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3,5

sur 187 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Un combat » est l'une des quatre nouvelles qui composent ce petit recueil. Quatre nouvelles dont trois , « L'exigence de profondeur »,« Un combat » et « le testament de Maître Mussard » ont en commun la description d'une obsession qui finira par ronger et détruire le personnage principal du récit.

Ainsi dans « L'exigence de profondeur », un critique provoquera le dessèchement de l'inspiration d'une jeune dessinatrice complimentée, mais manquant de profondeur… Une idiotie retrouvée le lendemain même dans tous les journaux et reprise dans toutes les conversations de salon ; jusqu'à l'obsession et la destruction…
Dans « Un combat », une partie d'échecs se terminera par la déchéance du vainqueur et son abandon du jeu pour avoir battu un jeune tellement intelligent que personne ne comprenait son jeu… incompréhensible…

« le testament de Maître Mussard » : nous sommes en 1753. Un buisson de rosiers chétif contraint Maître Mussard à des travaux de terrassement… Quelle ne fut pas sa surprise, à faible profondeur, de découvrir ce que nous appellerions aujourd'hui des fossiles de coquillages. Il en déduira la conchylisation de la terre et après de nombreuses recherches, finira par considérer que notre planète finira conchylisée comme… la lune. Il finira lui même minéralisé et devra être inhumé à angle droit pour éviter de la casser…

Trois nouvelles somme toute assez peu convaincantes… Si l'on fait abstraction de la description remarquable de la partie d ‘échecs de « Un combat ». On s'y croirait !

Un petit recueil qui pourrait être qualifié d'insignifiant, s'il n'y avait pour finir, « Amnésie littéraire » : un vieil homme à qui l'on a posé la question « quel livre vous a impressionné, marqué, fait changer » découvre abasourdi qu'il tout oublié de ses lectures passées…

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Décidément Patrick Süskind a beaucoup de talent. J'ai apprécié ces quatre nouvelles qui parlent toutes plus ou moins d'une obsession.
La première (celle que j'ai préféré) créé à partir de la réflexion d'un critique sur le soi-disant manque de profondeur des dessins d'une jeune femme une angoisse telle qu'elle va non seulement renoncer à dessiner mais foutre en l'air toute sa vie.
La seconde est sur un retraité qui joue régulièrement aux échecs sans panache mais sans jamais faire d'erreur, et a gagné contre tous ses adversaires. Lorsqu'un nouveau joueur se présente, tous les spectateurs s'imaginent sur sa bonne mine qu'il est un maître malgré des déplacements étranges. Lorsqu'il le bat, le retraité est lui-même déçu et abandonne ce jeu. Je ne m'intéresse pas particulièrement aux échecs et n'ai que des connaissances générales sur les règles, je n'ai donc pas apprécié comme je l'aurai pu cette nouvelle.
La troisième parle d'un personnage du XVIIIème qui trouve en creusant dans son parc à quelque endroit que se soit puis dans tous les endroits possibles des pierres en forme de coquillage, la résolution de cette énigme devient une idée fixe. Et il finit par penser que le monde entier se transforme en coquillage.
Dans la dernière, la question du livre qui a changé sa vie, entraîne un lecteur assidu à s'interroger sur ses lectures et à découvrir qu'il ne s'en souvient plus.

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J'ai beaucoup apprécié ce petit livre, recueil de 4 nouvelles courtes. J'adore la manière d'écrire de Patrick Süskind, sa façon de décrire les personnages, leurs pensées, leurs ressentis, à chaque fois c'est l'immersion totale.
Les quatre nouvelles sont:
"L'exigence de profondeur": Comment une petite phrase banale peut dérégler une machine bien huilée. Un thème déjà retrouvé dans "Le pigeon": une toute petite chose entraine un grand bouleversement, une sorte de théorie du papillon.
"Un combat": un âpre combat qui n'est âpre que parce qu'il repose sur des préjugés.
"Le testament de maître Mussard": Ha la conchylisation implacable, inéluctable... L'âge, la mort, tu es poussière et tu redeviendras poussière, la vie et les minéraux...
"L'amnésie littéraire": ça me rappelle quelque chose, une situation où... en fait, je ne sais plus, mais qu'importe c'est comme dans ce livre..., de..., enfin bref, l'important c'est le message, quel était-il déjà?

