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3,19

sur 148 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Martin, Martin. Mon cher Martin. On peut se tutoyer? Bien sûr qu'on peut, j'ai un peu l'impression de te connaître à force de lire ce que tu écris. Martin, il faut que je te le dise, tu m'as fait peur. Ta série des Allmen, là, c'était un peu flippant. C'était sympa, hein, pas de doute là-dessus, mais bon ça cassait pas trois pattes à un canard, même borgne. Je commençais même à me dire que tu t'étais empâté, là, dans ton île sous le soleil (ouais, je suis jalouse, comme tout le monde, non?). Mais en fait non, petit canaillou. Tu te planquais pour écrire le Temps, le temps où je t'ai enfin retrouvé et où j'ai aussi retrouvé le plaisir de ton écriture et de tes histoires sévèrement burnées.

Franchement, je ne sais pas trop d'où a pu venir cette histoire, ou plutôt je vois trop bien d'où c'est venu et ça fait que ça me parle infiniment. Je fais partie de ces gens qui regrettent souvent qu'on ne puisse pas revenir en arrière pour changer un détail, un petit quelque chose, pour revivre une journée délicieuse. J'aime que les choses avancent vite et en même temps je souhaite souvent que tout ralentisse.

Là, pour le coup, le héros et son voisin, les deux zozos de l'histoire, ben ils le font. Faut du courage! Ils le font et j'ai été complètement accro à cette histoire, j'ai bouquiné avec ardeur en cherchant à la fois à connaître le fin mot de l'histoire et aussi… ben à ralentir, parce que je ne voulais pas terminer le roman. Je vous l'dis, c'est pas logique tout ça. Mais voilà, ils sont à la fois attachants et pas, mignons et pas. Leur projet finit… ben finit par se tenir, en fait! Et on commence à frémir à l'idée que ça puisse ne pas fonctionner, ou alors que leur reconstitution ne soit pas assez minutieuse. Ah, oui, parce que je ne vous ai pas dit, leur but c'est de reconstituer un pâté de maison exactement comme il l'était vingt et un ans auparavant pour revivre cette journée et changer les décisions qui y ont été prises. Un poil chtarbe, oui. Et ils passent des mois à refaire les mêmes plis sur la housse de couette, à comparer des photos…

On s'y attache, à ces deux fous. On n'a pas envie de les quitter. Je vous conseille de les rencontrer vite!
Lien : http://www.readingintherain...
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Il y a un an Peter Taler a pris un peu trop de temps pour aller ouvrir la porte à Laura. Juste un peu trop. Juste assez pour la retrouver abattue d'une balle en plein coeur à la porte de l'immeuble. Depuis, le temps lui semble vide, insignifiant, arrêté. Depuis un an, les rituels et le refus de tout changement (le bureau atelier de Laura, graphiste, est resté exactement dans le même état) se sont imposé. L'enquête de la police n'a rien donné.

De l'autre côté de la rue, il y a Knupp. Un vieil homme qui a aussi perdu sa compagne, il y a a bien plus longtemps. Knupp refuse aussi la perte et le temps qui passe. Il considère d'ailleurs que le temps n'existe pas. Ce qui existe ce sont les modifications. Il suffirait d'annuler les modifications pour annuler le temps. le grand projet de Knupp est d'annuler toute les modification de son environnement et de tout remettre en l'état, tel que cela était du vivant de sa femme, 20 années plus tôt. Tout : les arbres et les plantes, les salissures des murs, les voitures garées ce jour-là dans la rue... Tout d'abord sceptique, Taler se laisse embarquer dans ce projet fou qui petit à petit devient de plus en plus pointilleux, ambitieux et presque moins fou. Il faut dire que Knupp qui a fait des milliers et de milliers de photos de la rue au fil des ans a peut-être des images qui permettrait de résoudre l'énigme de la mort de Laura... Jusqu'au jour où tout, absolument tout dans la rue est exactement comme 20 ans plus tôt, au brin d'herbe près...

L'éditeur fait référence à Hitchcock en présentant "le temps, le temps". C'est vrai qu'il y a quelque chose de Fenêtre sur cour au début du récit où chaque petit détail devient un indice. La précision obsessionnelle de la mécanique à remonter ou nier le temps peut aussi rappeler le scénario labyrinthique de Vertigo. La chute du roman sera toute aussi surprenante et déroutante, pour les personnages comme pour le lecteur.

