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3,58

sur 801 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me faisais une telle joie de lire ce livre. Ma première motivation c'était de lire un récit de voyage avec un âne. La deuxième motivation était de lire un récit de Stevenson, un gage d'une belle écriture et d'une narration très agréable. Et enfin la troisième motivation était de découvrir une partie des Cevennes. Mais j'ai été fort déçue. Tout d'abord la relation entre Stevenson et Modestine son ânesse n'est pas très chaleureuse ni complice. Il est assez cruel avec Modestine qui n'avancait pas assez vite à son goût et lui piquait le torse, j'avoue que mon sang n'a fait qu'un tour. C'est vrai que nous sommes au 19e siècle et qu'à l'époque l'âne n'était pas très bien considéré. J'ai bien apprécié l'écriture et le style de l'auteur mais je trouve qu'il n'y avait pas de rythme. J'avoue m'y être ennuyée. J'ai appris grâce au billet de Babelio(tes) que c'était l'un de ses premiers récits, bien avant "L'île au trésor" que je n'ai pas encore lu. Contente de l'avoir fini.
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C'est en visionnant Antoinette dans les Cévennes, film de Caroline Vignal, que m'est revenu en tête ce titre de Robert Louis Stevenson. Longtemps, j'ai voulu m'y plonger, intriguée par un tel périple et par-dessus tout, de l'utilité de le raconter. L'intérêt n'y était franchement pas jusqu'à ce film…
La randonnée pédestre de Stevenson débute le 24 septembre 1878 dans la région montagneuse du Massif Central, pays de gorges, de causses, de rivières et de panoramas grandioses. Jusqu'au 4 octobre, il parcourt sentes, sentiers et routes, accompagné d'une ânesse achetée à un paysan et qu'il s'empresse de baptiser du charmant nom de Modestine. Couchant parfois à la belle étoile, parfois dans des dortoirs communs de petites auberges villageoises, Stevenson prend langue avec les habitants et c'est ce qui rend intéressant le récit, outre la description des paysages et des sites tous magnifiques, d'où une certaine redondance à ce niveau.
Du reste, un voyageur d'une telle trempe devait être assez rare à cette époque et dans cette région reculée, Stevenson faisant état d'un tracé de chemin de fer alors en cours d'élaboration. le calme des lieux traversés et l'impression d'être hors du temps sont parfaitement rendus dans ce récit fort bien écrit qui, de surcroît, contient quelques pépites historiques bien venues. Je recommande les deux : le film et le livre, dans une perspective différente mais complémentaire.
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Admirable auto-dérision (voir citation) d'un des premiers touristes modernes, qui sait à la fois nous rendre compte des aventures et mésaventures bien prosaïques du marcheur inexpérimenté, et à la fois nous faire ressentir la transformation intérieure profonde et inénarrable que ce type d'expérience induit chez celui qui la tente...
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En 1878, pendant quatorze jours, Robert Louis Stevenson va effectuer, en compagnie de Modestine son ânesse, un voyage à travers les Cévennes.

Si les débuts sont un chaotiques( apprivoiser un âne n'est pas une mince affaire) l'auteur parvient à comprendre l'animal et à se familiariser avec lui.

A travers ce récit évoque ses rencontres avec les habitants de cette région marquée par des conflits religieux et sa découverte d'une nature parfois inhospitalière mais toujours porteuse de surprises et de sensations nouvelles.

Si les évocations de nuits à la belle étoile sont très parlantes, ce qui marque le plus c'est l'identité de cette région traversée. Une identité forte qui porte les stigmates d'une histoire violente (la révolte des Camisards) et qui peut encore interroger le lecteur contemporain sur la tolérance religieuse.

