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C'est une histoire particulièrement émouvante. Yoichi est bouleversant dans sa souffrance de petit garçon car l'auteur se livre là à une incroyable introspection des sentiments d'un homme par le biais de ses souvenirs. Il relate magnifiquement le poids des non-dits et ses conséquences sur un enfant que l'on cherche à préserver,cette impression de se sentir en marge, la souffrance de l'abandon, sa solitude, ... mais un enfant qui ne baisse pas les bras qui se bat et qui choisit comme système de défense de s'éloigner des siens commettant lui aussi l'abandon qui l'a tant fait souffrir...

Surgit alors la figure du père immuable, le rocher sur lequel tous s'appuient et qui ne flanche pas malgré les coups du destin. Un homme que sa ligne de conduite a toujours tenu debout. Cet homme que Yoichi prenait pour un travailleur acharné, ennuyeux et triste était en fait un homme d'exception, bon qui n'a jamais abandonné mais qui a aimé et attendu toute sa vie le retour de son fils. Ce père a qui il en voulait tant se montre sous des facettes qu'il avait refusé de voir et maintenant il était trop tard. Loin d'être triste cette prise de conscience va enfin permettre au héros de se réconcilier avec lui même et de s'ouvrir enfin...

Taniguchi a su restituer ces sentiments avec une grande pudeur et une finesse qui font de lui un grand maître de cette littérature. Il a dévoilé une grande part de lui même dans ce livre. En effet, il a lui même délaissé ses parents plusieurs années pour vivre dans la capitale. Ce qui sous tend ce livre est un drame intérieur qu'il vivait : le ressentiment d'un fils pour son père. Il s'est servi de la BD pour dévoiler ses sentiments mais aussi demander pardon à ses parents ayant pris conscience de son ingratitude.

Un livre à lire absolument !
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A la mort de son père Yoichi retourne à Tottori, sa ville natale, pour assister à la veillée funèbre de son père. Lors de cette dernière, Yoichi converse avec sa soeur, sa belle-mère et son oncle à propos de son père et se remémore ses souvenirs d'enfance. Il se rend compte petit à petit que l'image qu'il a construit de son père est erronée.
A l'image de « quartier lointain » du même auteur, cet ouvrage aborde les relations filiales et plus particulièrement la relation père-fils et, les souvenirs d'enfance. L'auteur esquisse finement la personnalité des personnages et les émotions sont palpables. Je recommande vivement !
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Une bande dessinée pleine d'émotion, et de nostalgie du temps de l'enfance. le personnage principal s'est détourné de sa famille, pour se rendre compte un peu tard, à la mort de son père, de l'importance de cette famille et de ses racines qu'il avait effacées de sa vie. le temps perdu ne se rattrape malheureusement pas même si la fin se veut réconciliation. le ton et les dessins sont très justes et le sujet père-fils est si bien rendu qu'on a l'impression de lire un roman.
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Le décès de son père contraint Yoichi Yamashita à retourner dans sa ville natale après de longues années. Lors d'une veillée funèbre arrosée, son enfance refait surface : cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père, l'incendie qui a ravagé la ville et sa maison familiale, le divorce de ses parents… Au fil des confidences et des souvenirs partagés par ses proches, Yoichi redécouvre celui qu'il a toujours vu comme un père absent et froid.
Jirô Taniguchi a, tout au long de son oeuvre, questionné le souvenir et les encombrements, les blocages qu'ils pouvaient provoquer. le personnage principal est un homme, projection de l'auteur, qui traîne sa profonde tristesse, baissant le regard, évitant qu'on ne voie en lui un héritage trop embarrassant. Taniguchi convoque les forces des esprits, la puissance de l'indicible pour relever et révéler son personnage. Ce manga, comme les autres, est une mise à l'épreuve qui ne dit pas son nom. L'auteur ne met pas en scène la souffrance car ce chemin mène forcément par une libération.

