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sur 6481 notes
Tom Joad sort de prison et sur le chemin qui le ramène chez lui, il rencontre Jim Casy, un ancien prédicateur qui l'a connu enfant.
Il retrouve sa famille chez son oncle.
Chassés de la ferme familiale par les usuriers ils partent tous dans un vieux camion vers la Californie, là où le travail leur assurera une existence décente. Mais tout au long de la route la famille se désagrège et la misère s'acharne.
A leur arrivée en Californie la désillusion est cruelle...
Paru en 1939 ce grand roman décrit le sort des pauvres gens, jetés sur la route par la misère et l'exploitation de ceux-ci par des exploitants sans scrupules. C'est un livre sombre, noir qui valut à Steinbeck le prix pulitzer en 1940 et qui pesa sûrement lourd dans la décision de lui attribuer le prix Nobel de littérature en 1962 pour l'ensemble de son oeuvre.
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La famine dévore les visages et les corps des plus pauvres, et la misère peut rendre fou, et pourtant c'est dans le besoin que les plus miséreux viennent en aide aux autres, car eux seuls connaissent la souffrance du manque.

Oklahoma pendant la grande dépression de 1929, la famille Joad est expulsée de leur propre terre par les représentants des banques, pour ne pas avoir honoré leurs dettes. Ils viennent se réfugier chez l'oncle John et décident ensemble de rejoindre La Californie pour y trouver du travail.
Pendant ce temps, Tom, un des fils Joad, rentre à la ferme familiale après avoir passé 4 ans en prison pour meurtre. Il est accompagné de l'ancien pasteur Casy qu'il a rencontré sur le chemin du retour. Les deux hommes découvrent la ferme abandonnée ainsi que d'autres fermes, mais un métayer Muley, résigné à rester sur ses terres, les informe de la situation. Ils retrouvent donc toute la famille chez l'oncle John et constate que cette dernière est sur le départ. Bien qu'il soit en liberté conditionnelle, Tom décide alors de les accompagner ainsi que le pasteur.
Le clan familial a fait l'acquisition d'un camion d'occasion et a bradé quelques effets de la ferme pour constituer un petit pécule. La famille abandonne donc avec nostalgie leur souvenir pour laisser derrière elle leur passé volé.
Ainsi va débuter le voyage sur la route 66 qui mène vers l'Ouest.

Sur les grandes routes les gens errent comme des fourmis à la recherche de travail, c'est l'exode vers la Californie, vers un avenir peu certain... de plus la route est longue et difficile.
De nombreuses familles émigrantes ainsi que les Joad vont connaître la promiscuité des camps de fortune dressés sur les bords des routes. Les promesses de travail diffusées par des prospectus ne sont pas tenues par conséquent beaucoup de familles se voient démunies, sans emploi ni nourriture.
Mais la misère crée des liens, et toutes ces familles ne formeront qu'une seule famille qui n'a qu'un rêve en commun celui de gagner de l'argent en Californie...

Pendant ce long périple, la famille Joad va se disloquer mais connaître aussi la faim, l'injustice, l'exploitation, les conditions de survie épouvantables, le rejet et la discrimination.
Mais Man « La citadelle de la famille » la matriarche, généreuse et solide, pleine d'amour et de souffrance à la fois, va tenter de préserver sa famille unie.

Dans ce roman, Steinbeck ne condamne pas le progrès de l'industrialisation mais dénonce un mauvais système d'utilisation. Il accuse avec beaucoup de courage la puissance des capitalistes et des droits qu'ils s'octroient pour affamer le peuple, expulser les fermiers sans aucun scrupule ou exploiter les ouvriers...
Steinbeck dénonce bien sur la misère, la maltraitance, la discrimination et l'injustice mais ne valorise pas pour autant le petit fermier qui a utilisé ses armes pour chasser les Indiens de leur propre terre. Néanmoins il aborde avec beaucoup de sensibilité la solidarité entre les plus pauvres, ces familles regroupées qui forment à eux une société harmonieuse en créant leurs propres règles - « l'union fait la force » -.

