A trente et un ans, le 18 janvier 1761, Augustin Pajou prit pour compagne Angélique Roumier, née en 1736, fille d'un artiste également parisien, Claude Roumier, dont le nom n'a point passe a la postérité. Elle était fille unique. Les nouveaux époux vinrent s'installer dans la maison Roumier, située rue Froidmanteau, près du Louvre et du cimetière Saint-Roch ; cette maison était ans doute assez vaste pour recevoir plusieurs ménages a la fois, et nôtre sculpteur, homme pacifique et doux, pouvait fort bien s'accommoder de cette intimité. Claude Roumier vécut jusqu'en 1775.
Depuis le jour où, sur la tombe d'Augustin Pajou â peine fermée, Joachim Lebreton, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts, prononça l'oraison funèbre du défunt, c'est a de très rares intervalles que l'histoire a
daigne prendre contact avec cet artiste. Si quelques-uns des sculpteurs français d'autrefois, plus heureux que d'autres, tels Jean Goujon, Coyzevox, Bouchardon, Pigalle, Caffieri, ont trouve déjà de sincères biographes, ils sont légion encore ceux dont la vie et les œuvres restent à peu près ignorées du public; et Pajou est du nombre.