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Citations sur La tristesse des anges (343)

Deux hommes debout l'un à côté de l'autre et occupés à uriner ressentent parfois une certaine connivence, l'espace d'un instant, ils connaissent une forme de communion, exprimant ainsi certaines choses qu'ils n'auraient jamais prononcées à haute voix.
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Depuis toujours, les hommes se sont mis en route, ils se sont précipités vers la mort en laissant derrière eux des femmes et des enfants plongés dans la détresse. Ils oublient que la vie est belle et qu'il est avant tout du devoir de l'être humain de la chérir. Ou plutôt que c'est son unique devoir.
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“Il n’est pas toujours aisé de supporter la poésie, elle peut entraîner l’être humain dans des directions inattendues.”
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“Les mots semblent être la seule chose que le temps n’ait pas le pouvoir de piétiner. Il traverse la vie et la change en mort, il traverse les maisons et les réduit en poussière, même les montagnes, ces majestueux amas rocheux finissent pas céder face à lui. Pourtant, il semble que certains mots parviennent à affronter son pouvoir destructeur, la chose est très étrange, certes, ils s’usent un peu, leur surface se patine mais ils résistent et conservent en eux des vies englouties, ils conservent le battement des coeurs disparus, l’écho de la voix d’un enfant, ils sont les gardiens des antiques baisers.”
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Mais, à propos, de quoi ressent-il le manque ? Les gens, la trinité elle-même, la sécurité, les opportunités qui pourraient lui être offertes du simple fait qu'il vit dans cette maison ? Sa vie entière, depuis la mort de son père, il est toujours parti, sans jamais connaître sa destination, voilà autour de quoi tournait l'ensemble de ses rêves, s'en aller. C'est là que résidait l'espoir, en même temps que la raison de rester debout. Quitter le poisson, la saleté, la saison des foins, ces travaux quotidiens, pénibles et assassins, cette usure perpétuelle qui disloque prématurément les corps, éteint la lumière au fond des yeux, prive les caresses de leur chaleur. Partir avant qu'il ne soit trop tard.
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Au début, ce n'est certes qu'une fine pellicule qui ne supporte que les deux hommes, la jument continue de s'enfoncer et se retrouve presque encore plus bloquée qu'auparavant, ils doivent s'agenouiller pour casser la glace autour d'elle afin que celle-ci ne lui entaille pas les pattes, malgré cela le plaisir de pouvoir marcher sur le sol sans sombrer à chaque pas est indescriptible et les emplit de joie, le vent hurle sur le monde et transforme la neige en un grésil qui érafle la chair, ils doivent baisser les yeux, comme afin de souligner leur humilité, mais le soulagement qu'ils éprouvent demeure et la glace s'épaissit ; bientôt, elle supporte le poids des deux hommes et de leur cheval, ils doivent maintenant prendre garde à ne pas laisser le vent insistant et oblique les écarter de leur route. Le gamin lève les yeux de temps à autre pour vérifier si la jument est encore devant lui et s'il voit toujours Jens, puis il rebaisse aussitôt la tête avant que la grêle ne vienne lui entailler la cornée. Et enfin, La Grise se redresse avec un léger hennissement. Jens jette un regard à l'arrière, le gamin, croit apercevoir l'esquisse d'un sourire sous le masque de glace qui couvre ce visage. Voici le refuge. Les voilà saufs. Il est donc justice en ce monde.
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Kjartan monte à l'étage pour réveiller son épouse. Ils dorment chacun dans son lit, il ne subsiste entre eux plus la moindre étincelle, la vie s'est chargée d'éteindre toutes les flammes, l'insistance du quotidien, l'éloignement du monde et les trois enfants mort-nés. [...] Il ne vient pas à l'esprit de Kjartan de réveiller son épouse d'un baiser, pourtant les baisers ont le pouvoir de tomber en virevoltant jusqu'au fond du sommeil et rendent, l'espace d'un instant, toute chose plus douce et la vie plus facile. Il se contente de poser sa main d'un geste ferme sur son épaule, la secoue une fois, deux fois, puis annonce, nous avons des visiteurs, ils ont été rudement malmenés.
(P215)
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Jens est méconnaissable, son visage n'est plus qu'un bouclier de glace qu'il doit briser régulièrement devant sa bouche afin de ne pas étouffer. C'est toutefois ici qu'il se plaît, c'est ici qu'il grandit, se trouve et s'épanouit. Sur les basses terres, c'est un rustre taciturne, bien trop porté sur la boisson et un peu faible de caractère, alors qu'ici, à presque sept cents mètres d'altitude, cerné par cette tempête noirâtre, avec la vie d'un côté et la mort de l'autre, il est chez lui.
(P197)
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Jens et le gamin déambulent à la recherche d'une maison qu'ils n'ont jamais vue, Jonas ne radine pas sur le pétrole, vous le reconnaîtrez à la lumière, leur ont dit les pêcheurs, ils ont pointé leurs doigts en direction de la neige et parlé de lumière, à part cela ils ont à peine levé les yeux de leurs cartes à jouer, le doigt pointé, ils faisaient comme si rien n'était plus évident que de trouver la lumière en ce monde.
(P181)
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Seules deux options s'offrent à eux, il leur faut aller à droite ou à gauche, si seulement la vie pouvait être aussi nette, et les choix aussi déterminants. [...]
L'homme ne saurait éternellement s'autoriser les regrets et les pleurs, il lui faut parfois se contenter de vivre, s'y appliquer, ne s'appliquer à rien d'autre qu'à éloigner la mort, cet être noirâtre qui nous assaille perpétuellement, sauf qu'ici, dans ce bout du monde, elle est assurément blanche comme un linge et se confond avec la neige. Je ne dois pas penser à la mort, mais me concentrer sur la marche, il suffit de me tenir droit, de ne pas tomber.
(P159)
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