La misère que dépeint Steinbeck dans les « Les raisins de la colère » m'a rappelé celle de « Voyage au bout de la nuit » de Céline, deux chef-d'oeuvres qui témoignent à coeur ouvert de la souffrance de l'individu. Deux livres engagés qui marquent à jamais les mémoires.
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Quel plaisir de relire Steinbeck ! je ne sais pas si je peux me montrer objectif vis a vis de l'un de mes préférés ?
une critique bien fondée , bien illustrée du capitalisme sauvage , inhumain , voire esclavagiste , notamment durant les crises , et quelle crise ! le krach de 1929 ,la ou le petit citoyen frileux et pauvre se voyait livrer a lui même, a la providence, délaissé par L'ÉTAT .
les Joad, une famille de métayers était forcée de quitter leur terre à cause de la sécheresse et de l'endettement au profil de la BANQUE . les Joad se mettaient en route vers la Californie dans l'espoir des jours meilleurs .
les Joad est un échantillon des familles qui ont souffert dans les états unis et a travers le monde de l'arrogance d'un système conçu pour le bien-être d'une petite minorité égoïste de( banquiers , fermiers et industriels) qui fait le jour et la nuit en manipulant tout pour son compte .
l'auteur défend les droits fondamentales des travailleurs et des familles comme; l'éducation (l'école), le salaire décent ,le respect des heures de travail .le droit de grève ,le syndicat , le repos ....ce qui lui avait coûté l'étiquette du communisme bien qu'il ait été un libéral de gauche , toutefois l'auteur avait bien précisé :
« Si vous pouviez savoir que PAINE , MARX , JEFFERSON, LÉNINE furent des effets , non des causes , vous pourriez survivre .Mais cela ,vous ne pouvez pas le savoir .Car le fait de posséder vous congèle pour toujours en « JE » et vous sépare toujours du « Nous ». Avant lui, tolstoï s'est vu attribuer l'étiquette du nihilisme a cause de ces positions favorables a l'émancipation de la paysannerie.
D'autres thèmes ont été si génialement abordé dans le roman entre autres:
la religion et l'athéisme (Jim Casy), le péché (John Joad), la superstition (Rosasharn) . l'amour de la famille et de la terre(MAN) , la bravoure( Tom Joad), la passion(AL) , l'espoir .le dévouement .la lâcheté( Connie Rivers )...
Je crois que l'élément essentiel parmi ces derniers est l'intégrité de la famille qui doit résister a toutes les épreuves. Dans la famille Joad cette tâche a été merveilleusement assumée par MAN qui représente le cerveau et l'équilibre de la famille et TOM en deuxième position.




