Soeur pluie
Merci de caresser
les joues de la rose
qui s'épanouit
Et de te mêler
aux larmes de gratitude
qui ruissellent sur nos visages
trop longtemps à sec
Merci pour la petite musique
née du clavecin de tes gouttes
comme des doigts de Duphly
Et de laver toi aussi
le ciel en pleurant de joie
Jamais les nuages, qui en sont pourtant si prodigues, ne m'avaient offert autant de paréidolies.
Les nuages qui m'ont émerveillé hier en fin d'après-midi, n'étaient pas, et loin de là, en reste ce soir, alors que le vent, revenu en rafales, les fouettait de plus belle dans un ciel aux bleus variés à l'infini.
Jamais le genêt ne m'a paru aussi lumineux.
Jamais le merle aussi tonitruant.
Des signes? Mais de quoi?
Un émerveillement non partagé régresse en angoisse!
Concassé par le soleil
puis secoué par le vent
le genêt s'effrite
et ce qui était lingot massif
n'est plus que piètres pépites
dans le tamis d'orpailleur
de la pluie
J'ai écouté ce matin le merle comme le Bach du dimanche. Cette seule analogie justifie l'acte de m'être levé!
Heureux ceux dont
la tendresse intarissable
fait d'eux des sources de joie pure
des fontaines de jouvence
Et heureux ceux qui
recueillent comme des vasques
la vivifiante sève de leur don
Le sans mesure du vrai amour
dont ils débordent en cascades
Et déjà je suis seul avec...la poésie, à laquelle je recours pour témoigner de l'anecdote vécue tout juste avant!
J'ai toujours cru
aux signes d'élection
et voilà qu'en descendant
du tertre de Montmartre
je me laisse surprendre
par ce pigeon qui à travers un arbre
m'adoube avec une belle fiente
au vert entre la morve
et la moutarde forte
Tache tenace dont je fais pourtant
aussitôt un tendre blason pour la joie