AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,47

sur 6605 notes
Difficile épisode de l'Histoire américaine: la grande Dépression des années 30 qui entraîna faillites, famines, expulsions et exodes. Comme tant d'autres familles de paysans, les Joad se voient retirer leurs terres par leur propriétaire, soumis aux exigences bancaires. Comment se battre contre un ennemi invisible et tentaculaire? La famille quitte donc l'Oklahoma et prend la route pour les vergers prometteurs de la Californie: en route vers l'Ouest, où il y a, dit-on, de quoi faire travailler des milliers de vendangeurs et de cueilleurs.
La famille s'entasse donc dans la camionnette improvisée, les grands-parents tout en haut, les hommes devant et les enfants à l'intérieur.
C'est cette épopée que Steinbeck va nous raconter, celle des Joad mais aussi celle de ces millions d'émigrants aux prises d'un capitalisme aux dents acérées. C'est puissant, révoltant, révolté et quand on termine ce roman, la colère est en germe, voire prête à exploser.
Que dire de plus, sinon que Steinbeck est un écrivain formidable qui ne m'a jamais déçue?
Commenter  J’apprécie          480
« Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines. »


Dans les années 1930, à Oklaoma, Tom Joad est libéré de prison (pour homicide involontaire) sur parole. Il rejoint la ferme familiale où il a bien l'intention de profiter de la vie. Hélas, une fois arrivé il découvre vite que la ferme a été saisie par une banque, comme la plupart des fermes alentour, et que les habitants sont sur le point d'être expulsés. Chassée par des hommes armés et remplacés par des tracteurs, la famille Joad, comme tous les fermiers de la région, est obligée d'émigrer vers la Californie, car des prospectus ont été distribués qui promettaient du travail pour tous dans cette belle région de raisins et d'orangers.


Nous suivons donc le long périple de la famille Joad sur la fameuse route 66. La Californie sera-t-elle à la hauteur de leurs espérances et de celles des milliers de familles qu'ils rencontrent sur la route ? Hélas, ils découvrent dès leur arrivée que la terre promise ressemble plutôt à l'enfer : Quelques propriétaires concentrent des richesses qu'ils n'exploitent même pas totalement car cela reviendrait trop cher et, pour maintenir les prix de vente, la production doit déjà être en partie détruite… Ainsi lorsqu'ils embauchent, c'est avec des salaires qui ne suffisent pas à nourrir les familles d'immigrants. Ceux-ci sont pourtant obligés de s'en contenter puisque sinon d'autres prendront leur place. Alors certains tentent de s'organiser pour que tout le monde refuse de travailler en dessous d'un salaire décent, mais les meneurs sont éliminés par la police locale : Les riches ont peur de la rébellion des pauvres et préfèrent investir en armes pour s'en faire obéir que mieux les payer. Que vont devenir les Joad et leurs compagnons d'infortune, est-il possible de s'en sortir ou sont-ils condamnés à tenter simplement de survivre ?


*****

Ce bouquin est un énorme coup de coeur pour moi, et une surprise d'autant plus belle que je m'attendais à m'ennuyer en lisant un tel thème alors que ce classique est à la fois passionnant, touchant, très bien raconté, bref : Il est parfait en tous points. John STEINBECK a su proposer une construction idéale, efficace et agréable qui alterne, par chapitres intercalés, d'une part l'histoire, de cette famille Joad qui nous touche parce qu'on s'attache à elle et, d'autre part, des considérations plus générales sur cette page de l'Histoire américaine, le contexte et les difficultés économiques ou relationnelles de l'époque, l'ambiance de ces périples et de cette Amérique en crise, les paysages, le ressenti des gens, etc… L'histoire est passionnante car l'auteur nous en expose d'abord les tenants et les aboutissants, puis nous plonge ensuite dans les conséquences visibles avec la famille Joad. Cette alternance donne un rythme certain au roman et permet de ne jamais se lasser, de ne pas simplement compatir pour cette famille mais comprendre la complexité de la situation dans sa globalité et pourquoi ça ne peut pas se régler facilement.


Le style de l'auteur nous transporte littéralement dans l'Amérique qu'il décrit, son style est prenant car familier, mais en même temps extrêmement musical et coulant. Un des meilleurs livres que j'aie lu jusqu'à présent, une belle leçon de persévérance et d'humanité. Une fin sublime, un Tom Joad de plus en plus consistant et attachant : Chapeau l'auteur, c'est le premier roman que je lis de lui mais pas le dernier !

