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3,19

sur 148 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une bière, une fenêtre. Je plante le décor. Pas beaucoup plus. de cette bière, je perçois sa fraicheur, son intimité, son amertume. de par la fenêtre, je vois mon coin de rue, un paysage inchangé depuis des années. Amertume aussi d'un regard vide sur ce bout de bitume et le jardin du voisin, vieux grincheux et aigri. Je pense à cette année écoulée. Cette femme qui s'est fait assassinée juste en bas, ma femme !

Je ne cesse de repenser à ce jour où je m'attelais en cuisine, des spaghettis à la bolognaise, herbes fraiches et senteurs méditerranéennes. Je l'attendais. Elle était en retard. J'étais en colère. Elle a sonné, je n'ai pas répondu de suite. Elle a sonné de nouveau, je lui ai ouvert tranquillement, sans faire plus attention, sans même prendre le temps d'écouter l'interphone. On a sonné encore. Je suis descendu. On m'annonce que ma femme vient d'être descendue, juste au portail. J'étais sonné.

Depuis…

Depuis, je ressens cette douleur lancinante qui m'étreint toutes les nuits.

Depuis, je me sens perdu dans ce monde, et je repense à cette soirée, debout nu à la fenêtre. Il y a un truc qui cloche, dans ce décor. Je n'arrive pas encore à le définir, mais…

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le début de ce roman est très séduisant : Peter Taler est inconsolable depuis le meurtre (inexpliqué) de sa femme, Laura, assassinée en bas de leur immeuble alors qu'elle sonnait pour entrer, un an avant le début de l'histoire. Depuis un an, il maintient certains rituels lui rappelant la présence de la défunte, et passe ses soirées à scruter le panorama depuis son salon, avec l'impression que « quelque chose n'était pas pareil, mais il ne savait pas quoi ». Jusqu'au jour où il se rend compte que son voisin d'en face déplante certains de ses massifs pour en replanter d'identiques, mais plus jeunes. Quand ce même voisin lui envoie par la poste des photos de son immeuble datant du jour de la mort de sa femme, il traverse pour sonner chez lui, et va découvrir le projet fou de cet homme : prendre le temps de court.

Donc si ce début, baignant dans une ambiance hitchcockienne m'a bien accrochée, la suite, entre polar et roman fantastique, m'a plutôt déçue, même si ça se lit. le retournement ne fut pas, pour ma part, insoupçonné, et l'intrigue traîne en longueur. J'ai décroché. Et pourtant, c'était tellement prometteur…
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Oublions la parenthèse des Allmen, exercice divertissant mais anodin. Avec le temps, le temps, Martin Suter revient à son genre de prédilection que, faute de mieux, on appellera le thriller métaphysique. En gros, il s'agit ici de faire la nique au temps qui passe, qui n'est qu'un leurre puisqu'il n'existe pas (le temps). Oui, bon, l'écrivain suisse explique tout cela bien mieux et en plus, il prend tout son ... temps. L'idée est de reconstituer, à l'arbuste et au pied de lampe près, l'environnement d'une journée de 1991, quand les épouses des deux héros du livre étaient encore vivantes. Comme souvent chez Suter, l'intrigue du livre est une implacable mécanique de précision au service d'un concept qui frise ici l'abstraction. Entre analepses et mise en place minutieuse d'une stratégie pour retrouver le passé, l'auteur nous noie parfois sous les détails les plus prosaïques même si l'humour vient de temps à autre faire diversion. Sous le couvert du thriller nimbé de fantastique, le vrai thème est pourtant celui du refus du deuil qui donne une tonalité très grise et triste au roman. Son dénouement est particulièrement déconcertant, une pirouette qui discrédite pratiquement tout ce qui a été écrit les 300 pages précédentes. Evidemment que cela doit amuser Suter d'auto-détruire in fine son roman mais c'est c'est diablement frustrant.
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Laura, l'épouse de Peter Taler, a été assassinée devant la porte de son logis, il y a un an. Depuis, Peter traîne sa peine, refait inlassablement les mêmes repas, met le couvert pour deux et allume des Marlboro Gold qu'il laisse se consumer en souvenir de celle qu'il aimait. La police n'a aucun indice sur le meurtrier mais Peter ne désespère pas : il passe de longues heures à la fenêtre pour essayer de voir ce qu'il n'avait pas vu ce soir-là et, en effet, "quelque chose n'était pas pareil"... Il s'aperçoit ainsi de menues modifications dans le paysage qu'il observe de sa fenêtre et finit par comprendre que ces changements sont l'oeuvre de son voisin, un octogénaire du nom de Knupp. Les deux hommes, tous deux veufs, vont se rapprocher et Taler va finit par adhérer au projet pour le moins extravagant du premier : recréer l'environnement de la journée qui a précédé le décès de Martha Knupp afin de changer le cours du le temps.
Mon avis sur ce livre est plutôt mitigé : j'ai aimé le prétexte (faire revivre celle disparue trop tôt) et la réflexion sur la culpabilité et le temps mais j'ai trouvé beaucoup de longueurs. Les descriptions sur les travaux entrepris pour que tout soit semblable à l'année 1991 m'ont paru un peu fastidieuses. J'ai lu en diagonale les 20 dernières pages (ça, c'est pas très bon signe) pour arriver au dénouement - qui m'a laissée un peu circonspecte pour tout dire. Pas vraiment emballée par cette première rencontre avec Martin Suter donc.
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Après les lénifiants Allmen, c'est un plaisir de retrouver un roman Martin Sutter avec une ligne narrative méticuleuse.
Et, sans être emballé, j'ai apprécié le cheminement obsessionnel de ces deux personnages et cette idée de non temporalité et de superposition.
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Peter est veuf, tragiquement veuf. Sa femme Laura est morte, assassinée au pied de leur immeuble. La police enquête mais n'avance pas. Peter est noyé dans le chagrin, pense à la vengeance et finit par remarquer que quelque chose n'est plus pareil. Mais quoi ? Des arbres qui changent, des voitures qui se garent autrement, l'allure de la résidence qui n'est plus tout à fait la même. C'est dans cette ambiance que Peter fait son enquête et se lie avec son voisin Knupp. Celui-ci développe une drôle de théorie : il faut contrecarrer le temps pour démontrer qu'il n'existe pas et ainsi la mort de la femme de Peter ne serait plus vraiment réelle, conjurée. Pour se faire, il s'agit de remettre les décors du jour où Laura a été assassinée pour contrecarrer le temps. Sauf que tout n'est pas aussi clair et limpide que cela. La vérité crue et cruelle aime se rappeler à notre bon souvenir, notamment celle du temps qui passe sans se soucier de nous.

