My Absolute Darling

Un père (Martin), totalement dysfonctionnel, qui n'est pourtant pas un sot (il passe son temps à lire des ouvrages de philosophie), qui sait se montrer habile, et dont l'origine du trouble reste mystérieuse (mauvaise disposition innée, souffrance suite au décès de son épouse dans des conditions obscures?). Certains indices permettent toutefois de penser qu'il s'agit bien d'une nature perverse.
Une jeune adolescente, sa fille (Julia), atrocement martyrisée par son géniteur, se protégeant comme elle peut en se cloîtrant dans son monde intérieur (elle est d'ailleurs surnommée « Turtle », « tortue » en français) et qui, comme toujours dans ces cas d'enfants mal aimés, tente de répondre par un amour inapproprié et exacerbé à la culpabilité que génère en elle la situation.
Les deux vivent en autarcie, dans des conditions quasi animales. Julia est scolarisée a minima mais son père s'arrange pour mettre fin à ce qu'il considère comme une ingérence inadmissible. II enseigne à sa fille que le reste du monde est non seulement à fuir mais qu'il faut même le détruire dans toute la mesure du possible : un imposant arsenal d'armes de toutes sortes est, à cette fin, mis à la disposition de la gamine, éduquée en véritable « sniper ».
Ce père, qui, au plan intellectuel, semble opter pour le matérialisme, a toutefois opté pour un mode de relation à sa fille totalement (« absolument ») fusionnel. L'incohérence n'est qu'une forme de son dysfonctionnement, à moins que sa culture livresque ne soit que le paravent de sa monstruosité.
Cette cellule pervertie ne survit que par « l'amour » de Julia pour son père, qui l'autorise à s'interroger mais jamais encore se rebeller. Et c'est par l'amour, le vrai, ou du moins par la prise de conscience d'une émotion de ce type, qu'elle va imploser.
On lit tout cela comme un thriller mais même si les scènes insoutenables sont nombreuses, même si se constitue un fil d'intrigue (l'évolution intérieure de Julia), l'intérêt véritable du livre est ailleurs. Il s'agit d'une belle réflexion sur l'amour et son pouvoir rédempteur, sur le mal, ses sinuosités et son origine, sur l'innocence, dont on se plaît à croire que Julia ne guérit pas mais, qu'au contraire, elle l'exalte.
Dans ce climat d'outrances, le tout est finement exposé. Un livre adroit et lucide.

Style narratif fade et dialogues téléphonés. Vulgarité (trop de "putain", désolé cela ne passe pas chez moi). Déçu d'avoir dû être déçu. Les imperfections stylistiques, partiellement dues à la traduction m'ont empêché d'entrer dans l'histoire, malgré l'engouement ressenti chez certain-es ami-es et connaissances.
Abandonné...

Quel talent ! Un livre inoubliable, poignant, même s'il est dérangeant.
Le roman raconte l'histoire de Turtle, une jeune fille de 14 ans vivant dans les bois de la côte nord de la Californie, aux prises avec un père abusif et une vie difficile. L'histoire explore les thèmes de la survie, de la résilience, de la manipulation et de la relation toxique complexe entre Turtle et son père.
Ce roman a suscité de nombreuses réactions depuis sa publication en 2017. Il a reçu à la fois des critiques élogieuses et des critiques négatives en raison de ses descriptions extrêmement crues de violence et d'abus sexuels, ce qui peut rendre le livre difficile à lire pour certaines personnes.
Ceci étant dit, c'est une oeuvre remarquable d'une prose puissante, avec un décor particulier, une nature violente comme apaisante, et des personnages principaux troublants, tous aussi attachants les uns que les autres, en particulier Martin et Croquette et cette relation père-fille tellement particulière, dont la complexité est extrêmement bien explorée.
C'est un roman comme je les apprécie, dans lequel la nature joue un rôle central en tant que personnage (nature writing), qui met l'accent sur la relation entre les êtres humains (souvent décortiqués jusqu'aux extrémités) et leur environnement naturel.
Un génie de la littérature et de la nature humaine. On aime ou on n'aime pas.
J'ai adoré.

