les bagarres à la sortie de l'école, les premières cordes de guitare, et surtout les copains qui formeront bientôt les Castiles, première formation du futur maître, dans laquelle il n'est même pas chanteur. Et très vite l'écriture, du concret, du vécu, des histoires d'ados fugueurs, des amours laborieuses, de retour du Vietnam, ou de non retour. Springsteen n'élude pas les zones un peu curieuses, comme son astuce pour échapper à ce même Vietnam, qui apparemment ne lui causa pas trop d'états d'âme.

Car Springsteen vise avant tout à l'efficacité. Il raye d'un trait d'esprit le mot démocratie dans un groupe rock, où il faut un patron. Il y aura un patron et il saura le faire savoir. Les pages sont passionnantes sur les arcanes de sa création musicale. Sur ses rapports avec ses musiciens, tous d'exception. Sur sa ténacité et sa puissance de feu, sa spontanéité et sa générosité sur scène, par opposition à certains autres monstres, Neil Young ou Bob Dylan. Springsteen n'oublie jamais le show, y compris quand il reste quarante minutes seul avec sa guitare devant 80 000 personnes.

Mais tout cela, pour qui n'est pas trop branché sur Tin Pan Alley, pourra paraître trop technique voir rasoir. Foncez pourtant dans cette autobio, Born to run, pour d'autres raisons, terriblement humaines, presque ethno. Pour les portraits de son père Douglas Springsteen, un taiseux, même dans les différents pubs, part importante de son existence, qui aime ses enfants sans leur dire, c'est pas le genre de la maison du New Jersey. Les années cinquante pouvaient encore être rugueuses des deux côtés de l'Atlantique. Pour cette Amérique qu'il nous narre, pas mal corsetée, juste avant Brando, Dean, Presley. Pour cette splendide et abracadabrante vie d'un groupe rock, où la gestion des egos s'avère chaotique, où il faut parfois se séparer d'un des musiciens. Angoisse garantie, et noms d'oiseaux, rancoeurs et pardons. Born to run ou l'histoire d'un homme, Né pour courir, courir afin de vivre pleinement sa passion, viscéralement, sans perdre la raison, avatar si fréquent chez les rock stars.

Un livre, vrai, riche, bourré de peurs et d'énergie, la vie d'un homme, d'un roc(k), mais même les rocs un jour se fendillent. Comme le grand hêtre pourpre de Freehold, New Jersey, abattu récemment, comme le raconte Springsteen, lors d'une de ses balades en bagnole dans sa ville d'enfance, comme il en a tant chanté. Born to run, à lire, à écouter, à vivre. Je n'ai pas proposé d'extrait musical, il faudrait tout mettre de Racing in the streets à My home town, de The ghost of Tom Joad à Brothers under the bridge, de Born in the USA à My city of ruins.
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Mieux qu'une biographie, une autobiographie. Un écrit du Boss à l'image de ce qu'il dégage dans ses concerts, chansons, interviews: plein de bonnes ondes, délivré de la pesanteur. Un chic livre écrit par un chic type.
Il retrace son long parcours musical dont la racine est dans l'enfance quand il écoute Elvis.
Il décortique la relation à son père, complexe et conflictuelle, il le fait sans un brin d' amertume. L'ouvrage est à l'image de l'homme: honnête, cash, authentique et plein d'humour. Springsteen reprend avec une plume son parcours sinueux et complexe mais épargné par le dark, sans jamais larmoyer sur son enfance et ses difficultés.
Springsteen tel que nous l'aimons. Une lecture répondant au trio: découverte plaisir espoir.
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Cette autobiographie de Bruce Springsteen dit le Boss est impressionnante par son niveau de détails. D'ailleurs, il a mis plusieurs années à écrire ce gros livre de plus de 500 pages. Il faut dire que ça vaut le coup car cette légende du rock, habituée à remplir des stades au cours de sa longue carrière, détient le record du plus long concert aux États-Unis. Ce n'est pas étonnant car il apparait comme quelqu'un de généreux.
Enfance d'émigré irlandais, il apprendra la guitare en autodidacte avant de devenir chanteur presque par hasard. Ce qui l'a distingué dès les années 60, c'est sa force de caractère et son expérience de la scène très jeune. Il fut vite promu à ses débuts comme le “nouveau Dylan”. Il admet qu'il a un ego démesuré et va vouloir être devant la scène. Mais sa réussite il la doit à son tempérament de fédérateur car Springsteen a eu l'intelligence et la générosité de savoir mettre en lumière ses amis-musiciens, notamment ceux du E Street Band. Il raconte sincèrement ce qu'il a partagé avec Steve van Zandt, le fidèle guitariste au look improbable, Max Weinberg, Nils Lofgren, Garry Tallent, Roy Bittan, Clarence Clemons et d'autres mais aussi Patti Scialfa, sa compagne et mère de ses trois enfants. Car ça vie amoureuse et familiale n'est pas mise de côté. Il évoque souvent ses parents qui comptent énormément pour lui.
Parfois, il se la joue un peu petit gars du New Jersey et agace un peu avec sa naïveté face à ses problèmes avec le fisc, par exemple. Pourtant, il est attachant et il reste sobre, préférant le rock'n'roll à la drogue. Il aime quand même boire pour le grain de folie mais pas trop pour ne pas devenir comme son père qui a sombré.
Bruce Springsteen trouve sa force sur scène, ce qui n'empêchera pas la dépression à certains moments de sa vie. Il en parle plutôt bien et sans pudeur. Il dit qu'il écrit pour que le lecteur puisse entrer dans sa tête. Évidemment ça ne fonctionne pas mais c'est comme une psychothérapie pour lui.
Je trouve que l'interprète de Born in the USA, de Streets of Philadelphia et des centaines d'autres titres (avec une mention spéciale pour moi qui est Because the Night qu'il a co-écrit avec Patti Smith) est du bon côté de l'histoire. En tant que démocrate chevronné, il s'est beaucoup investi pour les élections de Barack Obama, par exemple. Après plus de quarante ans de carrière, des tournées interminables dans des stades du monde entier, les albums de Bruce Springsteen restent des peintures réalistes et sociales d'une Amérique ouvrière, déclassée, laissée pour compte. C'est un musicien passionné et passionnant hors norme alors je n'ai pas lâché son histoire même si j'ai trouvé des longueurs à certains moments.


