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Emballé par le premier tome, une longue respiration nécessaire avant le second tome permet de se replonger dans un roman aventursque loin des sentiers battus où se mêlent les réflexions les plus tordues et les éclairs de génie les plus brillants. On retrouve avec bonheur les personnages principaux, fidèles à eux mêmes bien que lancés dans des aventures cette fois extra-terriennes qui ne permet malheureusement pas de développer d'avantage encore les mille facettes du monde arpenté. Il faut savoir prendre le temps de (re)lire certains passages, ne pas s'y perdre, leur donner une importance qu'ils n'ont en réalité pas ou encore savoir attendre le moment où quelques centaines de pages plus loin, ils trouveront tout leur sens (pas toujours) dans ce qui pourrait être une forme d'éloge à la patience. La conclusion est assez dans l'air du temps puisqu'elle aborde un thème aujourd'hui presque majeur dans la culture SF mainstream mais cela ne doit pas gâcher le plaisir d'une oeuvre assez monumentale, parfois insondable mais qui méritera une relecture au moins dans quelques années.
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Je viens de finir les deux tomes et je suis très mitigé sur ce titre...

Le sujet de fond est génial et je n'en dirais pas plus au risque de spoiler tout le monde. C'est clairement un livre impressionnant tant dans sa construction, son langage, sa richesse technique et le travail de fond, de recherche de l'auteur tout simplement délirant.

Mais, parcequ'il faut arriver au mais, c'est la que le bas blesse.
J'ai eu l'impression de lire parfois un essai qu'on aurait pu résumer sous "Quand Platon raconte la physique quantique". le personnage principal censé faire parti d'une élite intellectuelle se place en permanence en candide agaçant. C'est très intéressant car immeserif et pour aborder des sujets complexes tel que la physique ou l'astrophysique mais rapidement ca devient usant.
On alterne durant les deux tomes des phases d'actions et des phases de discussions très longue.
Résultat j'ai vécu un ascenseur émotionnelle permanent ou à chaque fois que j'ai commencé à prendre du plaisir à la lecture j'ai été cassé dans mon élant par des passages bien trop compliqués qui gâchent un sujet de fond passionnant !
Bref un livre impressionnant a mettre au même niveau que le pendule de Foucault mais je crois que j'aurais préféré passer mon temps de lecture sur d'autres titres...
Bon courage!
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J'étais déjà attirée par ce roman en 2 parties dans sa version grand format de chez Albin Michel Imaginaire, aussi lorsqu'il a été annoncé dans sa version poche chez le Livre de Poche (sortie le 13/10/2021), je n'ai pas résisté et je l'ai demandé en SP.

J'ai mis un peu de temps à le sortir car j'avoue qu'il me faisait un peu peur. Il est annoncé comme un incroyable croisement entre Dune et le nom de la rose. "Un roman monumental, d'une extrême exigence. On arrive au terme avec le sentiment d'avoir lu un livre majeur." (Télérama) ou encore "Un chef d'oeuvre de la science-fiction qui met longtemps à déployer son univers, mais ensuite ne vous lâche plus." (Le Parisien).

De fait, ce roman est à mes yeux un ovni. L'action ne démarre vraiment qu'à la moitié de la 1ère partie soit à environ 400 pages sur 787 pages et même ensuite, les choses prennent leur temps. L'ensemble du récit se fait sur 1400 pages, comprenant beaucoup de digressions théoriques, scientifiques, religieuses et philosophiques et pourtant je ne me suis jamais ennuyée ! J'ai trouvé le récit passionnant et addictif. La plume est magnifique, le world building juste dingue et je tiens ici à saluer le travail de traduction qui est incroyable !

Pour vous situer un peu, nous nous situons sur la planète Arbre et nous rencontrons Fraa Erasmas, un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Édhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. Méfiante vis-à-vis du monde extérieur violent, la communauté ne s'ouvre au monde qu'une fois tous les dix ans. C'est lors d'une de ces courtes périodes d'échanges avec l'extérieur qu'Érasmas se trouve confronté à une énigme astronomique. Ce mystère va l'obliger à partir pour retrouver son mentor Fraa Orolo et vivre l'aventure de sa vie. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre dont il ignore quasiment tout.

