Ce roman psychologique a deux défauts majeurs qu'il faut accepter et subir dès la lecture des premières pages, c'est son absence totale de qualité littéraire et ses dialogues d'une grande pauvreté.
Malgré cela, j'y ai trouvé un certain intérêt, ne serait-ce que dans la force de caractère de l'héroïne principale, Abigail qui, sous des apparences plutôt niaises, révèle une personnalité plutôt attachante, capable de se démener aussi bien intellectuellement que physiquement.
Les débuts sont assez laborieux mais la lecture se poursuit assez vite et tend peu à peu vers une ambiance tendue qui se construit autour d'une infidélité amoureuse dont l'ampleur va bien plus loin que quelques ébats.
Il comporte de nombreuses références cinématographiques plutôt en harmonie avec l'histoire ce qui lui donne un certain piment que les cinéphiles peuvent apprécier.
Sachant que dans ce genre d'oeuvre, on est très souvent confronté à des lacunes similaires, celles-ci ne m'ont pas vraiment gêné et le scénario porte une certaine originalité pour une lecture plutôt sympathique.
Commenter  J’apprécie         663
C'est un roman qui se mérite...
Le début est assez lent , le suspens met du temps à arriver mais quand il est là, on est en haleine !
Le personnage principal est assez ambigü. On peine à la trouver sympathique. Abigaêl a rencontré la poule aux oeufs d'or en la personne de Bruce. Millionnaire et fou amoureux d'elle, il accepte que pour elle, ce ne soit pas si évident, que l'amour arrive lentement. Ce n'est pas la passion, mais Abigaël se fait croire à elle-même que non, elle n'est pas là que pour l'argent et pour la vie facile que lui procurera Bruce. Il est gentil , etc... Elle accepte sa demande en mariage.
Et tout dérape quand c'est lui qui paie son enterrement de vie de jeune fille et qui, donc, choisit l'endroit... Là, elle rencontre un homme et passe la nuit avec, ce sera son dernier moment de passion, "son moment à elle". Mais l'homme n'est pas d'accord pour se faire oublier et réapparait aux pires moments..
Que choisira -t-il : se taire ou tout dévoiler au mari tout neuf ? Tout dépendra d'Abigaël , à moins que ce ne soit plus compliqué que cela...
J'ai accroché à partir du moment où Abigaël arrive sur l'île où les jeunes mariés doivent passer leur lune de miel , avant je n'étais pas dedans. La faute à une héroïne que je n'ai pas trouvée sympathique (ce genre littéraire implique l'empathie). Elle est trop "floue" . sa façon se se mentir à elle-même en croyant qu'elle n'est pas vraiment avec son Bruce pour l'argent, , tout en sachant que ça y contribue fortement, ne la rend pas aimable (au sens premier, c'est à dire : digne d'être aimée) . On a l'impression qu'elle prend à tout le monde sans jamais donner autant . Cet angle de narration est intéressant (car ça n'en fait pas un personnage féminin lambda, mais je pense que c'est casse-gueule aussi !).
La façon dont l'auteur intellectualise un peu trop un thriller m'a laissée perplexe car les références cinématographiques ne collent pas avec les situations. Et puis ,qui se demanderait dans quel film il est, quand il craint pour sa vie !
Mais la fin, la façon dont Abigaël se sortira de cette situation est tellement pleine de suspens, que j'ai révisé mon point de vue pour finir par apprécier ce roman . J'aurai voulu lire ces dernières pages ventre à terre, mais j'ai été sans cesse interrompue, j'en ai conçu une grande frustration : laisser Abigaël dans cette panade , m' a couté !!!
On sent que c'est un homme qui a écrit ce roman, un homme cultivé, qui a essayé de proposer quelque chose de différent.
Commenter  J’apprécie         530
Un bruit sec éclata dans la nuit - une brindille cassée peut-être, ou une pomme de pin tombée à terre - et Abigaël quitta instinctivement le chemin. Elle se tint sans bouger au milieu des ténébres, s'efforçant de ne pas faire le moindre bruit. L'enfant en elle se souvint qu'il suffisait de rester immobile et silencieux pour que les bois vous absorbent.
Quelques heures plus tard, une autre phrase lui traversa l'esprit tandis qu'elle était étendue, sobre et bien réveillée, dans le grand lit de sa chambre, à lui. Lecteur, songea-t-elle, j'ai couché avec lui.
Allusion à la dernière réplique de Jane Eyre : ( " Lecteur, je l'ai épousé.")
- Ce qui me pose problème, c’est que j’ai vu une femme terrifiée – la seule autre femme présente sur cette île. Elle saignait et s’est enfuie en me voyant. Et maintenant tu m’annonces que je dois passer une autre nuit ici. Tout ça n’a aucun sens. Depuis mon arrivée ici on n’a pas arrêté de me répéter qu’on pourrait exaucer tous mes désirs, et là, je demande à partir et tout d’un coup il faut attendre une journée. Bruce s’était tu. (…) – Quoi ? demanda Abigail. – Espèce de sale petite chieuse.
Il en avait un sur lui ?
- Moi je n'en avais pas, donc oui... Toi aussi tu trouves ça louche qu'un homme marié ait un préservatif sur lui quand il part en week-end ?
- Je n'ai pas dit ça.
- Punaise, bien sûr que c'est louche.
Bizarrement, elle n’avait pas le sentiment d’avoir menti à Bruce jusqu’ici. Elle l’avait trompé, certes, mais après tout, il ne lui avait pas demandé mot pour mot si elle lui avait été fidèle depuis leur rencontre. Enfin si, au cours du déjeuner dans ce petit restaurant mexicain de Manhattan. Il lui semblait avoir répondu que non. A moins qu’elle ait simplement éludé la question par une pirouette ?
https://www.laprocure.com/product/1477090/swanson-peter-neuf-vies
Neuf vies
Peter Swanson
Éditions Gallmeister
« Au départ, c'est neuf personnes qui reçoivent une liste de neuf personnes parmi lesquelles leur nom est écrit. Et ces neuf personnes vont commencer à disparaître. Ça ne vous fait pas penser à quelqu'un ça? Ou à un roman très connu d'Agatha Christie? Les Dix petits nègres ? Ou Ils étaient dis. Et bien oui! Il y a évidemment une allusion et un grand hommage qui lui est fait à nouveau, parce qu'il l'avait déjà fait dans un précédent roman. Et donc on va voir commencer à disparaître. Ces gens, parmi lesquels il y a une une agent du FBI quand même, on se dit ça va, il va se passer quelque chose, il va se passer plein de choses. C'est un excellent moment de lecture, je vous le recommande. »
Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite