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4,47

sur 6498 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman qui, malgré ses quelques longueurs, m'a pris aux tripes... Un roman porteur d'un message sur le capitalisme qui, non content d'exploiter l'homme, fait en sorte que toutes les richesses ne soient détenue que par quelques mains (la racaille en col blanc).

L'industrialisation a beau être pointée du doigt dans ce roman (les tracteurs), ce n'est pas elle qui est citée à comparaître sur le banc des accusés : la machine n'est pas responsable du mal qu'elle fait.

Non, mais l'auteur dénonce la mauvaise utilisation et le fait que les banquiers - eux, une fois de plus - aient entraînés les plus pauvres à payer leurs erreurs (♫ non, non, rien n'a changé ♪).

Oklahoma, fin des années 20... 1929 pour être plus précise. Les cultures ont été anéanties par le Dust Bowl (tempête de sable) et les agriculteurs qui avaient emprunté de l'argent aux banques après une récolte merdique, se retrouvent à ne plus savoir honorer leurs dettes puisque aucune de leurs récoltes ne fut vraiment bonne.

Et que font les banquiers lorsque vous ne savez pas payer vos dettes ? Ils vous saisissent vos biens, vos terres et vous saisissent à la gorge. Ils ont expulsé les fermiers sans aucun état d'âme (et nous savons que cela continue de nos jours)...

Le passage où les tracteurs charruent les terres des pauvres gens, massacrant au passage leurs maisons de bois est émouvant. C'est toute leur vie qu'on met à bas, leurs terres que l'on massacre, leurs terres que l'on va épuiser en plantant du coton.

À non, c'est vrai, ce ne sont plus leurs terres, ce sont celles de la banque, de la société, de on-ne-sait-pas-trop-qui, mais le responsable n'est pas "humain" en tout cas. Il est bien plus facile de dire que c'est la Société Machin.

Chassés de chez eux, ils penseront comme tous les immigrants que leur situation s'arrangera ailleurs - en Californie, ici - puisque des feuillets leur promettent monts et merveilles, notamment du travail à foison. Ces pauvres gens pensent que, là-bas, ils auront à manger et gagneront assez d'argent pour vivre. Pauvres fous... (pas en tant qu'insulte, mais en tant que visionnaire de leur futures emmerdes).

La famille Joad, c'est elle que nous allons suivre sur leur chemin d'exil depuis l'Oklahoma jusqu'en Californie, sur la mythique route 66 qui ne sera pas une partie de plaisir, mais s'apparentera plus à une descente aux Enfers.

De fait, nous n'avons jamais vu d'immigrants voyager en Rolls. Ici, ce sera un vieux "camion". de nos jours, ce sont des containers, des embarcations de fortune...

Mais comme Moïse, la terre promise, certains ne la verront jamais, et les autres, ils ne feront que l'avoir rêvée parce qu'on leur a vendu de belles images. Non content de les spolier de leurs terres, on les spolie de leurs rêves d'avoir une vie meilleure.

Ce livre comporte des passages assez long et j'ai parfois eu dur de continuer le voyage, mais comme les Joad, je me suis accrochée afin de lire ce chef-d'oeuvre de Steinbeck, ce pamphlet qui n'épargne pas les banques et qui nous raconte ce que fut la grande dépression de 1929 au travers du voyage d'une famille.

Il vous prend aux tripes parce que vous vous retrouvez à abandonner ce que fut votre vie, vos affaires, vos amis, vous voyagez sur une route qui a tout du fleuve Styx (celui des Enfers), parce que vous vous retrouvez dans des camps de fortune dressés sur les bords des routes, parce que les promesses de travail vantées par les put**** de prospectus ne sont pas tenues, entrainant les familles déjà démunies à crever de faim parce que sans emploi et sans nourriture.

Et tout retour en arrière est impossible, c'est marche en avant ou crève en faisant marche arrière.

