AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 2300 notes
L'auteur nous prévient dès le départ:" Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie."

En effet ce court mais percutant roman est symbolique et pose des questions essentielles: doit-on chercher à sortir de sa condition sociale? N'a-t-on pas le droit de rêver à autre chose? La richesse n'attire-t-elle que des ennuis? Faut-il se résigner ou se révolter?

Ce livre est en tout cas une fable cruelle et sombre...

En voici la trame: Kino, un pauvre indien, pêcheur de perles , trouve " La perle du monde" et la rumeur enfle dans La Paz, dévastatrice. Les drames s'enchaineront alors pour lui et sa famille: sa femme, Juana, et son fils, un bébé encore, Coyotito. Cruauté, racisme, jalousie haineuse vont se déchaîner et creuser un peu plus le fossé de l'injustice sociale. Jusqu'au drame ultime...

Une lecture poignante, qui bouleverse et indigne le lecteur et le fait réfléchir.Porté par un style métaphorique que j'ai beaucoup apprécié, notamment cette musique de la perle qui rythme le récit, John Steinbeck nous entraîne dans un monde sans pitié et terrible. " Dans la flamme de la perle se formaient des images que l'esprit de Kino avait autrefois caressées, puis abandonnées comme impossibles." Entre autres, l'espoir d'une autre vie, noyé par la haine, à cause d'une perle maléfique...
Commenter  J’apprécie          5212
"Si cette histoire est une parabole…"
La perle tant convoitée par les hommes, symbole de beauté, de pureté, du bien.
Une fois dans les mains des hommes, elle perd son éclat, elle devient terne et porte malheur. Elle devient le mal.
Ce n'est pas la perle en elle-même qui s'enlaidit, mais le regard que l'homme porte sur elle.

Kino est un Indien, pêcheur de perles, qui vit dans un village très pauvre, au bord du golf de Californie. Malgré sa pauvreté, il est heureux avec sa femme et son fils. Le bonheur d'une vie simple en communion avec la nature. La chanson qui émane de la famille est mélodieuse.

Mais, dans la ville toute proche, vit le mal. Ces hommes simples sont exploités par le prêtre, le médecin, les acheteurs de perles. Ils profitent de leur ignorance.
Les pêcheurs ne sont pas dupes, mais leur haine est teintée de peur, car ils ne savent pas. Comment pourraient-ils savoir ? Ils sont isolés, emmurés, dans leur ignorance.
Quand Kino trouve la perle, il pense pouvoir s'extraire de la pauvreté. En donnant une éducation à son fils, les pêcheurs s'affranchiraient du joug de ceux qui tirent les ficelles de ce système crapuleux. Kino, digne et courageux, ne veut plus être une marionnette.

Seul contre tous, le combat est rude. Les hommes sont cupides et égoïstes. Le pouvoir et l'argent ne se partagent pas si facilement. Le chant, dans la tête de Kino, n'est plus mélodieux, il est maudit. Les ombres sont en marche. Seule Juana, qui incarne la sagesse, sait qu'il faut rejeter la perle et tout ce qu'elle représente.

Ces pêcheurs vivaient heureux avant l'arrivée des gens de la ville. Le bonheur était tout simple et chacun pouvait y accéder sans contrainte, sans même y penser.
L'argent ne fait pas le bonheur…sauf si l'homme est raisonnable et généreux. Une perle suffit, pas besoin d'un collier de perles.

« Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie...»
C'est en tout cas une très belle histoire, qui ne nous lâche pas. En seulement quelques mots, cette leçon de vie pénètre en nous, nous fait vibrer.
C'est une perle.






Commenter  J’apprécie          514
Malgré la misère qui règne dans un petit village de Mexique, Kino, Juana et leur enfant Coyotito, petite famille indienne, vivent en harmonie au milieu de la nature.
Kino subvient aux besoins de sa famille en allant pêcher la perle grâce à sa pirogue que son grand-père lui a léguée, leur seule richesse « le rempart à la famine ».
Un jour, leur enfant Coyotito se fait piquer par un scorpion, afin de pouvoir le sauver, ils l'emmènent chez le docteur de la ville la plus proche. Ce dernier méprisant le peuple indien, refuse de soigner l'enfant car Kino et Juana n'ont pas les moyens de payer les soins.
Dans un grand moment de désespoir, Kino implore les esprits et profère avec insistance une prière, celle de découvrir une perle afin de pouvoir régler les honoraires du docteur.
Prière exaucée, Kino pêche la plus grosse perle du monde. Seulement d'après les croyances du village, désirer trop une chose détourne la bonne chance...
Rapidement la nouvelle se répand et la découverte de la perle va réveiller la cupidité et la jalousie des hommes.
Juana, l'esprit de la sagesse pense que la perle est maudite et qu'elle va nuire à la sérénité de leur famille, par conséquent elle encourage son mari à s'en débarrasser. Mais Kino ne pense plus qu'à travers cette perle, elle représente ses rêves et ses espérances. La découverte de cette perle change sa conception de la vie, le jeune homme phantasme sur des choses encore non acquises, il se projette et voit dans cette fortune la possibilité d'acquérir des connaissances et d'évoluer vers une liberté. La sensation d'être riche le rend invincible, parfois immoral et lui fait perdre le sens des réalités.
Et Kino va s'obstiner à vouloir vendre la perle à un très bon prix, mais voilà il faudra qu'il défie les plus voraces...