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J'ai l'impression que ce grand garçon, né dans le New Jersey en 1949, et devenu un des plus charismatiques showmen du 20ème siècle, a des choses à nous dire, et qu'il le fait rudement bien dans cette autobiographie qui reprend l'un de ses titres phares.
Rockeur, showman, homme engagé, Springsteen nous livre un pavé de 600 pages qui sonnent comme autant d'hommages - à sa ville natale, à sa famille, aux deux pays de ses origines, à ses fans, et bien sûr et surtout à la musique- et qui pourraient bien aussi constituer une sorte de psychothérapie pour celui qui a souffert si longtemps de dépression.
Bruce est un enfant heureux, expansif, un rien rebelle, très sensible déjà, un peu trop envahi par la culture catholique qui règne au sein de sa famille, aux origines irlandaise et italienne. Un garçon respectueux, aimant ses deux soeurs cadettes, ses grands-parents, sa mère, plus méfiant à l'égard de son père, instable, trop porté sur l'alcool, un père à la fois présent et absent, un anti-modèle en somme, avec qui il finira tout de même par se retrouver. L'image d'un enfant des années 50, né dans une famille modeste, qui rêve de musique, écoutant Elvis, le “déclencheur”, puis les Beatles et les Rolling Stones, auxquels il s'associe … dans ses rêves.
Avec l'achat de sa première guitare, il met un pas dans le monde du rock, il joue ensuite au sein d'un groupe qui se produit à droite à gauche, glanant de petits succès auprès du public local. Le parcours du boss est lancé… mais il est semé d'embûches.
Il y a les premiers succès, les premiers revers, la ferveur d'un public conquis jusqu'à la côte ouest des États-Unis, et plus tard à l'Europe, le retour aux sources, dans ce New Jersey vers qui convergent tant d'émotions. Puis vient l'ère du doute, de la remise en question : la fragilité de l'artiste émerge et envahit, se traduisant par de terribles crises d'angoisse, le boss est vulnérable, même s'il tente de le cacher...
Immense artiste, homme engagé, mari et père aimant, on n'a jamais fini de faire le tour de cet homme atypique, capable encore aujourd'hui de galvaniser des foules.
Belle autobiographie, riche, généreuse, à l'image de son auteur. Beau parcours tout au long de cette 2ème moitié du XXème siècle, si riche en événements, souvent tragiques, que Bruce Springsteen a pris de plein fouet. Pour terminer, je citerai volontiers Molière : "Quel Homme !" (C'est moi qui mets la majuscule)
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Bruce Springsteen se livre avec beaucoup de pudeur et d'honnêteté, sans omettre les faces obscures de sa personnalité. Le style est brut, rock en quelque sorte.
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