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3,74

sur 185 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
FURARI en japonais signifie : "au gré du vent" ...je suis toujours aussi envoûtée par les dessins de Jiro Taniguchi, et la prometteuse balade japonaise poétique qu'il nous propose, par des personnages traversés dans leur vie quotidienne par des petites "bulles d'émerveillement"... le voyage de la "zenitude" est toujours agréable ...croiser le regard d'une jolie femme, contempler les étoiles, un chat qui s'invite dans votre maison, rencontrer un poète et aimer les haïkus, une pêche de coquillages au bord de la plage..et voir des lucioles !

..le héros est retraité, il arpente les rues de sa ville en comptant toujours ses pas,..ancien géomètre ne pouvant s'empêcher de tout mesurer, son côté rêveur le rattrape toujours, lui permettant de voir la vie en savourant, d'apprécier en toute chose beauté et douceur..un regard d'enfant émerveillé...
C'est toujours aussi délicieux de se glisser dans ces magnifiques dessins en noir et blanc.. le temps s'arrête..temps suspendu gracile et poétique, et j'ai toujours du mal à refermer l'album...Furari..que la vie nous surprenne toujours !
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Furari est un manga apaisant, parfait si vous avez des tensions dans les cervicales. Il offre une promenade poétique "au grè du vent "(furari) à Edo et ses environs au début du XIXème siècle. Nous suivons les pas mesurés d'un géomètre-cartographe retraité, sympathique et bon vivant. Il arpente en toutes saisons les rues pittoresques et grouillantes de la ville en comptant chacun de ses pas. Cependant, il se laisse facilement distraire par les merveilles de la nature. Il se met alors à la place de la tortue qu'on achète pour lui rendre sa liberté, du fier milan, de l'éléphant captif ou des nombreuses petites lucioles. il voit le vaste monde avec leurs yeux ce qui nous vaut des dessins magnifiques sous tous les angles du vieil Edo. L'arpenteur est distrait et sa femme patiente mais elle lui pardonne tendrement car c'est un poète comme le jeune Issa qu'il rencontre sur sa route. Il fait le vide en marchant, ouvert à tout ce qui l'entoure, libre et souriant.
Merci Croquignol.
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Furari est une belle histoire mi-poétique, mi-scientifique, mi-historique. Bon, je sais qu'il y a déjà beaucoup trop de moitiés pour que la chronique tienne la route, mais justement, c'est de cela qu'il s'agit ; des routes. Des routes et des distances. Et de mesures suffisamment fiables pour établir les cartes les plus précises possible, longtemps, longtemps, avant la Carte Michelin (infaillible document responsable de nombreuses engueulades).
Il fut donc un temps où les télémètres (instruments servant à mesurer les distances), les théodolites (instruments très utiles à la mesure des angles), les satellites et les ordinateurs n'existaient pas. Si, si, c'est possible ! Les hommes puissants cherchaient à prendre l'avantage sur leurs ennemis en connaissant mieux que l'autre la topologie des lieux et… la météo. Parfois quelques incantations piquantes et sulfureuses suffisaient pour apaiser la colère des dieux et se les mettre dans la poche, mais assez rapidement on suspectât à la vue des résultats aléatoires que les dieux étaient sourds, ou bien séniles, ou bien encore confits de tous les défauts possibles à l'image des hommes.
Alors ces mêmes shōguns, pharaons, généraux d'empire et même certains petits seigneurs de proximité ayant eu la marotte de connaitre la dimension de leurs jardins – ce qui est, on peut en convenir, une lubie assez masculine – décidèrent de confier cette tâche à leurs sujets les plus… réguliers.
A la fin du IIIe siècle avant JC, à la demande du pharaon Ptolémée III qui voulait connaître l'étendue de tout ce que ne contenait pas son royaume (ben tiens !), le savant grec Eratosthène engagea des marcheurs professionnels capables de mesurer précisément la distance qui séparait Alexandrie de Syène. Les bétamistes (on les appelait ainsi) avaient le pas suffisamment constant pour qu'il puisse être utilisé comme base de mesure.
Tout comme le fait pour son shōgun notre sympathique « promeneur » qui arpente sans cesse la vieille ville d'Edo (ancien Tokyo), mesure les distances, compte et recompte chacun de ses pas dans le but de le tester et de le calibrer afin de pouvoir plus tard dresser la première carte moderne du Japon.
Jirô Taniguchi nous propose une déambulation pittoresque dans ce Edo fin XVIIIe / début XIXe en accompagnant notre joyeux hédoniste capable de déceler les charmes en toutes choses, chaque être et chaque instant.
Un très agréable moment de poésie.
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Je termine avec nostalgie ce superbe roman graphique qui m'a fait voyager dans Edo (ancien nom de Tokyo) grâce au rêve d'un arpenteur.

