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3,99

sur 158 notes
Pas ma meilleure pioche cette année.
Je serai franche en admettant m'être parfois – beaucoup – ennuyée pendant la lecture d'Abigaël.

À l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Gina Vitay habite, avec son père veuf, une grande demeure à Budapest. Ils ont une vie aisée pour l'époque, ayant même une gouvernante, et s'entendent bien tous les deux mais ce bonheur fragile ne saurait durer…

Du jour au lendemain, le père de Gina lui annonce qu'elle doit quitter la capitale pour aller poursuivre ses études dans un pensionnat réputé et ne l'informe même pas dans quel endroit il l'envoie parce que, dit-il, personne, pas même tante Mimó, ne doit savoir. Évidemment Gina proteste, fulmine, refuse catégoriquement de quitter sa ville, son école et ses amies – d'autant plus qu'elle ne comprend rien à ce qui se passe – mais il n'y a rien à faire, coûte que coûte, elle partira.

Adolescente au tempérament rebelle, ce changement de vie ne lui sera pas des plus faciles, c'est du mauvais pied qu'elle débutera ainsi sa nouvelle année scolaire. Incomprise, se sentant exclue, privée de presque tout contact extérieur, même en ce qui concerne écrire ou téléphoner à son père, Gina va échafauder des plans pour retourner chez elle.

« Lorsqu'ils eurent franchi le seuil, Gina se trouva dans l'autre univers qu'on lui avait désigné comme le sien désormais, et le changement de sa vie fut aussi total que celui d'un enfant qui vient au monde ou d'un mourant qui rend son dernier souffle. »

Mais entre-temps, c'est long…

Dans cet univers strict, austère, silencieux et immaculé, j'ai eu l'impression de vivre en noir et blanc, comme si toutes les couleurs avaient été aspirées.

Abigaël est un roman condensé, contenant très peu de dialogues et dont les chapitres s'éternisent. L'histoire en tant que telle n'est pas dénuée d'intérêt et le texte est bien écrit mais c'est surtout cette forme qui est lassante.
D'un rythme lent, les journées se succèdent puis se ressemblent, l'action est quasi inexistante, la religiosité prend beaucoup de place, il est difficile de se focaliser sur le récit. Cette lecture m'a été au final plus laborieuse que reposante malgré le fait qu'il ne s'agisse pas d'un roman si volumineux.

Heureusement, les personnages rencontrés sont intéressants, comme la pétillante Mici Horn. Tous sont très diversifiés et en cela, j'ai bien aimé.

Tout de même, bien qu'en milieu clos, je me suis sentie dépaysée dans cette Hongrie qui m'est encore méconnue. le thème de la guerre y est abordé d'un point de vue original parce que vécu dans l'ombre, en arrière-plan, comme si les murs épais et infranchissables du pensionnat protégeaient ses fidèles de tout danger extérieur en les tenant dans l'ignorance ou le déni.

Bien contente d'avoir enfin lu ce roman mais je ne le lirais pas à nouveau. Quant à la qualité d'écriture, je n'hésiterai pas à tenter le coup avec « La Porte », de la même auteure, parce qu'elle a un je-ne-sais-quoi de distingué.

CHALLENGE PLUMES FÉMININES 2023
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Encore un livre que je vous recommande chaudement. Encore un auteur découvert par hasard à la bibliothèque. Gina est une adolescente hongroise, riche et gâtée, fille unique d'un general veuf qui la protège des réalités du monde. Nous sommes en 1944... Elle ne comprend tout d'abord pas pourquoi elle atterrit dans un pensionnat protestant austère et se rebelle, se mettant tout le monde à dos. Les amitiés de cet âge, la vie au pensionnat, mais aussi des portraits d'adultes tout en finesse, et la guerre en arrière plan, un livre emballant de bout en bout.
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Passionnant et si réaliste... de la littérature telle que je l'aime, une histoire, une intrigue, une grande profondeur humaine.
Dans un premier temps je n'ajoute rien, mais comme il faut 250 caractères (ce qui peut se comprendre, mais une formule lapidaire peut parfois suffire pour exprimer la quintessence, soit du livre, soit de ce que l'on en pense), j'en profite pour vous inviter à consulter mon profil, où je définis mes critères d'attribution des notes.


