AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 1490 notes
Une vie pas très intéressante que celle de Jonathan Noël, sorte d'ermite des temps modernes, sans amis, communiquant peu ou pas du tout, et qui, très professionnellement, fait le planton devant la banque qui l'emploie, avec comme distraction quotidienne, la limousine du directeur qui arrive dans son établissement.

Jonathan semble heureux, mais hélas, un pigeon qui s'est introduit dans le couloir à son étage, vient perturber ce petit bonheur.

Et Jonathan gamberge, imaginant une sorte d'effet papillon à base de pigeon, phobique à souhait.


J'ai d'abord souri, souri face aux situations imaginées par le personnage, en voyant comment l'affaire du pigeon parvient à prendre, dans la tête de l'anxieux, une tournure d'apocalypse, puis je me suis apitoyée et ai ressenti beaucoup de compassion en observant cet être qui se débattait face à on ne sait quel danger, comme le ferait quiconque atteint de phobie, et que l'on ne peut raisonner.


Patrick Süskind nous offre une analyse minutieuse de la psychologie d'un individu névrosé au-delà de la norme, capable de se mettre seul dans l'embarras par une cascade de mésaventures qui découlent d'une première et énorme contrariété.


Tour à tour, drôle, fascinant, inquiétant, avec des descriptions qui prennent parfois de la longueur, le pigeon est un roman à découvrir et à déguster.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          898
Les phobies font toujours bien rire ceux qui n'en sont pas atteints.
Qui ne s'est pas amusé aux dépens de la personne qui abandonne en courant son appartement parce qu'une minuscule souris grignote dans la cuisine quelques miettes de gâteaux secs, ou qui refuse de dormir dans une chambre parce qu'une énorme araignée se promène au-dessus du lit, ou encore angoisse à la simple idée de devoir entrer dans une cabine d'ascenseur ?
La vie de notre malheureux héros, Jonathan Noël, va basculer dans l'horreur absolue à cause de l'irruption d'un pigeon, un de ces affreux volatiles qui vous réveillent en roucoulant, souillent les rebords de vos fenêtres, et s'approchent sournoisement de vous quand vous sirotez votre café ou buvez votre petit blanc à la terrasse d'un bar.
Jonathan a eu sa part de traumatismes durant sa jeunesse, et il aspire à cinquante ans sonnés à une petite vie bien tranquille, loin de tous ces gens fourbes et vipérins qui ne l'ont jamais épargné. Il est un rien maniaque aussi ! Un adepte de cette maxime énigmatique, du moins me concernant : « Une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place !!!! » Mais Jonathan est heureux dans cette vie qu'il s'est choisi, qu'il s'est construit petit à petit. Une vie sans accroc, répétitive, et monotone, mais tellement rassurante…
Jusqu'à l'arrivée matinale de cette saleté de pigeon qui va réveiller en lui tous ses mauvais souvenirs de jeunesse. Incapable de relever le défi que lui lance la bestiole ailée, sa journée va vite virer au cauchemar.
La maniaquerie et les obsessions de Jonathan, la monotonie de son existence, sont décrites d'une manière clinique par Patrick Suskind qui décompose chacun de ses gestes et de ses mouvements. C'est souvent drôle et émouvant.
Un petit reproche, si je peux me permettre. Il manque une cinquantaine de pages à ce livre. La jeunesse de Jonathan si traumatisante n'est pas suffisamment développée. Et surtout, surtout, j'aurai tant voulu « lire » le triomphe de Jonathan qui, au bout du compte, est parvenu à vaincre sa phobie, partager avec lui cette grande victoire sur lui-même et sur les autres, son Austerlitz à lui…
Commenter  J’apprécie          785
Jonathan, la cinquantaine, est vigile dans un hôtel.
Il aime ses habitudes, tout doit se dérouler de la même façon chaque jour.
Il habite dans une chambre de bonne.
Tout se passe comme il l'entend jusqu'au jour où il découvre , sur son palier, un pigeon qui le scrute de son oeil rouge .
Il ne peut pas le supporter.
Jonathan quitte son domicile et se réfugie hors de chez lui, ni plus ni moins qu'un "sans domicile fixe".
C'est pour lui le départ de réflexions sur le sens de sa vie. Des pensées qui le chamboulent complètement.
J'ai lu le livre au début des années quatre-vingt-dix, après sa sortie, encore marquée par le célèbre roman précédent de Patrick Süskind : "Le parfum", d'un tout autre genre;
L'ambiance du livre et la description de la solitude du personnage principal m'avaient fascinée à la façon d'un thriller.
Un livre très court que je retrouve en relecture grâce à mes notes que je prenais déjà à ce moment sur des cartons colorés.
Commenter  J’apprécie          749
Vraiment cet écrivain ne cessera jamais de me surprendre, déjà avec son extraordinaire et incroyable Parfum, puis son admirable Contrebasse, c'est au tour du Pigeon de m'envoûter.
Ce court roman nous rappelle, ne serait-ce qu'un peu, les oeuvres de Kafka ; Un homme âgé voit toute sa stabilité et la beauté de sa vie solitaire et calme détruites et bouleversées par un évènement terrible et atroce : un pigeon se tient dans le couloir du bâtiment ! Eh oui, un pigeon, cet oiseau doux et mignon ! On est d'emblée devant ce comique de situation où le personnage agit sérieusement devant un problème si simple.
C'est le constat épidermique ! Or cette situation anodine est élevée au rang de la méditation amère de la vie et de l'existence. Elle touche à l'universel, et voilà exactement tout son intérêt (et selon moi la grandeur de tout roman). Qu'est-ce que le bonheur après tout ? Il est relatif à l'extrême ! Pouvons-nous rire de ce qui arrive à ce vieil homme ! Pour lui, qui a connu une jeunesse tumultueuse et désagréable, son bonheur est là dans cette chambre toute petite et affable et dans sa solitude, tout simplement. On notera cette contemplation du clochard et de sa liberté excessive.
Commenter  J’apprécie          560
Jonathan Noël, la cinquantaine, a une vie réglée comme sur du papier millimétré : tout est étudié, prévu et carré. Aucune place pour l'improvisation et l'imprévu ! Hélas, un pigeon vient perturber son existence plus que rangée.