Un conte qui oppose les extrêmes celle de la richesse et de la pauvreté.
Steinbeck aborde dans ce court roman la misère, la ségrégation, les conditions difficiles des indiens abusés par le pouvoir des blancs qui imposent leur loi. Kino, l'indien voudra défier ce système imposé par les blancs, il osera dire « NON » au risque de tout perdre...
C'est aussi une réflexion classique sur l'argent, rend-il vraiment plus heureux ?

Hélas ce désir de fortune mènera Kino vers l'infortune...
Commenter  J’apprécie          491
C'est par ce livre que j'ai rencontré pour la première fois cet Auteur. C'est cet ouvrage aussi qui m'a donné envie d'en découvrir encore plus de Steinbeck tant j'ai été captivé.
Dans un environnement pauvre, au bord de la côte Californienne, des indiens luttent pour leur survie dans l'espoir de pêcher La perle et faire enfin fortune.
La vie est très rude pour eux, tellement que les médecins ne souhaitent même plus les aider de crainte de ne pas être payé, même lorsque la vie d'un enfant est en jeu.
Or, cette perle, un jour l'un d'entre eux la trouve. La rumeur enfle et bientôt il est obligé de s'enfuir pourchasser par l'avidité des siens et de tout les autres. C'est donc l'histoire d'un pauvre qui a la fortune dans sa poche, de manière brutale, et qui voudrait devenir riche. Sans les codes, sans les repères du milieu auquel il souhaite accéder, il n'appartient au final plus à aucun monde et ne peut plus que se raccrocher qu'à des rêves impossibles.

Commenter  J’apprécie          470
Si le grand écrivain John Steinbeck était un grand réalisateur, il serait pour moi Clint Eastwood.
Car Clint Eastwood a le don d'émouvoir en nous racontant une histoire simple avec ses personnages qui nous racontent mille histoires.

Les sujets de la pauvreté, de la ruralité, de l'espoir, de la quête d'un avenir meilleur, du bien et du mal se retrouvent ici dans "La perle". Une fois de plus. Oui mais toujours différemment.
Et comme toujours, une morale ponctue l'histoire, y met le point final qui nous la fait revoir avec d'autres yeux.

"La perle" ne restera pas mon livre préféré de John Steinbeck. Mais le moins bon de Steinbeck serait le chef-d'oeuvre d'un autre.

Ps : je ne sais qui a rédigé la préface, mais de grâce ne la lisez pas car la fin y est dévoilée !
Commenter  J’apprécie          4310
Kino, Juana sa femme et Coyotito vivent dans un village de pêcheur. Cette famille va devoir faire face à une terrible épreuve, leur fils a été piqué par un scorpion. N'ayant pas de revenus suffisamment élevés, ils se demandent comment ils vont faire pour payer la note du médecin. Sa femme décide quand même de tenter d'aller frapper à sa porte, mais en vain, il leur dit qu'il est "trop occupé" pour le soigner. Alors les parents se lance dans une pêche dans l'espoir de trouver une perle leur permettant de résoudre leurs problèmes.

Dès les premières pages du livre, j'ai eu l'impression d'assister à une veillée, assise autour d'un feu à écouter un conteur nous transmettre cette histoire.
C'est pour moi une excellente découverte autant de l'oeuvre que de l'auteur qui analyse très finement les rapports entre individus. Cette perle qui peut amener la famille de Kino à changer de vie, à améliorer ses conditions, à permettre à leur fils d'accéder aux connaissances en allant à l'école, est également source de convoitise, de jalousie de la part des autres membres du village.

Challenge Nobel 2013/2014
Commenter  J’apprécie          421
Le bébé de Juana et Kino s'est fait piquer par un scorpion, il risque d'en mourir. Les Indiens et les Blancs ne sont pas censés se mélanger. Pourtant le jeune couple, en désespoir de cause, sollicite le médecin blanc - lequel refuse de soigner l'enfant. Kino, pêcheur de perles, n'a plus qu'à trouver de l'argent, donc faire une prise miraculeuse. L'argent ne fait pas le bonheur, paraît-il. Disons plutôt qu'il ne suffit pas, et qu'il peut même attirer les ennuis si la fortune surgit chez ceux qui sont censés rester pauvres.

Une histoire poignante et révoltante sur la pauvreté, la ségrégation, l'argent et son pouvoir destructeur, la convoitise, la jalousie... Un récit à re-situer dans son contexte socio-historique : les Amérindiens dans les réserves au milieu du XXe siècle, la solidarité entre eux, la 'domination' masculine, la misère, la prétendue supériorité de l'homme blanc... Tout cela est servi par l'écriture parfaite de John Steinbeck, auteur donc j'apprécie particulièrement les courts romans intenses et percutants, comme Des souris et des hommes.