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
Commenter  J’apprécie          4817
Je m'attendais à une lecture dense et puissante, ce fut bien le cas. le périple de la famille Joad à travers les États unis en quête d'un endroit où simplement se poser et pouvoir se nourrir honnêtement grâce à leur travail est captivant. Les chapitres intermédiaires nous narrent plus largement la situation des "émigrants" toujours plus nombreux à chercher leur salut à l'Ouest, leur nombre causant finalement leur perte...
Je me suis rarement autant attachée à des personnages de roman, les malheurs des Joad poussent à l'empathie. J'ai mis du temps à terminer le roman car j'avais besoin d'alterner avec des lectures plus légères, mais cela n'a pas affecté mon ressenti car en quelques lignes, l'auteur vous ramène sous la tente des Joad, assis sur une caisse en bois, auprès du feu sur lequel grésille le maigre repas du jour.
Merci
Commenter  J’apprécie          474
Quel livre, mon Dieu !
Je confirme toutes les critiques précédentes, ce roman est un chef-d'oeuvre et John Steinbeck mérite bien son Prix Nobel.
J'ai eu un peu de mal au début à accrocher le récit et à me familiariser avec les personnages (peut-être dû à la densité de l'écriture et des descriptions).
Mais je me suis aidé en regardant le film et avec des fiches de lectures disponibles sur des sites d'études littéraires. Armé d'une structure cohérente et une vision d'ensemble je l'ai lu d'une traite à partir du cinquième chapitre. Et la fin est une perle rare d'humanisme !
Monumental !
Commenter  J’apprécie          472
C'est le premier roman que je lis de Steinbeck. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre et je l'ai commencé uniquement parce qu'il est dans plusieurs listes des classiques à lire. Mais lorsque je l'ai commencé, je n'ai pas pu le lâcher. Ce roman a été une révélation pour moi. Il fait partie des romans qui m'ont le plus marquée, de ceux que je considère comme faisant partie des indispensables à avoir lu au moins une fois dans sa vie.

Tout d'abord l'écriture de Steinbeck nous permet d'être au plus près des personnages, de leurs émotions et met bien en avant l'aspect social et défense des plus démunis du roman. Car c'est avant tout un roman qui nous parle des plus pauvres, des laisser pour compte du progrès, de la mécanisation et de l'industrialisation des Etats-Unis. A travers l'histoire de la famille Joad, c'est l'histoire de centaines de familles et de milliers de personnes que Steinbeck raconte. On ressent bien l'engagement de l'auteur et ses opinions politiques et économiques.

L'auteur alterne les chapitres consacrés à l'histoire des Joad et ceux plus généraux qui parlent de l'immigration, du rêve d'une vie meilleure et des désillusions. Ils décrit très bien la nature, la terre et les cultures. Un récit universel qui résonne encore d'une grande modernité et d'une terrible actualité.

J'ai été séduite par les personnages forts et riches du roman notamment la mère de la famille Joad qui se bat tout au long de l'histoire pour maintenir l'unité familiale et qui ne se décourage pas même dans les moments les plus difficiles (ou en tout cas qui ne le montre pas aux autres). Elle est véritablement le ciment des Joad.

Un récit dense et riche qui révèlent tous les sentiments humains ceux des pauvres qui n'ont rien et ceux des riches près à tout pour défendre leurs biens ; ceux qui espèrent et ceux qui ont peur face à la menace des changements ; ceux qui se battent pour survivre et ceux qui les exploitent sans scrupules.