J'ai lu my absolute darling et "Putain de fils de pute, bordel!"
Au risque de contrevenir aux règles de bienséance , je m'exclame , mais en même temps je cite.
Comme beaucoup j'ai été gênée au début de ma lecture par ce langage châtié mais aussi par l'omniprésence des armes et des champs lexicaux qui s'y référent.
Mais j'ai très vite été happée par la narration cinématographique, par la force des descriptions.
Une histoire sidérante campée dans une nature à la fois oppressante et protectrice , refuge et danger, adulée et martyrisée ; gardienne de tous les secrets.
Comment un jeune homme de 30 ans a t'il pu a ce point entrer dans le psychisme de l'enfance maltraité,  plonger à ce point dans les tréfonds de la condition humaine ?
C'est un livre dur, une lecture dont on ne sort pas indemne, j'ai du faire une pause à un moment donné tellement j'étais touchée.  C'est aussi un récit magnifique que nous livre Gabriel Tallent, un auteur "foutument " talentueux .

Comme d'autres, j'ai eu du mal à aller au bout de ce livre, mais j'ai survécu, suivant ainsi la principale leçon de cette longue description faite par un narrateur qui semble dérouler un long script. La touffeur linguistique qui a trait à la botanique ou aux armes à feu, le trop de "do it yourself" façon Home Depot, les péripéties super-héroïques, jusqu'au livre d'un philosophe allemand posé sur une table de nuit, ne m'ont pas aidé pas à trouver de l'épaisseur aux personnages, et l'intrigue de ce roman initiatique qui partait pourtant bien, a progressivement perdu de sa force, dilué sa noirceur.
Ce n'est que mon expérience. J'attends le film...

A lire absolument. Turtle, jeune fille de 14, vit au nord de la Californie avec son père. Elle arpente les bois et les îlots qu'elle connaît parfaitement bien. Son univers est jalonné de peurs et d'anxiété mais elle a un allié, son copain de lycée qui l'aide à surmonter les épreuves qui vont apparaître sur son parcours. C'est un livre coup de poing.

Pour ce roman noir, une très large majorité de critiques sont très positives, une petite minorité très négatives. Il me semble que les deux tendances sont très excessives. Je lui donne donc trois étoiles car j'ai aimé cette lecture en y relevant de très grands moments, mais d'autres m'ont paru de qualité très inférieure, avec répétitions et longueurs qui n'ajoutent rien à la densité du texte dont une version plus concentrée aurait pu, à mon avis, étoffer sa dimension.

Une héroïne, Turtle, émerge dès les premières pages qui sont très prometteuses, elle est attachante, malheureuse, violée par son père qu'elle aime, finissant par devenir quasiment consentante. Parviendra-t-elle à hisser sa personnalité torturée pour vaincre l'innommable, atteindre une sérénité qu'elle souhaite, le véritable amour qu'elle voudrait partager?

Cependant, l'auteur ne parvient que rarement à donner à Turtle la dimension d'une totale héroïne, comme Tracy dans "Sauvage" de Jamey Bradbury, Della dans "Le sang ne suffit pas" de Alex Taylor, ou encore Ava dans "La poudre et la cendre" de Taylor Brown. Les avis sont naturellement divers sur la définition d'une héroïne, il me semble que ces trois-là sont plus déterminées que Turtle, elles ne portent pas les mêmes souffrances même si elles n'en sont pas exemptes, mais elles confèrent à chacune de leurs histoires un lyrisme que Turtle n'atteint qu'épisodiquement.

