AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 158 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Abigaël me laisse un peu sur ma faim. C'est que j'ai lu quelques romans déjà de l'auteure hongroise Magda Szabo et j'en suis toujours sorti enchanté. Mais celui-ci… bof ! Je ne l'ai pas détesté mais la magie n'a pas opéré non plus. Il y avait bien quelques longueurs (selon mes goûts discutables) et, par moment, je m'ennuyais.

On y raconte l'histoire de Georgina «Gina» Vitay, une adolescente capricieuse que son père, un militaire qui semble insensible, envoie loin de la capitale pendant la Seconde guerre mondiale. À Matula, un internat hautement réputé, elle suit un curriculum impressionant mais elle est surtout marquée par un encadrement strict et des difficultés à socialiser avec les autres pensionnaires. En ce sens, on peut qualifier Abigaël de roman d'apprentissage.

Malheureusement, la guerre trouvera le moyen de venir la retrouver, mais pas de la façon dont on pense. Mon intérêt s'est ravivé un peu à ce moment mais ce fut trop peu trop tard.

Pour ceux qui se demandent, la fameuse Abigaël du titre, c'est une statue dans la cour de l'école qui a le pouvoir de réaliser les souhaits des jeunes filles. Ça a ajouté une petite touche fantastique ou de mystère apprécié pendant un certain temps mais le lecteur se doute assez vite que quelqu'un de bien réel se cache derrière elle.

Ce roman a paru à l'occasion du centenaire de la naissance de Magda Szabo. Malgré cela, je suspecte qu'Abigaël est une peuvre de jeunesse qui a longtemps trainé dans un tiroir. Je n'y ai pas retrouvé la plume fine et précise que j'ai eu l'occasion de remarquer et d'aimer dans d'autres romans de l'auteure. Les intrigues quasi-amoureuses entre les membres du personnel, les soirées chez l'ancienne élève Mici Horn, peu pour moi.
Commenter  J’apprécie          491
Pas ma meilleure pioche cette année.
Je serai franche en admettant m'être parfois – beaucoup – ennuyée pendant la lecture d'Abigaël.

À l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Gina Vitay habite, avec son père veuf, une grande demeure à Budapest. Ils ont une vie aisée pour l'époque, ayant même une gouvernante, et s'entendent bien tous les deux mais ce bonheur fragile ne saurait durer…

Du jour au lendemain, le père de Gina lui annonce qu'elle doit quitter la capitale pour aller poursuivre ses études dans un pensionnat réputé et ne l'informe même pas dans quel endroit il l'envoie parce que, dit-il, personne, pas même tante Mimó, ne doit savoir. Évidemment Gina proteste, fulmine, refuse catégoriquement de quitter sa ville, son école et ses amies – d'autant plus qu'elle ne comprend rien à ce qui se passe – mais il n'y a rien à faire, coûte que coûte, elle partira.

Adolescente au tempérament rebelle, ce changement de vie ne lui sera pas des plus faciles, c'est du mauvais pied qu'elle débutera ainsi sa nouvelle année scolaire. Incomprise, se sentant exclue, privée de presque tout contact extérieur, même en ce qui concerne écrire ou téléphoner à son père, Gina va échafauder des plans pour retourner chez elle.

« Lorsqu'ils eurent franchi le seuil, Gina se trouva dans l'autre univers qu'on lui avait désigné comme le sien désormais, et le changement de sa vie fut aussi total que celui d'un enfant qui vient au monde ou d'un mourant qui rend son dernier souffle. »

Mais entre-temps, c'est long…

Dans cet univers strict, austère, silencieux et immaculé, j'ai eu l'impression de vivre en noir et blanc, comme si toutes les couleurs avaient été aspirées.

Abigaël est un roman condensé, contenant très peu de dialogues et dont les chapitres s'éternisent. L'histoire en tant que telle n'est pas dénuée d'intérêt et le texte est bien écrit mais c'est surtout cette forme qui est lassante.
D'un rythme lent, les journées se succèdent puis se ressemblent, l'action est quasi inexistante, la religiosité prend beaucoup de place, il est difficile de se focaliser sur le récit. Cette lecture m'a été au final plus laborieuse que reposante malgré le fait qu'il ne s'agisse pas d'un roman si volumineux.

Heureusement, les personnages rencontrés sont intéressants, comme la pétillante Mici Horn. Tous sont très diversifiés et en cela, j'ai bien aimé.