Le passé de l'enfance s'entremêle à la cérémonie funéraire. Les paroles, les confidences des adultes, équilibres entre la joie de se retrouver et l'émotion de l'hommage, réconfortent cet homme convaincu de savoir qui était son père. Sans jamais appuyer sur son sujet, Taniguchi capte cette rencontre entre les générations et met en place un dialogue entre les vivants et les morts, entre le présent et le passé.
Lire Taniguchi, c'est être à côté un personnage qui va se réconcilier avec son passé et mieux regarder son présent. L'émotion est au coin de chaque page. le sens du cadrage, la beauté des dialogues et l'expressivité des visages soutiennent une histoire pudique qui dépasse largement le seuil de l'autobiographie. Ce manga, comme le merveilleux Quartier lointain du même Taniguchi, puise dans l'intimité de l'auteur et se déploie grâce à une narration qui ne déstabilise jamais le lectorat européen. On est pris dans le mouvement sensible et esthétique de cette histoire.
Lien : https://piao.fr/2021/11/le-j..
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J'ai toujours été attirée par les couvertures de ses livres mais il a fallu que j'apprenne la mort de l'auteur pour que je me lance dans la lecture d'une de ses oeuvres.
Les dessins sont tout simplement magnifiques. Ils servent superbement l'histoire, belle aussi, bien qu'un peu trop empreinte de nostalgie et de regrets.
C'est l'histoire d'un fils, d'un père, d'une relation devenue compliquée parce qu'un petit garçon ne comprend pas tout.
Yochan revient dans sa ville natale après de nombreuses années pour la veillée funèbre de son père. Cette veillée funèbre va être l'occasion pour lui de revenir sur les événements du passé qui l'ont amené à déserter la maison familiale. Mais il comprendra surtout qu'il n'avait rien compris. Et que ce père qu'il voyait avec son prisme d'enfant n'était pas celui qu'il croyait. Mais le temps perdu ne se rattrape pas. Et pour Yochan, il est trop tard pour parler à son père.
Je vous laisse, je m'en vais de ce pas appeler mon père et ma mère…
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C'est l'histoire d' un papa, d' une maman, d'un garçon et d'une fille. A un moment le papa et la maman se séparent. le garçon et la fille sont très tristes. Plus tard le jeune homme et la jeune femme trouvent du travail et partent de leur ville natale pour aller à Tokyo.
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Yochan revient dans sa ville natale pour les obsèques de son père qu'il n'a plus vu ni parlé depuis plusieurs années, il est certes triste mais ce retour aux racines ravive en lui les souvenirs de son enfance : "J'étais saisi par une émotion étrange, comme si je retournais dans le passé.".
Après une enfance heureuse entourée de son père, de sa mère et de sa soeur, un incendie ravage la ville et vient détruire l'équilibre la maison mais également la cellule familiale qui vole en éclat : "Je n'envisageais même pas que cet incendie avait pu défaire les liens qui unissaient mon père et ma mère, en plus d'avoir anéanti notre maison.".
C'est un chemin vers le passé qu'emprunte Yochan et ce qu'il va y découvrir va le surprendre, c'est une toute autre vision de son père qu'il aura et avec qui il ne pourra malheureusement pas la partager : "Mon père rendu muet par la mort m'a parlé.".
Yochan a bâti sa vie sur un rejet de ce père à qui il reproche sans doute le départ de sa mère, trop jeune qu'il était pour comprendre la liaison adultérine qu'elle entretenait avec un professeur et pour qui elle a tout quitté, et avec qui les liens se sont distendus le jour où il s'est remarié.
Très vite il a quitté le domicile pour faire des études à Tokyo, y laissant son père, sa belle-mère et également le chien qu'il aimait tant et qu'il ne reverra pas vivant : "A cette époque, je ne pouvais absolument pas comprendre les sentiments de mon père et de ma belle-mère.".
Mais au-delà des souvenirs, c'est une profonde mélancolie et des regrets infinis qui se dégagent de ce récit : "Mon père ... depuis l'enfance j'ai toujours gardé au fond de moi un ressentiment à son égard et maintenant il est mort.".
C'est en parlant avec d'autres membres de la famille à la veillée funèbre que Yochan va enfin comprendre son père et surtout se rendre compte que tout ce qu'il a fait, c'était par amour pour lui : "Maintenant qu'avec sa mort, le véritable visage de mon père m'était apparu je connaissais sa gentillesse. Je regrettais d'avoir coupé court à tout dialogue avec lui depuis son divorce avec ma mère. Je m'en voulais d'avoir quitté mon village, ma famille et de n'avoir pas essayé de comprendre la tristesse de mon père et sa douleur.".
Yochan est sans doute un fils égoïste qui a choisi la ville à sa famille et qui pour diverses raisons ne venait plus depuis des années.
Aujourd'hui ce sont les regrets qu'il va connaître, et c'est un poison bien plus perfide qui va envahir son âme et le laisser avec ses remords et d'une certaine façon libéré.
En plongeant son personnage dans ses souvenirs d'enfance : le salon de coiffure de son père, sa mère, le grand incendie, le divorce de ses parents, Jirö Taniguchi porte un regard juste et sans concession sur son personnage, une forme de double de lui-même puisqu'il s'est en partie inspiré de son propre vécu pour créer cette histoire.
Yochan a idéalisé sa mère avec son regard de petit garçon, il s'est détaché de son père et de sa belle-mère pour de mauvaises raisons.
Cette histoire contient des sentiments très violents, particulièrement en ce qui concerne l'ingratitude de ce fils et son aveuglement.
Cela nous renvoie en nous-même et nous fait également nous interroger sur notre comportement vis-à-vis de nos proches.
Il ressort aussi de ce texte toute la nostalgie du pays natal, avec une dimension intimiste puisque l'auteur lui-même a vécu une situation à peu près similaire.
L'histoire est construite par chapitres qui reviennent sur les périodes marquantes de la jeunesse de Yochan, et comme c'est signé Jirö Taniguchi, c'est quasiment un pléonasme de dire que les graphismes sont de grande qualité, les dessins de toute beauté.
En plus, cela offre la possibilité au lecteur occidental de vivre tout un pan de l'histoire du Japon.