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Titre : Les raisins de la colère
Auteur : John Steinbeck
Editeur : Gallimard
Année : 1939
Résumé : 1930 Oklahoma. Tom Joad est sur la route. Récemment libéré de prison pour un homicide involontaire, le jeune homme rejoint les siens alors que la grande dépression fait rage dans le pays. Une mauvaise surprise l'attend, les siens sont expulsés de la ferme familiale et s'apprête à tenter leur chance en Californie. Bientôt tous les Joad sont jetés sur les routes à la recherche d'une vie meilleure. Mais le chemin est rude et le travail rare, ceux qu'on surnomme maintenant les Okies vont devoir affronter maints périls pour survivre et éviter la dislocation de la famille.
Mon humble avis : Tout à été dit sur ce roman de l'illustre John Steinbeck. Lauréat du prix Nobel, prix Pulitzer, considéré comme son chef d'oeuvre, brillamment adapté au cinéma par John Ford, les raisins de la colère font partie de ces classiques qu'il faut avoir lu. C'est chose faite aujourd'hui pour votre humble serviteur et plutôt que d'essayer de vous expliquer mon ressenti en fermant les dernières pages de ce pavé – ce qui a déjà fait par d'autres mille fois plus talentueux que moi-même – je vais simplement vous expliquer pourquoi ce texte est sublime.
Parce que l'écriture n'a pas pris une ride : le style est simple, abordable et brillantissime, les descriptions belles à couper le souffle.
Parce que les thèmes abordés sont universels et les personnages attachants. Parce que les dialogues sont pertinents, parce qu'il est quasiment impossible de ne pas ressentir une immense compassion pour ces damnés de la terre expulsés de leurs terres.
Parce que c'est d'une modernité absolue. La critique du capitalisme sauvage est superbe et les chapitres où l'auteur décrit la situation économique du pays sont encore une fois brillantissimes.
Parce que Man, le personnage de la mère de famille est l'un des plus beaux portraits de femme jamais écrit. Cette femme qui prend le pouvoir, celle qui ne renonce jamais et garantie l'unité de la famille fera désormais partie de mon panthéon personnel des personnages littéraires inoubliables.
Parce qu'à l'égal de Man le personnage de Tom Joad est fort, puissant et terriblement humain. Sa magnifique tirade dans la dernière partie du roman est aujourd'hui passée à la postérité.
Parce que la lutte pour la survie est un thème intemporel et malheureusement d'actualité. Comment ne pas faire un parallèle avec ce qui se passe aujourd'hui sur les côtes européennes ?
Parce qu'au-delà d'être un grand livre, les raisins de la colère est un monument littéraire. Ses personnages des exemples de compassion, d'humanité et de courage.
Parce que près d'un siècle plus tard les situations décrites sont encore d'actualité, parce qu'on sent la colère de Steinbeck poindre entre les lignes, une colère saine et salutaire.
Parce que les Joad se battent pour survivre, parce que loin de ces personnages modernes aux désirs superflus, ces gens survivent sur le socle de la pyramide de Maslow. C'est beau, édifiant et bouleversant.
Parce qu'expulser ces familles les coupe de tout ce qui les définit. le mot déracinement prends alors tout son sens.
Parce que la dualité entre l'avidité des nantis et la solidarité des laissés pour compte est présente à chaque page. Parce que les sentiments décrits sont évidents, simples et ramène le lecteur à sa condition d'humain.
Par que non seulement Steinbeck fut un écrivain de génie mais aussi un homme courageux : Les raisins de la colère lui valurent des menaces de mort et un fichage au FBI pour cause de subversion.
Parce que sans jamais l'évoquer nommément, le texte de l'auteur de Salinas est éminemment politique et révolutionnaire. Une révolution qui s'inspire de Thomas Paine – l'un des théoricien de l'indépendance américaine – et non pas de Marx ou de Lenine.
Parce que les Joad sont naïfs, justes, perdus dans un monde hostile, toujours prêt à aider leur prochain malgré l'adversité. Parce que leurs valeurs sont celles des gens honnêtes et travailleurs et parce que quelque part, sur chaque continent, à chaque époque, des familles fuient la misère pour chercher un monde meilleur. Sans faire offense à l'auteur, sans présumer de ses desseins, c'est une évidence de penser que cette oeuvre leur est dédiée.
J'achète ? : A ton avis ?
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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" Les raisins de la colère ",ce livre de John Steinbeck a été écrit entre 1920 et 1930 .C 'est un livre annonciateur de ce que sera la crise de 1929 aux Etats Unis : une crise boursière ,financière , économique et sociale . Ce livre nous montre une famille de fermiers ,acculée par les créanciers et qui ne peut plus payer ses dettes . C 'est la faillite ! Tout leur bien leur est confisqué .Elle doit ,la mort dans l 'âme ,quitter sa terre cette terre qui est la leur et à laquelle ils sont si attachés !Elle part de chez elle avec l ' espoir de s ' en sortir ailleurs .
Avec ce roman bien écrit ,on reste fortement impressionner par les personnages de cette famille car malgré ce qu ' ils endurent ,ils restent beaux, dignes , respectueux et proches de leurs valeurs de vie :l 'entraide et la fraternité .Nous les voyons traverser des épisodes de vie très dures mais ils restent stoïques et dignes . Cette famille impose le respect par leur attitude face à la vie et
ses retournements .
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« Les gens qui fuient l'épouvante qu'ils ont laissée derrière eux… il leur arrive de drôles de choses, des choses amèrement cruelles et d'autres si belles que la foi en est ravivée pour toujours. » Des choses cruelles et d'autres si belles, dans ce roman MONUMENTAL.

Mais faut-il encore présenter ce roman monumental et terriblement actuel?

Actuel par la gestion calamiteuse des terres (qui ont mené à l'une des plus grandes catastrophes écologique du XXème siècle, le « dust bowl », aussi évoqué dans « les bisons de Broken Heart » de Dan O'Brien), par la précarisation des paysans, par la vague incontrôlable de migrants économiques, par la violence des riches, par les dysfonctionnements créés par le libéralisme, je pense aux fruits qu'on laisse pourrir sur les arbres alors que des enfants meurent de faim. Terriblement actuel aussi par la perte de contrôle du système financier et des banques, exactement comme lors de la crise des subprimes.

F. Roosevelt a dit : « Une nation qui détruit ses sols s'autodétruit.» Pourquoi nos dirigeants n'entendent-ils pas (plus) les paroles des anciens ? Pourquoi l'humanité a-t-elle la mémoire si courte ?