La famille Joad, qui ne sera pas au bout de ses peines, va devoir se disloquer, elle crèvera de faim aussi, subira comme d'autres l'injustice et l'exploitation, elle devra faire face à des conditions de survie inhumaines, elle connaîtra le rejet, la discrimination, la mort, la prison,..

Comme le dit la devise de mon pays, "L'Union Fait La Force" et c'est uni que tout ces opprimés arriveront à s'en sortir. La solidarité étant souvent très forte entre eux (dans le livre).

Autre paradoxe soulevé par le récit et qui me fait penser à ce que nous vivons toujours : les habitants de Californie ne veulent pas les immigrés mais ils en ont besoin pour le travail... "Travaille et puis casse-toi, pauv'con".

Bref, un livre à lire, les personnages sont attachants, ce qui est écrit est une partie de l'histoire, malgré quelques longueurs, ça vaut la peine de l'ouvrir, de plus, le style d'écriture est implacable. Dire que depuis, rien n'a changé.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Comme Zola avait dépeint dans Germinal les difficiles conditions de vie des mineurs français du XIXe siècle, Steinbeck décrit, à travers l'histoire de la famille Joad, la rude existence de la classe ouvrière américaine, pendant la Grande Dépression, après le krach boursier de 1929 qui a provoqué une grave crise économique.
Tom Joad sort de prison après quatre ans de détention pour homicide : il a tué un homme ivre qui venait le menacer avec un couteau. Il retrouve sur la route un pasteur qui a renoncé au sacerdoce, Jim Casy, et rejoint, en sa compagnie, sa famille. Celle-ci, comme bon nombre de métayers chassés de leur maison et de leur terre par les banques à cause des dettes qu'ils ne peuvent rembourser, de la mécanisation, de l'usage des machines, des tracteurs qui rendent obsolète le recours à une main-d'oeuvre devenue trop coûteuse, est obligée de partir à bord d'un modeste camion. Les Joad vont chercher du travail en Californie car des prospectus leur ont appris que des propriétaires terriens recrutaient. Rosasharn (Rose de Saron), la soeur de Tom, est enceinte et s'est mariée avec Connie Rivers.
Rien ne nous est épargné dans la description de la misère, lors de ce long périple, puis plus tard dans celle de l'exploitation que subissent ces hommes et ces femmes dans les campements de fortune où ils sont parqués et tentent de trouver un travail et surtout un salaire décent, qui leur permettrait de se nourrir. Entre autres, l'épisode où Rosasharn, qui souffre de malnutrition, accouche d'un bébé mort-né, est horrible et poignant. Comme dans Germinal, les révoltes pour obtenir de meilleures conditions de vie sont vaines et ne mènent qu'à la mort. le shérif, chargé de réprimer les meneurs, dont Jim Casy, arrête tous ceux qui « parlent comme des Rouges. »
Ce roman âpre, rude et violent a une dimension sociale et politique. Il développe une réflexion sur la misère, l'exploitation de l'homme par l'homme, épouvantables violences qui génèrent de la violence, des révoltes voire des révolutions et ont fait naître le marxisme comme tentative de réponse à ces drames humains. Il n'appartient pas à la catégorie des lectures agréables et distrayantes mais à celles qui produisent une forte impression, marquent durablement et donnent à réfléchir. Pour cela, il est une des oeuvres majeures de la littérature américaine, que le réalisateur John Ford, en la transformant en film avec Henry Fonda dans le rôle de Tom Joad, a contribué à faire connaître au plus grand nombre.
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Une tempête de sable, c'est tout ce qu'il faut pour chasser une famille des terres qu'elle cultive depuis des lustres : récolte inexistante, incapacité de régler ses dettes, saisie des terres. Ajoutons à cela l'apparition des tracteurs, qui permet à un homme de faire le travail de cent auparavant, et c'est toute une population qui se retrouve sur les routes. Où se tourner ? Vers la Californie, pays merveilleux, au climat doux, couvert d'orangers, et qui a bien besoin de travailleurs. Alors, certes, des travailleurs, les migrants en croisent en sens inverse, leur prophétisant mille maux, mais il y a toujours eu des fainéants incapables de retrousser leurs manches quand il le faut.

