C'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans ce manga. En regardant un peu la vie de
Jirô Taniguchi, on remarque que pas mal d'éléments de ce récit sont autobiographiques : l'époque, le père coiffeur, l'incendie de la ville, le laps de temps avant de retourner dans le nid familial… L'auteur semble s'être largement inspiré de ses souvenirs d'enfance à Tottori, tout comme pour Quartier lointain d'ailleurs, sans être pour autant un récit réellement autobiographique pour autant. Cela donne une vraie douceur à l'histoire, beaucoup d'émotions, mais tout en retenue.
L'histoire est simple, centrée sur les relations entre êtres humains, l'importance d'un animal de compagnie pour ne pas s'isoler complètement. le tout est rythmé par des scènes de la vie quotidienne. Il y a un décalage profond entre les sentiments du narrateur, les souvenirs qu'il peut garder, et la réalité des événements, apportée par différents protagonistes lors de la discussion lors de la veillée funèbre. Regrets, rancoeurs, tout est exposé, enfin, et se délite par la force de la parole. le pardon est a porté de main. Une part belle est réservée, par le biais des dessins, aux silences et aux non-dits, qui sont eux aussi porteurs de sens. Quand un fils finit par comprendre son père et les choix de vie qu'il a faits, il quitte alors définitivement l'enfance pour passer dans l'âge adulte.
Les dessins, justement, tout en finesse et précision, servent magnifiquement le récit. le rythme des cases notamment, est vraiment intéressant : il véhicule à la fois le côté confortable du foyer tout en séquençant l'histoire.
Encore une fois, un excellent manga que je conseille et que j'ai adoré.
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