Mais, « les raisins de la colère », c'est aussi surtout avant tout des hommes et des femmes. Deux d'entre eux m'ont particulièrement touchée. D'abord Casy, le pasteur qui a perdu la foi, qui aime tellement les gens qu'il est prêt à éclater, qui voudrait les rendre heureux. Mais voilà comment aider les paysans qui crèvent de faim, pour qui « une prière n'a jamais procuré de lard.» ? Et comment Dieu peut-il accepter cette misère ? Comment peut-Il laisser faire ? le pasteur, qui a la vocation de guider les hommes, mais ne sait plus où les guider, et dont « la seule religion, c'est l'humanité. » Désormais il n'essaiera plus de rien enseigner, mais plutôt d'apprendre. Apprendre pourquoi les gens marchent sur l'herbe. Il veut sacrer et jurer et entendre la poésie des gens qui parlent.

Et puis, et puis il y a la mère. Quelle personne admirable ! Quelle force, quelle générosité, quelle résistance ! Toujours debout malgré l'adversité, quand les hommes ont démissionné depuis longtemps, quand ils ont abandonné leurs responsabilités. La mère, le véritable pilier de la famille :
« Ses yeux noisette semblaient avoir connu toutes les tragédies possibles et avoir gravi, comme autant de marches, la peine et la souffrance jusqu'aux régions élevées du calme et de la compréhension surhumaine. Elle semblait connaître, accepter, accueillir avec joie son rôle de citadelle de sa famille, de refuge inexpugnable. […] Elle semblait avoir conscience que si elle vacillait, la famille entière tremblerait, et que si un jour elle défaillait ou désespérait sérieusement toute la famille s'écroulerait, toute sa volonté de fonctionner disparaitrait. »

Sans oublier bien sûr la fille aînée, digne héritière, assure la relève dans une apothéose sublime. Une apothéose à vous tirer des larmes …

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Quel magnifique roman! On m'en avait vanté les mérites et je n'ai pas été déçue. Steinbeck nous emmène dans une Amérique loin du rêve américain. En plein coeur des Dirty Thirties, avec comme point de départ le Dust Bowl, on suit le destin d'une famille, les Joad. On s'attache à chacun de ces personnages. Dans un souci de réalisme, l'auteur nous montre leur situation de plus en plus désespérée. Dès qu'un petit rayon de Soleil apparaît dans les chapitres, on sent que la catastrophe suivante est imminente : expropriés de leur terre, travailler pour un salaire de plus en plus bas, tempête, sentiment xénophobe vis-à-vis des "Okies", tout est exploité et bien expliqué. Comme si cela ne suffisait pas, régulièrement, un membre de la famille part, mort ou désertion. Et dans cette misère criante, toujours cette même solidarité entre les émigrants qui nous bouleverse toujours plus.
Petit bémol, l'intensité du roman se ressent mais le nombre de pages également. Il m'a fallu une quinzaine pour en venir à bout.
Et que dire de cette fin ouverte? J'avoue préférer une fin tranchée.
Côté petit plus, j'ai bizarrement encore plus apprécié le travail de Steinbeck dans ses chapitres "interlude" où l'auteur se décentre de la famille Joad pour mettre en perspective.
Je termine en remerciant Fuyating de m'avoir pioché ce livre dans le cadre de Pioche dans ma PAL juillet 2018.

Pioche dans ma Juillet 2018.
Challenge pavés 2018.
Challenge BBC.
Challenge USA.
Challenge Multi-défis 2018.
Challenge le tour du Scrabble en 80 jours.
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Le livre avait dû être étudié par un de mes enfants au lycée, et son format poche a fini de me décider à l'occasion d'un long voyage en train. Je ne connaissais le film (fin différente du livre) que de nom, et pas vraiment l'auteur, étant assez éloignée de la littérature américaine.
Ce fut en effet une longue lecture (l'opus fait plus de 630 pages en poche), plus longue que mon trajet en train, mais le voyage littéraire m'a finalement emportée plus loin que prévu, car dès les premières pages, l'écriture de STEINBERCK ,à travers son style et ses métaphores, m'ont réellement "scotchée". Les Raisins de la colère, publié en 1939 (prix Pulitzer en 1940), est une lecture "coup de poing", une vitre qu'on se prend en pleine figure alors qu'on faisait attention de marcher dans les clous, un chef d'oeuvre littéraire. L'intrigue se déroule pendant la Grande Dépression (crise de 1929) et le lecteur suit les aventures d'une famille pauvre de métayers, les Joad, qui est contrainte de quitter l'Oklahoma à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole. Les Joad empruntent la Route 66 pour aller vers l'ouest, là où on les a attirés grâce à des prospectus alléchants.
Le titre fait référence au livre de l'Apocalypse aux vers 14:19-20 qui évoquent la justice divine et la délivrance de l'oppression lors du jugement dernier. ("Il piétine le vignoble où sont gardés les raisins de la colère ; Il a libéré la foudre fatidique de sa terrible et rapide épée...).
A travers, cette lutte contre la misère (pourtant jamais larmoyante), dans cette quête de travail et de nourriture, dans ces déambulations pour la vie sur les routes américaines, JS nous peint des portraits de femmes, d'hommes, d'enfants avec une grande précision, quelque soit leur importance dans le roman, nous les rendant vivants et presque réels, tant les dialogues sont envolés.
La médaille revient à Man, celle qui soutient cette pyramide familiale désespérée, celle qui a toujours l'attitude juste, celle qui assène son petit monde de jolies maximes sur la vie et ses turpitudes. Un personnage qui restera à jamais dans le coeur des lecteurs/trices.
Enfin, ce roman écrit en 1939 ne peut que nous interroger sur notre propre attitude à l'heure actuelle devant les flots de migrants et les conséquences de la crise économique moderne.

