Le style de Graham Swift que je découvrais, m'a étonnée. Agréablement étonnée. Il ne se perd pas en descriptions stériles sur la verdoyante nature bourgeonnante. Et, si l'on tient compte des faits qui, concrètement, pourraient être résumés sur une dizaine de pages. on peut aisément s'interroger sur ce que Graham Swift peut bien nous raconter dans les 160 pages restantes pour retenir notre attention ? Car, en effet et pour ce qui me concerne, j'ai trouvé un intérêt certain à cette lecture. Sans faire de grandes phrases et avec des mots simples et précis, il m'a immergée dans l'atmosphère de ce début des années 20 dans un milieu de nantis plus ou moins déchus conséquemment aux ravages de la Première Guerre Mondiale.
C'est avec une remarquable acuité qu'il pointe le doigt sur la psychologie et les conditions de vie de ce petit personnel de maison dont l'existence même est niée, telle celle de fantômes inoffensifs.
Petites bonnes qui avancent dans la vie la tête baissée, dociles, effacées, efficaces. Ne s'autorisant la moindre émotion, le moindre commentaire, la moindre manifestation de fatigue ou de lassitude. Non qu'elles soient, à proprement parlé, martyrisées mais seulement parce que c'est le destin qui leur a été assigné dès la naissance et qu'elles l'ont accepté par une sorte de fatalisme borné, résolues à ne pas avoir d'autres choix.
Et, parmi elles, il y a Jane. Et, Jane, elle a décidé que ce choix, elle l'avait.
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Ce livre, j'avais très envie de le lire…
Oui mais, là où la quatrième de couverture promettait de la sensualité et une « rare intensité », je n'ai ressenti qu'une certaine trivialité et un ennui profond…
Les deux premiers tiers du roman, portent sur la rencontre clandestine entre les deux amants, (Jane, la petite bonne et Paul, le fils de bonne famille) et la visite d'une maison vidée de ses occupants, narrées toutes deux avec un luxe de détails qui pour ma part, ne me semblaient pas d'un intérêt évident.
Bref, j'ai eu du mal.
Sauf qu'il y a ces quelques passages sur Jane devenue écrivain, sur son rapport aux livres, sur ses réponses malicieuses aux sempiternelles questions sur l'écriture, quelques passages brillants et touchants…
En conclusion une lecture qui m'aura souvent déçue et qui m'aura parfois ravie…
Challenge Muli-défis 2018
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Il y a des livres, comme celui-ci, qui vous embarquent pas du tout là où vous attendiez qu'ils vous mènent . Ainsi, en commençant ce court roman, après avoir lu la 4eme de couverture, je m'attendais à une histoire d'amour décrite de façon chronologique et linéaire, au récit d'une passion contrariée : Jane, une jeune bonne retrouve son amant, Paul, pour probablement une dernière journée avant la séparation car celui-ci va se marier avec une femme de son rang... Et puis, surprise pour le lecteur, le récit, protéiforme, fait de cette journée particulière un kadėlioscope de mille jours, d'une ouverture au monde malgré la tragédie, parle de la sensualité des mots, du pouvoir de l'écrivain de jouer avec la réalité sans l'oublier pour autant.
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Je n'ai pu m'empêcher de penser à la série télévisée Downton Abbey en lisant ce bien drôle de roman. Et aussi à L'Amant de Lady Chatterley sauf qu'ici c'est la bonne qui batifole avec le gentleman. En cachette, il va sans dire. Jane Fairchild, orpheline et employée chez les Niven, raconte sa liaison cachée qui dure depuis plus de sept ans avec Paul Sheringham, fils de bonne famille, dont le mariage avec Emma est prévu dans une quinzaine. le 30 mars 1924, journée de la fête des mères en Grande-Bretagne, cristallisera donc pour Jane cette aventure avec Paul, dont la fin surviendra abruptement ce même jour. Avec le recul de ses quatre-vingt-dix ans, Jane nous entretient de ses pensées les plus intimes et du tour qu'a pris sa vie après cet événement. J'ai trouvé que la brièveté du roman a nui à l'esquisse des personnages malgré une écriture évocatrice et une construction plutôt originale. Il reste une charmante lecture, sans plus.
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Un court roman sur une histoire se passant en 1924, le jour du dimanche des mères, comprendre le jour de repos des domestiques, traditionnellement dédié à visiter sa maman... Ce jour-là, Jane, qui n'a plus ses parents, en profite pour voir son amant, qui prépare par ailleurs son mariage très prochain. Ambiance très british, rapports sociaux en train d'évoluer, condition féminine et sensualité sont au rendez-vous.
Assez embêtée pour critiquer et noter ce livre, je reconnais en avoir aimé l'écriture au début, par contre j'ai un peu "lâché" l'histoire des deux amants, cette langueur et cette nudité, ces passages sans aucune action... Un peu trop fabriqué ? Ou juste trop court, manquant de densité ?
Bref, ce livre ne m'a pas transportée, mais j'ai beaucoup aimé l'écriture !
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