J'ai adoré ce livre et en le refermant je n'ai qu'un hâte: découvrir La contrebasse. Et si c'est du même acabit, alors aller chercher tous les livres de Patrick Süskind que je n'ai pas encore lu.
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Je ne sais pourquoi Patrick Suskind a donné à ce recueil de nouvelles (quatre en tout) le titre de la deuxième nouvelle "un combat". Aurait-il une attirance toute spéciale pour les échecs? Naivement, je dirais qu'il fait référence ici plutôt au combat qui mène à la mort, le theme qui l'obsède tout le long.

Par ailleurs, je ne peux pas m'empêcher de faire le parallèle avec Stefan Zweig " le joueur d'échecs ", dont l'intrigue était sans conteste plus accrocheuse. Ici, dans les quatre nouvelles, l'épilogue ou la finale devrais-je dire est abrute, parfois prévisible, comme dans 'l'exigence de profondeur', un peu comme dans un thriller télévisé , où on devine immédiatement qui est le meurtrier. L'auteur encore une fois semble fasciné par le thème de la mort, bien qu'aux échecs un mat ne soit jamais une mort définitive, l'auteur la rend fatale, c'est déprimant, surtout pour un amateur d'échecs comme moi.
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Quatre nouvelles qui nous emmènent au plus profond des tourments des protagonistes.
« L'exigence de profondeur » où comment un critique avec un seul mot peut faires sombrer la plus talentueuse et prometteuse des jeunes artistes.
« Un combat » lorsqu'un jeune joueur d'échecs affronte un vieil homme que nul n'a pu battre jusqu'alors, et qui, à force de coups improbables et extraordinairement risqués fait vaciller le vieux champion au grand ravissement des spectateurs.
« le testament de Maître Mussard » : Un homme parti de rien et devenu notable décide de faire des travaux dans le jardin de la somptueuse propriété qu'il vient de se faire bâtir en cette année 1753, va faire une découverte qui va totalement bouleverser et sa vie et son corps.
« Amnésie littéraire » et cette grande question : au final au crépuscule de votre vie qu'aurez-vous retenu de ces milliers de livres lus depuis votre enfance ?
Quatre jolies nouvelles qui se laissent dévorer avec délectation.
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Après avoir lu le parfum, le pigeon et La contrebasse, qui chacun à leur manière m'ont enchanté, je poursuis mon coup de coeur pour l'écrivain avec Un combat. En réalité le livre est un recueil composé de quatre nouvelles : L'exigence de profondeur, Un combat, le testament de maître Mussard et Amnésie littéraire.
J'ai encore une fois retrouvé dans ces quatre histoires ce que j'apprécie tant chez Patrick Süskind. Alors de façon forcément moins « intense » certes, puisque sont des nouvelles vraiment très très courtes, mais elles restent toujours un plaisir à lire. L'humour, la pointe d'absurdité, l'originalité, la plume agréable ; tous les ingrédients Süskind étaient encore réunis.
Dans la première nouvelle, L'exigence de profondeur, il s'agit d'une artiste qui s'entend dire un jour qu'elle manque de profondeur et cette simple remarque sera le début de sa fin, une déchéance aussi rapide qu'insensé, une histoire assez dingue à lire et que j'ai trouvé finalement est assez significative du poids des mots dans la vie.
Un combat décrit la partie d'échecs entre un vieil habitué et un jeune mystérieux en plein jardin du Luxembourg, combat tendu et étrange où l'issue ne sera pas celle à laquelle on s'attend. Bien que ce ne soit pas l'histoire sur les échecs la plus spectaculaire à lire, elle est plutôt bien menée et captivante.
Avec le testament de maître Mussard on atteint un seuil dans l'absurde car on va lire le testament d'un homme qui croit avoir découvert le secret ultime de la vie terrestre, un secret aussi farfelu qu'improbable et qui fut sincèrement très étrange à lire !
Et enfin Amnésie littéraire, que j'ai particulièrement appréciée, où un homme raconte son amour de la littérature et des livres confronté à son problème de mémoire… Il se questionne sur le souvenir que laissent en nous nos lectures, sur ce qu'on oublie et ce que l'on garde. On entre en quelques sortes dans sa tête, c'est encore fois très drôle puisqu'il est totalement déboussolé par ses propres réflexions jusqu'à se perdre dedans. Mais c'est aussi légèrement triste sur les bords car la perte de mémoire est au final un sujet terrible et angoissant.
Bref, encore une très bonne lecture de Patrick Süskind, décidément unique et talentueux.
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Quatre nouvelles de l'auteur du Parfum dans ce recueil. Des nouvelles courtes, ironiques et agréables à lire.
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Des nouvelles très intéressantes, mais s'il ne fallait en lire qu'une lisez la première "l'exigence de profondeur" , dont l'ironie et la simplicité m'ont totalement subjuguée. A lire absolument. Il y a dans cette plume quelque chose de très direct et efficace qui nous transmet toujours la bonne information avec une fluidité et une apparente simplicité.
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Quatre textes assez différents qui possèdent le point commun d'aller à rebours des traits redondants de l'écriture contemporaine. L'auteur ose s'aventurer dans des phrases longues, structurées correctement et intelligibles sur le fond. S'il ne s'agissait d'une traduction, l'auteur aurait peut-être même ressuscité le style ampoulé du XVIIIème siècle dans "le testament de Maître Mussard".