Un chef d'oeuvre de la littérature américaine qui me donne envie de découvrir Des souris et des hommes du même auteur.
Commenter  J’apprécie          462
Gros coup de coeur !
Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour lire ce magnifique roman ? Bonne question. Je le voyais souvent passer sur des blogs, dans des critiques (toujours en bien) mais je pense que je me suis fait peur, toute seule. Je ne me pensais pas capable ou apte à lire ce récit. Quand on parle de trop d'un roman, qu'on le porte aux nues moi je me dis, humblement : ce doit être une littérature pour érudits !!
Et bien bonne surprise et bonne révélation qui va sûrement changer mon regard sur la littérature car il est facile d'accès et passionnant : 630 pages que j'ai lu en 4 jours.....
L'histoire : la famille Joad qui, suite à la crise de 1929 aux Etats Unis, se voit déposséder de son exploitation agricole et doit se lancer vers la Californie à la recherche de travail. Leur fils Tom arrive à ce moment, sortant de prison pour bonne conduite, où il avait été enfermé après un meurtre "par accident".
0n suit le périple de cette famille vers ce qu'il pense être un nouvel el dorado et ils vont être ballotés d'un endroit à l'autre, devant faire face à la réalité, aux milliers de gens comme eux sur les routes.
Famille unie mais qui va devoir surmonter bien des épreuves mais grâce en particulier à Man, la mère, restera solidaire dans les épreuves.
Une véritable épopée qui date de près d'un siècle mais dont j'ai été surprise de constater combien elle était encore très actuelle : émigration, rapports de force, la misère, le manque d'emploi, etc..... mais aussi la solidarité, l'entraide, l'amitié et la famille.
On pense souvent que les Joad ont atteint le fond du trou mais non ils continuent et s'enfoncent encore plus loin, rien ne leur sera épargné.
Chaque chapitre alterne avec une réflexion de l'auteur sur l'ambiance du lieu, du temps, des saisons etc.... qui donne une profondeur au chapitre suivant, une réflexion plus générale sur les événements.
L'écriture est très accessible, fluide et reflète parfaitement le thème, les descriptions (en particulier la cueillette du coton et des fruits) nous permettent d'imaginer l'environnement dans lequel ils évoluent
Vous l'avez compris j'ai beaucoup aimé ce roman.
Il a obtenu le prix nobel de littérature en 1962.
Commenter  J’apprécie          468
CHALLENGE NOBEL 2013/2014 (15/15)

John Steinbeck avait débuté mon challenge Nobel en mettant la barre assez haute avec "Des souris et des hommes", et voilà qu'il le clôt de façon magistrale avec "Les raisins de la colère".
Je n'en ferai pas le résumé, d'autres l'ont fait avant moi. Quant à la critique, qui suis-je pour me permettre de parler d'une telle oeuvre ?

Dans ce roman social poignant, l'auteur nous fait une démonstration convaincante de son talent d'écrivain. Délaissant par moment le parler familier de ces métayers américains, il nous embarque tout à coup dans des descriptions vertigineuses, par exemple du pays sous la sécheresse, de l'explosion de la nature à la belle saison mais aussi du calvaire d'une tortue traversant une route (chapitre 3).

De cette épopée vécue par ces migrants qui assistent à la naissance du capitalisme, j'en retiendrai surtout une ode à la solidarité, à l'entraide. Le peu qu'il leur reste, ils acceptent de le partager pour ne pas perdre leur dernier bien : la dignité.
C'est un roman (écrit en 1939) qui reste résolument moderne car la quête de l'Eldorado et le peu de poids dans la balance de l'être humain face aux intérêts financiers, sont des sujets toujours d'actualité.
A noter : le magnifique personnage de la mère, véritable "citadelle de la famille".

A lire absolument car ce livre n'est ni plus, ni moins, que notre histoire, les débuts de notre monde actuel. du Zola à l'américaine. 20/20

Deux regrets : celui d'avoir découvert cet auteur tardivement (merci Gwenn) et celui de ne pas connaître l'avenir de la famille Joad.
Commenter  J’apprécie          463
Si vous cherchez un superbe roman, voire un chef d'oeuvre, je vous conseille ce grand classique de la littérature mondiale.
Un livre jamais lu et dont, comme tout le monde, je connaissais globalement l'intrigue, ayant de plus, vu l'extraordinaire film de John Ford.

Mais le lire est une autre expérience et une autre émotion...

Cette histoire est celle des migrants.
Elle est universelle et intemporelle.
D'où qu'ils viennent et où qu'ils aillent, les migrants ont tous le même parcours semé d'embuches.

Il y a ceux qui sont chassés ou forcés de partir et qui prennent la route avec un maigre baluchon et toutes leurs pauvres économies.
Ils s'en vont, la mort dans l'âme, quittant tout derrière eux , mais convaincus que ca vaut le coup et qu'ailleurs ça sera mieux....
Et y a ceux qui exploitent et profitent de cette misère.

Rien n'a changé et rien ne change.
Seul le décor et l'époque peuvent varier.
Dans les Raisins de la Colère cela se passe aux Etats-Unis, après la grande dépression. La famille Joad quitte l'Oklahoma pour la Californie ...

L'écriture de Steinbeck est d'une actualité et d'une puissance incroyables .