C'est la première fois que je lisais un roman de Martin Suter. J'ai été emballée par le début et le développement de cette théorie que le temps doit être contrecarré car de toute façon, il n'existe pas. Martin Suter fait monter le suspens, parle du chagrin, du deuil et de l'impossibilité de tourner la page avec subtilités, nuances et émotions. C'est fin. Les 2 personnages principaux sont bien réalisés et leurs liens improbables sont progressivement tissés par l'auteur. Et puis il y a la pirouette finale. Soit on adhère soit on est contrarié de son côté expéditif soit on est entre les deux. Personnellement je me suis retrouvée entre les deux. J'ai apprécié l'effet de surprise et en même temps je regrette son manque de développement et d'incrustation dans le suspens maîtrisé tout le long du roman. Comme un soufflet à moitié retombé.
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Martin Suter écrit des livres tourne-pages. Une fois plongé dans ses histoires, on n'a de cesse de les continuer jusqu'à ce que la dernière ligne soit lue.
Le mystère est assez simple, et j'ai été finalement très déçue après avoir lu le dénouement de l'histoire, que j'avais déjà tout trouvé (je n'aime pas les enquêtes cousues de fil blanc, nous ne sommes pas des lecteurs imbéciles que diable!) et que le récit somme toute, n'avait en fait de mystérieux que dans son rapport au temps. le temps qui fait qu'on dévore ce livre afin d'en avoir le dernier mot.
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De bons passages mais, Martin Suter prend un peu trop son temps à mon goût
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L'auteur propose donc à travers ses deux personnages, nourris par la souffrance, deux façons de refuser la perte de l'être aimé. L'un, pragmatique, va mener l'enquête pour trouver l'assassin et l'autre, plus fou, va s'accrocher à l'espoir de la revoir en s'appuyant sur une théorie scientifique qui ne tient pas vraiment la route.
Il est vrai que le courage et l'énergie que les deux personnages déploient pour ne pas se résoudre à l'inacceptable, donnent des raisons d'aimer ce livre, même si autant le dire tout de suite, je n'ai pas été du tout convaincu par la théorie du temps développée par l'auteur. Cela m'aurait peut-être aidé à mieux apprécier le roman.
J'ai été aussi parfois un peu lassé par les longs passages qui décrivent la reconstitution des lieux et notamment les passages consacrés au jardinage.
Par contre, j'ai été davantage séduit par la rigueur de la narration construite par l'auteur, et par les évènements secondaires : la recherche de l'assassin par Peter, ses relations tantôt passives tantôt frauduleuses avec son travail...
Et puis le final offert par le roman n'est pas dénué d'intérêt. En effet, à la manière d'un polar, le roman propose non pas un mais deux rebondissements et tout ça dans les trois dernières pages…Le 1er, pragmatique à l'image du personnage principal et de sa quête, se tient. le 2ème, plus fou soutient la thèse du 2nd personnage et m'a vraiment laissé dans l'interrogation…de quoi donc repenser à ce roman longtemps après l'avoir refermé.
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Une bien drole d'histoire plutôt bien menée sur le theme de la disparition brusque et violente d'un conjoint.....L'auteur tisse une histoire originale sur le theme du temps qui serait pour un des héros du livre un concept mais rien de plus.....Pour moi, loin d'être le meilleur livre de cet auteur ; des longueurs parfois ...On reste pour autant connecté car sans trop savoir comment va bien pouvoir finir!
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