Une écriture précise qui nous embarque dans un projet fou et fascinant, qui nous fait à nous aussi, lecteur, oublier le temps. le récit ne semblerait pas donner lieu à suspense, on ne bondit pas d'une péripétie à une autre, mais on est malgré soi entraîné jusqu'au dénouement inattendu sans voir passer le temps. Ni roman noir, ni "whodunit", ni littérature fantastique, ni roman d'une folie... et tout cela à la fois.

Le temps que j'ai pu prendre à lire "le temps, le temps" a tellement filé qu'il n'a pas été perdu. Mais ce temps là existe-t-il vraiment?...
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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Voici une histoire insolite et peu banale : un vieil homme du nom de Knupp décide de reconstituer à l'identique son lieu de vie d'il y a vingt ans, persuadé que le temps n'existe pas et que seules les modifications extérieures tiennent de marqueur temporel. Il espère ainsi retrouver sa femme morte il y a 20 ans et changer le cours du destin. Il est aidé dans cette tâche dantesque, comme par exemple remplacer tous les arbres du jardin par exactement les mêmes, mais 20 ans plus jeunes, par Peter Taler, un voisin, veuf depuis peu et dont la femme a été abattue au pied de leur immeuble. Ce dernier, tout en recherchant obstinément le meurtrier de sa femme, finit par se laisser séduire par la théorie absurde de Knupp. Passionnant.
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C'est le premier livre de Martin Suter que je lis, je ne savais donc pas à quoi m'attendre.

J'ai tout de suite croché à l'histoire, au style. J'ai adoré toute cette réflexion sur le temps. Et j'ai apprécié la fin, même si elle était en partie prévisible. J'ai été fascinée par le personnage de Knupp, un peu moins par celui de Taler, un peu énervant parfois.

Un bémol pour les descriptions trop longues à mon goût de la reconstitution du quartier tel qu'il était en 1991.
J'ai globalement apprécié ce livre et je vais en lire d'autres de Martin Suter.

Par contre un mauvais point pour le traducteur qui a oublié que la francophonie ne se limite pas à la France. Or l'histoire se passe en Suisse. Taler reçoit une facture de la sécu, nous n'avons pas de sécurité sociale en Suisse (hélas!), mais des caisses maladies privées. Il reçoit également une facture du syndic de la copropriété. En Suisse, dans certains cantons, le syndic c'est le maire. Et que dire de LA rösti? Die Rösti en allemand, or le "die" ici est le pluriel, non le féminin, en français "rösti" est masculin pluriel. Et les voisins qui partent chez des amis DANS le Valais? Non c'est EN Valais! Cela me fait mal aux yeux quand je lis ça! Peut-être que cela vous semble des détails, mais pour moi, c'est comme si Miss Marple se connectait à Internet sur son I-Pad, cela ne colle pas.

Un mauvais point aussi pour le ou la correcteur-trice qui a laissé des fautes. Je n'en avait jamais vu autant dans un bouquin.
Et que dire du mélange des francs suisses et des euros? Pas crédible non plus.

Voilà, du coup, moi qui lis beaucoup de traductions de polars, je me pose des questions. Mais ça, c'est un autre débat.
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machiavélique... un héros pas sympathique, mais une mécanique implacable, très Hitchcockien...
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Peter Taler, comptable âgé d'une quarantaine d'années, se remet difficilement de la mort de sa femme, assassinée devant sa porte deux ans plus tôt. Il remarque que son voisin d'en face, le vieux Knupp, a un comportement étrange dans son jardin et qu'il ne cesse de l'observer. Taler se rendra compte que Knupp fait tout pour essayer de reconstituer une journée de 1991 avant la mort de sa femme dans le projet fou de faire revivre celle-ci. Taler n'y crois pas mais fera tout pour aider son voisin au péril de sa carrière.
En parallèle, il essayera de retrouver l'assassin de sa femme.
Un roman un peu froid mais doté d'un indéniable suspens. Une mécanique implacable (la reconstitution minutieuse d'une maison, d'un jardin et d'un environnement d'après photos) vers un dénouement surprenant.
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Un bon roman et le thème est original.
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