Ino Tadataka (1745-1818) fut le premier à établir une carte "fiable" du Japon avec toutes les incertitudes de mesures que sa technique comportait, en 16 ans de promenade après avoir étudié l'astronomie occidentale.

J'ai adoré me promener au milieu d'Edo dans les estampes de Hokusai et de Hiroshige...
J'y ai retrouvé les ponts de la Nihonbashi mais aussi quelques panoramas des "36 vues du mont Fuji" d'Hokusai ou encore les rues animées avec leurs marchands hétéroclites.

J'ai particulièrement apprécié la chasse aux lucioles (p95) que l'on retrouve dans les "Quatre soeurs" de Tanizaki ou encore la remise à l'eau de la tortue achetée (p33) qui est imagée par une estampe d'Hiroshige.

Enfin, la rencontre avec le poète Issa, considéré comme un des quatre meilleurs poètes de haïkus, m'a subjugué.

C'est mon troisième roman graphique de Jirô Tanigushi et c'est à chaque fois un voyage réussi au Japon d'hier et d'aujourd'hui. Merci.
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Une invitation à la promenade, à la rêverie.
Attention (pour ceux qui ne connaitraient pas Taniguchi Jirô) : pas de suspense, pas de combat, une histoire ténue, un rythme doux...
Ce manga comme beaucoup d'autres de l'auteur sont des invitations à la promenade, à la découverte gustative. On sentirait presque le temps qui passe en feuilletant les pages.
Ici l'histoire se déroule dans un Japon aujourd'hui disparu.On suit les déambulations poétiques, gustative d'un éternel émerveillé de la vie, de la nature.C'est une invitation à savourer la vie avec bienveillance et modération.
Pour plus d'action et surtout d'émotion je recommanderait "Quartier lointain" ou le "Journal de mon père".
Ce manga est plus proche de l'anthologie ou des "années douces"
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Cela rappelle L'Homme qui marche, du même auteur.
Un homme arpente les rues de sa ville dans le but de rendre les mesures les mesures les plus précises possibles ; il compte ses pas. Mais cela ne l'empêche pas d'observer la vie autour de lui, de converser avec un poète, un peintre, des animaux (et de voir son environnement avec leurs yeux).
Ce n'est pas la meilleur BD de Taniguchi, mais elle nous fait comprendre que la vitesse n'est rien, qu'il faut parfois s'arrêter et regarder autour de soi.
Contemplatif et poétique.
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Jiro Taniguchi nous emmène dans un monde si poétique. Des fleurs volent autour de nous et nous sommes plongés dans un pur moment de bonheur!
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Je continue mes lectures avec cet auteur, j.ai trouvé ce roman graphique un peu différent des autres. Beaucoup plus poétique, c'est une longue ballade à travers une époque lointaine, on sillonne des routes nous menant dans des petits coins de paradis, admirer les cerisiers en fleurs, le vol des lucioles ou une virée en barque au clair de lune. C'est très romantique. Une pointe de philosophie en essayant de comprendre en observant la nature , le sens du mot : liberté. Où se trouve sa propre liberté ? Qu'est la liberté en somme ? ce n'est qu'une simple approche mais en suivant notre protagoniste dans ses virées on se surprend à réfléchir à ce petit mot : liberté.
Comme toujours les dessins sont sublimes à la fois sobres mais vivants et en harmonie avec l'esprit de l'ensemble qui ma fois fort charmant et apaisant.
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Toujours dans ma recherche de complétude, j'ai eu envie de lire cette oeuvre un peu annexe de Jirô Taniguchi qui fleure bon le passé. J'ai eu pour cela la chance de le trouver à petit prix en occasion parce que je ne sais pas si je me serais lancée autrement.

