le sang sur ses mains s’était volatilisé et il était incapable de dire ce qui tenait du rêve et de la réalité. Bob l’avait clairement mis en garde contre lui-même. Il ne pouvait se résoudre à écouter les mots de son croque-mitaine, pourtant il était obligé d’admettre que quelque chose était en train de se passer
Tomar n’adhérait à aucun dogmes, mais il croyait au sacrifice… à la rédemption, sa rédemption.
Lui aussi (Tomar), il préférait voir des ombres diffuses là où se trouvait la réalité de la souffrance humaine. Des fantômes qu’on tentait d’oublier sans pouvoir nier leur existence.
Combien de drames pourraient être évité en signalant un hurlement nocturne ou une conduite violente, combien d’auteurs de souffrances tues et cachées sous des apparences de banalité pourraient être condamnés ?
… il y avait des rumeurs concernant le commandant Tomar Khan… Certes ses états de service étaient impressionnants, et on lui devait la résolution de bon nombre d’affaires, mais on parlait aussi de méthodes borderline et surtout d’un homme au passé difficile, obligé de canaliser sa violence par la pratique du sport à outrance. »
Bouvier (le légiste) n’était pas croyant, sa foi se limitait aux processus métaboliques et à l’activité cérébrale. Pour lui l’existence se résumait à une longue phrase dont la naissance formait la majuscule et la mort le point final. Passer de vie à trépas était le plus naturel des phénomènes et le destin de chaque être humain. Espérer autre chose était vain….
Il y avait d’abord cette enquête et la pénible impression d’avoir mis les pieds dans un labyrinthe de désespoir d’indifférence qui lui rappelait celui de son enfance
Rhonda se retourna pour rejoindre l'escalier central et le planta là, une belle trace rouge sur le visage. Elle venait de se faire un ennemi dangereux, mais Dieu que donner cette baffe lui avait fait du bien!
36, quai des Orfèvres. En grimpant le vieil escalier usé par les pas de tant de criminels et de flics acharnés, Tomar fut pris de vague à l'âme.
Vous savez qu’ils lui ont déjà donné un nom ? Fantazmë… Ça veut dire « spectre » en albanais… » p 126 a 12