My absolute darling est malgré tout un beau roman noir, un roman de tension extrême, de tensions diverses, portées aussi bien par la nature que par les protagonistes et pas seulement le pire d'entre eux, Martin, le père de Turtle. Gabriel Tallent réussit à exprimer toutes ces tensions qui ne laissent jamais Turtle indemne, qu'il s'agisse des injustices à l'école, des possibilités d'amour contrariées, des nécessités auxquelles elle est confrontée d'être une salvatrice, au péril de sa propre vie.

La qualité littéraire m'a semblé également irrégulière, avec des descriptions soignées de la nature, de la puissance de la mer, de la mise en scène de différents animaux, mais des dialogues dont la construction laborieuse contribue à essouffler le rythme de l'ensemble.

Au final, un bon roman dont les lecteurs indulgents n'insisteront pas sur les imperfections et que les plus exigeants peuvent juger trop durement.

À quatorze ans, Julia Alveston, dire Turtle, aime s'aventurer dans les forêts verdoyantes de la côte nord de la Californie, toujours armée d'un fusil, d'un pistolet ou d'un couteau.


Le monde extérieur comme refuge, une échappatoire à l'univers familial menaçant du quotidien. Car Turtle a appris et grandir seule, mais sous l'emprise de son père, charismatique et abusif, aux idées parfois clairvoyantes, folles et étriquées souvent, hanté par la mort de sa femme, vivant seulement pour l'amour de sa fille.



L'univers lycéen et ses amitiés naissantes pourrait être une échappatoire, mais une carapace aussi dur ne se fissure pas aussi aisément...



Turtle est une héroïne hors du commun, qui aura développé une force incroyable de par l'hostilité, la violence latente quotidienne dont elle est environnée, une vie en pleine transformation et toujours en découverte, entourée de misogynie, d'amour ; d'amour excessivement bienveillant, d'amour toxique...les mots sont faibles.



Mais je ne veux pas en dire trop sur cet univers tellement sombre et empoisonné, seulement qu'on ne peut lâcher une fois commencé, happé par ce tourbillon de douleurs.

Un livre d'une rare violence, absolument révoltant et déchirant, destructeur, un livre que l'on n'oublie pas. Une fin que l'on espère autant qu'elle est redoutée. Un roman d'apprentissage atroce et merveilleux. Une claque, une claque qui fait mal.

Une lecture noire et glauque que je ne conseillerais pas à tout le monde. Mais j'ai adoré me plonger dans cet univers rude aux personnages carrément dérangeants.

L'amour absolu peut être tellement puissant que sa limite avec la haine n'est pas loin. En voici quasi 500 pages qui le démontrent d'une manière tellement tortueuse qu'elle semble réelle. Car ce roman ne se lit pas, il se vit.
J'ai adoré Turtle, jeune fille qui ne remarque pas à quel point elle est à la fois belle, puissante et forte tant elle est brisée par cette relation paternelle ambiguë et manipulatrice. Et qui devra trouver sa propre voie et son indépendance nécessaires à son évolution, un parcours qui ne sera pas que littéralement éprouvant. L'ensemble imprégné dans une nature tout autant magnifique qu'hostile dont la symbolique ne peut pas nous échapper.

Un roman dont l'âpreté vous fait profondément ressentir vos entrailles et vous bouleverse au plus haut point. Une de ces grandes oeuvres de littérature moderne américaine au style incomparable. Et qui pose une question inévitable: au final, c'est quoi l'amour exactement?

À 14 ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu'elle parcourt sur des kilomètres.

Mais si le monde extérieur s'ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d'un père charismatique et abusif.
Sa vie sociale est confinée au collège et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu'au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu'elle intrigue et fascine à la fois.

Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d'échapper à son père et plonge dans une aventure où elle mettra en jeu sa liberté et sa (sur)vie.
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Avis :
Roman noir que l'on ne peut pas poser où l'on accompagne Turtle dans sa décision de s'affranchir d'un père machiavélique au péril de sa vie.

Un roman où survie rime avec liberté et vie ! Une héroïne des temps modernes ! Magistralement écrit ! Quel Tallent !
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