Malheureusement, ce n'est pas la richesse qui les attend, mais la misère, les camps montés à la va-vite, le mépris et la peur des habitants de la région qui ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de ces hordes de vagabonds, prêts à travailler pour une bouchée de pain.

Les raisins de la colère est un livre souvent dur, au ton toujours juste, qui raconte les espoirs et les désillusions que vivent tous les émigrés du monde.
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Quel magnifique roman! On m'en avait vanté les mérites et je n'ai pas été déçue. Steinbeck nous emmène dans une Amérique loin du rêve américain. En plein coeur des Dirty Thirties, avec comme point de départ le Dust Bowl, on suit le destin d'une famille, les Joad. On s'attache à chacun de ces personnages. Dans un souci de réalisme, l'auteur nous montre leur situation de plus en plus désespérée. Dès qu'un petit rayon de Soleil apparaît dans les chapitres, on sent que la catastrophe suivante est imminente : expropriés de leur terre, travailler pour un salaire de plus en plus bas, tempête, sentiment xénophobe vis-à-vis des "Okies", tout est exploité et bien expliqué. Comme si cela ne suffisait pas, régulièrement, un membre de la famille part, mort ou désertion. Et dans cette misère criante, toujours cette même solidarité entre les émigrants qui nous bouleverse toujours plus.
Petit bémol, l'intensité du roman se ressent mais le nombre de pages également. Il m'a fallu une quinzaine pour en venir à bout.
Et que dire de cette fin ouverte? J'avoue préférer une fin tranchée.
Côté petit plus, j'ai bizarrement encore plus apprécié le travail de Steinbeck dans ses chapitres "interlude" où l'auteur se décentre de la famille Joad pour mettre en perspective.
Je termine en remerciant Fuyating de m'avoir pioché ce livre dans le cadre de Pioche dans ma PAL juillet 2018.

Pioche dans ma Juillet 2018.
Challenge pavés 2018.
Challenge BBC.
Challenge USA.
Challenge Multi-défis 2018.
Challenge le tour du Scrabble en 80 jours.
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Personne ne peut imaginer qu'il faudra, du jour au lendemain, passer de vivre à survivre. Et ce drame saisit non pas quelqu'un en particulier, ni même une famille, mais toute une population de paysans arrachés à leurs terres par un tracteur devenu plus rentable.
Le banquier a décidé, la rentabilité exige.

Nous suivons l'exode d'une famille affaiblie par le soin des grand-parents, d'une fille enceinte et d'un ex-prisonnier.
Tout va s'arranger, pensent-ils, car la Californie, terre promise, croule sous les fruits, et donc embauche à tour de bras. C'est ce que des annonces veulent leur faire croire. Cependant dans les années 30, pas d'autre moyen que de se déplacer pour se rendre compte de la situation, et encore... heureusement que l'automobile a fait son apparition.
La réalité est tout autre. Les annonces sont faites pour mettre en concurrence une populace affamée.
Ces malheureux découvrent alors les ressources incroyables de la solidarité, mais est-ce que cela suffira ?

Une force se dégage de ce livre célèbre. Pour moi, il a été difficile d'aller au bout, les pages s'éternisaient. Je sais néanmoins que je ne l'oublierai pas.
Ici, la rentabilité montre ses limites les plus obscènes.