Le texte le plus intéressant est sans conteste "Le combat". On assiste à une partie d'échecs, non pas du point de vue des joueurs ou d'un spectateur anonyme, mais du point de vue du groupe qui y assiste, et qui prend fait et cause pour l'adversaire héroïsé d'un champion local plutôt misérable, adversaire doté d'un aplomb et d'un charisme qui ne laissent apparemment aucun doute sur l'issue. le résultat est assez drôle, avec des descriptions du jeu qui n'ont rien à envier aux scènes de bataille les plus épiques, et qui créent un effet de disproportion totale et de rêve éveillé dans les réflexions du public. Tel coup apparemment insensé apparaît dès lors comme une disposition préalable au coeur d'un plan génial qu'il faut admirer sans réserve, puisque l'on s'attend à en voir les effets dévastateurs à chaque coup, en vain, jusqu'au bout de la désillusion. La passion l'emporte tellement sur la technique dans les descriptions qu'il n'y a vraiment pas besoin d'être un spécialiste des échecs pour apprécier. On croirait voir les Français autour de l'Empereur pendant les Cent-Jours, en train de se pousser du coude avec des clins d'oeil, affirmant qu'on va voir ce qu'il va leur mettre, aux aut'couillons, ... et puis il y a Waterloo, et le réveil.

Les autres récits sont moins frappants mais pas inintéressants du tout. "L'exigence de profondeur" fait réfléchir sur l'impact du reproche gratuit, la seule chose que distingue l'artiste dans un océan de louanges et qui entraîne sa descente aux enfers. "Le testament de Maître Mussard" est loin d'être évident car il ne constitue pas véritablement une histoire mais expose l'angoisse existentielle d'un homme qui, au crépuscule de sa vie de labeur puis de recherches, essaye de prévenir l'humanité que la terre est en train de devenir une roche à coquillages inculte, où la vie ne sera bientôt plus possible ; difficile de faire la part des choses entre la folie et la théorie scientifique, alors que la conclusion semble lui donner raison. "Amnésie littéraire", pour finir, relève plutôt de l'anecdote, peut-être authentique même si symboliquement placée sous le signe de l'oubli, dont l'intérêt consiste à livrer une vision singulière et pas invraisemblable de l'acte de lecture.

On l'aura compris, ce petit livre explore avec intérêt plusieurs genres ("épicomique", scientifique, théorie littéraire) et plusieurs thèmes (art, influence des masses, écologie), ce qui en fait un recueil à la fois rapide, utile et agréable à lire.
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L'amnésie littéraire est une nouvelle qui m'a beaucoup parlé et, il est vrai, qu'elle livre une morale pertinente : l'important n'est pas de se souvenir d'un ouvrage mais d'être conscient qu'il nous imprègne et parfois nous transforme.
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