J'ai effectué la majeure partie de ma lecture des 2 parties de ce roman en audiobook qui est d'excellente qualité et dont l'écoute a été totalement addictive. J'avais effectivement l'intention de n'écouter que la 1ère partie en ce mois de décembre mais je n'ai pu résister à l'envie d'enchainer directement avec la 2nde partie et de découvrir le fin mot de cette aventure épique.

Je vous recommande fortement ce roman mais avec toutefois un bémol : il me parait difficilement abordable pour les novices en SF.
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Néomatière à réflexion

Jubilation de deux tomes que ce pavé-monde des plus immersifs. L'auteur démarre par un avertissent aux non-aguerris à la fiction spéculative. Pour les amateurs de SF, pas besoin d'être prévenus, c'est tout ce qu'on a toujours cherché.
En effet, ce qui peut être rebutant, c'est le nombre de néologismes que l'auteur aligne avec une aisance suffisante pour qu'on le croie réellement habitant de la planète Arbre. Arbre est semblable à la Terre en bien des aspects, notamment par le fait que ses habitants ont des bras, des jambes, des mains et des sciences. Pourtant, le terme « science » ne sera jamais prononcé. Tous les néologismes décrivent un fonctionnement de société propre à ce monde et à son rapport à la connaissance. Ce sont quelques définition de leur Dictionnaire qui ponctuent les chapitres et insistent sur l'importance de (re)définir les concepts. Entre deux péripéties bien visuelles, on plonge profondément dans de longues discussions philosophique/scientifiques. Autour du thème « L'Homme a-t-il découvert les mathématiques, ou les a-t-il inventées ? » (pour simplifier), plusieurs écoles de pensées ont vu le jour. Évidemment, une intrigue prend place, se développe, le monde s'élargit...
Ce livre contient beaucoup de choses rebutantes comme ces longues discussions et de très longues descriptions. Mais ça ne bute jamais car tout y est fascinant. D'abord parce que tout y est nouveau, le vocabulaire, l'architecture, l'organisation sociale, mais surtout parce que chaque discussion même stérile et chaque description même interminable vous en apprend sur ce monde. Rien n'est ordinaire. Ou plutôt, même l'ordinaire paraît nouveau. Certains mots compliqués ont des équivalents simples chez nous mais rien que le mot inventé pour le décrire définit un rapport totalement différent à l'objet ou à la technique qu'il désigne.

Il y a quelque chose d'Umberto Eco et le Nom de la Rose dans ce roman, avec ces ascètes accaparés par leur soif de connaissance cadré et leur Discipline envers un mode de vie, les murs et escaliers entrecroisés dans lesquels ils vivent, avec la différence qu'ici, la grande érudition d'Umberto Eco est en intégralité imaginée.

J'aime beaucoup dans un bon livre de Fantasy me référer régulièrement à la carte géographique en début de livre. Ici, c'est une chronologie énumérant brièvement plus de 6000 ans d'histoire. le texte est assez bien écrit pour s'en passer mais s'y référer permet une meilleure compréhension encore. J'ai un regret, faute à l'édition française, c'est de n'avoir accès à cette chronologie que dans le tome 1, et au glossaire rassemblant la bonne centaine de mots inventés qu'à la fin du tome 2. Ce livre contient un cosmos et n'a pas été pensé en deux parties distinctes, c'est simplement un roman coupé en deux, sûrement pour ne pas effrayer les lecteurs devant un gros pavé. Pourtant, je crois que ceux qui seront attirés par ce type de lecture sont des férus de pavés. Pour ma part, j'en aurais bien pris encore plus, arrivé à la fin. En revanche, pour défendre l'édition française, un sacré défi a été relevé par le traducteur (Jacques Collin), car le livre (sorti aux USA en 2008) a été longtemps considéré intraduisible et on comprend pourquoi. En plus d'inventer des mots, ceux-ci forment souvent des petites boutades qui jouent sur la langue. En le lisant, je me suis demandé à quoi ressemblait le livre en anglais, tant j'avais l'impression d'être devant le délire d'un intellectuel francophone. Chapeau.

