Citations sur La tristesse des anges (343)
Evidemment, la nuit approche, évidemment, la mort est proche, cet être invisible qui ne connaît nul repos, qui vole les plus beaux joyaux, qui emporte les babioles et que rien ne rebute, elle envoie en éclaireurs fatigue, froid, désespoir et détresse, ces quatre chiens cruels qui flairent tout ce qui vit au creux de l'aveuglante tourmente.
Les nuits sur les basses terres ne sont jamais aussi calmes, le chant des étoiles se perd en route. Elles sont parfois rudement silencieuses, ici, au Village des pêcheurs, il n'y a personne dehors, si ce n'est le veilleur qui avance entre les réverbères épars pour s'assurer qu'ils ne fument pas et ne brûlent que lorsque nécessaire. Et maintenant, la nuit repose sur le Village, elle distribue les rêves, les cauchemars et la solitude.
Ceux qui, à la guerre, trahissent leur patrie ou leur roi sont fusillés, mais quelle peine infliger à ceux qui se trahissent et qui trahissent la vie ?
Les anciens, détenteurs d’une sagesse nourrie de l’expérience, affirmaient qu’on ne trouvait là-haut rien que des terres glacées, battues par les vents, et de mortels périls. Nous mourons si nous n’écoutons pas ce qu’enseigne l’expérience, mais nous moisissons si nous y prêtons trop d’attention.
La poésie vous tue, elle vous donne des ailes, vous les agitez un peu et sentez l'enchantement vous envahir. Elle vous ouvre des mondes nouveaux, puis vous ramène brutalement à la tempête et aux souillures du quotidien.
puissance et richesse ne sont jamais allées de pair avec la poésie, peut-être est-ce pour cela qu'elle demeure si pure, et qu'elle est parfois la seule résistance digne de ce nom.
Il peut y avoir un tel abîme entre la surface d'un homme et sa vie intérieure, et cela devrait nous apprendre quelque chose, cela devrait nous enseigner à ne pas trop nous fier aux apparences, celui qui le fait passe à côté de l'essentiel.
Il avait peiné à allumer les fourneaux et avait dû longuement souffler sur la braise afin d'attiser le feu, l'homme doit toujours souffler longuement sur les braises afin que le feu ne meure pas, quel que soit le nom qu'on lui donne : vie, amour, idéal il n'y a que l'étincelle du désir qui s'éveille d'elle-même, l'air est son combustible et l'air enveloppe la terre.
A la tête du service postal sur un vaste territoire, il siège souvent au conseil municipal, il est le seul pharmacien du lieu, il vient tout juste de chasser l'unique concurrent qu'il avait au Village en recourant à tous les remèdes qui sont à sa disposition, et puis il est également libraire. Certes, cette dernière activité ne lui rapporte que peu d'argent et ne lui donne pas un bien grand pouvoir ; puissance et richesse ne sont jamais allées de pair avec la poésie, peut-être est-ce pour cela qu'elle demeure si pure, et qu'elle est parfois la seule résistance digne de ce nom.
Il s'est remis à neiger quand Olafia les rejoint à grand-peine. Le ciel abrite une multitude de flocons. Voilà les larmes des anges, disent les Indiens au nord du Canada quand la neige tombe. Ici, il neige beaucoup et la tristesse du ciel est belle, elle est une couverture qui protège la terre du gel et illumine l'interminable hiver, mais elle peut aussi être très froide et presque impitoyable.