Patrick Süskind met en lumiere dans cette fable contemporaine la limite du rationnel qu'un être humain peut atteindre. Cet ouvrage original, perturbant et fascinant, captive par une écriture alerte tout au long des 89 pages.

Cependant, je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour le personnage principal qui est crispant et dont les attitudes effraient car elles sont le reflet d'une névrose.

Sommeille-t-il un Jonathan Noël au fond de chaque être humain ? ......
Commenter  J’apprécie          544
Roman très particulier, étrange, décalé et absurde, dans lequel un homme vit rapidement une crise de la cinquantaine... Pas ce fameux épisode de "démon de midi", non une crise liée à la rencontre avec un banal oiseau. Cette histoire est en fait basée sur la peur panique d'un quinquagénaire ordinaire, routinier et taciturne, qui est confronté à la présence d'un pigeon dans le couloir menant à sa chambre de bonne. L'action de ce livre se déroule sur une très courte période, pendant laquelle l'auteur se livre à une étude psychologique de son personnage.
J'avais été déçue par le roman "Le parfum" du même auteur, et préfère de loin cette oeuvre "Le pigeon". Je crois que ce livre, du fait de son étrangeté justement, ne peut pas laisser le lecteur indifférent. Texte bien écrit, histoire bien menée. Un livre à découvrir, ne serait-ce que par curiosité.
Commenter  J’apprécie          540
Au moment où je rédige ce ressenti....un pigeon dans l'herbe du jardin! Ah non, ouf, c'est une tourterelle...

J'avais été impressionnée, il y a quelques temps, par la lecture du " Parfum", j'étais curieuse de lire ce court roman.

Une autre atmosphère . Dans un style d'une précision absolue, en accord parfait avec le comportement de son personnage,l'auteur nous fait découvrir Jonathan Noël, cinquantenaire vivant dans une petite chambre, organisée au centimètre près. Un brin maniaque, notre Jonathan...Il exerce le métier de vigile à Paris, dans une banque. Et imaginez bien qu'il se tient toujours droit, en faction devant la porte.

Mais cette petite existence morne et rassurante, où il se sent heureux, va basculer dans le cauchemar...à cause de cet affreux volatile aux yeux fixes, aux fientes immondes. Un pigeon! Il a osé entrer dans l'immeuble et bloque sa porte!

A partir de là, tout se lézarde, se déglingue. Jonathan fuit, devient la proie d'hallucinations, il sent son corps rapetisser, il n'arrive plus à contenir son angoisse, sa haine de tout, y compris de lui-même . L'auteur rend à merveille les tourments intérieurs du personnage, qui ne s'appartient plus. Et ce qui est fort intéressant, touchant, c'es que le traumatisme initial, celui qui a déterminé son existence repliée, à l'abri du monde, ressurgit. Son enfance brisée, ses parents déportés.

Comme un autre babeliote, j'aurais aimé voir le soulagement, la joie de Jonathan, lorsqu'il semble triompher de ses démons...