"Le journal de mon père" de Jirô Taniguchi est une très belle histoire remplie d'émotions qui étreint le coeur du lecteur et le bouscule dans le fond de son âme, en venant lui rappeler que l'important est de profiter des gens tant qu'ils sont encore vivants, une fois qu'ils sont morts il est trop tard et il ne reste alors que les regrets.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Le journal de mon père est un manga du grand Jirô Taniguchi. Initialement publié en trois tomes, il est désormais possible de le trouver sous la forme d'un livre unique.
Difficile d'être déçu par un aussi talentueux mangaka que Jirô Taniguchi. En toute logique, ce manga m'a donc plu.

Les dessins de l'auteur sont vraiment très bons et j'ai particulièrement apprécié les paysages marins, magnifiquement dessinés. En effet, je trouve que la mer est généralement assez absente de l'univers du manga alors que le Japon, c'est avant tout une île (et même plusieurs d'ailleurs ; je précise pour ne pas froisser les puristes). Ce manga m'a permis de me rendre compte de cet état de fait assez surprenant si l'on y réfléchit bien. Ceci dit ma culture manga est vraiment mince et j'imagine que les spécialistes pourrait rapidement me citer plusieurs mangas axés sur la mer.

L'histoire, constituée de nombreux allers-retours entre le passé et le présent a été travaillée et le résultat est là : on sent à la lecture que c'est très bien construit.

On s'émeut assez rapidement en compagnie du personnage principal, qui revit (et nous fait revivre) de nombreux éléments constitutifs de son passé, avec une certaine nostalgie parfois. Certaines scènes, réussies, sont particulièrement intenses et poignantes.

Un très bon manga, par une des références en la matière.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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Encore un splendide manga signé par le Senseï Jiro Taniguchi.

Dans « Le journal de mon père », on y retrouve cette atmosphère douce-amère empreinte d'une certaine nostalgie. Toujours ces thématiques familiales, l'enfance,… qui en fait l'équivalent en BD d'un Ozu. Toujours cette finesse tant dans l'écriture que dans le traits de crayon. Sur ce dernier, on reconnaît le style si personnel du japonais et cette faculté de véhiculer tout un tas d'émotions à travers les yeux et les expressions faciales de ses personnages.

De l'émotion, il y en a dans « Le journal de mon père ». On se laisse facilement porter par cette histoire aux problématiques communes, à taille humaine. On s'attache aux différents personnages et il en ressort une bienveillance générale.

Un très bel ouvrage de Taniguchi.
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Une veillée mortuaire est un moment de partage, de rencontres, et de souvenirs.
Yoichi revient dans sa ville natale de Tottori, après 16 ans d'absence, lors du décès de son père.
Il s'est éloigné de sa famille, et principalement de son père, après différents évènements survenus dans sa jeunesse.
Après le grand incendie ayant ravagé la ville et la perte de tout ce qui lui appartenait - logement, salon de coiffure, meubles – le père de Yoichi s'est entièrement investi dans son travail et sa mère s'est éloignée de lui en se rapprochant de l'enseignant de sa fille, jusqu'à la séparation puis le divorce, en laissant Yoichi et sa soeur à la garde de leur père.
Ce dernier se remariera quelques années plus tard avec une femme aimante, divorcée car elle ne pouvait avoir d'enfants. Sa soeur restera proche de son père et de sa belle-mère alors que Yoichi partira faire ses études à Tokyo où il se mariera à son tour, pratiquement sans jamais revenir dans sa ville natale.
Le deuil et les discussions sur le passé permettent à Yoichi de mieux comprendre son père, les difficultés qu'il a pu rencontrer et l'amour qu'il avait pour son fils.
« le journal de mon père », histoire en 12 chapitres et initialement 3 tomes - le grand incendie, la séparation et l'apaisement – fait réfléchir sur la relation parent/enfant, les conséquences des événements de l'enfance, leur acceptation, le pardon, et parfois les regrets.
Cela faisait quelques années que je souhaitais lire une oeuvre de Jiro Taniguchi car j'aime l'ambiance des livres japonais et cet auteur fait partie des grands noms de la bande dessinée. J'ai beaucoup apprécié « le journal de mon père » et vais sans doute poursuivre prochainement avec l'autre oeuvre phare de cet auteur : « Quartier lointain ».
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