Tout de même, bien qu'en milieu clos, je me suis sentie dépaysée dans cette Hongrie qui m'est encore méconnue. le thème de la guerre y est abordé d'un point de vue original parce que vécu dans l'ombre, en arrière-plan, comme si les murs épais et infranchissables du pensionnat protégeaient ses fidèles de tout danger extérieur en les tenant dans l'ignorance ou le déni.

Bien contente d'avoir enfin lu ce roman mais je ne le lirais pas à nouveau. Quant à la qualité d'écriture, je n'hésiterai pas à tenter le coup avec « La Porte », de la même auteure, parce qu'elle a un je-ne-sais-quoi de distingué.

CHALLENGE PLUMES FÉMININES 2023
Commenter  J’apprécie          2810
Je vais être la petite note dissonante dans un concert d'éloges après lecture du dernier ouvrage traduit de la romancière hongroise Magda Szabo.

Tous ces précédents livres ont pourtant été des vrais plaisirs, faisant de moi une fidèle lectrice, conquise par la finesse psychologique de ses personnages.

Je suis donc fort surprise de l'ennui qui m'a peu à peu saisie en accompagnant les tribulations bien sages de cette pensionnaire d'un établissement de jeunes filles, dans les années 40. Mise à l'abri par un père officier qui ne peut s'occuper d'elle durant les années de conflit armé, la jeune fille s'affronte au système éducatif, subit l'ostracisme du groupe, finit par s'adapter aux règles rétrogrades d'une société fermée mais protectrice. Elle participe à des mini psychodrames entre élèves et personnels d'encadrement, écartelée entre crainte de punitions d'indiscipline et désir juvénile de s'opposer aux règles. Un roman d'apprentissage sans nul doute, mais qui manque autant de peps que de dramaturgie.

L'ensemble est donc un peu redondant, et pour le coup, la psychologie des personnages reste très floue, même si on a bien compris que les notions d'honneur, d'entraide et d'amitié sont mises en avant. Ajouter à cela le peu d'éléments du contexte historique concernant la Hongrie et la situation du pays en conflit. Il m'a même fallu quelques pages pour comprendre quelle guerre était évoquée, tant le mode de vie paraît suranné.

Une petite déception. Mieux vaut aborder la bibliographie de Magda Szabo par La ballade d'Iza ou La porte.
Commenter  J’apprécie          233
Le général, un veuf, et sa fille Gina sont inséparables et pourtant il l'envoie à présent dans une école privée, elle ne peut dire au revoir à personne, ni dire qu'elle quitte Budapest pour la province. L'institution Matula est l'école la plus sévère du monde, un ancien monastère qui ressemble plus à une forteresse qu'à une école. On lui prend toutes ses affaires personnelles, elle ne peut communiquer librement avec ses proches. Ici on pratique le sport en jupes-culottes et en bas car l'exhibition des jambes est jugée inconvenante. Gina va être rejetée par toutes les filles de sa classe, elle a l'impression d'être absorbée, de ne plus être elle-même.

Au fond du jardin, dans l'épaisseur du mur, se trouve une niche contenant une statue d'une jeune femme, Abigaël, on prétend qu'elle fait des miracles, quand on a de gros embêtements elle vous aide, mais il faut garder le secret. Qui se cache derrière Abigaël ?