Ce terrible road-movie pose avec acuité des questions encore d'actualité. Mais il montre aussi que c'est grâce à l'entraide des plus démunis entre eux que l'on peut entrevoir des solutions.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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J'ai adoré ce livre, j'ai été prise par l'histoire tout y était…
Mais la fin m'a déçu, je ne m'attendais pas à ça.
J' espérais la colère, la révolution, le combat… mais pas cette fin là…
Et puis j'avais envie de savoir ce qui arrivait à Tom, à la famille… j'aurais voulu que ça ne se termine pas en faite… j'aurais voulu continué avec eux leurs périples… mais il y a-t-il vraiment une fin ?
C'est extrait d'une vie de combat, débuté par le déclin, puis la misère… et toujours le pouvoir de la richesse….
Si vous n'avez pas trop le moral est que vous en voulez au gouvernement.. ne le lisez pas, sinon vous risqueriez d'organiser un rassemblement et de jeter au ordure tous cette pourriture de riche… Enfin, bref j'exagère un peu… une chose est sur je continuerai à découvrir les oeuvres de cet auteur…

Bonne lecture !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024
CHALLENGE PAVES 2024
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Ce livre est un momument de la littérature. Il traite avec beaucoup de détails les misères de pauvres familles de fermiers forcées à quitter leur terre pour tenter de remonter la pente en Californie, lieu de toutes les promesses.
Nous vivions 24 heures sur 24 avec la famille Joad, et aucun détail de leur sombre quotidien ne nous est épargné. Les descritptions sont précises et incisives. On s'y croirait et on peut ressentir leur désarroi mais aussi et surtout leur volonté inébranlable de vivre et de tendre vers un avenir meilleur, malgré la multitude de difficultés.
Ce livre est bien sûr toujours cruellement d'actualité, même s'il ne se déroule plus avec les mêmes protagonistes.


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Lent, ample, à la scansion biblique, ce roman écrit les hommes et les femmes qui se camouflent derrière la poussière et la crasse qui les recouvrent, les Okies méprisés par tous, y compris par leur bonne étoile. L'action est lente, Steinbeck s'attardant sur chaque détail, sur chaque étape de la banale tragédie qui frappe les Joad, une famille dans la tourmente des années 1930, famille si semblable à celles d'aujourd'hui (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/06/24/les-raisins-de-la-colere-john-steinbeck/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce roman poignant, fut écrit dans le contexte du New Deal aux États-Unis, projet politique progressiste ambitieux du Président Roosevelt, pour améliorer les conditions économiques et sociales des Américains après la grande crise de 1929. L'Oeuvre à caractère humaniste, social dénonçant avec force les conditions de vie des travailleurs agricoles aux U.S.A et les conséquences désastreuses qui en découlent sur les familles : endettement, pauvreté, maladies, violences, délinquance, exil. L'auteur dépeint les ravages du krach boursier de 1929, en faisant une critique acerbe de l'Amérique pré-New Deal, lorsque les conservateurs proches des financiers détenaient le pouvoir, milieu politique peu soucieux du sort des petites gens.
Au travers de l'histoire d'une famille de fermiers, on comprend les mécanismes implacables qui entraînent la déliquescence de cette dernière, mais aussi paradoxalement une adversité décuplée face aux tragiques événements qui les broient. le livre montre bien les limites du rêve américain, que les pionniers du 19éme siècle pouvaient incarner, alors que là, les chaînes de décision, d'enrichissement restent entre les mains d'une minorité d'exploiteurs sans scrupules. "L'Américan Dream" semblant bel et bien évaporé dans les limbes d'un capitalisme inhumain.

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Autre roman de John Steinbeck que j'ai adoré bien que je l'ai lu il y a de nombreuses années. J'en ai beaucoup apprécié le style direct et sans fioritures, l'écriture soignée mais sobre; les personnages criants de réalisme auxquels on ne peut s'empêcher de s'attacher: on vibre, on souffre, on espère avec eux. L'auteur nous fait découvrir un visage sombre de l'Amérique des années 30, pas si éloigné que ça de l'Amérique d'aujourd'hui.
Ce roman au souffle épique nous fait réfléchir sur le comportement des hommes en situation de crise: que signifient alors des mots tels que solidarité, bienveillance, amour du prochain??
Une lecture aussi divertissante qu'instructive, malgré tout porteuse d'espoir en la nature humaine.
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