La prouesse de Neal Stephenson (et de son traducteur) est de réussir à créer une lecture fluide en présence de tous ses ennemis (monde inconnu, nouveaux mots, nouveaux concepts, nouvelles techniques). Les longues descriptions décrivent mine de rien beaucoup de choses, des lieux très grands et labyrinthiques. de même pour les mots et les concepts, c'est riche mais il faut souvent se contenter du minimum de compréhension avant que la suite ne déferle sur les lignes. Il y a donc une qualité propre à un très bon imaginaire : la densité. Deux tomes c'est beaucoup, mais c'est finalement très peu comparé à la richesse du monde décrit, son développement, son intrigue. le point de vue unique à la première personne a quelque chose à voir dans notre confort de lecture, une seule paire d'yeux est amplement suffisante à décrire cela. C'est même assez osé, car derrière la densité il y a le désir de rendre les choses faciles à saisir pour nous immerger. Là où d'autres auteurs choisiraient la polyphonie ou l'éclatement du récit pour une apparente complexité, Stephenson choisit le récit chronologique à la première personne, découpé en chapitre homogènes, à l'intérieur duquel la complexité peut s'épanouir.

Anatèm est un parfait livre de science-fiction par les (nombreux) thèmes qu'il aborde mais surtout par ce qu'il nous apporte. A travers ce monde inconnu, il met à mal notre rapport au savoir, notre rapport à l'autre, aux croyances, au mythique, il questionne notre organisation politique, et dans plusieurs domaines, il pousse très loin la spéculation sans jamais perdre de vue le plausible. Bref, comme un bon roman de l'imaginaire, il nous extériorise. Il nous sort de notre système de pensée, ce qui est indispensable à la santé de l'esprit. Stephenson n'a pas inventé tout ça tout seul, et sans les citer, il sait ce qu'il doit à tous les auteurs passés avant lui.
En plus de ça, on voyage, on en prend plein les yeux, plein les sens et plein la culture, et très souvent, on se marre.

Chef-d'oeuvre.
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Que dire... rien, comme ce livre en fait... J'avais lu le 1er tome, et comme je n'ai pas l'habitude d'abandonner (je le fais dans les premières pages) je suis passé à la suite... pour rien... Bon, le mec il s'est foulé à inventer tout un vocabulaire qui visiblement suffit à en impressionner plus d'un, mais au-delà de ça, quoi ? eh bien rien... C'est marqué un peu partout "le chef d'oeuvre" de Neal Stephenson... S'il suffit d'inveter des mots pour écrire un chef d'oeuvre alors en voilà un autre : La sphectrine de Glos flisqua ébourdement avilensant tout ce qui vêlugeait tout astour. Putain, qu'est-ce que je suis génial !!!
Quant au scénario, à l'histoire... rien de transcendant, rien d'autre qu'un ixième livre sur les mondes parallèles et leurs rencontres...
Non, vraiment rien dans ce livre ne mérite le terme de "chef d'oeuvre" si l'on est un lecteur honnête et pas un journaliste ou un réseauteur (éventuellement égyptien... ah,ah,ah... my private joke) rémunéré au panégyrique.
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Anatèm est un roman dont le monde créé est extrêmement dense et détaillé. Il est donc très dur à résumer et ce n'est pas facile de donner un avis qui soit construit, argumenté et le tout sans trop en dévoiler car justement la force de ce roman tient dans tous les éléments mis en place et leur traitement au cours de l'intrigue.
Arbre est une Terre alternative, qui ressemble beaucoup à la notre mais sans l'être. On retrouve la majorité des objets et technologies de notre quotidien mais sous un autre nom. Sur Arbre, la population est scindé en deux : d'un côté les gens qui ont une vie proche de la notre, de l'autre des communautés qui vivent cloîtrées. Les structures fermées ne s'ouvrent selon leur niveau que quelques jours tous les 1, 10, 100 ou 1000 ans. La superstition sur Arbre veut que le seul moyen de développer un raisonnement scientifique viable et fiable est de ne pas interagir avec le monde extérieur. Les consentes sont donc des équivalents de nos monastères et couvents mais pour érudits. Fraa Erasma sort au bout de 10 ans et peut découvrir en vrai les différences de modes de vie. Il se rend aussi compte que certains choses ne sont pas nette et que certains savoirs leur sont cachés. du coup il cherche à comprendre ce qui se passe quitte à perdre ce qu'il considère comme sa vie.
il faut accepter le fait qu'au mieux pendant 150p ce que l'on lit est incompréhensible. Une fois fait accepté on est plongé dans un univers génial et passionnant. Dans ce monde science et religion on plus ou moins inversé leur rôle : la science est devenu un aspect théorique qui ne s'ouvrent qu'aux privilégiés isolés et la religion doit se justifier d'exister et tenter de reprendre sa place. L'association philosophie, maths, sciences et logique est une réussite. le texte est principalement tourné sur les réflexions et débats, il n'y a donc pas beaucoup d'actions mais il y en a.
Tout a été pensé dans les moindres détail, c'est très intelligent. Mention spéciale pour avoir pensé à un détail biologique évident quand on le lit mais jamais évoqué nul part avant. Il n'y a pas que les réflexions philosophiques et scientifiques qui sont passionnantes à suivre, le traitement de la différence, de l'aspect humain et relationnel l'est aussi. Dans un monde où le milieu culturel est scindé en deux blocs hermétiques, on voit apparaitre deux visions du monde et l'on est témoin de la façon dont une rencontre entre personnes n'appartenant pas à la même communauté entre bloc permet ou non la communication. La différence apparait tout en nuance et est bien développée. On n'a pas de personnages stéréotypés ou plutôt pas de communauté stéréotypée.
Anatem est une lecture exigeante avec un fort besoin de concentration mais cela vaut la peine de se lancer.
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Pour sa publication française, Anatèm a été scindé en deux tomes. Il faut donc bien se rappeler que malgré cette séparation artificielle, les deux volumes de Neal Stephenson représente en réalité un seul et unique (monstrueux) roman. Cela présuppose que les défauts et qualités du premier tome en français s'applique bien évidemment au second. Pour les 500 dernières pages d'Anatèm, Neal Stephenson poursuit la pérégrination de fraa Erasmas qui, après avoir quitter Saunt-Édhar suite à la convoxe par le monde saeculier, a finit par partir à la recherche de fraa Orolo lui-même exilé à Orithéna sur l'île d'Ecba.