-- 2e ou 3e lecture de ce beau texte marquant, découvert avec enthousiasme au collège.
Commenter  J’apprécie          421
C'est le premier livre que j'aie lu du grand Steinbeck, adulé par bien des lecteurs pour son style dépouillé, sans fard, franc et emblématique d'une vision puissamment grave et auguste du tragique de la destinée humaine. La perle est le symbole du salut qui se transforme en malédiction, l'objet de vénération qui, après avoir nourri les rêves à demi éveillés de Kino qui veut extraire sa famille de sa misérable condition, devient la source de tourments effroyables, l'objet des convoitises les plus sournoises.

Kino ne goûtera plus au repos qu'il ne se sera débarrassé de cet objet infernal. Il s'élèvera contre ce sort implacable, fera vaciller l'ordre supérieur qui entend maintenir sa tête dans la fange. Vivant dans la suspicion vis-à-vis des personnes mêmes qui lui sont les plus proches, sa vie devient un enfer. Ce récit court et éloquent fouille l'âme humaine avec subtilité et déroule la tragédie des intérêts humains dans toute sa crudité. La perle est une histoire brillante dont le prosaïsme trompeur est le fondement, l'illustration particulière d'un archétype de la tragédie à la dimension mythique universelle. Les références bibliques omniprésentes et toujours bien dissimulées chez Steinbeck sont à l'oeuvre. On sent qu'elles ont abondamment nourri son oeuvre féconde.

La pêche miraculeuse devient donc amère et la grosse bille de nacre qui cristallise et révèle toute la bassesse dont est capable le coeur humain apprend à Kino ce qu'il en est de l'amitié, du sens de la fraternité. Un simple petit incident fait tout basculer en une seconde. Les valeurs s'effacent comme si elles n'avaient jamais existé et la bête sans lois ni dignité prend le pas sur l'homme.

C'est un sujet d'étude on ne plus fertile dont une dizaine de thèses n'épuiseraient pas le sujet. Une histoire intemporelle, le refrain bien connu et qui pourtant nécessite d'être inlassablement répété. C'est l'école de la vie.
Commenter  J’apprécie          411
RAH l'angoisse du lecteur impuissant quand j'assiste, sans pouvoir dévier le cours de l'histoire, aux mauvais choix et aux malheurs du héros, qui n'a pas toutes les données que nous, lecteurs, avons. C'est affreux.

J'aime cette plume puissante par sa simplicité, son réalisme. Exactement l'idée reçue que je me fais de l'Amérique depuis que j'ai lu la petite maison dans la prairie et les quatres filles du Docteur March.

J'ai aimé le style, mais pas le fond.

J'ai bien compris la dénonciation de l'inhumanité, de la toute-puissance de l'argent, du colon.

Mais je pense que ce ne sont pas les tableaux les plus noirs qui font changer les choses; les visions plus lumineuses sont plus efficaces. Euh, j'espère.
Commenter  J’apprécie          390
La perle de John Steinbeck ... un conte ? oui mais comment imaginer Steinbeck nous racontant l'histoire de Kino et de sa femme Juana sans ignorer la marche du monde.
En Californie côté mexicain, Kino est pêcheur de perles comme bon nombre d'habitants de ce village de huttes. Accompagné de sa femme Juana il plonge chaque jour dans l'espoir de trouver La Perle, l'unique, l'exceptionnelle et lorsque ce jour arrive il se permet de rêver..La perle vendue il pourra payer le médecin qui est venu soigner Coyotito , son petit garçon, mordu par un scorpion, il pourra se marier à l'Eglise, il pourra s'acheter de nouveaux vêtements, il pourra envoyer son fils à l'école.. il pourra ..
Mais voilà le chant du mal s'élève , l'encercle. Chacun va lui reprocher sa chance, l'envier, vouloir le voler, argent, argent quelle misère de ne pas en avoir, mais quelle misère de ne pas pouvoir vivre ses rêves quand la roue tourne. Pourquoi les nantis tolèreraient ils qu'un pauvre pêcheur devienne riche?
« Dans la ville, on raconte l'histoire d'une grosse
perle – comment elle fut trouvée, puis perdue à nouveau ; l'histoire de Kino, le pêcheur, de sa femme Juana et de leur bébé Coyotito. Et comme l'histoire a été si souvent racontée, elle est enracinée dans la mémoire de
tous. Mais, tels les vieux contes qui demeurent dans le coeur des hommes, on n'y trouve plus que le bon et le mauvais, le noir et le blanc, la grâce et le
maléfice – sans aucune nuance intermédiaire.
« Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun
en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie. Quoi qu'il en soit, on raconte dans la ville que… "
Commenter  J’apprécie          370




Lecteurs (6623) Voir plus



Quiz Voir plus

Des souris et des hommes

En quelle année est paru ce roman de John Steinbeck ?

1935
1936
1937

10 questions
908 lecteurs ont répondu
Thème : Des souris et des hommes de John SteinbeckCréer un quiz sur ce livre

{* *}