La version numérique dont je disposais ne comportait pas de préface qui aurait été bien utile pour appréhender les épisodes historiques mentionnés plus haut. Ceci-dit, la lecture abordable a été aussi très instructive.
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Chaque mot du titre est important ici. D'abord, commençons par le commencement, le « voyage ».
Comme souvent dans un récit de voyage ou dans un conte initiatique, ce n'est pas la destination qui compte, mais c'est le chemin parcouru pour l'atteindre qui importe. Stevenson n'est pas dans la performance physique comme pourrait l'être un voyageur pressé d'aujourd'hui, ses étapes sont de taille variable, il s'arrête quand il le souhaite, ou quand les circonstances l'y obligent. Ce n'est pas non plus un topo de randonnée au sens actuel, dans la mesure où il donne peu d'indications précises : il monte, il descend des pentes raides, sans vraiment d'indication de kilomètres ou de dénivelés. Il ne donne pas forcément non plus les toponymes des lieux traversés, quelques villages, mais rarement les torrents ou les cols.
« L'âne » du titre, c'est Modestine, d'abord véritable compagne de voyage dont le Narrateur analyse les sentiments, à progressivement simple utilité puisque sa présence devient de plus en plus réduite dans le texte, à peine mentionne-t-il qu'il la nourrit. Cependant, certains passages peuvent sembler dérangeants, dans la mesure où il la fait coopérer en la battant au sang...
« Les Cévennes » enfin, pour moi le coeur du texte. Ce sont le lieu du voyage, ces montagnes raides et ses vallées encaissées, au milieu aride, peu peuplées, rurales. Stevenson décrit avec poésie et beauté ce paysage austère en faisant appel à plusieurs sens. Il n'est cependant pas désert, puisqu'il est peuplé. Il est peuplé de sons, le sons des oiseaux, des rongeurs, celui du vent dans les feuilles. le paysage sonore est aussi composé du son des cloches des troupeaux – ou celle du monastère, des chants des bergers ou des passants, parfois simples présences lointaines. Les Cévennes sont vivantes aussi par les odeurs qu'évoque Stevenson, celle de l'eau fraîche qui désaltère, celle de la garrigue au soleil, celle de la châtaigneraie au début de l'automne... Car ce paysage désertique n'est cependant pas désert, il est peuplé et transformé par l'homme depuis des générations. Les hommes ont aménagé les cultures en terrasse, appris à développer la sylviculture et les pâturages, creusé des sentes sous les sabots des troupeaux... Mais ce monde qui pourrait sembler immobile et immuable, comme les dortoirs des auberges qui paraissent figer dans le passé, ne l'est qu'en apparence : la modernisation arrive peu à peu, avec ses débats politiques entre républicains et monarchistes, ses ouvriers des ponts et chaussées qui tracent des routes rectilignes...
Mais un aspect central du texte n'est pas évoqué par le titre : la religion, ou du moins la spiritualité. Stevenson rencontre les moines trappistes vivant en ermite dans le désert, débat de théologie avec des hommes faisant une retraite spirituelle, discute de la présence de Dieu avec un vieil homme rencontré sur le chemin. Et, surtout, les Cévennes sont une terre liée à la religion, aux religions et aux guerres de religion, ayant abrité la guerre des Camisards, ces protestants attaqués par les armées royales de Louis XIV après sa révocation de l'Édit de Nantes. Stevenson cherche donc dans le paysage et dans les âmes de ceux qu'il rencontre les traces du passé, traces physiques des massacres comme traces psychologiques dans les mémoires de ceux d'aujourd'hui – un siècle et demi après. Il n'insiste pas trop sur ses propres croyances, se mentionnant à dire qu'il est un protestant écossais tolérant, voyant Dieu partout. Mais son voyage est en lui-même spirituel, lui qui contemple les beautés de la nature en marchant, qui vit en ascèse ne se nourrissant parfois que d'eau-de-vie et de chocolat – il ne va pas jusqu'à prendre seulement de l'eau et du pain, voire n'ayant qu'un âne pour seul compagnon, réduit donc malgré lui au silence, loin des femmes aussi qu'il admire de façon lointaine.
Oui, la nature devenant un temple pour célébrer une divinité, toute l'oeuvre est emplie de spiritualité.
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Lorsque Robert-Louis Stevenson décide de parcourir les Cévennes pendant une dizaine de jours, il ne s'attend pas à devoir partager sa route avec Modestine, une ânesse au caractère bien trempé qu'il va devoir acheter au début de son périple, celui-ci s'avérant plus ardu que prévu. Ils chemineront ensemble du Monastier à Saint-Jean du Gard, en passant par la traversée de la Lozère.

De ce cheminement nous sont racontés les aléas – les débuts compliqués avec Modestine qui ne veut avancer qu'à un rythme horriblement lent, les égarements dans la lande en raison du temps ou de la nuit, l'accueil plus ou moins courtois des rares habitants de petits hameaux – et les rencontres, sur la route, ou dans un monastère où il s'arrêtera quelque temps, faites de conversations qui apportent à notre écossais protestant un autre regard sur ce coin de la France qui lui était inconnu.

Au cours de ce cheminement nous est également relatée l'histoire des Camisards, insurgés protestants des Cévennes de la fin du XVIIème siècle qui se sont révoltés contre les persécutions faisant suite à la Révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV. L'auteur suit leurs traces, les imagine dans ces contrées qui sont pour lui source de fascination, et ce malgré tous les aléas rencontrés, pour leur rendre hommage.