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J'ai apprécié suivre cette adolescente habituée à la vie mondaine de Budapest qui se retrouve, sans trop savoir pourquoi, dans un pensionnat austère en pleine campagne. On la découvre se questionner sur des sujets plus ou moins futiles avec l'insouciance associée à son âge pendant qu'au second plan se trament des événements beaucoup plus graves. En effet, en pleine seconde guerre mondiale, Gina finit par comprendre l'insignifiance des conflits qui l'opposent aux autres filles de sa classe et des punitions données par ses professeurs en comparaison de ce à quoi tous les personnages doivent faire face.
Au début de ma lecture, je pensais que l'histoire allait être centrée sur une adolescente profondément isolée malgré toutes les personnes qui l'entourent. Je pensais qu'elle s'évaderait par son imagination, aidée par les confidences qu'elle finirait par faire à la mystérieuse statue d'Abigaël. En réalité, l'histoire a pris une tournure un peu différente, mais ce fut une agréable surprise. Tout le long, on déplore la sévérité de l'institution dans laquelle Gina a été envoyée, si triste, si fade. Et tout le long on se demande comment la jeune fille se tirera de tous les ennuis qu'elle s'attire inévitablement par naïveté.
J'ai deviné assez rapidement qui se cachait derrière les interventions d'Abigaël et qui était la personne censée protéger Gina en l'absence de son père, mais cela n'a rien gâché à ma lecture.
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Un récit très attachant, qui au delà de l'histoire individuelle de Georgina Vitay (Gina), soudainement confrontée à un univers clos et rigoriste et contrainte à s'adapter, décrit minutieusement un monde quasiment carcéral, la mise en oeuvre de stratégies pour y survivre, sur fond d'un pays - la Hongrie de 1943 - pris en tenaille entre l'Allemagne et l'URSS. Gina fait l'apprentissage de la résistance, mais aussi de l'amitié et de la solidarité.
Un livre très agréable à lire, avec lequel, soir après soir, on se sent bien. Ce n'est pas si fréquent.
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écemment, j'ai lu (en cherchant quelque chose concernant Magda Szabó) que «Le faon» critiquait le régime en place à l'époque où il a été écrit. N'ayant vu aucune critique du pouvoir dans ce roman, l'ayant apparemment lu au premier niveau, je me dis que j'ai dû rater beaucoup de choses dans les écrits de Magda Szabó. J'ai apprécié tous les livres d'elle que j'ai lus, mais je présente mes excuses à ceux qui verraient une hérésie dans mes chroniques, car je parle toujours du roman, sans creuser... Il en ira de même pour «Abigaël».

La quatrième de couverture en dit trop. le récit m'ayant beaucoup plu, en savoir un peu trop ne m'a pas gênée, mais je conseille quand même de ne pas lire la quatrième de couverture jusqu'au bout.
«Abigaël» est d'abord l'histoire d'une jeune fille que la vie force à grandir trop vite. Entre ce qu'elle vit à Matula (surtout au début) et ce que son père se voit contraint de lui apprendre, les leçons sont rudes, mais portent leurs fruits. Elles ne mettent pas la jeune héroïne à terre: celle-ci apprend à composer avec.
[...]
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Lassée par la vie au pensionnat, sans rien de special pour moi ni attachement au personnage, je suis désolée mais j'ai abandonné.
Peut être aurai je du insister mais j'ai tellement d'ouvrages dans ma PAL...
Première impression comme l'une des babeliotes, nous serons donc 2.
Pour moi un très bon roman pour ados.
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On se situe en Hongrie, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, période chère à mon coeur de lectrice. Georgina « Gina » Vitay est une jeune fille de 13 ans à cette époque, elle vit avec son père, Général dans l'armée hongroise, dont elle est très proche depuis qu'elle a perdu sa maman. Quand il décide de l'envoyer loin de Budapest , à Matula, une institution religieuse plus proche de la prison que d'une école, sans aucune explication, Gina est dévastée. Elle ne comprend pas pourquoi son père l'a envoyée dans cet endroit, régi par des règles très strictes, où les pensionnaires se livrent à des activités bizarres et où une mystérieuse statue, Abigaël, est censée aider les pensionnaires qui lui en font la demande.

J'ai tout aimé dans ce roman.

L'intrigue est bien menée.

Tout d'abord, le mystère qui plane sur les raisons qui ont conduit le père à se séparer de sa fille adorée, même s'il est levé assez rapidement, est bien installé. On suit les pensées de Gina qui s'imagine ces fameuses raisons et qui se sent trahie et abandonnée au point de vouloir s'échapper. Puis vient le moment où le père est obligé de révéler à sa fille la vérité sur sa présence à Matula.