Furari, qui signifie en français "au gré du vent", c'est un peu le mélange de deux de ses oeuvres : L'homme qui marche et Rêveries d'un gourmet solitaire. On se met dans les pas et les rêves d'un japonais retraité dans l'Edo du XIXe siècle et on suit ses déambulations dans la ville. Ce héros, inspiré d'un personnage historique tout comme plusieurs autres qu'il croise, est un géomètre et cartographe qui arpente la ville en comptant ses pas pour en mesure les distances et dresser la première carte moderne du Japon.

Un sujet intéressant sur le papier, original même, car jamais traité, mais qui dans la forme ne m'a pas toujours passionnée. Suivre un homme qui passe son temps à compter ses pas, ça peut lasser, surtout que l'auteur aime bien répéter les mêmes scènes et la même trame narrative. Ajoutez en plus une promesse pas vraiment tenue quant à la réalisation de la fameuse première carte moderne du Japon, et vous comprendrez peut-être ma légère déception après avoir refermé ce livre.

Pourtant, l'ambiance est très plaisante, lente mais poétique et onirique. le mangaka aime mélanger chapitres très terre à terre ayant trait à la science qu'est la cartographie, et chapitres plus poétiques où le héros se laisse emporter par sa folle imagination. J'ai beaucoup aimé ces derniers. C'était très beau de le voir suivre dans la peau d'un oiseau, d'un chat ou encore d'une fourmi, une rythme animalière peu utilisée dans le manga et pourtant très riche en terme de point de vue notamment.

Il se dégage aussi un je ne sais quoi de très chaleureux dans cette histoire où l'on suit un retraité passionné par la mesure. Sa relation avec sa compagne est attendrissante, celle-ci comprenant ses petits tocs et travers et l'accompagnant dans tout, en bonne épouse japonaise à l'ancienne. le Japon d'autrefois est d'ailleurs très bien retranscrit. C'est peut-être ce qui m'a le plus plu dans le titre. J'ai passé énormément de temps à regarder dans les moindres recoins les nombreuses cases consacrées à la vie dans l'ancien Edo et Jirô Taniguchi s'est bien attardé là-dessus lui aussi, proposant des cases fourmillants de détails, des tenues aux postures, en passant par les métiers, actions de la vie quotidienne ou encore les décors. C'est un vrai petit cours d'Histoire de la vie à Edo au XIXe.

C'est justement grâce au talent de conteur graphique du mangaka que cela fut permis. Si j'ai eu un peu de mal avec la trop grosse tête du héros par rapport à son corps, j'ai par contre été enchantée par le trait précis, vif et foisonnant du décor urbain aussi bien que naturel ainsi que des costumes. C'est un vrai régal visuel comme presque toujours avec lui.

Ainsi n'eut été cette promesse non tenue et cette lenteur dû à une intrigue racontée sur le mode des tranches de vie, je pense que j'aurais passé un très beau moment. Ici, ça se traine un peu et ça ne va pas jusqu'au bout du propos. Cela reste donc, comme je le pensais, un Taniguchi mineur.
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Comme toujours chez Taniguchi, il faut laisser à l'histoire et aux personnages, le temps de nous mettre en phase avec ce rythme tout particulier qui fait tout le charme des récits. Un cheminement le plus souvent à pied. Furari ne fait pas exception et même l'illustre à la perfection, sur les pas de ce géomètre qui nous entraine dans Edo. Déambulations, réflexions et émotions, Taniguchi quoi ! Superbe !
A ceux qui ne serait pas séduit par le dessin (comme je l'ai été au début), laissez vous porter, cela en vaut la peine.
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