Lien : http://justelire.fr/les-rais..
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Déjà plus que convaincue par Des souris et des hommes, puis par A l'Est d'Eden, j'ai cette fois été complètement subjuguée par Les raisins de la colère, à mon sens un monument de la littérature du XXème siècle – et c'est un terme que je n'utilise qu'avec parcimonie -.

J'y ai retrouvé tout ce que j'apprécie chez Steinbeck : récit parfaitement construit, qui se lit avec une fluidité exceptionnelle ; peinture de personnages, ou de lieux dans lesquels ils évoluent, d'une justesse et d'un réalisme remarquables, sans fioritures, mais sans pour autant dénués parfois d'une poésie contemplative qui les sublime l'espace d'un instant ; peinture qui sert avant tout ici à décrire sans complaisance une Amérique qui entre dans une nouvelle ère, celle de la Grande Dépression, aux conséquences tragiques pour nombre de ses protagonistes.

Mais c'est un petit quelque chose en plus qui a fait que j'ai trouvé ce roman encore plus abouti que ceux lus précédemment – même si ce n'est pas le plus récent des trois – : à travers l'histoire de la famille Joad, expropriée de sa ferme en Oklahoma en raison de la mécanisation galopante de l'agriculture, qui décide en conséquence de migrer en Californie pour trouver un travail, est racontée l'histoire de tout un pan de la population américaine qui va, comme elle, faire ce choix à ses risques et périls. Deux histoires en une donc, qui alternent d'un chapitre à l'autre au fil du récit. Une histoire d'abord au plus proche d'une famille, histoire aux accents éminemment réalistes, qui fait prendre conscience au lecteur de l'horreur de la situation, des espoirs et désillusions qu'elle engendre en un rien de temps, et qui lui propose des personnages denses, d'une terrible humanité, et en cela forcément touchants. Ensuite une histoire de l'Histoire américaine, aux accents bien davantage épiques, qui montrent, en de courts chapitres puissamment écrits, à quel point la famille Joad n'en est qu'une parmi d'autres, leur migration personnelle devenant symbole d'une fuite universelle vers la promesse d'un Eldorado agricole californien, qui n'en a malheureusement que le nom.

Je suis sortie de ma lecture complètement sonnée par la force avec laquelle le romancier parvenait, à travers un récit finalement banal dans le fond, à faire ressentir et comprendre ce qu'ont ressenti ces fermiers au moment de leur expropriation, jusqu'à leur arrivée en Californie, des nombreux aléas subis sur la route jusqu'à la perte de leurs dernières illusions permettant de faire germer les raisins de la colère qui expliqueront son dénouement. du grand art, indéniablement !
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Les superlatifs restent pauvres pour dire la grandeur et la beauté de ce livre. Dans un style qui paraît simple, Steinbeck dépeint un monde, celui des petits qui se font expulsés de leur terre et partent vers l ouest, la tête pleine de rêve et de vie meilleure. C est juste terriblement humain. Ce texte admirable résonne très fort, même en 2021. le fond est identique à notre système économique actuel. Tout y est expliqué en quelques lignes, la banque, les riches qui profitent, le racisme, la pauvreté, mais aussi la solidarité, entre deux coups bas, le rôle ô combien important de la femme, l amour. La fin, étonnante, restera ancrée dans le coeur et la tête des lecteurs des Raisins de la colère. C est magnifique. Voilà. Lu tardivement dans ma vie de lecteur, j espère susciter des envies d ouvrir un des plus grands, des plus beaux romans jamais écrit. C est dit.
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