« Des vies dépendent de ce que je vais te dire. Je n'ai pas voulu te mettre au courant, non que je n'aie confiance en toi, mais je ne voulais pas t'effrayer ni t'imposer des soucis que je te croyais trop jeune pour porter. Mais si je te laisse ici sans explications, en t'ordonnant simplement de rester sans que tu saches pourquoi, tu te sauveras peut-être de nouveau, ou tu te mettras à douter de moi et de l'affection qui nous lie. Alors je vais te parler, mais cela aura son prix. A partir de cet instant, tu ne seras plus une enfant, Gina, tu deviendras une adulte et plus jamais tu ne pourras vivre comme les autres enfants. Je remets ma vie entre tes mains, avec la tienne et celle d'autres personnes. Sur quoi jures-tu de ne pas nous trahir ? »

Et quand on sait, l'histoire prend une autre tournure. On comprend que ce qui se joue à Matula est une question de vie ou de mort, que la situation est grave et on se demande comment Gina va pouvoir rester dans cette institution alors qu'elle y a déjà compromis ses chances en se mettant à dos ses camarades.

La construction du récit est linéaire, tout se déroule au rythme de la vie monacale des pensionnaires, le tout pimenté par les frasques de Gina, peu habituée à obéir et à intégrer les règles. Il y est question d'intégration aussi, Gina débarquant au milieu des pensionnaires avec un esprit rebelle, non encore modelé par les règles de l'institution. On sent bien toutes les difficultés que cela va occasionner et la question de savoir si elle va pouvoir se rattraper après ses premières « erreurs » nous taraude.

L'énigme autour du « personnage » d'Abigaël donne un petit côté mystique à cette histoire. Puisqu'on est dans une institution religieuse, on se pose des questions. Humain ou esprit, qui est vraiment Abigaël, cette statue qui aide les pensionnaires ?

Ca se lit tout seul, c'est très plaisant à lire, le style est fluide et agréable lire.

Bref, cette première découverte de l'oeuvre de Magda Szabo fut une belle réussite qui m'a donné envie de lire ses autres romans (que je me suis empressée de me procurer)
Lien : https://souvenirsdelecture.f..
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Deuxième livre que je lis d'elle après La Porte, et si ce n'est cette plume toujours aussi géniale à lire (j'inclus là la traductrice, Chantal Philippe aux louanges) on aurait pu croire que ce livre était écrit par une autre tellement il regorge de beaux petits riens et d'optimisme.
On part sur une histoire classique de pensionnaire bien mal aimée (coucou Harry Potter, Sonea et tous ces autres héros scolaires de papier), mais j'ai toujours aimé les étudiants tristes (silencio Harry). On part sur du beau monde évoluant pendant la seconde guerre mondiale. En trame de fond et pourtant ce huis clos permet d'en savoir un tout petit peu sur la Hongrie de cette période. Juste assez pour servir au romanesque, mais c'est une belle histoire vous dis je.
Tellement que je n'ose en ouvrir un autre de l'auteur.
Il est si bon ces temps de se fermer au monde par de belles lectures.
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Hongrie , 2de guerre mondiale. Gina, adolescente frivole, orpheline de mère est adulée par son père, général de l'Armée hongroise et par sa jeune gouvernante française. Un jour, il décrète que Gina ira en pension, à Arkod, loin de Budapest. C'est une vraie forteresse, austère, où l'éducation est stricte et sévère; aucune fantaisie n'est permise : seuls l'uniforme et le nécessaire scolaire fournis par l'école sont autorisés.

Au début, Gina ne comprend pas , elle ne s'adapte pas au système basé sur le protestantisme qu'elle méconnait.
Pourquoi son père a-t-il pris une telle décision ?

Lors d'une tentative d'évasion avortée, son père viendra lui expliquer les raisons de son choix douloureux pour lui aussi. En quelques minutes, Gina deviendra adulte. Elle acceptera son sort même si son caractère rebelle fait de temps à autre son retour.

Et lors de crises de mélancolie, de tristesse, c'est à Abigaël, une statue emblématique qui trône dans le jardin qu'elle confiera ses malheurs. Abigaël est l'ange gardienne des étudiantes : elle trouve toujours une solution aux problèmes. Mais qui se cache derrière cette statue de pierre ? Gina cherchera en vain jusqu'au final où cela lui sera révelé.

Diverses péripéties et aventures émaillent ce roman d'une auteure hongroise peu connue chez nous.
L'écriture est presque parfaite ( j'ai mis presque parce que j'estime que la perfection n'existe pas). On vit la vie de Gina, on ressent les émotions de Gina, on est Gina et on évolue avec elle jusqu'à la fin du roman.

Une fin , des explications qu'on croit avoir découvert bien avant , mais non , Magda Szabo, se joue du lecteur, le laisse perplexe jusqu'au bout.

Très belle plume

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