AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 1499 notes
Ou comment un simple pigeon fait basculer une vie....

Jonathan Noël a une vie très bien rangée, sans un accroc. sans une surprise, la même routine jour après jour, et ça lui convient. Lui, dont les parents ont été déportés pendant la guerre, qui a fait la guerre en Indochine, dont la femme est partie, aspire juste à la tranquillité. La même petite chambre de bonne, le même boulot, Jonathan vit dans ce cocon de sérénité.
Jusqu'au jour où un banal pigeon arrive... Et le si raisonnable, si pondéré Jonathan Noël bascule dans la névrose et la persécution.

Court roman d'une finesse psychologique implacable, à l'écriture juste et fluide, le Pigeon fait écho en nous, dans ces pensées et ces actes parfois totalement imprévus, démesurés et insensés que chaque homme peut commettre. Une lecture percutante.
Commenter  J’apprécie          432
Après l'effet papillon, place à l'effet pigeon !
Ou comment la présence d'un petit animal peut avoir de grandes conséquences.

Un pigeon, ça n'est pas bien dangereux, non ? C'est plutôt inoffensif, même si ça n'est pas très ragoûtant, avouons-le.
Celui qui a le mieux décrit ce volatile peu affriolant, c'est Jean Echenoz, dans son jubilatoire Des éclairs :
"Le pigeon, pourtant.
Le pigeon couard, fourbe, sale, fade, sot, veule, vide, vil, vain.
Jamais émouvant, profondément inaffectif, le pigeon minable et sa voix stupide. Son vol de crécelle. Son regard sourd. Son picotage absurde. Son occiput décérébré qu'agite un navrant va-et-vient. Sa honteuse indécision, sa sexualité désolante. Sa vocation parasitique, son absence d'ambition, son inutilité crasse."

Si, en sortant de chez lui, Jonathan Noël avait aperçu un papillon dans le couloir de son immeuble, cela ne lui aurait sans doute fait aucun effet. Il aurait poursuivi son chemin et le cours de sa vie.
Mais voilà : c'est un pigeon qu'il a vu devant lui.
Pas un gracieux lépidoptère, non, un répugnant colombidé.
Cette vue le tétanise et le révulse à un point inimaginable (sauf pour Patrick Süskind !) et cette simple présence va bouleverser toute sa vie.

À première vue, l'histoire est absurde et follement drôle. Un pigeon peut-il vraiment à ce point tout chambouler ?
L'auteur a laissé libre cours à une imagination débridée, et inventé des scènes vraiment cocasses.
Si l'on creuse davantage, on comprend que Patrick Süskind nous amène à nous interroger sur notre propre vie : quelle est l'importance de nos petites habitudes quotidiennes ?
Une vie doit-elle être bien ordonnée ou faut-il laisser la place à de l'imprévu ? La réponse est certainement entre les deux mais, où placer le curseur ?

Voilà une lecture réjouissante que je vous recommande : vous en roucoulerez de plaisir !
Commenter  J’apprécie          413
Pan! Encore une lecture qui secoue. Qui remue les couches de certitude et éparpille les parcelles d'une réalité qu'on croyait définitive, intangible, bref quelque chose à quoi s'accrocher. Mais il suffit d'un pigeon, tel un grain de sable dans l'engrenage bien huilé du quotidien, pour dérégler la machine. Et c'est là, pour moi, toute la force de ce texte : notre monde, à partir d'un élément infime, s'altère et nous lecteurs sommes happés par cette dimension alternative que jusque là on ignorait. En cela, on est quasiment dans du fantastique. Mais on peut aussi parler d'aliénation, de paranoïa... (Et je m'identifie à ce personnage, par empathie ou simplement du fait du grand talent et pouvoir d'évocation de l'auteur.)
Une chose est sûre ce petit roman est un grand, un très grand livre!
Commenter  J’apprécie          400
Quelle excellente nouvelle que "Le pigeon" écrite par Patrick süskind.
Jonathan Noël est un célibataire qui fuit un pigeon égaré dans son couloir. La vue de ce volatile va entraîner ce anti-héros vers des pensées négatives jusqu'à la haine de l'humanité. Des pensées suicidaires le traversent mais comme toujours Jonathan Noël n'agit jamais.
Il ne cherche aucun sens à son existence traversant la vie comme un pantin de bois. Aucune capacité pour un parcours constructif et affectif; il est un égocentrique dans toute sa splendeur. Même si son antipathie semble provenir d'un traumatisme d'enfant, il est cependant un être pitoyable.
Sans un sens à sa vie que devient un être humain?

Une nouvelle d'une grande maîtrise tout comme l'a été "Le Parfum". Süskind est un virtuose qui entraine le lecteur dans l'intimité de l'être humain: sa conscience.
Commenter  J’apprécie          382
Jonathan Noël a perdu ses parents très jeunes, sans que le lecteur comprenne vraiment pourquoi, bien que cet épisode se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale, on puisse facilement se faire plus ou moins une idée, puis a été envoyé avec sa soeur chez son oncle qui devait les cacher. Mais les cacher de quoi ? Là encore, le lecteur ne peut que supposer. Puis, c'est au tour de sa soeur de disparaître jusqu'à ce que Jonathan décide enfin de reprendre sa vie en main et de s'exiler pour Paris. Paris, la ville de tous les espoirs, ville dans laquelle il trouvera une chambre confortable qu'il a le projet d'acheter et un travail en tant qu'employé de banque. Bref, on pourrait dire que Jonathan a réussi et qu'il est relativement heureux jusqu'au jour fatidique où devant sa porte, il trouva un pigeon. Quoi de plus inoffensif qu'un pigeon me direz-vous ? Eh bien, pour Jonathan, tel n'est pas le cas : c'est comme si tout à coup, sa vie basculait, que ce pigeon, qui le regarda intensément lui avait jeté le mauvais oeil et qu'il était annonciateur du pire. Depuis, Jonathan a peur. Mais peur de quoi au juste ?