Je recommande plus que chaudement cet extraordinaire bouquin qui va vous bouleverser.
Commenter  J’apprécie          450
Une claque magistrale. Ce livre là c'est le cri vers les puissants que poussent ceux qui n'on rien et à qui on va encore prendre davantage. Ce livre c'est celui du vrai peuple , celui qui doit survivre aujourd'hui et qui mourra demain en ayant survécu toute sa vie. Ces quelques lignes venant d'un simple lecteur ne peuvent faire ressentir ce que ce livre représente pour l'humanité. Steinbeck est un titan qui prouve combien les lettres américaines on une importance cruciale dans l'histoire de l'humanité. Une telle oeuvre d'art doit absolument étre lue au moins une fois dans une vie de lecteur .
Commenter  J’apprécie          442
Aller ou l'espoir semble permis,
meme en enfer.


Surexploitée, la terre s'en va. Les hautes herbes de la prairie ont du faire place aux champs, et leurs racines ne retiennent plus le sol. le coton, avide d'eau et d'humus, épuise cette terre qui, peu à peu, devient sable, devient poussière. le vent l'emporte,,, Pendant les années 1930, le Midwest américain est régulièrement balayé par ces tempêtes de sable, agrémentés de tornades et d'orages, qui recouvrent les maigres récoltes d'une poussière rougeâtre : on se croirait sur Mars.

Le Midwest, c'est là qu'il y a deux ou trois générations, des paysans venus de l'est, venus d'Europe, se sont installés sur ces terres fraîchement arrachées aux indiens. L'homme ayant la mémoire courte, trop courte, ils croient y avoir vécu depuis des temps immémoriaux, et toujours comme ils le font encore : les mules, la charrue, des petites exploitations familiales qui vivent largement en autarcie, vendant ce qu'ils ne consomment pas contre des vêtements, des semences, engrais et outils. Les années de poussière et de sable, le “dust bowl”, les mettent à genoux : ils n'ont pas assez de réserves pour faire face. Alors ils s'endettent, mettant en gage ce qu'ils ont, c'est à dire la terre. Quelques mauvaises récoltes de plus, et les banques saisissent la ferme. Pour en faire quoi ? Consolidant ces entreprises familiales en immenses propriétés, travaillées par des techniques industrielles – les banques ont de quoi investir – on en fera encore quelque chose, pense t-on. Alors il faut s'en aller; quitter ce qui a été toute sa vie, même son histoire ancestrale. Trouver un endroit où travailler la terre – on n'a jamais rien fait d'autre – en espérant, qui sait, économiser de quoi s'acheter un lopin et recommencer.

Dans Les Raisins, nous suivons la famille Joad, jetée de sa terre, en route de l'Oklahoma vers la Californie, espérant y trouver un travail et un nouveau départ. Mais c'est un départ en aveugle. La Californie n'est pas ce que l'on croit. le processus de concentration des fermes y est bien plus avancé qu'en Oklahoma. Quelques grands barons, et quelques banques, se partagent les terres arables de l'état. Tout est verrouillé. C'est une armée humaine, un flot de réfugiés économiques, qui va d'un fief à l'autre, traînant ses haillons, espérant survivre – on ne sait comment – jusqu'à la prochaine récolte, la prochaine paie. La misère, la maladie, la mort même sont au rendez-vous.

Steinbeck écrit ce roman en 1939, l'année où il signe une lettre approuvant l'invasion de la Finlande par l'URSS. Dans les années 1930, John a de fortes sympathies communistes, après-guerre il ira jusqu'à devenir un ami personnel de Lyndon B.Johnson. le cheminement d'un homme est une itinérance très personnelle où il ne faut pas toujours soupçonner l'intérêt et le calcul. Mais c'est donc bien un schéma tout à fait marxiste qui structure le roman : accumulation du capital, polarisation de la société, rôle abject de la petite bourgeoisie, séparation du prolétariat militant et de la masse du “lumpenproletariat”, lutte, martyrs...

Je retrouve ici ce style simple, dénué, “journalistique” qui m'avait déjà déplu chez Hemingway, On croirait avaler du yaourt 0% . Alors, 640 pages, c'est long..

Malgré cette petite réserve, et le positionnement très explicite de l'histoire dans le lit de Procuste du bon Karl, j'ai trouvé un roman fort, un narrateur qui a quelque chose à dire et qui ne manque pas son occasion. Ce ne sont pas des belles lettres,non, mais c'est assurément de la grande littérature : une épopée moderne.

Commenter  J’apprécie          432




Lecteurs (23687) Voir plus



Quiz Voir plus

Les raisins de la colère - John Steinbeck

Comment s'appelle la famille au centre du récit ?

Les Johnsson
Les Joad
Les Andrews
Les Creek

10 questions
130 lecteurs ont répondu
Thème : Les raisins de la colère de John SteinbeckCréer un quiz sur ce livre

{* *}