Baka !

J'ai apprécié le polar "Passage du Désir" de Dominique Sylvain et j'ai déniché d'autres de ses livres.
" Baka ! ", expression japonaise qui signifie idiot, est son premier roman et c'est aussi la première apparition de Louise Morvan, détective privé à Paris.
L'intrigue est un peu tirée par les cheveux : Chevry-Toscan, évêque français, confie à Louise une mission à Tokyo, dans un pays où celle-ci n'a jamais mis les pieds et dont les us et la langue lui sont totalement inconnus. Elle doit se renseigner discrètement sur la situation du neveu, agent immobilier à Tokyo, qui se marie sous peu à une Japonaise et qui demande un prêt d'argent excessif.

Je me suis laissé entraîner dans une histoire à l'ambiance chaude et humide, une intrigue déroutante, alliant modernité et tradition, complexifiée par un tas de rebondissements, traversée par de drôles de personnages : yakusas, politicien corrompu, rakugoka (conteur japonais humoristique), quelques français « gaijins » et même un ado reclus.
J'ai beaucoup aimé Louise Morvan, héroïne de polar piquante à la tête froide, intelligente et débrouillarde, sensible au charme masculin et pleine de sensualité.

Ce roman possède certes une ambiance particulière mais l'intrigue est extravagante et peu vraisemblable et j'ai eu un peu de mal à finir le livre.

c'est nippon, ni mauvais !!!

Premier roman de Dominique Sylvain, que la romancière a quasiment réécrit ultérieurement, Baka ! est un livre que j'ai lu avec plaisir, mais que j'oublierai rapidement. Comme Fred Vargas, à laquelle on l'a parfois comparé (l'éditeur et le format des livres y sont peut-être pour quelque chose), Dominique Sylvain construit ici un policier dont l'attrait réside dans le personnage et l'ambiance, plus que dans une intrigue très simple et finalement peu attachante. Louise Morvan, pour cette première enquête, ne manque ni de personnalité (elle ne craint pas de gifler ses interlocuteurs), ni de mystère (un amant qui l'a détachée des hommes sans lui faire éviter le sexe, un oncle à peine connu qu'elle invoque dans les pires moments). Mais le personnage reste très froid, sans défaut et aspérité. Je n'ai absolument pas réussi à me sentir concernée par ces personnages, malgré leurs pittoresque... la faute à une écriture également un peu froide, ou a une incompatibilité d'humeur avec l'auteur ?

Dominique Sylvain est plus connue pour son polar Passage du Désir (qui ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable, il y a quelques années déjà, avant l'ère du blog), mais on a bien voulu retourner à Tôkyô avec elle et son premier roman, Baka !, revu et corrigé dans une nouvelle édition.
Et ma foi, il faut bien avouer qu'on a été plutôt déçu par cet auteure que l'on compare ici ou là à Fred Vargas, mais à tort, selon nous.
C'est d'ailleurs plutôt de Léo Malet et Nestor Burma que se revendique le style de la dame.
Quoiqu'il en soit, même si l'on avait pris soin de revêtir un de nos yukata ramenés de Nikko cet été tout en sirotant un verre de saké, la magie ne nous a pas ramenés au pays des nippons.
Le bouquin accumule les clichés de la vision occidentale du pays du Soleil Levant : yakuza (la mafia locale), jôshi ou shinjû (double suicide amoureux) , katana (sabre), hikikomori (ados cloîtrés dans leur chambre avec internet), ... tout y passe !
Un peu comme si, à partir d'une liste de commissions, on avait essayé de bâtir une intrigue avec tout ça.
Et justement, du côté de l'intrigue (c'est un polar), on reste également sur sa faim sans croire un seul instant aux personnages insignifiants, aux péripéties rocambolesques de la française détective au Japon ni aux multiples coups de théâtre qui clôturent ce voyage à Tôkyô.
Voilà un portrait bien sévère, j'en conviens.
Même si l'on devine ici ou là quelques traces de vécu authentiques (parapluies, bains, ... D. Sylvain a effectivement séjourné à Tôkyô), seule trouve grâce à nos yeux la capacité de D. Sylvain à parcourir les villes qu'il s'agisse de Pais au début du livre ou de Tôkyô tout au long de l'histoire.
Après le détective privé de Nuit sur la ville de la semaine dernière, on relèvera juste qu'il est encore ici question de collusion entre business et élections politiques ... il y a peut-être quelque chose de pourri au royaume des sushis. Heureusement que chez nous il n'en est rien !