Huit crimes parfaits

Les livres sont comme des voyages dans le temps. Tous les vrais lecteurs savent cela. Mais ils ne vous ramènent pas seulement à la période où ils ont été écrits, ils peuvent aussi vous ramener à d'autres versions de vous même. La dernière fois que j'avais ouvert le livre que je tenais entre les mains, je devais avoir onze ou douze ans.

C'est tellement agréable de s'asseoir au coin du feu avec un verre de vin. Pour mon dernier livre j'ai choisi Ils étaient dix. Si ce n'est pas mon roman préféré, ce n'est pas loin de l'être.

Elle m’avait confié un jour que son écrivain préféré était James Crumley. Je m’étais dit qu’elle ne pouvait pas être si mauvaise.

Peut-être toutes ces années passées dans des univers fictifs bâtis sur la tromperie avaient-elles biaisé ma vision des choses, mais à dire vrai, je ne faisais pas plus confiance aux narrateurs qu'aux gens réels. On ne nous dit jamais toute la vérité. Lorsqu'on rencontre quelqu'un pour la première fois, avant même d'échanger les premiers mots, les mensonges et les demi-vérités sont déjà là. Les habits que l'on porte cachent la vérité de nos corps, mais ils nous présentent aussi au monde tel que nous voulons paraître. Ils sont un tissu de mensonges, au propre comme au figuré.

qu'y avait-il derrière ce gamin de douze ans qui avait déjà lu tous les romans de Dick Francis ( et pouvait citer les cinq meilleurs) sinon un enfant solitaire, sans amis, pris entre une mère distante et un père qui buvait trop ? Voilà ce que j'étais. Qui aurait voulu d'une telle identité ?

Le reste du temps, nous étions incroyablement proches, portés par ce bonheur d'avoir trouvé quelqu'un qui semble vous correspondre, comme une clé à sa serrure. C'est la meilleure image que je puisse trouver.

Le roman était dédié à la première femme de Brian, Mary. Je ne l'avais pas connue, mais Brian m'avait expliqué un jour que s'il lui avait dédié presque tous ses livres, c'était parce qu'elle boudait pendant des jours s'il ne le faisait pas. Il avait ajouté qu'un des gros points positifs de son divorce était qu'il pouvait désormais dédier des livres à d'autres personnes.

Tous les poèmes, toutes les œuvres d'art en fait, résonnent pour moi comme des cris de détresse, mais plus encore la poésie.

- Elle méritait de mourir ? demanda-t-elle.
- Si elle méritait de mourir ? Vous me posez la question à moi ? Eh bien non, bien sûr que non.
- Désolée, ce n'est pas ce que je voulais dire... Vous disiez que c'était quelqu'un d'acariâtre. Et il est clair, du moins de mon point de vue, que toutes les victimes jusqu'à présent étaient des personnes peu sympathiques. Est-ce qu'elle rentrait dans cette catégorie ?
- Elle n'était clairement pas aimable. Elle m'avait déclaré un jour que les lesbiennes ne savaient pas écrire parce qu'elles ne passaient pas assez de temps auprès des hommes, qui selon elle étaient plus intelligents.
- Oh.

- Vous souvenez-vous d'une liste que vous aviez composée pour le blog de cette librairie, en 2004 ? Une liste intitulée "Huits crimes parfaits" ?