Cette histoire d'une jeune fille recluse pendant la seconde guerre mondiale ne m'a pas enthousiasmé. Certes l'écriture particulière de l'auteur est agréable à lire, les personnages sont singuliers Peter Kalmar, le professeur principal dont toutes les filles sont amoureuses, Zsuzsanna la préfète, la sainte saucisse, Konig un prof faible, couard et empoté. La description de l'éducation Calviniste très rigoureuse et uniquement faite d'interdits, l'arrivée du communisme et la résistance qui se met en place présentent un intérêt certain, mais cette enquête autour de la mystérieuse Abigaël semble aussi longue que le temps qui passe dans cette institution désuète. le lecteur a parfois l'impression de lire Les malheurs de Sophie ou les petites filles modèles de la comtesse de Segur. Un livre qui peut intéresser les jeunes lecteurs à qui ce livre était destiné.
Commenter  J’apprécie          210
Gina vit à Budapest avec son père, veuf, et sa gouvernante française adorée, Marcelle. Elle est choyée, insouciante, gâtée par sa tante, entourée d'amies, amoureuse d'un jeune lieutenant.
Mais la deuxième guerre mondiale éclate, obligeant Marcelle à rentrer au pays, et son père, militaire, à mettre Gina en pension. Son monde s'écroule alors, car la pension est une prison au fin fond de la Hongrie, avec un règlement draconien et un mode de vie très austère. Ne comprenant pas la décision de son père, furieuse, rebelle, Gina a du mal à s'intégrer à cette nouvelle école. Elle rejette les rites et subterfuges que ses camarades ont inventé afin d'adoucir la vie dans cette institution quasi carcérale. Mais Abigaël, la statue du jardin, semble veiller sur les jeunes filles et les aider chaque fois qu'un problème se présente.
Ce qui semble au départ un roman d'aventure pour et sur des adolescentes, devient un fil des pages un roman plus profond et on suit avec plaisir et impatience les déboires de Gina, car la raison pour laquelle son père l'a éloignée de Budapest est plus complexe qu'il n'y parait.
J'avais été éblouie par l'excellent "La porte" lu il y a quelques années. Celui-ci est plus sage, moins bouleversant, mais cependant très bien écrit, très bien contruit et au final une lecture très agréable.
Commenter  J’apprécie          40
Magda Szabo (1917-2007) est une écrivaine, auteure de livres pour enfants et poétesse hongroise. Née dans une famille cultivée de la grande bourgeoisie protestante, elle finit ses études de hongrois et de latin à l'université de Debrecen en 1940 et commence à enseigner dans sa ville natale. A partir de 1945, elle est employée par le ministère de la Religion et de l'Education jusqu'à son licenciement en 1949. En 1947, elle se marie avec l'écrivain Tibor Szobotka (1913-1982). Elle écrit ses premiers recueils de poèmes et ses premiers livres paraissent peu après la Seconde Guerre mondiale. Puis s'ensuit, pour des raisons politiques, dans la dernière période du stalinisme, un long silence littéraire, rompu seulement vers la fin des années 1950, où elle connaît alors un grand succès. Abigaël (1970) a été réédité en 2017 à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de son auteure.
En Hongrie durant la Seconde Guerre Mondiale. Gina, quatorze ans, orpheline de mère et fille d'un général très aimant est subitement envoyée en pension, dans le plus grand secret et sans aucune explication. L'institut Matula, loin de Budapest, proche de la frontière, est une école religieuse réputée pour son enseignement mais régie par des règles très strictes. A peine arrivée, Gina trahit sa classe par orgueil et se voit mettre en quarantaine par ses camarades. Dotée d'un caractère rebelle et n'acceptant pas sa situation de recluse, elle tente de s'évader mais échoue piteusement. Qui pourrait l'aider, si ce n'est peut-être, Abigaël : une statue dans le jardin qui selon une croyance répandue chez les élèves, porterait secours aux âmes en peine… ?
Voilà un bien gentil roman qui devrait satisfaire tous les publics – du moins pas trop exigeants. Certainement écrit pour les adolescents, comme son héroïne, le livre est plein de bons sentiments et de leçons de vie, où les mots honneur, solidarité et amitié se taillent la part belle. Je vais peut-être vous faire ricaner (pourtant ce n'est pas cela qui va me faire reculer) mais tout en lisant ce roman, je ne pouvais m'interdire de penser à Harry Potter. Et ce n'est pas une moquerie, car je tiens la série de J.K. Rowling en très haute estime : Nous avons là un internat-forteresse, un jeune personnage principal qui doit se battre contre un ennemi intérieur puis, et plus grave encore, contre le Mal qui à l'extérieur cherchera à s'emparer d'elle, une aide mystérieuse lui arrivant par messages écrits venus d'on ne sait où, et ce titre de chapitre « le résistant d'Arkod » ne sonne-t-il pas très pottérien ?
Gentil roman donc, mais habilement construit. Si l'intrigue est simple (J'ai vite démasqué Abigaël), Magda Szabo distille lentement les repères temporels ou les faits graves se déroulant à l'extérieur, à savoir la guerre, le sort de la Hongrie face à l'Allemagne, la résistance qui s'organise… Une histoire d'ado pour les ados mais inscrite dans un contexte historique dur sans être trop prégnant. Comme de plus ça se lit avec beaucoup de facilité, j'ai même fait semblant de ne pas voir que c'était un peu long quand même !
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (311) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}