L'humanité commence par l'amour et finit par la haine. Proverbe kurde.
La guerre était une bête sanguinaire qui n’epargnait personne.
La cruauté humaine est sans limites quand on lui donne un alibi.
Stalingrad était son repaire, il s'y réapprovisionnait et récupérait les quelques dizaines d'euros de ses bénéfices hebdomadaires. C'était trop peu pour se payer un hôtel, mais suffisant pour squatter dans un appartement sous-loué à quelques sans-papiers comme lui. En France, comme dans son pays, l'exploitation de la misère humaine n'avait pas de limites.
Certains avaient forcément entendu des cris, mais s'étaient vite rendormis. L'indifférence devenait la norme, le regard vers le sol et les oreilles sourdes à la douleur des autres.
L’humanité commence par l’amour et finit par la haine.
Pour lui, l’existence se résumait à une longue phase dont la naissance formait la majuscule et la mort le point final.
Les enfants avaient cette faculté incroyable de surmonter les épreuves, si douloureuses soient-elles, en conservant intacte leur envie de s'amuser. Tomar se rappela les images d'Alep publiées par tous les médias quelques mois plus tôt. On y apercevait un groupe de gamins profitant d'un moment d'accalmie pour aller se baigner dans un trou d'obus au milieu d'un champ de ruines.
Comment pouvait-on en arriver là ? Nier aux êtres humain, jusqu’au droit de se protéger du vent et de la pluie. Détourner la fonction première de ces pierres, habituellement utilisées pour la rénovation des bâtiments parisiens, et en faire des sentinelles froides de la misère humaine.
Le travaille d'enquête ressemblait à la photographie. On avait tous le même sujet et le même matériel, mais en fonction du point de vue de chacun, on pouvait obtenir des résultats très différents.