Une introspection analysée finement, une plongée dans les méandres du corps et de l'esprit qui fait réfléchir . Car n'avons-nous pas tous cette part d'obsession, de folie, qui ne demande qu'à s'exprimer?

Commenter  J’apprécie          4710
L'imprévu n'a pas de place dans la vie de Jonathan Noël. Les ennuis, il connait, il a déjà donné : des parents déportés, une épouse qui l'a quitté, alors, maintenant à la veille de la retraite il n'aspire qu'à une chose : la tranquillité.
Cette tranquillité sera mise à mal par l'intrusion d'un pigeon sur le palier de notre ami.
Pris de panique, il s'enfuit.
J'ai lu avec un grand plaisir ce court roman de Patrick Suskind, avant tout pour la qualité de l'écriture. L'auteur réussi à travers un fait anodin à faire monter l'angoisse de son personnage.
De plus, j'ai ri lors de cette lecture car je me suis souvenue qu'il y a quelques années, je m'étais enfui en courant du studio que j'occupais en vacance sur la Côte d'Azur en découvrant qu'un lézard avait osé s'y inviter !
Je n'y suis revenu que quelques heures plus tard, tremblante, à la recherche de l'intrus qui Dieu merci avait eu le temps de prendre la fuite.
Bref, les phobies peuvent être perturbantes et fortement déstabilisantes parfois ce que parvient parfaitement à démontrer Patrick Suskind.
Commenter  J’apprécie          472
Hier soir, j'ai dîné avec Jonathan Noël. Pour notre dernier repas, nous avons mangé des sardines à l'huile sur du pain, une petite gorgée de vin rouge pour faire couler tout ça, puis un peu de fromage de chèvre et une bonne poire bien juteuse. Miam !

Patrick Süskind est vraiment maître dans la peinture des sens. Je l'avais bien perçu avec le Parfum, il y a maintenant fort longtemps, et le constate aujourd'hui avec cette nouvelle.

Dans le Pigeon, l'auteur dresse le portrait psychologique de son personnage, Jonathan Noël, dont la vie se trouve bouleversée le jour où il découvre un pigeon sur le pas de sa porte. Phobie ? Son petit quotidien monotone, réglé comme du papier à musique, s'en trouve chamboulé de fond en comble et poussera Jonathan dans ses derniers retranchements. En sortira-t-il plus fort ? Ou démoli ? C'est ce que je vous invite à découvrir.

Pour cela, il faudra passer par tout un tas de sensations différentes : observer la misère humaine à travers un cul blanc déversant son contenu sur la voie publique, sentir une sueur froide vous coller à la peau et descendre le long de votre colonne vertébrale, percevoir un air humiliant entrer par le trou béant de votre pantalon, renifler la bonne odeur du café de Mme Lassalle, entendre les portes qui claquent, observer les garçons de café prétentieux, sentir la roideur de vos jambes immobiles menacer votre stabilité de sphinx...

La balade est certes anxiogène et asphyxiante mais aussi fort stimulante !

Un seul petit regret : que le lien entre l'enfance traumatisante de Jonathan et ses répercussions sur sa vie présente ne soit pas un peu mieux explicité.
Commenter  J’apprécie          450
Je reviens à Patrick Süskind, vingt-cinq ans après son extraordinaire et capiteux Parfum, pour un voyage beaucoup plus court mais dense et étrange.
Ce Pigeon, joue un rôle de déclencheur aussi bref que violent: Son apparition, à la porte d'un Jonathan reclus dans son existence étriquée et ses habitudes millimétrées, va projeter ce dernier dans l'inconnu, l'inconfort et l'angoisse d'une journée désorganisée.
Comment cet oiseau, entré par une fenêtre restée ouverte, va faire vaciller les routines et certitudes patiemment accumulées par Jonathan Noël?
Süskind s'y entend à merveille, avec une précision de micro-mécanicien, pour détailler au lecteur gourmand cet enchaînement de mésaventures.
Jonathan Noël, sorte de sculpture vivante dans son uniforme d'agent de sécurité devant une agence bancaire, va connaître un inconfort grandissant et une bouffée de haine associée.
Le livre est ausssi court que son personnage principal semble simple...
Et c'est là tout l'art de Patrick Süskind de nous captiver, nous passionner avec, j'oserais dire, deux bouts de ficelles.
Commenter  J’apprécie          440




Lecteurs (4220) Voir plus



Quiz Voir plus

Le pigeon

Où Jonathan Noël exerce-t-il son métier de vigile?

Dans une banque
Dans un supermarché

18 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Le Pigeon de Patrick SüskindCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..