On prend les mêmes…
Pour ceux qui viennent de terminer Anatèm, ce second volume n'a donc, en toute logique, aucune surprise. Ici, Neal Stephenson continue son exploration/opposition du monde profane (qui inclut également les religieux de tout poil) et du monde mathique (ou scientifique). Cette fois cependant, l'intrigue autour des géomètres prend très clairement l'ascendant sur le reste et l'auteur américain se concentre sur le mystère représenté par la nature même de ces voyageurs venus d'ailleurs. Les conversations philosophiques passent donc dans un premier temps au second plan pour s'attaquer à des considérations plus épiques avec l'intervention directe des géomètres sur Arbre. Anatèm devient alors épique le temps d'une évacuation dantesque avant de revenir à ce que Stephenson fait le mieux : explorer des concentes.

Une visite à Saunt Trédégarh
Pour l'occasion, nous voici parachuté à Saunt-Trédégarh, une concente bien différente dans son fonctionnement de celle de Saunt-Édhar. Neal Stephenson joue avec le feu puisqu'il répète les mêmes mécanismes narratifs que dans sa première partie. le lecteur passe à travers de longs tunnels de dialogues philosophico-mathématico-astrophysique qui passionnent à nouveau grâce à l'habilité de Stephenson pour marier ses propres questionnements métaphysiques à son histoire globale. Autant dire que ceux qui ont décroché au premier tome ne risquent pas d'accrocher davantage au second. La force de cette dernière partie réside cependant dans la confrontation avec les géomètres, dans l'espace et dans le réel, où Stephenson disserte sur l'existence de plans d'existences parallèles et arrive à tirer des conclusions anthropologiques tout à fait passionnantes à ce sujet.

Suite de la critique sur Just A Word : https://justaword.fr/anat%C3%A8m-bf9f4e173704
Lien : https://justaword.fr/anat%C3..
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Il aurait été dommage de ne pas aller au bout de cette lecture. Anatèm vient d'entrer au panthéon de mes romans de science-fiction préférés. Une fois de plus, le seul défaut de ce livre, c'est son édition française en deux parties. Ce choix a dû diminuer le plaisir de bon nombre de lecteurs.
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Ce deuxième volume d'Anatèm, confirme le statut de chef d'oeuvre du roman. C'est une véritable bombe, que Neal Stephenson dote de niveaux de réflexion vertigineux à travers des dialogues et une intrigue très bien maîtrisés, tout en interrogeant la place des savants et de la connaissance dans la société. Je ne peux que vous le conseiller.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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