Un roman très vite lu, à l'écriture si particulière à Patrick Süskind qui fait que le lecteur ressent les évènements qui arrivent au narrateur, vit en empathie avec lui et en vient même à le plaindre.
Certes, malgré cette écriture prodigieuse, je n'ai pas vraiment accroché dans cette lecture et je n'ai pas ressenti ce petit quelque chose en plus que lorsque j'avais lu "Le parfum" du même auteur. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          350
Quel curieux personnage ce Jonathan Noël, coincé depuis 30 ans dans son quotidien fade, monotone et identique, dans sa petite chambre de bonne dans un immeuble sans wc ni salle de bain et son petit boulot.
Même si son enfance et sa vie de jeune adulte ne sont pas très gais voire parsemés de malheurs ( la perte de ses parents, le départ de sa soeur, son mariage affligeant), sa vie actuelle est déprimante pour une personne "normale". Pour moi, là où Jonathan voit de la sécurité, j'y vois une vie terne et sans saveur.
Jusqu'au jour où un pigeon entre dans le couloir par une fenêtre et dérange la vie bien chronométrée et ordonnée de Jonathan.
Et là, le personnage devient perturbé, de plus en plus perturbé, il part en vrille. L'irruption de ce pigeon met à mal Jonathan, son côté psycho rigide ( très prononcé ) le fait devenir un poil psychopathe. Il part dans des délires du plus absurdes au plus dangereux.
Toute une journée de réflexions, de pensées et de projets tous plus délirants les uns que les autres, en total inadéquation avec le fait du jour qui est je vous rappelle l'intrusion d'un pigeon dans le couloir.
Une lecture intéressante et un personnage atypique.
Commenter  J’apprécie          340
J'ai moyennement apprécié cette fable existentielle de l'auteur du cultissime le parfum.

L'écriture trop travaillée à mon goût m'a plongée dans une attente d'actions devenue insupportable au fur et à mesure des pages.

En effet, il ne se passe pas grand chose dans la vie du solitaire et pathétique Jonathan Noël, et ce n'est pas sa brève rencontre avec un pigeon, au bout de son couloir, dévoilant ainsi sa phobie des oiseaux et sa fragilité psychique, qui bousculera son existence, comme le récit.

La mortelle stupéfaction dont il sera saisi et les pages qui s'ensuivront m'ont laissée de marbre.
Lien : http://justelire.fr/le-pigeo..
Commenter  J’apprécie          344
Jonathan Noël est un petit homme solitaire, mais heureux. Calfeutré dans sa petite chambre de bonne au dernier étage d'un immeuble parisien, il vit presque en dehors du monde réel – monde ô combien terrifiant avec son bruit, sa saleté, ses gens… – ne s'y aventurant que pour gagner sa croûte journalière. Jamais de surprise, jamais d'imprévu, une petite existence réglée comme du papier à musique. Jusqu'au jour où un terrible et passablement ridicule incident vient rompre cette agréable monotonie : un pigeon pénètre à son étage et l'empêche d'accéder aux toilettes. Un pigeon, imaginez-vous ? Un pigeon aux plumes sales, à l'oeil vide, aux excréments puants, aux pattes rouges et crochues ! Un pigeon ! L'arrivée du volatil inopportun va réveiller chez le pauvre Jonathan un tourbillon d'angoisses chaotiques, dont certaines si profondément enfouies qu'il n'en avait pas même conscience avant l'incident.

Vous peinez à comprendre ce qu'est une phobie ? Cet excellent petit roman de Patrick Süskind est fait pour vous. Avec une finesse psychologique confondante, « le Pigeon » nous plonge pour quelques dizaines de pages dans la peau d'un petit bonhomme renfermé, effrayé, mais terriblement touchant. Grâce à l'indiscutable talent de l'auteur, on partage ses terreurs, aussi absurdes soient-elles en apparence, et on plonge en sa compagnie au plus profond de ses traumatismes d'enfance. Une brillante étude sur la névrose et la peur de l'autre : à mettre entre toutes les mains !
Commenter  J’apprécie          330
Un pigeon horripilant dont la présence grince comme un ongle sur un tableau, dans un texte assez dérangeant aussi qui nous emprisonne de manière lancinante dans les délires phobiques du protagoniste.
Lecture bizarre et intéressante, très bon souvenir!
Commenter  J’apprécie          290
Pour moi ce petit livre est le récit de la névrose, de ce que S. King appelle "la théorie de la balle élastique" c'est à dire ce point de rupture caché en chacun entre le quotidien (avec nos névroses contrôlées) et la folie... le pigeon symbolise l'inhabituel, le dérangeant, l'incontrôlable qui vient heurté et dévoré la conception bien rangée de la vie, le train-train quotidien d'un héros si commun et peu identifiable que je n'y ai vu qu'une sorte de fable (au sens philosophique). Certainement aussi bien (voir meilleur) à mes yeux que le parfum !
Commenter  J’apprécie          291




Lecteurs (4241) Voir plus



Quiz Voir plus

Le pigeon

Où Jonathan Noël exerce-t-il son métier de vigile?

Dans une banque
Dans un supermarché

18 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Le Pigeon de Patrick SüskindCréer un quiz sur ce livre

{* *}