Quelque chose flottait au centre du bassin, en dessous de l'immense globe. Il lâcha le sac de sécurité et avança d'un pas rapide le long de la travée pour s'approcher. À mesure qu'il progressait, la forme se précisa. C'était une femme en maillot de bain une pièce. Elle se trouvait sur le dos, les bras écartés, le visage tourné vers la lune. Sa peau semblait terriblement blanche et ses cheveux noirs formaient une large corolle autour d'elle. José porta une main à sa bouche pour étouffer un cri de terreur. Une longue traînée rouge s'échappait des poignets de ce corps inerte et traçait des arabesques dans l'eau bleue de la piscine. Il fixa le visage de la femme pendant un moment et une boule d'angoisse lui broya les tripes alors que le doute se dissipait. C'est bien elle ! Et alors que l'affolement fusait dans son crâne, il se dit qu'il fallait absolument qu'il se dépêche avant l'arrivée de la police.
Il avait des yeux sombres, aussi sombres que ceux de son ex-mari, aussi sombres que ceux de tous les connards qui battaient leurs femmes.
Et le jour où vous aurez envie de m'aider, faites moi signe les mecs. Mais en attendant, arrêtez de me casser les couilles et essayer de retrouver les vôtres !
Et elle se retourna pour quitter le bureau en claquant la porte.
La nature avait ce pouvoir de vous transformer en voyageur immobile, ravivant des souvenirs lointains que l'on croyait perdus à jamais.
Tout était en train s'écrouler autour de lui, il se sentait comme un jongleur qui luttait désespérément pour attraper des balles qui n'en finissaient pas d'apparaître entre ses mains. Une fuite en avant perpétuelle, c'est exactement comme cela qu'il aurait pu décrire sa vie. Il fallait que çà cesse d'une manière ou d'une autre.
mais il songeait à tous ces jeunes qui, une fois sortis de l'école de police, s'engageaient par conviction pour devenir gardiens de la paix. Par le seul port de l'uniforme, ils se transformaient radicalement dans les yeux des autres. Autrefois, on pouvait y lire le respect, mais aujourd'hui la haine du flic s'étalait librement dans la rue, sur les réseaux sociaux, attisée par la Complaisance des médias jamais avares en images de prétendues « bavures policières ». Un truc bien pourri s'était infiltré dans le système, et les flics servaient de fusibles à une société prête à exploser, sans en avoir ni les épaules ni les moyens. On avait beau leur fournir des bâtiments tout neufs, ca faisait l effet d un pansement sur une jambe de bois, car le seul véritable moteur de ce metier de dingue, c'était l'intime conviction de fairr quelque chose d'utile. Si on leur enlevait ça en les dénigrant systématiquement, il ne restait rien. Alors, à quoi bon continuer à se battre? (p34)
«Nous ne sommes jamais autant mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons. » (Sigmund Freud)(p.9)
«Le désir est une Souffrance qui cherche son apaisement dans la possession. Or, de par sa nature même l'Amour ne peut être ni satisfait, ni paisible. Au contraire, il ne connaît ni le repos, ni l'assouvissement. » (Jack London)(p.9)
La boxe était une belle allégorie de la vie. Toucher sans se faire toucher, tenir son adversaire à l'écart tout en sachant s'en éloigner ou s'en rapprocher...
Il avait des yeux sombres, aussi sombres que ceux de son ex-mari, aussi sombres que ceux de tous les connards qui battaient leurs femmes. Ce n’était pas une question de couleur, c’était leur âme qui avait perdu la lumière. Elle pouvait lire sur son visage à quel point il la détestait pour oser se dresser face à sa domination - baisse les yeux salope ! Mais non. Jamais plus elle ne plierait face à la volonté d’un tortionnaire. Ils échangèrent un long regard ressemblant à un bras de fer et elle finit par avoir raison de lui. Il détourna les yeux sans un mot et reprit son chemin. Et alors qu’elle continuait à gravir les marches pour rejoindre son appartement, elle sourit de cette petite victoire.