Voyage avec un âne dans les Cévennes a été une découverte intéressante, en ce qu'il est une autre facette littéraire de Robert Louis Stevenson que je ne connaissais pas encore, mais je ne pense pas en garder un souvenir impérissable.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Robert Louis Stevenson a 27 ans quand il lui prend l'envie de traverser les Cévennes à pied. Il monte son expédition, s'achète un âne, un équipement complet... et hop! il démarre.

Il entreprend de nous raconter son âne, les paysages, les rencontres, les villages perdus du Gévaudan, les petits esprits et les grandes âmes paysannes. En Ecossais protestant, le choix du lieu n'est évidemment pas fortuit. le pays des Cévennes est largement protestant. L'auteur va s'épancher sur les Camisards, temps forts des affrontements catholiques-protestants dans la région au début du XVIIIè siècle.

C'est vivant, caustique, mais on tourne vite en rond et il m'a manqué un rythme, une finalité. le sujet de la religion ne permet pas (comme R.L. Stevenson le traite) de durer. Quelques discussions avec des villageois ou des moines alimentent le débat. Les auberges largement décrites avec les charmes des servantes et des patronnes comblent un peu, mais cela ne m'a pas totalement convaincu.
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Traverser en touriste en 1878 les Cévennes avec un âne voilà bien une drôle d'idée pour cette époque et pour les paysans du Gévaudan, mais voilà Stevenson nous conte cette expérience voulue et assumée de marcher avec cette petit ânesse (Modestine) et dormir sous les étoiles par envie et non pas par nécessité.
Un récit que l'on aurait aimé plus descriptif du voyage lui même que de l'histoire des guerres de religions des Cévennes mais ce récit est un incontournable pour qui veut rêver des chemins de traverses et la lenteur du voyage à pieds si propice à la rêverie au sein de cette nature de France restée si belle.
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Ce récit m'a surpris par une certaine fraîcheur de ton, de style, inattendue pour moi dans un texte de cette époque. Il s'agit du récit d'un court voyage, ou plutôt d'une courte randonnée dans les Cévennes, de moins de deux semaines. . A l'époque, à l'automne 1878, R l'Stevenson n'est pas encore l'auteur célèbre qu'il est aujourd'hui, c'est juste un jeune homme écossais de près de 28 ans, baroudeur inexpérimenté.
Lire ce récit à notre époque de tourisme de masse est aussi fort agréable : il se fait fabriquer une sorte de duvet, il voyage avec un âne pour porter ses bagages, pas de GPS et guère plus de carte. Par contre dans presque tous les villages il y a une auberge, qui, de par les descriptions, ressemble plutôt à un gîte d'étape avec dortoir collectif. A cette époque, les gens marchent beaucoup, mais marcher pendant des heures pour l'unique plaisir de marcher est tout à fait inhabituel. Il fait preuve d'humour lorsqu'il rapporte ses mésaventures avec l'âne qu'il a baptisée Modestine, avec laquelle il ne sait pas du tout comment s'y prendre. Au départ il n'est pas spécialement attaché à cet âne mais dans les dernières pages, quand il doit le revendre, on sent bien comme son attitude a changé.
Ce qui m'a frappé aussi c'est le goût marqué de l'auteur pour la solitude, même s'il apprécie les rencontres, son humeur égale face aux petites mésaventures, son auto-dérision, bien qu'à d'autres moments au contraire il soit aussi parfois présomptueux. le style est agréable, l'écriture est belle avec des descriptions qui ne tombent pas dans le romantisme, essayant de nous faire voir, sentir, entendre ce qui l'entoure. Par contre je n'ai pas du tout apprécié toutes les considérations religieuses que ce soit lors de son hébergement dans un monastère ou ensuite en pays camisard. Ses informations sur l'histoire locale sont un peu trop didactique et ses jugements sur les populations locales un peu hâtifs et à l'emporte-pièce. le rythme du récit en est ralenti. du coup je mets une note moyenne à un texte qui ne manque pourtant pas d'intérêt.
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Peut-être que j'en attendais trop mais je l'avoue: j'ai mis à peu près la moitié du livre pour commencer à m'y intéresser!
La seule partie qui a su me retenir un peu a été le moment où il marche sur les traces des Camisards, en quelque sorte, et j'en connais tellement peu sur leur histoire que j'étais un peu perdue.
C'est très bien écrit mais j'ai eu envie de plaindre la pauvre ânesse tout du long et j'ai mis un temps fou à le finir faute d'être vraiment accrochée.
Peut-être parce que je ne suis pas du tout une enfant des Cévennes?
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