"
Une braise sous la cendre" est le premier tome d'une saga fantasy young adult où les protagonistes sont prêts à tout pour acquérir leur liberté.
Même si j'ai beaucoup apprécié l'histoire que renferme ce roman, je n'ai pas été convaincue par certains choix narratifs de l'auteur.
Sabaa Tahir a réussi à créer un univers original qui tient la route du début à la fin. Dès les premières pages, on ressent toute l'intensité du monde où évoluent les Erudits et les Martiaux. Sombre et oppressant, fait de salissures, d'abjections et de dur labeur. Tout simplement de survie. Car c'est là que l'on reconnaît un bon roman : quand aucun des camps n'est épargné par la souffrance. Personne n'est né du bon côté de la barrière puisqu'en réalité, même si celle-ci démarque les deux clans depuis toujours, les intentions d'hier n'étaient peut-être pas celles d'aujourd'hui.
Ainsi, nous allons suivre deux protagonistes issus des Erudits et des Martiaux. Ennemis d'hier, le destin va décider de les réunir afin qu'ils bouleversent l'ordre établi de l'Empire.
Mis à part l'austérité de la Commandante, je n'ai pas trouvé les personnages très transcendants. Je les voyais se mouvoir tels des spectres sans forme qui n'apportent pas grand chose à l'histoire.
D'un côté, nous avons Laïa, une Erudite dont la faiblesse mentale est aussi grande que son incapacité physique. Et pourtant, elle a grandit avec des combattants. Elle le reconnaît elle-même qu'elle n'est pas aussi courageuse que ses parents mais plus l'histoire avance, plus on va découvrir qu'elle possède des ressources cachées. Elle va se dévoiler au fur et à mesure que les défis et les embûches se dresseront devant elle. Pour cela, j'ai beaucoup aimé l'évolution de ce personnage tout en subtilité mais toujours avec un seul but en tête : sauver son frère.
D'un autre côté, les Martiaux sont représenté par Elias, un jeune homme élevé dans le sang et le fer. Où chaque épreuve subie depuis ses 6 ans n'est qu'une question de survie dont sa destinée est toute tracée : faire de lui un guerrier sanguinaire sans âme. Un Mask. Si je reconnais sa force de caractère au début du roman, celle-ci s'étiole et sa détermination passée est émoussée au fur et à mesure que l'intrigue avance. Contrairement à Laïa, je trouve que les difficultés qu'il doit surmonter le rend plus faible et son refus de se plier à l'ordre établis fini par devenir fade au contact de Laïa.
C'est la plus grosse erreur que l'auteure a faite dans ce livre. Elle a choisi la facilité d'inclure un débordement de sentiments passionnés qui prennent le pas sur l'intrigue durant environs 100 pages. Inclinations inutiles qui pour moi dévaluent les intentions contestataires d'Elias. D'autant plus qu'il n'y a pas un mais deux triangles amoureux!
Je trouve que l'impact des actions d'Elias aurait été plus crédible si son affection à l'égard de Laïa étaient ceux qu'il aurait eu pour une simple esclave. C'est compliqué d'expliquer sans spoiler mais en gros, pour que la personnalité d'Elias soit en accord avec sa révolte, il aurait fallu que ses choix ne soient pas dictés par des impulsions affectives mais par son jugement initial contre l'Empire. Dans le cas présent, cela veut dire que s'il n'avait pas été attiré par Laïa, il ne l'aurait pas aidée? Où sont donc ses beaux discours sur la cruauté de l'Empire envers les esclaves?
Bref, heureusement la trame principale nous permet de plus ou moins passer outre ces épanchements. En effet, il y a une véritable intrigue qui nous fait tourner les pages rapidement avec un rythme soutenu qui nous tient en haleine. Comme s'il y avait urgence. L'auteure nous laisse très peu de répit et chaque chapitre révèle de plus en plus d'action, de combat, d'épreuves et de mystère.
D'autant plus lorsque les légendes anciennes racontées aux enfants au coin du feu s'avèrent réelles. Toutefois, cette apparition des éfrits, goules et djinns est trop mal exploitée pour que ce soit vraiment intéressant et utile au récit.
Lien :
http://melimelobooks.blogspo..